"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 25 janvier 2018

Hiéromoine Ignace: VIE DU SAINT CONFESSEUR DOSITHÉE (VASIĆ), MÉTROPOLITE DE ZAGREB (1878-1945) (4)



Commémoration à Zagreb du hiéromartyr Dosithée, 
premier métropolite orthodoxe de cette ville et confesseur

De retour à Niš
À Niš, il déploya une grande activité. Les portes de son cabinet de travail, depuis tôt le matin jusque tard dans la soirée, étaient ouvertes à tous ceux qui souhaitaient le voir. Le riche et le pauvre, les personnalités et les simples gens, chacun était bien reçu par le hiérarque, et recevait de lui compassion et aide. Nombre de fois, il donnait à ceux qui lui demandaient, et ce jusqu’à son dernier dinar, empruntant ensuite  à son assistant pour acheter le journal…

L’ami de l’émigration russe
Ayant fait ses études à l’Académie ecclésiastique de Kiev, Mgr Dosithée entretint toujours des liens amicaux avec les émigrés russes de Serbie. Avec son aide, les moniales du couvent de Lesna, évacuées en Roumanie, vinrent à Belgrade en automne 1920 et furent installées au monastère de Hopovo. Selon la chronique du couvent, les moniales « furent accueillies à Belgrade, avec grand amour, par l’évêque Dosithée ».

En règle générale, l’évêque Dosithée a toujours manifesté une sollicitude particulière envers les émigrés russes, ce dont témoigna le futur évêque Jean de Niš: “Lorsque j’étais secrétaire du Saint-Synode, il y avait toujours beaucoup de Russes, hommes et femmes, qui venaient lui demander des conseils, ou quelque autre assistance. Mgr Dosithée de bienheureuse mémoire était “la mère des Russes en Yougoslavie”… En 1934-1935, il s’efforça de réconcilier le métropolite Euloge et l’Église russe hors-frontières.

Aussi, ce n’était pas un hasard si Mgr Dosithée, devenu métropolite de Zagreb, fut membre d’honneur du Comité de construction de l’église-mémorial de Bruxelles, dédiée au Tsar-martyr Nicolas II et à toute la famille impériale. Le 2 février 1936 eut lieu à Bruxelles la pose de la première pierre de l’édifice. Le métropolite Dosithée, en tant que représentant du patriarche serbe Barnabé, participa à l’office avec le métropolite Anastase, primat de l’Église orthodoxe russe hors-frontières et d’autres hiérarques. Il prononça l’homélie suivante : « Frères et sœurs russes, mes chers, je suis heureux que Sa Sainteté le patriarche Barnabé m’ait chargé d’être son représentant à vos grandes solennités russes. Vous faites une grande œuvre, frères russes, aujourd’hui ont été posés les fondements d’une grande œuvre. Par vous est immortalisée, à l’étranger de la Russie, la mémoire du grand tsar-martyr russe, la mémoire du grand souverain, défenseur des opprimés, qui mourut comme victime de son dévouement à son devoir, du sacrifice du plus grand amour qu’il prit sur lui. Gloire et honneur aux Russes, qui vénèrent la mémoire du grand souverain. Mais, frères et sœurs, Russes, je vous dis que vous n’êtes pas les seuls à vénérer la mémoire de l’Empereur Nicolas Alexandrovitch. Nous, les Serbes, vénérons sa mémoire non moins que vous, car il est notre protecteur, la Serbie lui doit son salut ; je dirais plus : la Serbie vénère l’Empereur Nicolas II comme un saint ; le Concile des évêques de l’Église serbe, il n’y a pas si longtemps, a soulevé la question de sa glorification parmi les saints de l’Église serbe. Dans deux églises construites récemment en Serbie, le Tsar-martyr Nicolas Alexandrovitch est représenté comme un saint sur une icône, je l’ai vu de mes yeux. Et si le Tsar-martyr n’est pas encore compté au nombre des saints par l’Église serbe, ce n’est pas parce que ce projet a été abandonné, cette question devra être résolue positivement dans un proche avenir (…) « En des temps difficiles, vous, mes chers, vous êtes attelés à la construction de l’église-mémorial, il vous est difficile de prélever quelque chose sur vos maigres revenus, même pour cette grande œuvre, qui est réalisée par les patriotes russes au moyen de la pose de la première pierre. Mais ne lésinez pas sur les moyens, offrez pour cette grande œuvre, achevez celle-ci le plus vite possible ; c’est en effet une œuvre Divine, et Dieu ne restera pas débiteur. Vous donnez 5-10 Francs, et Dieu vous les retournera au centuple, tant en vous accordant la santé, que la prospérité, et encore par d’autres voies connues de Lui seul, le Miséricordieux. La vie difficile des réfugiés russes, les nombreuses souffrances ont été votre lot, vous supportez beaucoup de choses, mais, frères et sœurs, par vos souffrances vous partagez celles de l’Empereur, vous devenez les participants de l’exploit et de l’amour sacrificiels du Tsar-martyr. Que le Seigneur vous aide dans la réalisation de la sainte œuvre que vous avez entreprise, je vous souhaite de tout mon cœur du succès et je crois en celui-ci, et à moi-même, je souhaite, frères et sœurs, recevoir à nouveau de Sa Sainteté le patriarche Barnabé, dans un avenir proche, la mission de venir à Bruxelles, mais cette fois pour la dédicace de l’église-mémorial, dont nous avons cette fois posé la première pierre ». Malheureusement, Mgr Dosithée mourut avant la dédicace.

Il convient d’ajouter que sa sollicitude ne s’étendait pas seulement aux émigrés. En 1922, l’évêque Dosithée prit part à la conférence internationale pour l’aide aux victimes de la famine en Russie soviétique. 

Version française Bernard Le Caro

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