31 octobre / 13 novembre
21ème
dimanche après la Pentecôte
Saints Stachys, Amplias, Urbain, Narcisse, Apelle et
Aristobule, apôtres des 70 ; saint Épimaque, martyr en Égypte (vers 250) ;
saint Quentin, apôtre d'Amiens, martyr (303) ; sainte Maure (Vème s.) ;
saint Feuillan, moine, apôtre de la Belgique (655) ; saints Spyridon et Nicodème
des Grottes de Kiev (XIIème s.) ; les 1000 martyrs de Tbilissi (1227) ; saint
Nicolas de Chios, néo-martyr grec (1754) ; saint néo-martyrs de
Russie : Jean Kotchourov,
prêtre, missionnaire en Amérique (1917) ; Léonide (Moltchanov), moine
(1918) ; Vsevolod (Smirnov), Alexandre (Vozdvijensky), Serge (Rozanov),
Alexis (Sibirsky), Basile (Arkhanguelsky), Pierre (Voïskoboïnikov), Basile
(Kolokolov), prêtres, Anatole (Botvinnikov), Euphrosynius (Antonov), moines, et
Jacques (Blatov) (1937), Innocent (Mazourine), moine (1938).
Lectures : Gal. II, 16–20. Lc. VIII, 26–39.
Saints Stachys, Amplias, Urbain, Narcisse,
Apelle et Aristobule
C
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es cinq apôtres faisaient partie des Soixante-Dix
Disciples du Seigneur. Stachys, appelé par saint Paul : mon bien-aimé (Rm XVI,
9), devint, dit-on, évêque de Byzance à la suite de l’Apôtre André, son
fondateur. Il fit construire une église à Argyropolis, située à peu de distance
de Byzance, où il réunissait plus de deux mille chrétiens pour les enseigner et
célébrer les saints Mystères. Il fit paître le troupeau spirituel du Christ
pendant seize ans (38-54), à l’issue desquels il s’endormit dans la paix.
Apelle, que saint Paul nomme le chrétien éprouvé (Rm
XVI, 10), devint évêque d’Héraclée du Pont. Il gagna le séjour des bienheureux
après avoir attiré des foules nombreuses à la foi.
Amplias et Urbain (cf. Rm XVI, 8-9) furent également
consacrés évêques par saint André. Amplias d’Odyssopolis (en Macédoine) et
Urbain de Macédoine. Comme ils prêchaient avec zèle la foi au Dieu unique en
trois Personnes, révélé par Jésus-Christ, ils furent mis à mort après avoir
supporté d’innombrables souffrances : Amplias par les païens et Urbain par les
païens et les Juifs associés.
Narcisse (Rm XVI, 10) fut consacré évêque d’Athènes.
La prédication de la Vérité lui valut, à lui aussi, les tortures et la
glorieuse mort des martyrs.
Aristobule, devenu évêque d’Angleterre, lutta sans
relâche pour enseigner la parole vivifiante du salut parmi les barbares. Il
s’endormit dans la paix.
Tropaire
du dimanche, ton 4
Свѣ́тлую воскресéнiя
про́повѣдь отъ Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Aпо́столомъ
xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ
Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
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Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant
appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la
condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux
Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité,
donnant au monde la grande miséricorde ! »
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Tropaire des saints Apôtres, ton 3
Апо́столи святíи, моли́те ми́лостиваго Бо́га, да прегрѣше́ній
оставле́ніе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
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Saints Apôtres du Seigneur, intercédez auprès du
Dieu de miséricorde, pour qu'à nos âmes Il accorde le pardon de nos péchés.
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Tropaire du saint martyr, ton 4
Му́ченикъ Тво́й, Го́споди,
Епима́хъ во страда́ніи свое́мъ вѣне́цъ прія́тъ нетлѣ́нный отъ Тебе́, Бо́га
на́шего: имѣ́яй бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́, сокруши́ и де́моновъ
немощны́я де́рзости. Того́ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Ton Martyr Épimaque, Seigneur, pour le combat qu'il a mené a reçu de
toi, notre Dieu, la couronne d'immortalité; animé de Ta force, il a terrassé
les tyrans et réduit à l'impuissance l'audace des démons; par ses prières
sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
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Kondakion des saints Apôtres, ton 8
Яко свяще́нная
сокро́вища Всесвята́го Ду́ха и Со́лнца Сла́вы сія́нія, по до́лгу воспои́мъ
му́дрыя апо́столы, Апе́ллія, Урва́на же и Аристову́ла, Амплíя, Нарки́сса и
Стахíя, я́же благода́ть собра́ Бо́га на́шего.
