"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 4 décembre 2022

25ème DIMANCHE APRES LA PENTECÔTE



Aujourd'hui, nous commémorons l'entrée de la Sainte Génitrice de Dieu dans le Temple. Ceci fait partie de la Sainte Tradition et est basé sur des détails du Protoevangile de Jacques, document ancien respecté, bien qu'il ne soit pas inclus dans le Nouveau Testament. Les Matines ont deux Canons. Dans le Canon de Georges de Nicomédie, théologien du 9ème siècle qui devint archevêque de cette ville, nous lisons dans la cinquième ode : 

En voyant la beauté de ton âme, ô Vierge immaculée, Zacharie s'écria  avec foi : "Tu es notre délivrance, tu es la joie de tous. Tu es notre restauration, par laquelle l'Incompréhensible m'apparaît compréhensible".

Dans le tropaire de la fête, nous chantons : Aujourd'hui est la préfiguration du bon plaisir de Dieu et l'annonce du salut des hommes. La Vierge se révèle dans le temple de Dieu, et par avance elle annonce le Christ à tous. C'est pourquoi nous lui clamons d'une voix puissante : "Je te salue ! Tu es l'accomplissement de la dispensation du Créateur.

La Sainte Vierge est connue sous divers titres. Le mot grec est Theotokos, signifiant littéralement "celle qui a donné naissance à Dieu", est parfois rendu par Génitrice de Dieu, mais plus communément par Mère de Dieu. Le titre de notre église est la Mère de Dieu, Joie de tous les Affligés, d'après l'ancienne icône de ce nom. Nous utilisons la traduction anglaise dans le titre car, à des fins publiques, elle est plus facilement compréhensible. Dans les services, nous utilisons Theotokos [Génitrice de Dieu] pour parler de la Sainte Vierge. Pourquoi ? Le Christ a deux natures (divine et humaine) et donc deux volontés d'agir. L'hérétique Nestorius a enseigné qu'il y avait également deux Personnes, séparant ainsi Jésus-Christ de Dieu le Fils. Lorsqu'on lui a demandé de s'adresser à la Sainte Vierge en tant que Theotokos (Génitrice de Dieu) il a refusé, disant qu'il ne s'adresserait à elle qu'en tant que Christotokos (Génitrice du Christ). Le mot Theotokos [Génitrice de Dieu] a été formellement affirmé par le Concile d'Ephèse en 431 après J.-C. et nous conservons donc le mot actuel dans les services, pour nous rappeler qu'il était le moyen d'identifier l'hérésie nestorienne.

Nous commémorons également aujourd'hui Saint Colomban, né à Leinster, en Irlande, en l'an 543. Il fut formé aux disciplines de la vie monastique à Bangor. Il quitta l'Irlande en 580 et voyagea en Angleterre et en Bretagne avant de s'installer dans le département des Vosges avec sa communauté de moines. Il y fonda plusieurs monastères, dont celui de Luxeuil dont il devient l'abbé. Sa règle monastique celtique extrêmement austère ne fut pas comprise par la population locale. En effet, la cour franque était si excessivement corrompue, tant moralement que spirituellement, que la reine douairière et son petit-fils furent réprimandés par le saint. En représailles, ils forcèrent saint Colomban et ses moines irlandais à être bannis. Par la miséricorde de Dieu, ils  purent éviter d'être capturés et s'échappèrent sur les rives du lac de Constance. Ayant été impliqué dans la controverse, le saint écrivit sa célèbre lettre de défense au pape Boniface. En 612, saint Colomban et sa confrérie monastique traversèrent les Alpes pour se rendre en Lombardie. Là, en 614, ils entreprirent la construction du grand monastère de Bobbio, dont saint Colomban devient l'higoumène. Il s'efforça sans relâche de faire mieux observer la discipline chrétienne et de faire respecter la loi de Dieu. Saint Colomban rejoignit sa récompense éternelle en 615. 

+

La lecture de l'Évangile de ce dimanche (Luc 12: 16 - 21) nous avertit de ne pas mettre notre foi dans les biens de ce monde. Dans cette parabole, nous trouvons un homme qui, par la grâce de Dieu, a eu la chance que son entreprise commerciale lui apporte le succès. Il se croyait béni par sa richesse et il se demandait : "Que vais-je faire ? En fait, c'est la même question que se pose un mendiant parce qu'il est indigent. L'homme riche, bien qu'il ne s'en rende pas compte, est un pauvre en vertus.

Nous observons l'égoïsme et la cupidité du riche. Il n'a même pas envisagé de partager sa bonne fortune, mais a cherché à tout garder pour lui. Ce faisant, il considérait la récolte comme ses fruits, ses biens, mais ne pensait pas à ces choses comme au don de Dieu. L'estomac des pauvres serait un entrepôt plus digne que de plus grandes granges, mais il ne pensait qu'à sa propre jouissance. 

Dans sa folie, il s'adressait même à son âme, comme si elle devait bénéficier de sa nourriture et de sa boisson. Il fut bientôt détrompé de cette idée irréfléchie. Observez l'expression "ils exigeront". Le Seigneur n'a pas dit : "Je te demanderai ton âme". Le symbolisme est que les âmes des justes sont déjà entre les mains de Dieu, mais il a fait référence à cette nuit parce que nuit signifie ténèbres. Les âmes de ceux qui sont obsédés par l'amour de la richesse sont vraiment dans les ténèbres spirituelles, comme dans la nuit. 

Leur cœur et leur esprit étant assombris par l'amour des richesses, ils en veulent toujours plus et ne cessent de faire des plans pour obtenir davantage de succès matériel. Dans la parabole, vient alors l'avertissement de ne pas mettre notre confiance dans les choses de ce monde mais de regarder uniquement vers Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND


Aucun commentaire: