"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 9 septembre 2012

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



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27 août / 9 septembre 14ème dimanche après la Pentecôte.

Saint Pimène le Grand (vers 450); Saint hiéromartyr Kouchka et Saint Pimène de la laure des grottes de Kiev (1114) ; Saint Osio, évêque de Cordoue (359) ; Saint Libère, pape de Rome (366) ; Saint Pimène de Palestine (vers 602) ; Sainte martyre Anthouse ; Saint Sabbas de Benephali ; Saint martyr Phanourios ; Saint Césaire, archevêque d’Arles (542)
Lectures : II Cor. I, 21 – II, 4 ; Matth. XXII, 1-14

VIE DE SAINT PIMÈNE LE GRAND

Natif d’Égypte, S. Pimène, « souhaitant la vie angélique », partit avec ses deux
frères dans l’un des monastères égyptiens, où il reçut la tonsure
monastique. Son frère aîné Anoub ainsi que son frère cadet Païsios vécurent
dans l’ascèse avec lui. Une fois, leur mère, souhaitant les voir, se rendit au
monastère, mais ils restèrent dans leur cellule, sans en sortir. Enfin, après qu’elle
eût longuement attendu, Pimène vint à elle et lui dit que si elle souhaitait les voir
dans la vie à venir, elle devrait renoncer à les voir dans ce monde. Consolée par ces
paroles, et dans l’espérance de les revoir dans les cieux, elle quitta le monastère
sans voir ses enfants. Pimène passait le temps dans un jeûne strict et dans la prière.
« Ayant été éduqué par le lait de la tempérance », comme le dit l’office liturgique, il
atteint un tel niveau de vertu, qu’il parvint «à l’absence de passions». Le
gouverneur de la province souhaita faire connaissance du grand ascète, mais celui-ci
« se protégeant par l’humilité », et ne souhaitant pas nuire à sa vie spirituelle, fit
dire au gouverneur qu’il ne vienne pas le voir. C’est ainsi que Pimène fuyait la gloire
mondaine, craignant de perdre l’humilité et de tomber dans l’orgueil. Las de sa
gloire qui ne faisait que croître, et fuyant les honneurs humains, Pimène quitta le
monastère et durant quelques années séjourna en divers lieux. Revenu ensuite au
désert d’Égypte, il continua à vivre dans la plus stricte ascèse jusqu’à son
bienheureux trépas. Pimène donnait des conseils pleins de sagesse. Au moine qui lui
demandait : « Faut-il couvrir par le silence le péché du frère qui a péché, s’il m’arrive
de le voir ? » Abba Pimène répondit : « Si nous cachons le péché des frères, Dieu
cache alors nos péchés. Si tu vois ton frère en train de péché, ne crois pas tes yeux, et
saches que tes péchés sont semblables à une poutre, tandis que ceux de ton frère
ressemblent à une petite branche, et alors tu ne seras ni troublé, ni scandalisé ». Une autre fois, on demanda à Abba Pimène : «J’ai commis une grande faute et je veux
me repentir pendant trois ans ». Pimène lui dit : « C’est beaucoup ». Et le frère dit :
« Et durant un an ? » Le vieillard dit à nouveau : « C’est beaucoup ». Les assistants
dirent : « Et durant quarante jours ? » Il dit encore : « C’est beaucoup ». Et il ajouta :
« Moi, je dis que si un homme se repent de tout son cœur, et qu’il se propose de ne
plus commettre le péché, Dieu le reçoit même en trois jours ». Alors qu’on lui
demandait s’il valait mieux se taire que de parler, Abba Pimène répondit : « Il y a un
homme qui semble se taire, mais son cœur condamne les autres ; un tel homme
bavarde constamment. Mais il y en a un autre qui parle du matin au soir, et pourtant
il garde le silence : c’est-à-dire qu’il ne dit rien sans utilité ». Glorifié par la sainteté
de sa vie et la profonde édification de ses enseignements, S. Pimène s’endormit
dans le Christ vers l’an 450.
Les apophtegmes de St Pimène et des autres Pères du désert ont été rassemblés
dans différents recueils intitulés « Sentences des pères du désert ». L’un des plus
grands spirituels contemporains, le père Cléopas du monastère de Sihastria en
Roumanie († 1998), disait que les recueils d’apophtegmes ou sentences des Pères du
désert constituent le fondement de l’Orthodoxie.

Tropaire du dimanche du 5ème ton

Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Viergepournotresalut:carilLuiaplu, en Sa chair, de monter sur la croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !


Tropaire de S. Pimène, ton 8
Par les flots de tes larmes, tu as cultivé le désert aride: par tes profonds gémissements, tu as fait rendre à tes souffrances des fruits au centuple. Tu es devenu par tes miracles un brillant flambeau pour l’univers. Prie le Christ Dieu, ô notre bienheureux Père Pimène, de sauver nos âmes.


Kondakion de Saint Pimène, ton 4
Le jour de la mémoire de tes lumineux labeurs ascétiques se présente, réjouissant les âmes des hommes pieux, Pimène sage en Dieu, notre vénérable père.


Kondakion du dimanche du 5ème ton

Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout- Puissant ; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve- nous!




Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Nous voyons et nous entendons le Christ (suite)
St Jean Chrysostome qui, comme tous les Pères théophores, a vu l’invisible et entendu l’indicible, nous assure que les seuls sens véritables sont ceux de la foi.
Commentant les paroles du Christ : « Heureux vos yeux parce qu’ils voient et vos oreilles parce qu’elles entendent » (Matth. XIII, 16), il écrit : « Le Christ n’appelle pas heureuse la vue extérieure [c’est-à-dire corporelle], car celle-ci ne voit pas d’elle- même les miracles, mais la vue intérieure. Les Juifs virent un aveugle [guéri] et dirent : « C’est lui, ce n’est pas lui ». Tu les entends douter... Tandis que nous, qui n’étions point présents, nous ne disons pas : « C’est lui, ce n’est pas lui ». Comprends qu’être absent ne nuit en rien lorsque les yeux de la foi existent, et qu’être présent ne sert à rien lorsque n’existent pas les yeux de la foi ; car en quoi a servi aux Juifs de voir le Christ ? À rien. N’avons-nous pas vu plus clair qu’eux ? ».
Le Seigneur, lorsqu’Il enseignait aux Juifs, parlait en paraboles, car Il dit : « Tandis qu’ils voient Mes miracles, ils ne veulent pas voir, et tandis qu’ils écoutent Mon enseignement, ils ne veulent pas entendre « (cf. Matth. XIII, 13). Les fidèles voient et entendent le Christ et ils Le suivent, parce qu’ils connaissent Sa voix bien que de nombreux siècles se soient écoulés depuis Sa venue selon la chair. Par les sens de la foi, les fidèles vivent le mystère du siècle nouveau : « Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne Le connaissons plus de cette manière. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » (II Cor. V, 16-17).Ensuite, le Prêtre dit, devant les Portes royales : Sagesse. Debout. Écoutons le saint Évangile. Paix à tous.
Le chœur : Et à ton esprit.
Élevons notre esprit au-dessus de ce qui est terrestre
L’invitation du célébrant à écouter debout le Seigneur signifie : « ce n’est pas avec nonchalance, mais avec ferveur et avec un respect total, que nous devons avoir cet entretien [avec Dieu], qu’il s’agisse de prêter nos regards, nos oreilles ou nos lèvres à l’un des rites sacrés. La première marque de cette ferveur, de cette piété, c’est l’attitude droite du corps... car c’est l’attitude des suppliants ; telle est l’attitude des serviteurs qui ont l’esprit entièrement attentif au moindre signe de leur maître, prêts à courir à leur office dès qu’ils auront saisi l’ordre donné... Ne sommes-nous pas nous-mêmes les suppliants de Dieu pour nos intérêts les plus importants ?» (St Nicolas Cabasilas).
La plus belle occasion que le diable a de dérober les biens que nous offre la lecture sacrée lui est donnée par notre paresse : « Ce trésor spirituel [de la Sainte Écriture] est inattaquable et, lorsqu’il est placé dans le coffre fort de notre intellect, il devient imprenable à toute machination, sauf si nous donnons, par paresse, quelque occasion à celui qui veut nous l’enlever. Car notre ennemi, le diable, lorsqu’il voit amassée la richesse spirituelle, s’effarouche et grince les dents. Il veille sans cesse pour trouver l’occasion opportune d’enlever quelque chose de ce que nous gardons en nous. Mais il n’a pas d’autre occasion, si ce n’est notre paresse. Pour cette raison, nous devons continuellement veiller et repousser ses assauts» (St Jean Chrysostome).
« Debout, écoutons le saint Évangile » a aussi une signification plus spirituelle :
« Élevons notre intellect et nos œuvres au dessus de ce qui est terrestre et nous
comprendrons la manifestation des biens divins » (St Germain de Constantinople).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc. XXIV, 1-12 ; Liturgie : II Cor. IV, 6-15 ; Matth. XXII, 35-46



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