Entretien réalisé par Leonid Vinogradov.
Archiprêtre Constantin Ostrovsky
On peut apprendre dans des livres et des articles ce dont l'on doit se repentir, mais pas apprendre à se repentir. La plupart des paroissiens connaissent probablement le besoin de se confesser comme cela est requis, mais ne ressentent pas le repentir, la contrition sincère de cœur, et la volonté de ne pas répéter ses péchés. Nous les répétons, puis de nouveau les énumérons à la confession. Enfin, le prêtre nous couvre de l'épitrachelion, nous recevons la Communion, puis nous péchons de nouveau. Que devrions-nous faire? Nous en avons parlé avec l'archiprêtre Constantin Ostrovsky, recteur de l' église de la Dormition à Krasnogorsk et doyen du District de Krasnogorsk.
La contrition sincère de ses péchés et la volonté de ne pas les répéter sont de grands fruits, et en aucun cas les premières étapes de la repentance. Idéalement, toute notre vie doit être repentance. Tout le monde se souvient du commandement apostolique: Priez sans cesse (Thessaloniciens 5:17). Il s'agit de la repentance. La prière de Jésus, "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur," est une prière de repentance.
Nous péchons, en raison de notre faiblesse, en continu - sinon en actes, alors en pensée. Et nous devons nous repentir continuellement. Par conséquent, je ne pense pas que nous devrions faire que les paroissiens répètent constamment leurs péchés quotidiens à la confession. Si quelqu'un sent qu'il a besoin du soutien de la prière d'un prêtre, il peut les énumérer; nous avons la confession dans notre église tous les jours, matin et soir.
Mais, à proprement parler, la confession est le Mystère de la réunification de quelqu'un avec l'Église. En commettant un péché grave, on chute loin de l'Église, et à la confession. on retourne à l'Église par le mystère: on est reçu de nouveau dans la communion eucharistique. Par conséquent, je n'insiste pas pour que les personnes qui reçoivent régulièrement la Communion aient besoin de venir à la confession, et de faire la liste de tous leurs péchés quotidiens avant chaque Communion.
La tâche du chrétien ne consiste pas à respecter des règles, mais à être en union de prière constante avec Dieu. Compte tenu de notre faiblesse, cela signifie se repentir. Pas dans le désespoir et l'auto-flagellation, mais en se repentant- c'est-à-dire dans la réalisation et la reconnaissance de notre péché et par la foi simultanée en la miséricorde de Dieu. C'est-à-dire, dans la condition exprimée par la prière de Jésus, dans la prière du publicain.
Mais dans de nombreuses prières, il est écrit "je suis le plus pécheur de tous ", ce qui est une évaluation plus rigoureuse. Les saints qui ont compilé ces prières l'ont probablement estimé ainsi, parce qu'ils s'évaluaient à la lumière de la grâce de Dieu. Mais un simple laïc, qui est nouveau dans l'Église, peine à se ressentir sincèrement comme le plus pécheur de tous.
Les saints eux-mêmes ne se considèrent pas ainsi immédiatement. Abba Dorothée admit devant ses maîtres, Barsanuphe le Grand et Jean le prophète: "je regarde ma vie et je comprends que je suis digne du tourment éternel; Je sais que je suis pire que tous les autres, mais je ne me ressens pas cela dans mon coeur." Et les startsy lui répondirent qu'il était sur la bonne voie. Il faut une vie pour comprendre dans nos cœurs ce que nous sommes vraiment - et c'est le chemin spirituel.
Je considère qu'il n'est pas juste de dire "je suis le pire pécheur de tous," si vous ne vous considérez pas de cette façon. Moi, malheureusement, je ne pense pas de cette façon - même si je comprends que je le devrais. Mais nous, les fidèles, reconnaissons au moins nos péchés. Devons-nous attendre un miracle pour les éprouver de la façon dont les saints l'ont fait? Nous n'avons pas besoin d'attendre. Par conséquent prions maintenant même, comme nous le pouvons.
Je prononce les mots: "Aie pitié de moi, ô Dieu," mais je ne me ressens pas la contrition de cœur. Eh bien, que dois-je faire... ? Je me repens avec la foi et je vais travailler sur mon âme et maintenir la communion avec l'Église, afin que le Seigneur ne m'abandonne pas. Je vais prier avec attention, en suivant les conseils de saint Jean Climaque, en gardant mon esprit dans les paroles de la prière.
Si cela ne fonctionne pas, je vais prier avec mes yeux et la bouche, même avec un cœur froid et un esprit absent, mais dans l'espoir que même un petit travail de cette sorte peut me rapprocher de Dieu. Comme les saints Pères l'ont dit, mieux vaut du pain avec de la cendre, que de ne pas manger du tout.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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