"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 26 mars 2023

Quatrième dimanche du Grand Carême: Commémoration de saint Jean Climaque

Icône russe de Moscou cira 1600


Aujourd'hui, nous commémorons saint Jean Climaque (saint Jean de l'Échelle) et deux lectures de l'Évangile nous sont proposées. La première lecture, pour ce dimanche, est celle de Marc 9: 17-31. Ce miracle de guérison est rapporté dans les trois Évangiles synoptiques. Le passage de l'Évangile pour le saint est le récit du Christ enseignant les Béatitudes (Matthieu 4: 25-5, 12).

Commencer la lecture de l'Évangile du dimanche au verset 17 peut sembler étrange, mais pour les besoins de l'étude, revenons en arrière et examinons les versets qui précèdent immédiatement celui-ci. Nous voyons alors qu'un débat était déjà en cours. 

Dans la séquence chronologique, cela suit la Transfiguration, lorsque Pierre, Jacques et Jean étaient avec le Seigneur. En l'absence du Christ, les pharisiens avaient profité de l'occasion pour défier les neuf autres disciples et tenter de les détourner de la vérité. Comme d'habitude, les foules sont présentes et, voyant le Christ revenir, elles s'avancent pour le saluer. Un homme dont le fils est malade s'avance et explique la situation. Malheureusement, l'homme n'avait pas une foi solide et avait reproché aux disciples de ne pas avoir guéri son fils. Dans sa détresse et sa déception, il avait ouvertement accusé les disciples. Le Seigneur a répondu : "A celui qui croit, tout est possible", retournant ainsi la question, en laissant entendre que l'incrédulité de l'homme avait empêché la guérison de son fils. 

Il est possible que de nombreuses personnes dans la foule aient été scandalisées par l'échec apparent des disciples, mais le Christ s'adresse non seulement au père du garçon et à la foule, mais aussi à la nation tout entière, en disant : "Ô génération incrédule". Lorsqu'il dit : "Combien de temps serai-je avec vous ?" le Christ laisse entendre que c'est un supplice pour lui de vivre avec leur incrédulité. Nous voyons que, bien qu'il leur fasse des reproches, il accorde la guérison. Cependant, il l'attribue à la foi du croyant plutôt qu'à Sa propre puissance. Le Seigneur ordonne au mauvais esprit de sortir et de ne pas revenir. Sans cet ordre direct, le démon aurait continué à affliger le fils. 

Les disciples ont honte de leur échec et craignent d'avoir perdu la grâce qui leur a été accordée. Ils ont demandé l'aide du Seigneur. Celui-ci leur a répondu que la puissance spirituelle repose sur la prière et le jeûne. Ces deux facteurs sont essentiels et nous comprenons ainsi pourquoi l'Église utilise ce miracle pour nous enseigner cette leçon au cours du Grand Carême.

Saint Jean Climaque

Saint Jean Climaque est né au VIe siècle, probablement vers l'an 579, bien que l'année et le lieu exacts soient inconnus. La tradition veut qu'il soit né à l'est de la Méditerranée, peut-être en Palestine ou en Syrie. La source la plus ancienne est la brève Vita écrite par un proche contemporain du saint, le moine Daniel du monastère de Raithu. L'auteur conclut en disant : "En quelques mots, j'ai essayé d'expliquer la vie du saint : En peu de mots, j'ai essayé d'inclure beaucoup de choses, car la brièveté est louée, même par les rhétoriciens. 

Néanmoins, il s'agit en grande partie d'un éloge plutôt que d'une biographie détaillée. Nous ne savons rien de son enfance, mais, selon la tradition, Jean fut inspiré par la recherche de la solitude de la vie monastique dès l'âge de seize ans et se rendit donc au Sinaï. Après dix-neuf ans passés au monastère, il se retira à Thola, un endroit plus éloigné, pour y vivre en ermite. Plus tard, à la soixantaine, les moines du Sinaï le persuadèrent d'accepter d'être élu higougumène (abbé). La tradition suggère que saint Jean écrivit plusieurs livres instructifs pour les moines, mais celui qui survécut est son Échelle de l'ascension divine, qui est encore largement lu, en particulier pendant le Grand Carême. 

Il prend l'échelle de Jacob comme modèle et présente son enseignement en trente étapes. On dit d'ailleurs de ce livre qu'à l'exception de la Bible et des livres d'office, aucun autre ouvrage de la chrétienté orientale n'a été étudié, copié et traduit plus souvent que l'Échelle de l'ascension divine. Pourtant, ce serait une erreur de considérer ce livre comme un ouvrage réservé aux moines. 

Tous ceux qui sont baptisés répondent au même appel de l'Évangile, même si nos chemins varient, le message essentiel est le même. Saint Jean nous rappelle que la vie chrétienne est plus qu'une acceptation académique de doctrines, mais une rencontre personnelle avec le Christ. Son enseignement met l'accent sur l'humilité et la pureté du cœur : Dans l'Écriture, on trouve les paroles "Je me suis humilié et le Seigneur s'est empressé de me secourir" (Psaume 114, 6) et ces mots sont là à la place de "J'ai jeûné", "J'ai veillé", "Je me suis couché sur la terre nue".

A l'étape 25, sur l'humilité, saint Jean dit : "Un homme qui est vraiment humble en lui-même ne verra jamais sa langue le trahir. Ce qui n'est pas dans le trésor ne peut être sorti par la porte". Plus loin, il ajoute : "Ceux d'entre nous qui veulent comprendre ne doivent jamais cesser de s'examiner eux-mêmes et si, dans la perception de votre âme, vous vous rendez compte que votre prochain vous est supérieur à tous égards, alors la miséricorde de Dieu est certainement proche". 

Il ajoute ensuite : "La neige ne peut pas s'enflammer. Il est encore moins possible que l'humilité demeure chez un hérétique. Cet accomplissement n'appartient qu'aux pieux et aux fidèles, et seulement lorsqu'ils ont été purifiés. La plupart d'entre nous se décriraient comme des pécheurs. Et peut-être le pensons-nous vraiment. Mais c'est l'indignité qui révèle le véritable état du cœur."

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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