Commémoration de saint Jean Climaque
Aujourd'hui, nous commémorons saint Jean Climaque : saint Jean de l'Échelle, car ce moine duVIe siècle est l'auteur de l'Échelle de l'ascension divine, un livre écrit principalement pour les moines.
Dans ce livre, saint Jean utilise souvent le terme " exil " , ce qui implique que la vie monastique est une vie en exil, loin des exigences et des distractions de la vie actuelle. Comme il le dit au point 13 de l'étape 3, il est un exilé qui, ayant de la connaissance, est assis comme quelqu'un qui parle une langue étrangère parmi des gens d'une autre langue.
Cependant, le livre n'est pas si étroit qu'il ne s'applique qu'aux moines. Au point 3 de l'étape 1, nous lisons : " Dieu appartient à tous les êtres libres. Il est la vie de tous, le salut de tous - fidèles et infidèles, justes et injustes, pieux et impies, passionnés et indifférents, moines et laïcs, sages et simples, sains et malades, jeunes et vieux - tout comme l'effusion de lumière, la vue du soleil et les changements de saisons sont pour tous les mêmes ; "car il n'y a pas d'acception de personnes avec Dieu". Romains 2:11
Saint Jean Climaque est né au VIe siècle, très probablement vers 525, bien que l'on ne connaisse pas le lieu exact de sa naissance. La tradition veut qu'il soit né à l'est de la Méditerranée, peut-être en Palestine ou en Syrie. La source la plus ancienne est la brève Vita écrite par un proche contemporain du saint, le moine Daniel du monastère de Raithu. L'auteur conclut en disant : En peu de mots, j' ai essayé d'inclure beaucoup de choses, car la brièveté est louée, même par les rhétoriciens. Malgré cela, il s'agit en grande partie d'un éloge plutôt que d'une biographie détaillée. Nous ne savons rien de son enfance, mais, selon la tradition, Jean a été inspiré par la recherche de la solitude de la vie monastique dès l'âge de seize ans et il s'est donc rendu au Sinaï. Après dix-neuf ans passés au monastère, il se retira à Thola, un endroit plus éloigné, pour y vivre en ermite.
Alors que saint Jean venait de faire profession de moine, il accompagna Abba (père) Martyrios lors d'une visite à Anastase le Grand. Saint Anastase lui demanda : "Dis-moi, Abba Martyrios, d'où vient ce garçon et qui l'a professé ?". Martyrios répondit : "C'est ton serviteur, mon père, et c'est moi qui l'ai professé". "C'est une chose merveilleuse, abba Martyrios, répondit saint Anastase, qui aurait cru que tu avais professé l'higoumène du Sinaï ? Le saint homme ne se trompait pas, car quelque quarante ans plus tard, saint Jean fut appelé à revenir de son ermitage pour assumer cette même responsabilité.
La grande œuvre de saint Jean, pour laquelle on se souvient de lui, est son livre écrit pour l'instruction des moines. À ce sujet, le métropolite Philarète a déclaré dans un sermon : " On l'a surnommé "l'Échelle" parce qu'il a écrit un ouvrage immortel, "l'Échelle de l'ascension divine". Dans cet ouvrage, nous voyons comment, par le biais de trente marches, le chrétien s'élève progressivement du bas vers les hauteurs de la perfection spirituelle suprême.
Nous voyons comment une vertu en entraîne une autre, l'homme s'élevant de plus en plus haut et parvenant enfin à cette hauteur où demeure la couronne des vertus, appelée "amour chrétien".
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Au cours de la Liturgie, deux lectures de l'Évangile sont proposées. La première, pour le dimanche, est Marc 9, 17-31. Ce miracle de guérison est rapporté dans les trois évangiles synoptiques. Le passage de l'Évangile pour saint Jean Climaque est le récit de Matthieu sur l'enseignement des Béatitudes par le Christ (Mt 4, 25 - 5, 12), qui est à la fois bref et explicite.
Commencer la lecture de l'Évangile du dimanche au verset 17 peut sembler étrange mais, pour les besoins de l'étude, revenez en arrière et regardez les versets qui précèdent immédiatement celui-ci. Nous voyons alors qu'un débat était déjà en cours. Dans la séquence chronologique, cela suit la Transfiguration, lorsque Pierre, Jacques et Jean étaient avec le Seigneur. En l'absence du Christ, les pharisiens avaient profité de l'occasion pour défier les neuf autres disciples et tenter de les détourner de la vérité. Comme d'habitude, les foules sont présentes et, voyant le Christ revenir, elles s'avancent pour Le saluer. Un homme avec un fils malade s'avance et explique la situation. Malheureusement, l'homme n'avait pas une foi solide et avait critiqué les disciples parce qu'ils n'avaient pas réussi à guérir son fils. Dans sa détresse et sa déception, il avait ouvertement accusé les disciples. Le Seigneur a répondu : "A celui qui croit, tout est possible", ce qui a retourné la question, impliquant que l'incrédulité de l'homme avait empêché la guérison de son fils. Il est possible que de nombreuses personnes dans la foule aient été scandalisées par l'échec apparent des disciples, mais le Christ s'est adressé non seulement au père de l'enfant et à la foule, mais aussi à la nation tout entière, en disant : "Ô génération incrédule". Lorsqu'il dit : "Combien de temps serai-je avec vous ? le Christ laisse entendre que c'est un supplice pour lui de vivre avec leur incrédulité. Nous voyons que, bien qu'Il leur fasse des reproches, Il accorde la guérison. Cependant, Il l'attribue à la foi du croyant plutôt qu'à Sa propre puissance. Le Seigneur ordonne au mauvais esprit de sortir et de ne pas revenir. Sans cet ordre direct, le démon aurait continué à affliger le fils.
Les disciples ont honte de leur échec et craignent d'avoir perdu la grâce qui leur a été accordée. Ils ont demandé l'aide du Seigneur. Celui-ci leur a répondu que la puissance spirituelle repose sur la prière et le jeûne. Ces deux facteurs sont essentiels et nous comprenons ainsi pourquoi l'Église utilise ce miracle pour nous enseigner cette leçon au cours du Grand Carême.
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