Ce dimanche, nous célébrons la Pentecôte, la venue du Saint-Esprit. Le récit de la Pentecôte se trouve dans les deux lectures : l'Épître et l'Évangile.
La lecture des Actes des Apôtres commence ainsi : "Le jour de la Pentecôte étant tout à fait arrivé, ils se trouvaient tous d'un commun accord dans un même lieu". Saint Luc a le style narratif d'un chroniqueur et est facile à comprendre, mais cette phrase pourrait donner l'impression que la célébration a lieu avant l'événement. Il s'agit d'un "oui" et d'un "non". À Pâque, les textes liturgiques nous rappellent que les événements commémorés ont eu lieu à la Pâque, qui célébrait la sortie du peuple hébreu de la captivité en Égypte.
Il s'agit là d'une préfiguration, c'est-à-dire de la promesse de la résurrection - le Christ sortant du tombeau. Après la sortie d'Égypte, le cinquantième jour, Moïse reçut la Loi (les Commandements) sur le mont Sinaï. Cet événement fut commémoré lors de la fête de la Pentecôte dans l'Ancien Testament, cinquante jours après la Pâque. Penta signifie cinq, comme dans pentagone (cinq côtés), pentagramme (cinq pointes), pentathlon (cinq épreuves) et bien d'autres exemples. En grec, pentekoste signifie cinquantième.
En lisant le récit de saint Luc, nous constatons ce qui suit : "Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. (Actes 2:2). Il raconte ensuite le parler en langues et la réaction enthousiaste à ce phénomène étonnant. Nous pouvons imaginer que la scène était loin d'être calme et tranquille. Pourtant, cette atmosphère exubérante ne semble pas transparaître dans l'icône de la Pentecôte, dont la composition est très ordonnée. Les peintres de la Renaissance italienne ont représenté de tels événements de manière plus naturaliste et photographique. Les icônes de la Mère de Dieu et du Saint Enfant en sont un bon exemple. En Occident, la représentation est très humaine, avec une jeune femme tenant un bébé joufflu, souvent légèrement vêtu, qui rebondit. L'iconographie orthodoxe présente une image très différente. La Mère de Dieu tient le Dieu incarné, et non un simple bébé humain. En effet, le Christ est représenté entièrement vêtu et de taille adulte, mais il est plus petit que la Sainte Vierge pour indiquer son âge terrestre. L'ensemble de la présentation est stylisé et symbolique. Il en va de même pour l'icône de la Pentecôte.
La disposition formelle des sièges ne nous montre pas la brève excitation de ce jour, mais elle est symbolique. Les apôtres sont montrés recevant les langues de feu, mais ils représentent l'ensemble de l'Église et du monde. Le jour même, plus que les Douze étaient présents et le Saint-Esprit est conféré à toute l'Église et à toutes les générations. L'icône ne nous montre donc pas simplement un événement historique unique, mais la signification éternelle de cet événement.
Saint Jean est connu sous le nom de "théologien" parce que son récit est souvent entrelacé de détails sur le sens et la signification des événements qu'il décrit. Dans son commentaire, le bienheureux Théophylacte attire l'attention sur les paroles du Christ : "Celui qui croit en moi, comme l'a dit l'Écriture.....". Il ne s'agit pas d'une phrase utilisée à la légère, car il explique que le Christ dit que les gens doivent croire en Lui parce qu'ils comprennent les Écritures. En d'autres termes, qu'ils comprennent qu'Il est l'accomplissement des prophéties. Certains pensaient croire, mais leur croyance n'était fondée que sur les miracles. En d'autres termes, il s'agit d'une mise en garde contre l'opinion personnelle ou les signes et les prodiges, c'est-à-dire contre l'illusion ou la magie.
L'éloquence de Pierre, la ferveur de Paul et la sagesse d'Étienne prouvent que des fleuves de Grâce divine coulent effectivement du cœur de l'homme qui croit conformément aux Écritures. Lorsque ces hommes parlaient, personne ne pouvait leur résister. Leur prédication emportait tout le monde, comme un fleuve puissant dans un torrent". Nous retrouvons cette idée lorsque les pharisiens interrogent les officiers envoyés pour appréhender le Christ. Ils leur demandent : "Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ? Les officiers étaient des hommes honnêtes et ils répondirent qu'aucun homme n'avait jamais parlé comme cet homme. Ils furent conquis par les paroles du Seigneur, exposant les Écritures, et non par les miracles.
Les références de saint Jean aux pharisiens les montrent sous un mauvais jour. Ils sont clairement parvenus à un jugement prédéterminé. En tant qu'avocats, leur principal objectif est de gagner leur procès et ils utilisent toutes sortes d'astuces à cette fin. Leur utilisation sélective des faits est démontrée. Jésus a grandi en Galilée et ils l'appellent donc, à tort et pour le condamner, Galiléen, alors qu'il est né à Bethléem, conformément aux prophéties. Lorsque Nicodème conteste leur préjugé en posant la question suivante : "Y a-t-il des chefs ou des pharisiens qui aient cru en lui ?", ils sont démasqués par une autre ruse. La réponse était en fait oui et ils se trouvaient face à face avec lui à ce moment précis.
La lecture de l'Évangile se termine par les paroles du Christ : "Je suis la Lumière du monde : celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie".
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