A 22h 15 le 22 janvier de
l'année nouvellement commencée, dans un hôpital de Moscou, à l'âge de 78 ans,
reposa paisiblement l'archimandrite Benoît, qui fut vicaire de Sa Sainteté le
Patriarche pendant vingt-sept ans, administrant le plus célèbres des monastères
tant aimé du peuple russe- le monastère Optina.
Il y a exactement vingt-sept ans, le 20 janvier 1991, le jour de la fête
patronale d'Optina, consacrée en l'honneur du prophète Jean le Précurseur, il
arriva à Optina, prenant la direction du monastère. Le monastère avait été
laissé sans direction pendant déjà six mois, alors que son higoumène, l’archimandrite
Evlogy était à l'hôpital après un grave accident de voiture. Le monastère,
remis à l'église orthodoxe le 17 novembre 1987, s'est rapidement relevé des
ruines.
C'était le premier des monastères ouverts sous l'Union Soviétique (après
le monastère de Danilovsky -résidence du patriarche de Moscou). Il y avait déjà
près de quarante frères là-bas, un typikon liturgique monastique strict, et
l'entrée centrale de l'église de la Génitrice de Dieu était déjà restaurée,
ainsi que plusieurs bâtiments d'habitation de moines et une clôture
partiellement détruite. Et bien que l'on puisse voir les restes des fondations
et des murs d'autres églises et clochers, le problème était encore plus grand
que les trous hâtivement rapiécés - c'était l'époque d'une grande recrudescence
spirituelle, quand les premières poussées de la vie spirituelle commençaient
lentement à germer à travers l'asphalte de l'athéisme.
L'archimandrite Benoît représenta une époque entière dans la vie de
notre Église. La première moitié de son activité ecclésiale, le temps de la
croissance et de la maturation spirituelle, a passé dans les murs de la Laure
de la Sainte Trinité-St. Serge. Il fut diplômé du séminaire là-bas, puis de
l'académie; il fut tonsuré moine et ordonné prêtre. Il devint là-bas un
disciple fidèle des archimandrites Kirill et Naoum, communiquant avec eux au
cours de deux décennies, selon ses propres paroles, pratiquement tous les
jours. Là, avec l'archimandrite Alexis (Polycarpov), il devint l'un des confesseurs
les plus aimés du peuple. L’higoumène Vissarion a même composé un distique à
son sujet dans les années 1980: "La
Laure eut deux piliers: Benoît et Alexis." 1
Pendant de nombreuses années, il devait entendre des confessions pendant
plusieurs heures chaque jour à l'église de la porte de Saint Jean le
Précurseur, où ses nombreux enfants spirituels venaient. Après le passage au
réfectoire, il recevait ceux qui avaient besoin d'une conversation plus
prolongée dans le porche de l'entrée ou dans sa cellule. En plus de confesser,
il accomplit plusieurs autres obédiences importantes: il était le principal
comptable, bibliothécaire et facteur du monastère, et il chantait au kliros. Un
an avant sa nomination à la position d’higoumène du monastère d'Optina, il fut
nommé à la tête de la skite de Gethsemani et commença à la ressusciter de la
désolation complète.
Version
française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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