4/17 novembre
21ème dimanche après la
Pentecôte
Saint
Joannice le Grand, ermite au Mont-Olympe (846) ; saint Nicandre, évêque de
Myre, et saint Hermias, martyrs (I°) ; saint Mercure des Grottes de Kiev (XIV°)
; saint Nicandre, higoumène de Gorodensk (XVI°) ; bienheureux Simon de Yourieviets,
fol en Christ (1584)
Lectures : Gal. II, 16-20, Lc. VIII, 41-56. Sts: Gal. V,
22 - VI, 2. Matth. IV, 25 - V, 12.
VIE DE SAINT JOANNICE LE
GRAND[1]
N
|
otre saint Père Joannice naquit en 754 en
Bithynie. Ses parents étaient paysans et ils le chargèrent, dès l’âge de sept
ans, de la garde des porcs. Pieux de nature, Joannice fut néanmoins entraîné à
adhérer à l’hérésie des « briseurs d’images ». À l’âge de dix-neuf
ans, il fut enrôlé dans la garde impériale. Au bout de dix-sept ans de service,
au retour d’une campagne victorieuse, il passa à proximité du fameux centre
monastique du Mont Olympe de Bithynie, et rencontra là un vieil ascète qui le
convainquit de son erreur à propos des saintes icônes. Le jeune homme se
repentit aussitôt, vénéra avec foi l’icône du Christ et décida d’embrasser une
vie d’ascèse et de pénitence (788). En 795, les Bulgares envahirent la Thrace.
L’empereur Constantin VI rassembla une forte armée pour leur résister,
mais il fut vaincu lors de la bataille de Markellai. Joannice montra alors un
héroïsme exceptionnel. Il sauva la vie de l’empereur et tua en combat singulier
un barbare, permettant ainsi la retraite de l’armée byzantine. L’empereur
voulut lui témoigner sa reconnaissance en le faisant entrer à son service
personnel ; mais le spectacle des massacres et des horreurs de la guerre
avait fait comprendre à Joannice la vanité de cette vie, et il demanda pour
toute faveur au souverain la permission de se retirer de l’armée, pour mener
désormais la vie monastique. Il se rendit d’abord au monastère des Agaures,
près de Prousse. Mais l’higoumène, constatant son manque d’instruction, lui
recommanda d’aller d’abord recevoir une formation dans les lettres
ecclésiastiques et les rudiments de l’ascèse au sein d’un coenobium, avant de
se joindre à des moines plus expérimentés. Après un court séjour au monastère
de Télaos, il fut reçu au monastère d’Antidion où, pendant deux ans, il se
montra un modèle pour tous les autres moines. Étant dépourvu de toute
éducation, il y fut initié aux rudiments des lettres ecclésiastiques et apprit
par cœur trente psaumes. Désirant toutefois mener une vie plus solitaire,
Joannice demanda à se retirer sur le mont Korakocéphalo. Il y resta une semaine
entière, sans prendre de nourriture, suppliant seulement Dieu de lui faire
rencontrer un père spirituel apte à le guider sur la voie de la perfection. Le
septième jour, il rencontra deux ermites doués du don de clairvoyance, qui lui
révélèrent son avenir. Dès lors, saint Joannice commença sa vie solitaire. Il
s’installa d’abord sur le mont Trichalika, mais la renommée de ses vertus
n’ayant pas tardé à s’étendre dans la région, il dut s’enfuir vers une retraite
plus solitaire. Il s’établit alors dans une grotte perdue au fond d’une forêt
profonde, près du village d’Hellespontos où il n’était connu que d’un berger
qui lui apportait une fois par mois de l’eau et du pain. Trois ans plus tard,
il retrouva un de ses compagnons d’armes, Antoine, qui avait lui aussi renoncé
au monde. Ils se retirèrent ensemble dans les sauvages solitudes des monts
Kondouria, près de Myre en Lycie. Trois ans plus tard, comme Antoine était
retourné au monastère des Agaures, Joannice partit pour de nouvelles solitudes
dans les montagnes de Cilicie, où il demeura sept ans. En 807, à la suite d’une
vision, il regagna le monastère d’Éristè où, après avoir informé l’higoumène
Étienne de sa révélation, il reçut dès le lendemain le saint Habit angélique.