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Courant aux quatre coins du monde habité, vous avez
semé la parole, la connaissance de Dieu; et, moissonnant l'épi qui donne cent
fois plus, vous l'avez porté au Roi de l'univers, bienheureux Apôtres du
Christ.
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Kondakion du dimanche,
4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й
изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова
сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
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Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau,
a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ;
en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Et je vis, ou plutôt ce n'est plus moi qui vis, mais c'est Jésus-Christ
qui vit en moi ». Par ces mots: « J'ai été crucifié avec le Christ », l’apôtre
fait allusion au baptême, et par ceux-ci : « Ce n'est plus moi qui vis », il
fait allusion à cette nouvelle doctrine, dont la conséquence est la
mortification de la chair. Et ces mots : « Mais c'est Jésus-Christ qui vit en
moi », que signifient-ils? — Je ne fais rien, dit-il, qui soit contraire à la
volonté du Christ. De même qu'en parlant de la mort, il ne pense pas à la mort
ordinaire, mais à la mort qui résulte du péché, de même quand il parle de la
vie, il pense à la vie de l'âme délivrée du péché. Vivre pour Dieu, ce n'est pas
autre chose que d'être mort pour le péché. A l'exemple du Christ qui s'est soumis
à la mort physique, je suis mort pour le péché : « Faites donc mourir les
membres de l'homme terrestre qui est en vous, la fornication, l'impureté,
l'adultère » (Col. III, 5) ; et ailleurs : « Notre vieil homme a été crucifié »
(Rom. VI, 6), ce qui a lieu au moment du baptême. Après cela, si tu restes mort
pour le péché, tu vis pour Dieu, mais si tu retournes au péché, tu corromps
cette vie dont tu jouissais. Paul se gardait bien d'agir ainsi, et il ne
cessait de rester mort pour la loi. Si donc je vis pour Dieu, dit-il, et que
cette vie soit autre que celle de la loi, je suis mort pour la loi, et ne puis
plus rester fidèle à la loi. Voyez quelle perfection de vie, et admirez
par-dessus toute chose cette âme bienheureuse: il n'a pas dit : « Je vis »,
mais : « C'est Jésus-Christ qui vit en moi ». Qui peut être assez pour parler
de la sorte? Car après s'être montré fidèle et docile au Christ, après s'être
débarrassé de toutes les attaches du monde, et avoir toujours agi conformément
à Ses divines volontés, il ne dit pas : « Je vis pour le Christ », mais ce qui
est bien plus fort : « C'est Jésus-Christ qui vit en moi». De même que le
péché, quand il est le maître, vit seul en nous, et fait de notre âme ce qu'il
veut, de même s'il vient à mourir en nous et que nous fassions la volonté du
Christ, c'est Celui-ci qui vit en nous, c'est-à-dire qui agit, qui domine en
nous. Comme après avoir dit : « J'ai été crucifié », et : « Je ne vis plus,
mais je suis mort », il semblait à beaucoup dire des choses incroyables, il
ajouta: « Et si je vis maintenant dans ce corps mortel, j'y vis en la foi du Fils
de Dieu ». Mes paroles, dit-il, ont trait à la vie de l'intelligence, mais si
on examinait aussi cette vie des sens, on verrait qu'elle aussi je la dois à ma
foi en Jésus-Christ. Car, autant que cela dépendait de l'ancienne doctrine et
de la loi, j'étais digne du dernier supplice, et depuis longtemps tout à fait
perdu : « Parce que tous ont péché, et ont besoin de la gloire de Dieu ». (Rom.
III, 23.) Nous étions donc tous sous le coup d'une condamnation, quand Jésus
est venu nous mettre en liberté : nous étions tous morts, sinon en fait, du
moins, suivant l'arrêt porté par la loi, et c'est au moment où nous nous
attendions à être frappés qu'Il nous a délivrés. La loi nous accusait, Dieu
prononçait la sentence fatale, quand Jésus vint, qui se livra à la mort et nous
arracha tous à son empire. Aussi a-t-il raison de dire : « Si je vis maintenant
dans ce corps mortel, je vis dans la foi ». Sans l'intervention de Jésus, rien
ne pouvait prévenir la ruine universelle : on aurait vu se renouveler les
scènes du déluge. Mais la présence du Christ retint la colère de Dieu, et Il
nous a rendu la vie en nous faisant croire en Lui, Pour vous convaincre que tel
était bien le sens de ses paroles, écoutez ce qu'il dit immédiatement après,
car après ces mots : « Si je vis maintenant dans ce corps mortel, je vis dans
la foi », il ajoute : « Dans la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé, et qui s'est
livré Lui- même à la mort pour moi ». Que fais-tu, ô Paul, tu t'appropries ce
qui est notre héritage commun, tu ramènes à toi seul ce qui a eu lieu en faveur
de la terre. Car il n'a pas dit : « De Jésus qui nous aime»,
mais : « De Jésus qui m'a aimé ». L'évangéliste a dit : « Tellement Dieu a aimé
le monde » (Jean, III, 16), et toi-même quand tu dis : « Lui qui a livré Son
propre Fils, et ne L'a pas épargné » (Rom. VIII, 32), tu sais bien que ce n'est
point pour toi seul, mais pour tous, puisque tu fais remarquer ailleurs : «Qu'Il
agissait ainsi pour se faire un peuple particulièrement consacré à son service
». (Tit. II, 14) Pourquoi donc s'exprime-t-il ainsi dans ce passage? C'est
qu'il s'était représenté la déplorable condition de la nature humaine,
l'ineffable bienveillance du Christ, et de quel abîme de maux Il nous avait retirés,
et de quels bienfaits Il nous avait comblés, et que la vivacité de son émotion
avait dû se reproduire dans son langage. Les prophètes aussi se sont en quelque
sorte approprié plusieurs fois ce Dieu qui se donne également à tous, eux qui
ont dit : « O Dieu, mon Dieu, dès le matin je m'éveille en songeant à Toi ».
(Ps. LXII, 1.) Sans parler de cela, il nous prouve que chacun de nous doit être
aussi reconnaissant envers le Christ, que s'il était venu pour lui seul. Même
s'il se fût agi d'un seul homme, il n'aurait pas fait difficulté de se montrer
aussi généreux, car Il a pour chacun des hommes autant d'amour que pour la
terre entière. Son sacrifice s'est accompli au profit de toute la nature, et Il
était assez efficace pour nous sauver tous, mais ceux-là seuls en ont le
bénéfice qui croient en Lui. Cependant, Il ne se laissa pas détourner de Sa
résolution par l'idée que tous ne viendraient pas à Lui. De même que dans le
festin de la parabole, qui avait été préparé pour tous, le Père de famille ne
retira pas les mets qu'il avait fait servir parce que les invités n'avaient pas
voulu venir, mais en invita d'autres, ainsi a fait Jésus-Christ. La brebis
séparée des quatre-vingt-dix-neuf, était seule, et cependant Il
ne négligea pas de se mettre à sa recherche. C'est précisément à cela que Paul,
dissertant sur le judaïsme, fait allusion: « Car enfin, si quelques-uns d'entre
eux n'ont pas cru, leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu? Non
certes. Dieu est véritable, et tout homme est menteur ». (Rom. III, 3.) Ainsi
Jésus t'a tellement aimé, ô homme, qu'Il s'est livré Lui-même, et qu'Il t'a
conduit, quand tu n'avais aucun espoir de salut, au sein d'une vie si glorieuse
et si belle, et toi, après de tels bienfaits, tu retournes à tes anciennes
erreurs? Après avoir scrupuleusement employé tous les ressorts du raisonnement,
il proclame désormais sa décision avec véhémence et dit « Je ne veux point rendre
la grâce de Dieu inutile ». Qu'ils écoutent donc ceux qui maintenant judaïsent
et restent attachés à la loi. C'est à eux que cela s'adresse : « Car si la
justification s'acquiert par la loi, Jésus-Christ sera donc mort en vain ».
Quel péché plus grave pouvons-nous commettre? Quoi de plus fort et de plus
persuasif que ces paroles? Si Jésus-Christ est mort, évidemment c'est parce que
la loi était impuissante à nous justifier, et si la loi justifie, la mort de
Jésus a été inutile. Et comment serait-il permis de supposer et de dire, qu'un
événement si grand et si terrible, si fort au-dessus de l'intelligence humaine,
qu'un mystère aussi ineffable, que les patriarches ont désiré avec tant
d'impatience, que les prophètes ont annoncé, dont la vue faisait trembler les
anges, que ce sacrifice regardé par le inonde entier comme le comble de la
miséricorde divine, se soit accompli inutilement et en pure
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