"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 8 décembre 2013

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


25 novembre / 8 décembre
24ème dimanche après la Pentecôte

Clôture de la fête de l’entrée au Temple de la Mère de Dieu ; Saint Clément, pape de Rome, martyr (101) ; saint Pierre, archevêque d'Alexandrie, martyr (311) ; saint Pierre, le silencieux (vers 429). Néomartyr Séraphim, archevêque de Smolensk (1937).

Lectures : Eph. II, 14-22. Lc. XIII, 10-17 ; pour la Mère de Dieu: Hébr. IX, 1-7. Lc. X, 38-42; XI, 27-28.
VIE DE SAINT CLÉMENT DE ROME[1]
Notre saint Père Clément vécut à Rome sous les règnes successifs de Domitien (81), Nerva (98) et Trajan (117). On raconte qu’il était d’origine princière et que, encore tout jeune, il fut séparé de ses parents et de ses frères. Dès son adolescence, il montra un grand intérêt pour la recherche de la vérité et fréquenta les différentes écoles philosophiques qui étaient représentées dans la capitale ; mais il trouva leur enseignement vain et incapable d’assouvir sa soif d’absolu. Ayant appris que le Fils de Dieu s’était manifesté en Judée, il s’y rendit et rencontra saint Pierre, qui l’instruisit et fit de lui son collaborateur pour ses missions dans les villes de la côte syrienne et dans sa lutte contre Simon le Mage. Ayant fait preuve de son zèle pour la prédication de l’Évangile, il fut ordonné évêque de Rome (vers 91), à la suite de saint Lin et de saint Anaclet. Certains disent qu’il fut le premier évêque de Rome. Il n’y a pas là d’ailleurs vraiment contradiction, car à cette époque la dignité d’évêque n’était pas clairement distincte de celle d’Ancien (presbytre), si bien que Lin, Anaclet et Clément — tous les trois disciples des apôtres et les personnalités les plus marquantes de l’époque dans l’Église de Rome — ont pu occuper successivement ou périodiquement cette charge. Placé sur la chaire de l’Église, saint Clément se faisait le témoin de la prédication apostolique, et notamment de l’enseignement de saint Pierre : « Leur prédication résonnait à ses oreilles, leur tradition était encore devant ses yeux », écrit à son propos saint Irénée.  Humble et doux, versé dans la connaissance des saintes Écritures aussi bien que dans la sagesse hellénique, il savait convaincre les juifs et les païens en leur parlant de l’infinie miséricorde de Dieu et du Royaume éternel promis à ceux qui embrasseront avec foi et espérance la voie du repentir. Il est l’auteur d’une célèbre Lettre à l’Église de Corinthe, autrefois insérée dans le corps des saintes Écritures. Dans cette lettre, il exhorte certains jeunes membres de la communauté corinthienne, qui s’étaient insurgés contre leurs anciens, à garder l’unité des membres du Corps du Christ en respectant la hiérarchie instituée par les Apôtres. Au cours de ses prédications, saint Clément réussit à convertir Théodora, la femme du préfet Sisinius, grand ami de l’empereur Nerva, et il amena Sisinius lui-même à demander le saint baptême, après l’avoir miraculeusement guéri d’une cécité provoquée par son impiété. Voyant cela et constatant les progrès du christianisme parmi les païens, le comte Puplius fit exiler Clément, sur l’ordre de l’empereur Trajan, dans la Chersonèse Taurique (Crimée), région inhospitalière située aux confins orientaux de l’Empire. Le saint évêque y trouva deux mille chrétiens condamnés aux travaux forcés dans les carrières de marbre. Il les consola dans leur affliction par la promesse des biens éternels et fit jaillir pour eux de l’eau dans le désert. Même là, sa parole convertissait les âmes païennes à la vérité, et l’on rapporte qu’en un an il fit bâtir soixante-quinze églises. Mais l’empereur envoya bientôt un gouverneur cruel pour mettre fin à ces conversions massives. Celui-ci s’attaqua en premier lieu à saint Clément. Après l’avoir fait torturer, il lui fit attacher une ancre au cou et ordonna de le jeter dans la mer Noire, de manière à ce que les fidèles ne pussent retrouver son corps pour le vénérer (vers 97). Toutefois, Dieu ne laissa pas le troupeau spirituel du saint complètement orphelin. Il écouta ses supplications et fit se retirer la mer miraculeusement, de sorte que les chrétiens purent découvrir le corps de leur saint pasteur gisant à plus de trois cents mètres du rivage. Depuis lors, chaque année, au jour de sa dormition, la mer se retirait, afin de permettre la vénération de ses saintes reliques. Bien longtemps après, en 860, l’apôtre des Slaves, saint Cyrille [11 mai], fut envoyé par le patriarche de Constantinople, saint Photios, en Chersonèse, pour y baptiser les populations slaves. Il retrouva alors les reliques de saint Clément et en rapporta une partie à Byzance. Par la suite, il fut chargé de transmettre ces saintes reliques au pape Hadrien II, à Rome. Ce lien créé avec l’un des premiers évêques de Rome sera d’une grande importance pour la piété russe et manifestera son enracinement dans la tradition apostolique.
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́ Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.







Tropaire de l’Entrée au temple, ton 4
Дне́сь благоволе́нiя Бо́жiя предображе́нiе и человѣ́ковъ спасе́нiя проповѣ́данiе: въ хра́мѣ Бо́жiи я́сно Дѣ́ва явля́ется и Христа́ всѣ́мъ предвозвѣ́щаетъ. Той и мы́ велегла́сно возопiи́мъ: ра́дуйся, смотре́нiя Зижди́телева исполне́нiе.
Ce jour est le prélude de la bienveillance de Dieu et l’annonce du salut des hommes. Dans le Temple de Dieu, la Vierge se montre clairement et, d’avance, elle annonce le Christ à tous. Et nous, clamons-lui d’une voix forte : Réjouis-toi, accomplissement de l’économie du Créateur

Tropaire du hiéromartyr Clément, pape de Rome, ton 4
И́же отъ Бóга чудодѣ́йствы преслáвно удивля́я вселéнныя концы́ мíра, свящéнный страдáльче, пáче естествá мóрю состáвы водáмъ содѣвáеши раздѣлéнiе въ честнѣ́й пáмяти твоéй всегдá притекáющим усéрдно въ Богоздáнную ти цéрковь чудéснымъ твои́мъ мощéмъ, и по всенарóдномъ хождéнiи, мóре во едино течéнiе чудодѣ́тельнѣ твори́ши, Кли́менте преди́вный, моли́ Христá Бóга спастися душáмъ нáшимъ.
Toi qui étonnas les confins de l'univers par les miracles que tu effectuas par la Puissance de Dieu, ô saint martyr, et qui faisais se retirer surnaturellement la mer le jour de ta vénérable mémoire pour ceux qui accouraient à ton église créée par Dieu et à tes reliques miraculeuses, et, après leur venue, faisais que la mer revienne en un seul flot, admirable Clément, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.

Kondakion du dimanche, 7ème ton
Не ктому́ держа́ва смéртная воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются: предста́, глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection ! »
Kondakion du hiéromartyr Clément, pape de Rome, ton 2
Божéственнаго виногрáда священноодѣ́яннa всѣ́мъ лозá яви́ся, кáплющи слáдость прему́дрости, моли́твами твои́ми, всечéстне, да тебѣ́ исткáну, я́ко багряни́цу, пѣ́снь мы́сленную принесéмъ, Кли́менте свя́те, спаси́ рабы́ твоя́.
Tu t'es manifesté comme le cep sacré de la Vigne divine, épanchant la douceur de la sagesse par tes prières, ô très-vénérable, aussi nous t'offrons un chant spirituel, tissé comme la pourpre, saint Clément, sauve tes serviteurs.



Kondakion de l’Entrée au temple, ton 4
Пречи́стый хра́мъ Спа́совъ, многоцѣ́нный черто́гъ и Дѣ́ва, свяще́нное сокро́вище сла́вы Бо́жiя, дне́сь вво́дится въ до́мъ Госпо́день, благода́ть совводя́щи, Я́же въ Ду́сѣ Боже́ственномъ, Ю́же воспѣва́ютъ А́нгели Бо́жiи: Сiя́ е́сть селе́нiе Небе́сное.
Le temple très pur du Sauveur, la très précieuse chambre nuptiale, la Vierge, le trésor sacré de la gloire de Dieu est conduite en ce jour dans la maison du Seigneur et elle y introduit avec elle la grâce de l’Esprit Divin ; les anges de Dieu lui chantent : « Elle est un tabernacle céleste ».

Au lieu de « il est digne en vérité », ton 4
А́нгели, вхожде́нiе Пречи́стыя зря́ще, удиви́шася, ка́ко Дѣ́ва вни́де во свята́я святы́хъ. Я́ко одушевлéнному Бо́жiю киво́ту, да ника́коже ко́снется рука́ скве́рныхъ, устнѣ́ же вѣ́рныхъ Богоро́дицѣ немо́лчно, гла́сѣ А́нгела воспѣва́юще, съ ра́достiю да вопíютъ: и́стинно вы́шши всѣ́хъ еси́, Дѣ́во Чи́стая.
Les anges, voyant l’entrée de la Toute-Pure au temple étaient stupéfaits, en contemplant comment la Vierge entra dans le Saint des Saints. Qu’aucune main profane ne touche cette Arche vivante de Dieu, mais que les lèvres des fidèles redisent sans cesse avec joie : O Vierge pure, tu es plus élevée que toute créature.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le miracle de la transfiguration liturgique (suite)
L’âme s’élève sans cesse. Et plus elle s’élève, plus elle aspire à prendre de la hauteur. L’ascension embrase son désir et la nourriture de la sainte Eucharistie augmente sa faim de contemplation mystique. Saint Syméon le Nouveau Théologien, qui a contemplé la beauté de la Lumière incréée et a été nourri par la nourriture de l’incorruptibilité, utilise une image unique : « Je ne sais ce qui me réjouit davantage, la vue et le charme des purs rayons du soleil, ou bien de boire et de goûter le vin qui (coule) en ma bouche. Je voudrais dire que c’est le second, et le premier m’attire et m’apparaît plus doux : et lorsque je me tourne vers le premier, voilà qu’à son tour la douceur du goût m’est encore plus suave, et je ne peux ni me lasser de regarder, ni me rassasier de boire. Car lorsque je crois avoir bu tout mon soûl, voilà que la beauté des rayons qui en jaillissent redouble ma soif, et je me trouve à nouveau altéré ».
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Mc. XVI, 9-20;  Liturgie : Eph. IV, 1-6 ;  Lc XVIII, 18-27


[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras

Aucun commentaire: