Plusieurs choses se rejoignent aujourd'hui. Nous sommes arrivés à l'Apodose de la Nativité de la Génitrice de Dieu. L'Apodose est la fin de la fête, parfois appelée l'abandon de la fête. C'est aussi le dimanche précédant l'Exaltation de la Croix. Le jour de la Sainte-Croix (l'exaltation universelle de la Croix précieuse et vivifiante) est mardi prochain. Il y a une lecture spéciale de l'Évangile pour la Croix, Jean 3:13-17. D'une certaine manière, ce bref passage semble être au milieu d'un récit et nous devons nous rappeler que le Seigneur s'adressait à Nicodème qui voyait en lui un enseignant et un prophète.
Le Christ explique doucement qu'il n'est pas simplement un prophète terrestre envoyé par Dieu. Pour expliquer l'expression Fils de l'homme, Théophylacte écrit dans son commentaire : "Puisque le Christ a deux natures unies en une seule hypostase, ou personne, les noms qui se réfèrent à sa nature humaine peuvent aussi être adressés à Dieu le Verbe ; inversement, les noms qui se réfèrent au Verbe divin peuvent être adressés au Christ en tant qu'homme. Ainsi, dans ce verset, le Christ s'est appelé le "Fils de l'Homme", qui est descendu du Ciel.
Le Christ a bien dit qu'Il serait crucifié, mais Il a utilisé un symbole, le serpent sur le bâton de Moïse (Nombres 21:5-9) qui est traditionnellement considéré comme représentant la Croix. Il s'agit d'une prophétie, d'un type, d'une préfiguration, en actes plutôt qu'en paroles.
Le commentaire explique : Voyez comment le type s'accomplit en vérité : là, la ressemblance avec un serpent, mais sans venin ; ici, le Seigneur en tant qu'homme, mais exempt de l'aiguillon du péché, venant " à la ressemblance d'une chair pécheresse ", c'est-à-dire à la ressemblance de la chair, bien que dans sa chair il n'y ait pas eu de péché (Romains 8:3). Puis, aux versets 16-17, nous lisons que Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné Son Fils unique, non pas un ange, ni un prophète, ni un fils parmi tant d'autres, mais son Fils unique. En cela, il a montré un amour qui ne peut être surpassé. Nous devons nous rappeler qu'il y a deux venues du Christ. La première a déjà eu lieu et elle avait pour but de sauver le monde. La seconde venue sera pour juger le monde et rendre à chacun de nous selon ses actes.
Sainte Eanswythe de Folkestone
Le calendrier des saints d'aujourd'hui comporte une liste importante de noms, dont celui de sainte Eanswythe de Folkstone, une higoumène saxonne très vénérée du VIe siècle. Elle était la fille du roi Eadbald du Kent et de sa seconde épouse, Emma. Son grand-père, Ethelbert, fut le premier roi anglo-saxon d'Angleterre à accepter le baptême chrétien. La pieuse Eanswythe, avec le soutien de son père, fonda le premier couvent de ce pays à Folkestone.
Un prince païen vint dans le Kent pour épouser Eanswythe, mais elle refusa malgré un précédent familial. Sa tante, Ethelburga, avait épousé le roi païen Edwin quelques années auparavant, ce qui avait entraîné la conversion d'Edwin.
Sainte Eanswythe est morte vers l'an 650. Le site original du couvent d'Eanswythe fut abandonné au Xe siècle en raison de l'érosion côtière. Ses reliques furent transférées dans une nouvelle église plus à l'intérieur des terres en 1138. La Réforme fit de gros dégâts sur les sanctuaires de nos saints, mais les habitants de Folkestone furent inspirés de défendre leur sainte en cachant ses précieuses reliques.
Le souvenir perdura pendant des générations : "Eanswythe est ici", bien que personne ne se souvienne de l'endroit exact. La réponse fut découverte lors de la restauration de l'église de Ste Marie & Ste Eanswythe en 1885, lorsqu'un coffret en plomb fut découvert encastré dans le mur nord du chœur. Il contenait les ossements d'une jeune femme. Une enquête approfondie du contenu de ce reliquaire médiéval permit de conclure qu'il s'agissait du contenu de la châsse et donc des reliques de la sainte.
Tropaire - Ton 5
En quittant ton palais royal et en faisant briller un phare monastique à Folkestone à une époque de ténèbres, ô pieuse Eanswythe, tout le royaume du Kent fut éclairé par le rayonnement de ta vertu. C'est pourquoi, ô sainte, prie Dieu pour nous, afin que, L'aimant par-dessus tout, nous obtenions grande miséricorde pour nos âmes.
+
L'Évangile du 15e dimanche est Matthieu 22, 35-46 et nous y trouvons encore plus d'hostilité de la part des Pharisiens. L'un d'eux, qui était juriste, posa au Christ une question piège sur le plus grand commandement. Le motif était de voir s'il ajouterait quelque chose de nouveau et s'exposerait ainsi à l'accusation d'être un innovateur qui voulait avec arrogance corriger la loi.
Le Seigneur détecta naturellement la malice de cette question qui lui avait été posée, non pas dans le but d'apprendre, mais par méchanceté. Il nous apprend ainsi à ne pas aimer Dieu partiellement mais à nous donner entièrement à Dieu. Trois aspects sont concernés. Théophylacte dit : "Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur" - c'est la partie animale de l'homme ; "et de toute ton âme (ou ta vie) - c'est la partie végétative de l'homme, car les plantes sont vivantes et animées ; "et de tout ton esprit" - c'est le rationnel.
Aimer Dieu et s'occuper de Lui avec tous les aspects de l'âme est le premier et grand commandement, qui nous enseigne la piété. Le second commandement nous exhorte à faire aux autres ce qui est bon et juste. Comme l'ajoute Théophylacte, Car il y a deux choses qui mènent à la perdition, les mauvaises doctrines et une vie corrompue.
Pour ne pas tomber dans des doctrines impies, nous devons aimer Dieu ; pour ne pas mener une vie corrompue, nous devons aimer notre prochain. Car. celui qui aime son prochain accomplit tous les commandements, et celui qui accomplit tous les commandements, aime Dieu. Bien que le récit de Matthieu n'en fasse pas mention, l'Évangile de Marc, qui rapporte également cet échange, implique que le questionneur a pris cela à cœur et a modifié ses habitudes.
Cette lecture de l'Évangile se termine par une question posée par le Christ aux Pharisiens. Il savait qu'ils Le considéraient comme un simple humain et Il utilisa les paroles de David pour leur apprendre qu'Il était aussi le Seigneur, proclamant ainsi Sa propre divinité. La raison de cet échange est expliquée par Théophylacte : Le Seigneur pose ces questions afin que, s'ils répondent : "Nous ne savons pas", ils puissent demander et apprendre ; ou s'ils répondent la vérité, qu'ils puissent croire ; ou s'ils ne peuvent pas répondre, qu'ils soient honteux et s'en aillent, n'osant plus l'interroger.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham.
ENGLAND
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire