Chers frères et sœurs,
Il a été porté à notre attention qu'en raison de l'influence du rénovationnisme et de l'œcuménisme sur les fidèles orthodoxes en Amérique, il y a des clercs qui commémorent des Chrétiens non orthodoxes aux offices pour les défunts et à la préparation pour la Divine Liturgie [Proscomédie]. Dans un article publié dans les blogs d'Ancient Faith, une justification pour une telle pratique aberrante est que les manuels liturgiques des Saints Pères sur le sujet sont "...des tomes poussiéreux et parfois douteux et doivent donc être révisés avec une interprétation plus actuelle". J'ai demandé au Père John Boddecker, professeur de notre Séminaire, de faire un commentaire.
+ Evêque Luc
Monastère de la Sainte Trinité
Prêtre John Boddecker/Commémorations à la Divine Liturgie
Lors de la Divine liturgie, les fidèles orthodoxes commémorent régulièrement, leurs proches vivants et défunts en offrant des prosphores, et en soumettant des noms lire par le clergé à l'autel au moment de la Proscomédie.
Au cours de la Proscomédie, le prêtre prélève une parcelle de prosphore pour chacun des chrétiens orthodoxes vivants ou décédés, qu'il a été invité à commémorer et de la placer sur le diskos sur lequel se trouve l'Agneau, pain qui sera transformé en Corps du Christ, ainsi que des parcelles plus grandes commémorant la Mère de Dieu et les différents rangs de saints du Ciel. Les Saints Pères ont vu dans le diskos comme une image du Royaume des Cieux et de l'Église, où notre Seigneur règne avec tous Ses saints. Pour cette raison, l'Église n'a jamais inclus dans ses commémorations à la Proscomédie que ceux qui sont aptes à recevoir les saints Mystères du Corps et du Sang du Christ et qui peuvent espérer avoir part au Royaume des Cieux. Par conséquent, alors que nous devons absolument prier pour nos proches qui sont en dehors de l'Église, en dehors de la Divine Liturgie, nous ne commémorons que les orthodoxes vivants et défunts.
En ce qui concerne cela, notre Père parmi les saints, Syméon de Thessalonique, l'un des plus grands théologiens liturgiques de la Tradition de notre Église, dit la chose suivante : « Il n'y a pas de place ici sur le diskos pour les incroyants, et encore moins pour les hétérodoxes « Car quelle communion la lumière a-t-elle avec les ténèbres ? », puisque, dit l'Ecriture, les anges sépareront les mauvais du milieu des justes. Par conséquent, il n'est pas du tout juste pour un prêtre de faire une offrande pour un hétérodoxe ou de faire une commémoration pour lui ; il ne lui est pas non plus permis de le faire pour ceux qui pèchent ouvertement et ne se repentent pas. Car l'offrande est pour leur condamnation, tout comme c'est aussi le cas pour les personnes sans repentance qui communient aux Mystères redoutables, comme le dit le divin Paul. »
Le parcelle de celui qui était improprement commémoré à la Proscomédie avant la Liturgie, en étant placée à une telle proximité de l'Agneau, qui deviendra le Christ, et sur le diskos, image du Royaume Céleste, est comme cet homme qui cherchait à entrer dans la salle des noces de l'Époux céleste sans le vêtement de noces approprié, et qui fut ainsi expulsé. Et non seulement cela, mais comme le souligne également saint Syméon, « la parcelle » qui est placé près du pain eucharistique, lorsque cela devient le Corps du Christ au cours de la Liturgie, le parcelle aussi est immédiatement sanctifiée. Et quand elle est placée dans la Calice,elle est unie au Saint Sang. C'est pourquoi elle transmet la Grâce divine à l'âme de celui à qui elle est offerte.
Ainsi, une communion spirituelle a lieu entre cette personne et le Christ. Si la personne commémorée fait partie des pieux fidèles, ou de ceux qui ont péché mais se sont ensuite repentis,, cette personne reçoit la communion de l'Esprit Saint de manière invisible dans son âme." Là encore, nous devons garder à l'esprit l'avertissement de saint Paul sur les risques de réception inappropriée de l'Eucharistie (1 Corinthiens 11, 27-32) et reconnaître qu'il n'est pas approprié que nous commémorions à la Proscomédie ceux qui, soit parce qu'ils sont à l'extérieur de l'Église, soit parce qu'ils vivent dans un péché sans repentance, seraient inaptes à recevoir le Calice eux-mêmes au cours de la Divine Liturgie, s'ils étaient présents.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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