"D'abord viendront les casquettes rouges, puis dans cinquante-quatre ans elles seront remplacées par les anglaises, et alors il y aura un État grec."
Le saint a prononcé cette prophétie sur la libération des îles Ioniennes sur l'île de Céphalonie. Ces paroles se sont réalisées avec une précision étonnante : Après les Vénitiens, les îles ont été reprises par les Français (un nom populaire pour eux était les "casquettes rouges"), et à la cinquante-quatrième année ( !) les Anglais les ont remplacées, et ce n'est qu'après cela que les îles Ioniennes, comme l'a prédit Saint Côme, ont reçu leur libération tant attendue.
"La catastrophe atteindra la croix, mais elle ne pourra pas aller plus bas. N'ayez pas peur. Ne quittez pas vos maisons."
C'est par ces mots que le saint s'est adressé aux habitants de Polineri. Sur le lieu où il prêchait, le saint, comme c'était son habitude, a élevé une grande croix à laquelle cette prophétie est liée.
En novembre 1940, les armées de l'Italie fasciste envahissent la Grèce. Ne rencontrant pratiquement aucune résistance, elles s'emparèrent de territoires de plus en plus nombreux. Finalement, elles atteignirent la croix sur laquelle le saint avait prophétisé. Alarmées par la menace de la poursuite de l'avancée des forces italiennes, les autorités grecques émirent un ordre d'évacuation des habitants de plusieurs régions, dont Polineri. Un habitant centenaire du village de Tegos Nasioulas n'avait pas oublié les paroles prophétiques du saint : Il s'est adressé à ses compagnons de village, les convainquant de ne pas quitter leurs maisons. Les autorités les considéraient comme des saboteurs qui essayaient de retarder l'évacuation et de faciliter l'avancée des forces italiennes. Ils demandèrent au vieil homme de se taire, le battant même cruellement, mais il ne recula pas.
Les Italiens atteignirent effectivement la croix, mais ils ne purent pas aller plus loin - les forces grecques arrêtèrent leur attaque.
Les prophéties sur Constantinople
Retrouver Constantinople a toujours été le rêve des Grecs et des autres nations orthodoxes des Balkans. Sa chute fut la date la plus dévastatrice et la plus tragique de l'histoire grecque. La renaissance d'un État national n'a pas atteint sa conclusion logique : la restauration d'un Empire orthodoxe avec sa capitale à Constantinople. Ayant prédit la libération du joug turc, saint Côme a également prédit la libération future de Constantinople. Les prophéties de "Constantinople" attendent toujours leur réalisation.
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De nombreuses prophéties de Saint Côme sont restées longtemps un mystère pour nous et ont fait l'objet des explications les plus contradictoires. De plus, dans la conscience du peuple, elles ont été mêlées aux nombreuses fausses prophéties qui existent sur la libération de la Cité. Le staretz Païssios a non seulement expliqué les paroles du saint, qui sont encore difficiles à comprendre, mais il a aussi aidé à séparer le "bon grain de l'ivraie" - le vrai témoignage du Saint-Esprit, des prédictions des faux prophètes qui nous ont conduits dans la confusion et l'erreur.
Les deux saints sont non seulement liés par des prophéties communes sur le destin de la ville, mais aussi par leur amour de Byzance et leur dévouement à l'idée d'un empire orthodoxe et multinational - sentiment naturel pour la majorité des ascètes grecs.
Pour eux, Byzance n'est pas seulement un programme politique, mais aussi une façon de penser et de percevoir le monde : "Byzance a placé le début de la Sainte Montagne [Athos]. Aujourd'hui, la Sainte Montagne pourrait renouveler Byzance, si seulement nous conservions cette force en nous, si nous n'étions pas "paresseux", si nous ne perdions pas notre couleur. Regardez, les gens sont maintenant déçus par tout et recherchent quelque chose qui n'a pas une valeur purement transitoire. C'est très facile. Si seulement nous ne nous nous fanions pas nous-mêmes"[4] Byzance est l'image d'un État souverain qui est inséparablement lié à l'Orthodoxie, fondée sur l'Orthodoxie. C'est un "royaume chrétien", comme le définit précisément saint Côme d'Aitolie.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
[4] Voir : Athanasios Rakovalic, le Père Paisios m'a dit..." (Moscou, 2003)
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