Continuant ses périples, il resta un an dans une grotte, près de la rivière
Gorgytès, attaché à une lourde chaîne. Au bout de trois années de retraite, il
rendit visite à un saint Ancien, Georges, avec lequel il passa trois année et
qui lui apprit le reste des psaumes et acheva sa formation monastique. En 810,
Dieu lui fit savoir dans une vision qu’il était désormais temps pour lui de
quitter les solitudes et de travailler au salut des âmes. Il s’installa de
nouveau sur le mont Trichalika, en compagnie de trois moines et il commença à
manifester ses dons de clairvoyance et de pouvoir sur les animaux, comme jadis
Adam au Paradis. Recevant de nombreux visiteurs, il guérissait les malades,
consolait les âmes troublées, redressait les pécheurs et les hérétiques
iconoclastes, les conduisant dans la voie de la vérité et de la vertu. Saint
Joannice brillait particulièrement par le don de prophétie. Il prédit, entre
autres, la défaite et la mort de l’empereur Nicéphore dans la guerre contre les
Bulgares (811), la chute de Michel Ier Rangabé (813) et la prise
de pouvoir par Léon V l’Arménien (813-820), ainsi que la terrible
persécution que ce dernier allait déclencher contre les orthodoxes. De retour en
Lydie, il vit apparaître en songe une source miraculeuse et entendit une voix
lui ordonner de bâtir à cet endroit une chapelle en l’honneur de la Mère de
Dieu ainsi qu’un monastère. Le saint se mit aussitôt à l’œuvre, aidant les
ouvriers par ses miracles. Il fonda un troisième monastère, dédié aux saints
Apôtres Pierre et Paul. Puis, après avoir organisé la vie monastique de ces
trois établissements, il retourna dans la solitude, dans un endroit connu
seulement d’Eustrate. Pendant la persécution de Léon l’Arménien, le saint
recevait de nombreux visiteurs dans son ermitage. Il consolait et affermissait
dans la foi orthodoxe moines et laïcs par sa parole inspirée et ses miracles.
Alors que la persécution faisait rage, l’homme de Dieu regagna le mont
Trichalika, et il ne sortit qu’une fois pour se rendre en Thrace et délivrer
miraculeusement des prisonniers chrétiens qui étaient aux mains des Bulgares.
Sa renommée était désormais répandue dans tout l’Orient et aucun pieux chrétien
ne passait dans la région sans venir prendre sa bénédiction. En 824, un groupe
d’une centaine de personnalités ecclésiastiques les plus illustres du temps
— parmi lesquels se trouvaient les métropolites de Chalcédoine et de
Nicée, saint Théodore Studite et Clément le Notaire — lui rendirent visite et
lui demandèrent de leur révéler quelle est la plus grande des vertus. Joannice
répondit : « C’est l’humilité, car c’est par humilité que le Verbe de
Dieu s’est anéanti lui-même et a accepté de prendre la forme d’esclave (Phil.
II, 6), pour nous délivrer de la mort dans laquelle était tombé notre premier
père Adam par orgueil. » Il renvoya ensuite ses hôtes, sans manquer de
prédire l’avenir de certains d’entre eux sous forme énigmatique. Une autre
fois, après avoir reçu la visite de saint Pierre d’Atroa, il eut la révélation
du prochain décès de ce grand confesseur de l’Orthodoxie et décrivit la scène à
ses disciples (837). Un jour, un moine, qui doutait des miracles accomplis par
saint Joannice, vint le trouver. L’homme de Dieu l’accueillit avec charité et
lui offrit à manger avec d’autres visiteurs. Pendant le repas, un ours surgit
soudain, semant la panique parmi les convives. Le saint l’appela doucement, et
la bête vint se prosterner à ses pieds. Il lui ordonna ensuite de faire de même
devant chacun des invités, puis il leur dit : « Quand ils furent
créés, les animaux respectaient l’homme qui est créé à l’image de Dieu, et ils
ne lui inspiraient aucune crainte. C’est parce que nous avons transgressé les
commandements de Dieu que maintenant nous en avons peur. Si nous aimons le
Seigneur Jésus et gardons ses commandements, aucune bête ne pourra nous faire
de mal. » Les convives se retirèrent édifiés, sans oser désormais mettre
en doute les miracles du saint. Pendant la guerre contre les Arabes (838), on
vint rapporter au saint Vieillard l’horrible condition des prisonniers
chrétiens d’Amorium en Phrygie. Joannice versa des larmes de compassion en
entendant ce récit et, la nuit suivante, il apparut aux prisonniers et les
délivra miraculeusement de leurs chaînes. Alors que l’empereur Théophile
persécutait violemment l’Église et en particulier les moines défenseurs des
saintes icônes, Dieu manifesta la puissance de la vraie foi en accomplissant de
nouveaux miracles par l’intermédiaire du saint ermite. Comme sur les dernières
années de sa vie, l’empereur commençait à douter de la justesse de ses convictions
(841), il envoya deux grands dignitaires auprès de saint Joannice, afin de
recevoir ses conseils. Le bienheureux Vieillard fut catégorique :
« Celui qui ne rend pas l’honneur qui leur est dû aux images du Christ, de
la Mère de Dieu et des saints, ne pourra pas être reçu dans le Royaume des
cieux, même s’il a mené une vie sans reproche. De même que ceux qui méprisent
ton image, ô empereur, sont sévèrement châtiés, de même, ceux qui se moquent de
l’image du Christ, seront-ils jetés dans le feu éternel. » Certains
moines, envieux de la notoriété de saint Joannice, mirent un jour le feu à sa
cellule. Les distinguant sans difficulté dans la foule de ceux qui assistaient
impuissants à l’incendie, le saint se dirigea vers eux, leur parla avec
bienveillance et leur offrit même un repas avec les quelques vivres qu’il avait
pu sauver du sinistre. Désormais âgé de quatre-vingt-douze ans, l’homme de Dieu
vit dans cet événement un signe divin et regagna le monastère d’Antidion, là
même où il avait fait ses débuts dans la vie monastique, en traversant de
manière invisible la foule des visiteurs. Il s’y endormit dans le Seigneur le 4
novembre 846. Il est loué dans le Synodikon
de l’Orthodoxie, parmi les grands confesseurs et qualifié de « grand
prophète».
Tropaire
du dimanche du 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ
Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша,
Aпо́столомъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe
Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
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Les saintes femmes, disciples du
Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection,
rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté,
dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est
ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
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Tropaire de saint Joannice, ton 8
Cлéзъ твои́хъ
течéньми пусты́ни безпло́дное воздѣ́лалъ еси́, и и́же изъ глубины́
воздыха́нми, во cто́ трудо́въ уплодоноси́лъ ecи́, и бы́лъ еси́ cвѣти́льникъ
вселéннѣй, ciя́я чудесы́, Iоаннíкie
Óтче на́шъ, моли́ Xpиста́ Бо́га спасти́ся
душа́мъ на́шимъ.
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Par les flots de tes larmes, tu as fais fleurir le
désert aride : par tes profonds gémissements, tu as fait rendre à tes
souffrances des fruits au centuple. Tu es devenu par tes miracles un brillant
flambeau pour l’univers. Prie le Christ Dieu, ô bienheureux Père Joannice, de
sauver nos âmes.
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Tropaire du saint martyr Nicandre, ton 4
Му́ченикъ Тво́й, Го́споди, Ника́ндръ во страда́ніи свое́мъ вѣне́цъ прія́тъ
нетлѣ́нный отъ Тебе́, Бо́га на́шего: имѣ́яй бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей
низложи́, сокруши́ и де́моновъ немощны́я де́рзости. Того́ моли́твами спаси́
ду́ши на́ша.
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Ton martyr Nicandre, Seigneur, par son combat, a
reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a
renversé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses
supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
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Kondakion
de saint Joannice, ton 8
Звѣезда́
яви́лся ecи́ всесвѣ́тлая, въ мíрѣ просвѣща́яй, и су́щыя во мра́цѣ страстéй облистава́яй, вра́чъ же крѣча́йшiй яви́лся ecи́. Но я́ко прiя́лъ ecи́ благода́ть исцѣлéнiй прося́щымъ тя́ пода́ждь исцѣ́лéнiе, да зовéмъ : ра́дуйся Óтче
Iоаннíкie.
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Tu parus sur la terre comme un astre
resplendissant, éclairant ceux qui gisaient dans les ténèbres des passions,
étant pour eux un médecin puissant. Mais toi qui as reçu le don des
guérisons, accorde cette grâce aux fidèles t'en priant, afin que nous puissions
te dire à haute voix: Réjouis-toi, Joannice, Père saint.
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Kondakion
du dimanche, du 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко
Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко
Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
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LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Jn XXI, 15-25; Liturgie : Gal. VI,
11-18 ; Lc X, 25-37
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