7/20 novembre
22ème
dimanche après la Pentecôte
Les 33 martyrs de Mélitène : saints Hiéron,
Nicandre, Hésychius, Athanase, Marnas, Barachus, Valère, Xanthe, Théodule,
Callimaque, Eugène, Théodoque, Epiphane, Maximien, Claudien, Théophile,
Dorothée, Theodote, Anicet, Eutychès, Hilarion et leurs compagnons (IIIème s.)
; saint Lazare, ascète au Mont Galèse, thaumaturge (1054) ; saints Auctus et
Taurion et sainte Thessalonicée, martyrs en Macédoine ; saint Zosime, higoumène
de Vorbozomsk ; saints néo-martyrs de Russie : Cyrille, métropolite de
Kazan, Alexandre (Kourmychsky), Michel (Goussev), Alexandre (Krylov), Nicolas
(Romanovsky), Alexis (Moltchanov), Paul (Borissoglebsky), Basile (Krasnov),
Paulin (Staropolev), prêtres, Jean (Mochkov) et Benjamin (Vladimirsky),
diacres, Nicolas (Philipov), Élisabeth (Sidirov) (1937), Serge,
archevêque d’Eletsk, Nicolas (Troïtsky), prêtre et Georges (Yourneve) (1937).
Lectures : Gal. VI, 11–18. Lc.
VIII, 41–56 ; Gal. V, 22 –
VI, 2. Мatth. IV, 25 – V, 12.
SAINT HIÉRON[1]
S
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aint Hiéron était
originaire de Tyane (Cappadoce). Il vivait simplement et paisiblement du
travail des champs sous le règne tyrannique de Dioclétien et Maximien (vers
290). Non contents de persécuter les chrétiens, ces deux despotes faisaient
enrôler de force dans leur armée tous les hommes valides et vigoureux, pour les
faire servir à leur soif de conquête. Hiéron était réputé dans toute la région
de Cappadoce pour sa force et sa vaillance, c’est pourquoi le gouverneur Lysias décida de le ranger dans ses troupes.
Il envoya deux soldats l’arrêter, un jour où il travaillait aux champs. En les
voyant, Hiéron comprit immédiatement la raison de leur venue, et que
l’enrôlement ne signifiait pas seulement affronter les risques de la vie
militaire, mais surtout qu’il l’obligerait à renier sa foi au Christ pour
sacrifier à l’empereur, considéré comme un dieu par les Romains. Saisissant sa
bêche par le manche, il se rua sur les soldats et les mit en fuite en leur
causant de sérieuses blessures. Ils revinrent un peu plus tard avec des
renforts et trouvèrent le saint réfugié dans une grotte avec dix-huit parents
et amis. Pour éviter un combat sanglant, Hiéron accepta, sur les instances de
son frère Cyriaque, de se livrer aux soldats et d’être conduit auprès du
gouverneur à Mélitène.
Le soir venu, un ange
apparut au saint et lui annonça qu’il se dirigeait non vers des combats pour un
royaume terrestre, mais vers l’ultime et glorieux combat, lequel lui ouvrirait
les portes du Royaume éternel. Le lendemain matin, tout à sa joie, le saint
annonça à ses parents, qui avaient été arrêtés avec lui, que Dieu lui avait
révélé le mystère préparé par sa Providence et que désormais le chemin de la
captivité se confondait pour lui avec celui qui conduit au Ciel. Parvenu à
Mélitène, il fut emprisonné avec trente-trois autres chrétiens. Dès lors, il
passa son temps à les confirmer dans la foi et à les encourager à offrir leur
vie à Dieu comme un sacrifice de louange.
Le saint martyr
comparut devant le gouverneur qui l’accusa d’orgueil pour avoir résisté aux
ordres de l’empereur et méprisé les idoles. Lorsqu’on lui apprit, en outre, que
c’était Hiéron qui avait mis en fuite les soldats à coups de bâton, le tyran,
au lieu d’admirer son courage, ordonna qu’on le soumît à la torture et qu’on
lui tranchât la main. Après avoir supporté ces supplices avec allégresse, il
fut jeté à nouveau en prison, dans l’attente d’un second interrogatoire. Un de
ses compagnons de captivité, Victor — qui lui était apparenté — fit venir en
cachette le geôlier et, par crainte des tortures et des tourments qui
l’attendaient, lui proposa de lui céder son champ en échange de son évasion.
Lorsque le soldat du Christ Hiéron apprit la fuite de Victor, il fondit en
larmes, se lamentant sur le triste sort de son compagnon qui, pour sauver sa
vie éphémère, venait de se priver de la vie éternelle et des délices sans fin
réservées aux élus, pour se condamner aux flammes de l’enfer. Pressentant que
l’exécution ne tarderait pas, il fit venir ses parents, qui avaient été relâchés,
pour leur confier ses dernières volontés. Il demanda à sa sœur Théotimie de se
charger de la célébration annuelle de sa mémoire et lui fit promettre de
remettre la relique de sa main à sa pauvre mère aveugle, en guise de
consolation dans sa détresse.
Le quatrième jour, il
comparut à nouveau devant Lysias avec ses compagnons. Le gouverneur les fit
frapper au moyen de verges, mais sans rien obtenir d’autre qu’une confession
plus ardente de leur foi, aussi donna-t-il l’ordre de les décapiter. En
marchant vers le lieu de leur supplice, les martyrs chantaient le long psaume
des fidèles serviteurs de Dieu : Bienheureux ceux qui sont irréprochables dans
la voie, qui marchent selon la Loi du Seigneur (Ps 118).
Quelque temps après
l’exécution, les parents du saint demandèrent à acheter ses reliques. Le
gouverneur avide profita de l’occasion pour demander la contrepartie de leur
poids en or. Il accepta aussi que l’on bâtît une église en l’honneur de saint
Hiéron sur les lieux de son martyre.
Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное
Сло́во Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ
вѣ́рніи и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть
претерпѣ́ти, и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles,
chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge
pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix,
de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse
Résurrection !
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Tropaire des saints martyrs, ton
4
Му́ченицы Твои́, Го́споди,
во страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га на́шего:
иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ
немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Tes Martyrs, Seigneur,
ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d'immortalité pour le combat qu'ils
ont mené; animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans et réduit à l'impuissance
l'audace des démons; par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
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Tropaire de saint Lazare, ton
8
Бдѣ́нными моли́твами,
тече́ньми сле́зными сто́лпъ омочи́лъ еси́, и изъ глубины́ воздыха́ньми во
сто́ трудо́въ уплодоноси́лъ еси́, и бы́лъ еси́ па́стырь, всѣ́мъ подая́
проще́ніе, преподо́бне о́тче на́шъ Ла́заре, моли́ся Христу́ Бо́гу спасти́ся
душа́мъ на́шимъ.
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Dans tes prières de
toute la nuit, tu as fait pleuvoir sur ta colonne les flots de tes pleurs et
dans tes profonds gémissements, tu as fait produire à tes peines cent fois
plus; en pasteur, tu accordes à qui t'approche le pardon; vénérable Père Lazare,
prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
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Kondakion des saints martyrs,
ton 8
Kondakion de saint Lazare, ton
4.
Яко свѣти́льника
превели́каго Це́рковь Христо́ва сла́витъ тя́ съ весе́ліемъ псало́мски. Тѣ́мже
не преста́й моля́ся Христу́ да́ти всѣ́мъ прегрѣше́ній проще́ніе.
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Comme un très grand
luminaire, l’Église du Christ te glorifie avec allégresse dans les chants.
Aussi, ne cesse pas de prier le Christ d’accorder à tous le pardon des
péchés.
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Kondakion
du dimanche du 5ème ton
Ko
а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ
я́ко Созда́тель coвоскреcи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ
отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже вси́ зове́мъ :
спаси́ на́съ, Го́споди.
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Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme
Tout-Puissant; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant
l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des
hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Mais pour
moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la Croix de Notre-Seigneur
Jésus-Christ ». Pour lui, se glorifier est chose blâmable, mais lorsqu’il
s'agit du monde et d'être glorifié par les infidèles ; s'il s'agit du ciel
et des fidèles, ce n'est plus de la vanité, c'est une véritable gloire, et une
grande. La pauvreté est chose honteuse, pour nous c'est chose glorieuse;
l'obscurité et l'humilité prêtent à rire à la plupart des hommes, nous nous en
faisons gloire. C'est ainsi que la Croix même est pour nous un sujet de glorification.
Paul n'a pas dit « Je ne me glorifie pas », ou « Je ne veux pas
me glorifier », mais : « À Dieu ne plaise que je me glorifie». Il repousse cette
idée comme déraisonnable, et invoque le secours de Dieu pour se préserver de ce
péché. Et pourquoi a-t-on le droit de se glorifier de la Croix? Parce que
Jésus-Christ a pris pour moi la forme d'un esclave, qu'Il a souffert pour moi,
qui suis un vil esclave, un ennemi, un ingrat, et qu'Il m'a aimé au point de se
livrer pour moi. Où trouver rien de pareil? Si des esclaves sont fiers, pour
peu qu'ils soient loués par leurs maîtres, qui sont des hommes comme eux,
comment ne devrons-nous pas nous glorifier, lorsque le Maître suprême, le vrai
Dieu, n'a pas rougi de monter sur la Croix pour nous ? Ne soyons pas indignes
de Son ineffable bonté. Lui-même ne s'est pas indigné d'être mis en Croix pour
vous, et vous, vous rougiriez de reconnaître Sa bonté infinie ? C'est comme si
un prisonnier, qui n'aurait jamais rougi de son roi, en avait honte après que
celui-ci et parce que celui-ci serait venu en personne dans sa prison pour lui
ôter ses chaînes. Ce serait le comble de la démence, car c'est précisément
alors qu'il faut être fier. « Par qui le monde est mort et crucifié pour moi,
comme je suis mort et crucifié pour le monde ». Par le monde, il ne désigne ni
le ciel, ni la terre, mais les choses de la vie humaine, les louanges accordées
par les hommes, l'éclat de la puissance, la gloire, la richesse, et tout ce que
nous regardons comme brillant. Cela est mort pour moi. Voilà le chrétien tel
qu'il doit être, voilà le langage qu'il doit toujours tenir.
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