À l’occasion de la fête du saint hiéromartyr Dosithée, la liturgie a été célébrée en la chapelle Saint-Sava, au centre spirituel de l’Église orthodoxe serbe de Zagreb. L’office était célébré par l’archimandrite Daniel (Ljubotina), assisté du hiéromoine Nikon et du diacre Branimir Jokić. Assistaient à la liturgie le métropolite de Zagreb et Ljubljana Porphyre, les fidèles de la paroisse de Zagreb et les élèves du lycée orthodoxe de Zagreb.
La commémoration de saint Dosithée et l’entrée dans la nouvelle année 2016 se sont poursuivis dans la salle des fêtes du Centre spirituel par un programme préparé par les membres des associations culturelles et artistiques des orthodoxes russes de Zagreb et des environs. Dans son allocution, l’archimandrite Daniel s’est adressé aux hôtes en parlant de la vie, des souffrances et de la confession du métropolite Dosithée. Celui-ci, entre autres, avait montré une attention particulière envers les Russes émigrés qui, après leur arrivée à Zagreb, dans un délai relativement court, avec son soutien, avaient réussi à organiser leur vie culturelle, culturelle et politique, mais aussi à mettre en place des organisations et des institutions sociales qui ont assisté les élèves, les étudiants et les nécessiteux, laissant une trace indélébile dans toute la vie de Zagreb.
Dans le cadre du programme de la manifestation ont été exécutés des chants spirituels et populaires, ainsi que de morceaux de musique classique. Mme Nathalie Vidmarović, professeur à la Faculté de philosophie de Zagreb a remercié le métropolite Porphyre et l’Église orthodoxe serbe pour l’organisation devenue maintenant traditionnelle de cette rencontre, à laquelle assistait les représentants des ambassades de Russie, Serbie et Grèce, ainsi que le Conseil de la minorité nationale serbe de la ville de Zagreb. Né en 1878 à Belgrade, le hiéromoine Dosithée (Vasić), après des études à Kiev, à la Sorbonne et à Genève a été sacré évêque en 1913 et nommé à Niš, qui était alors le diocèse le plus grand de l’Église orthodoxe serbe. Dès 1920, l’évêque Dosithée déploya une activité pastorale importante en Tchécoslovaquie, puis revint à Niš. En 1931, l’Église orthodoxe serbe décida de créer un diocèse à Zagreb.
En 1933, l’évêque Dosithée fut élu unanimement métropolite du nouveau diocèse. Le 10 avril 1941, le jour même de la proclamation de « l’État indépendant de Croatie », le métropolite Dosithée fut arrêté par les oustachis. Le jour de l’arrestation, il était malade et alité. Il fut conduit à moitié déshabillé dans la rue, où l’on se moquait de lui et on le frappait. Il fut ensuite incarcéré dans une prison de Zagreb, où il se trouva en compagnie des pires criminels. Un témoin a écrit : « Il était terrible de voir le vieux métropolite Dosithée, malade, infirme et complètement épuisé par les coups, se trouvant dans le corridor de la prison parmi les criminels ». Selon le récit du gardien, parmi ceux qui excellaient dans la violence à l’égard du métropolite, se trouvait une étudiante qui le frappait à coup de révolver sur la tête et les mains, lui arrachait la barbe et lui crachait au visage.
Un autre témoin rapporte qu’une prostituée avait rossé le métropolite. On avait promis la liberté à celle-ci à condition qu’elle frappât le prélat à coup de matraque. Le métropolite fut frappé à ce point qu’il perdit connaissance. Le 7 mai 1941, il fut transféré dans un état grave à Belgrade, à la prison de la Gestapo. Arrivé à la gare, il perdit connaissance. À Belgrade, deux SS accompagnèrent le métropolite en haillons, respirant difficilement et n’étant pas en état de parler. Tout son corps était couvert d’ecchymoses et de contusions. Il fut ensuite transféré dans un sanatorium, où il resta une quinzaine de jours, inconscient. Après un séjour à l’hôpital, où les médecins constatèrent qu’ils ne pouvaient rien faire, il fut placé au monastère de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu (Vavedenje), à Belgrade, en 1943.
Le 13 janvier 1945, le métropolite Dosithée y mourut des séquelles de ses blessures et des sévices qu’il avait subis et fut enterré au monastère, où l’on vénère désormais ses saintes reliques. Il fut canonisé en 1998 par l’Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe serbe.
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