"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 30 octobre 2022

19ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE



Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile dominical est l'histoire du fils de la veuve de Nain (Luc 7:11-16) et elle fait suite à la guérison du serviteur du centurion. Cette guérison s'est faite à distance. Le Seigneur n'était pas présent au chevet du malade et les sceptiques auraient donc pu dire que le serviteur n'était peut-être pas mort. Le Christ a levé tous les doutes par ce miracle remarquable. Il a rencontré le triste cortège funèbre et n'a pas guéri par Sa seule parole. Il a touché le cercueil, montrant ainsi que son corps même est vie. Comme le dit Théophylacte dans son commentaire : Puisque Dieu le Verbe, qui donne la vie à toutes choses, s'est Lui-même fait chair, sa chair elle-même est donc également créatrice de vie, et élimine la mort et la corruption. Le jeune homme s'est assis et a commencé à parler. Ce n'était pas une apparition, mais la preuve de sa résurrection. Le commentaire explique : Vous pouvez aussi comprendre la veuve comme l'âme qui a souffert de la perte de son époux, la Parole de Dieu qui sème la bonne semence. Et le fils d'une telle veuve est l'esprit qui est mort et qui est porté hors de la ville, c'est-à-dire hors de la Jérusalem céleste qui est la terre des vivants.

Aujourd'hui est le dimanche où nous commémorons les 318 Pères du 1er Concile œcuménique. Ce sujet a été traité dans les notes hebdomadaires des années précédentes. Les lecteurs qui sont sur la base de données depuis moins d'un an ne l'auront pas vu et nous avons donc ajouté un article, en deuxième pièce jointe, donnant un bref résumé de la controverse sur les iconoclastes.

Le calendrier des saints nous donne une longue liste de noms pour ce jour, dont celui de saint Paulin, premier évêque d'York. Il était arrivé en Grande-Bretagne, avec la mission grégorienne comprenant St Mellitus, envoyée pour convertir les Anglo-Saxons païens, au début du 7ème siècle. C'était un moine de Rome. Paulin est resté dans le Kent jusqu'en 625, date à laquelle il fut élevé à l'épiscopat par l'archevêque Juste de Canterbury. La sœur du roi Eadbald du Kent, Ethelburge, devait épouser le roi Edwin de Northumbrie, qui était païen. Il avait cependant accepté que sa femme reste chrétienne et puisse pratiquer le culte de son choix. Dans son histoire, Bède rapporte que Paulin accompagna Ethelburge lors de son voyage en Northumbrie. Il décrit Paulin comme un homme de haute stature, un peu voûté, aux cheveux noirs, au visage fin, au nez crochu et fin, à l'aspect à la fois vénérable et impressionnant.

Paulin était infatigable dans ses efforts pour gagner des âmes au Christ. Le roi Edwin et nombre de ses partisans furent baptisés à York en 627. La tradition rapporte qu'au cours de son séjour dans la résidence royale de Yeavering, le saint évêque passa 36 jours à baptiser de nouveaux convertis. On lui attribue également le baptême de Hilda, l'abbesse fondatrice de l'abbaye de Whitby. Le roi Edwin fut vaincu et tué à la bataille de Hatfield Chase en 633 (ou peut-être 634). Cela entraîna la division du royaume d'Edwin et un fort déclin du christianisme dans le nord. Paulin, ainsi qu'Ethelburge, ses enfants et leurs fidèles serviteurs, s'enfuirent dans le Kent. Pendant son séjour dans le Kent, Paulin devint évêque de Rochester, où il resta jusqu'à sa mort en ce jour de l'année 644. Lorsque la nouvelle cathédrale fut construite dans les années 1080, ses reliques furent transférées dans un nouveau sanctuaire.

Aujourd'hui également, nous commémorons le staretz Ambroise d'Optina. Né en 1812, Alexandre Mikhailovitch Grenkov était le sixième de huit enfants. Malgré son origine modeste (son père était un petit fonctionnaire laïc de l'église), il entra à l'âge de 12 ans à l'école cléricale de Tambov, puis au séminaire théologique de Tambov. En 1835, peu avant d'obtenir son diplôme, Alexandre tomba gravement malade et fit le vœu de devenir moine s'il guérissait. Il se rétablit mais prit d'abord un poste d'enseignant. Après avoir été conseillé par le staretz Hilarion de Troekurovo d'aller à Optina, Alexandre entra dans ce monastère réputé en 1839. Son premier guide spirituel fut le staretz Léonide, et plus tard, il fut l'assistant de cellule du staretz Macaire. En 1842, il fut tonsuré comme moine et reçut le nom monastique d'Ambroise, en l'honneur de saint Ambroise de Milan. Bien qu'il ait été ordonné prêtre trois ans plus tard, sa santé était si mauvaise qu'il était à peine capable de servir comme prêtre. La maladie l'obligeait à passer du temps en réclusion mais elle lui permit de se concentrer sur la maîtrise de la prière de Jésus et d'apprendre la signification de l'hésychia

Pendant toute cette période, le Père Ambroise continua à travailler avec le staretz Macaire sur la traduction des écrits des Pères, y compris la traduction de l'Echelle de l'ascension divine [id est l'échelle sainte de saint Jean Climaque]. En plus de cela, un nombre croissant de pèlerins recherchaient ses conseils spirituels. Il ne refusait jamais d'écouter les personnes qui demandaient de l'aide, même lorsqu'il était au bord de l'épuisement. Il était clairvoyant et avait le don de guérison. Lorsque le staretz Macaire mourut en 1860, le père Ambroise devint le staretz principal d'Optina et le resta jusqu'à sa mort. En 1884, le staretz Ambroise fonda le couvent de Chamordino, conçu pour accueillir toutes les femmes, y compris les plus pauvres d'entre elles qui ne pouvaient apporter aucune dotation au couvent. Il pensait qu'un couvent devait être ouvert à toute femme désireuse de devenir moniale. le staretz Ambrose est décédé à Shamordino en ce jour de 1891.  

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DIMANCHE DES PÈRES DU SEPTIÈME CONCILE ŒCUMÉNIQUE

Aujourd'hui, nous nous souvenons des hiérarques qui se sont réunis à Nicée. Il est tentant de penser que le 7e concile œcuménique a mis fin à l'iconoclasme et a vaincu les ennemis de l'orthodoxie. Or, si le Concile a établi et promulgué la Vérité, l'affaire ne s'arrête pas là. C'est un rappel pour nous de ne pas être complaisants car l'Ennemi ne dort jamais. En deux temps, l'iconoclasme a troublé l'Église pendant plus d'un siècle. L'article suivant, déjà publié, donne un bref aperçu de l'ensemble de la controverse.

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Le 7e concile œcuménique a eu lieu en 787. Le sujet était la restauration des icônes suite à la controverse des Iconoclastes.

Dans la deuxième décennie du 8e siècle, le patriarche Germain de Constantinople a dû défendre la vénération des icones dans les églises contre les critiques de quelques évêques provinciaux. Comme il n'appartient pas aux autorités civiles de déterminer les doctrines et les coutumes de l'Église, le patriarche fut surpris lorsque, en 730, l'empereur byzantin Léon III publia un décret en faveur de l'iconoclasme.

Les événements se précipitèrent et Germain fut chassé du pouvoir, remplacé par Anastase, plus conciliant. Lorsque le fils de Léon, Constantin, devint empereur, il promeut encore plus vigoureusement l'iconoclasme et, en 765, il fit convoquer un "concile" au cours duquel les icônes furent condamnées. Après avoir réussi à intimider les évêques présents, Constantin se servit de l'autorité fallacieuse de son faux concile pour imposer l'iconoclasme par la violence.

Après la mort de l'empereur Léon IV en 780, sa veuve, l'impératrice orthodoxe Irène, agissant en tant que régente pour son jeune fils, l'empereur Constantin VI, décida de mettre fin à l'iconoclasme. Le succès ne fut assuré qu'en 787 lorsque le 7e concile œcuménique, qui se tint à Nicée sous la direction du patriarche saint Tarase, condamna l'iconoclasme et ordonna la restauration et la vénération des icônes dans toutes les églises. Malheureusement, à la mort d'Irène en 802, les ennemis de l'Église réapparurent. En 815, ils trouvèrent un nouveau champion en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui lança une nouvelle attaque contre les icônes. Les empereurs successifs poursuivirent leur persécution iconoclaste.

Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, fut le pire de tous. Sa campagne s'intensifia après 834. Cependant, la victoire de l'orthodoxie vint grâce aux actions d'une autre femme. À sa mort, la veuve de Théophile, l'impératrice sainte Théodora (commémorée dans le calendrier de l'Église le 11 février), ordonna immédiatement la fin de la persécution. Un nouveau patriarche, Méthode, qui avait déjà souffert pour l'orthodoxie aux mains des hérétiques, fut installé. La restauration des icônes fut proclamée le premier dimanche du Grand Carême de 843 dans la grande cathédrale Aghia Sophia de Constantinople. 



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND


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