Au moment où j'écris ces lignes, la représentation la plus courante de notre époque est celle de l'incertitude. Un an après le premier cas documenté de Covid-19, nous ne savons toujours pas comment et quand la menace de Covid disparaîtra et que nous pourrons revenir à la normale.
Les politiciens, les médecins, les éducateurs, les chefs d'entreprise et le clergé ne s'accordent pas tous dans leurs rangs sur la meilleure façon de gérer cette crise. Une telle incertitude conduit au stress, à la colère, à la frustration, à la dépression et à l'anxiété.
Beaucoup affirment que nous avons tous été traumatisés par ce bouleversement de notre vie. Je ressens cette tension et cette anxiété partout où je vais. Pourtant, au sein d'une telle incertitude, les chrétiens peuvent se reposer sur ce dont nous sommes totalement certains : le tombeau vide et notre conviction que le Christ est ressuscité des morts.
Nous sommes également totalement certains que Dieu nous aime et est avec nous, même lorsque nous souffrons et que la maladie détruit notre corps.
Nous savons avec certitude que Dieu partage Sa vie avec nous et que, par l'intermédiaire de Son Église, Il nous attache à Lui. Il nous permet de partager la vie éternelle, l'amour et la joie. Le tombeau est vide et le Royaume des Cieux est à portée de main. Béni est le Royaume !
Au cours de l'année écoulée, les chercheurs en médecine et les décideurs politiques ont beaucoup appris sur le Covid. Nous comprenons qu'il s'agit d'une maladie mortelle. Nous comprenons également que Dieu nous a créés pour être des êtres sociaux, capables de communier profondément avec Lui et entre eux. Comme lui, nous désirons naturellement connaître les autres et être connus.
L'isolement est contre nature, douloureux et destructeur pour notre esprit, notre corps et notre âme. Le Métropolite Joseph a rencontré le clergé de l'archidiocèse le 29 septembre 2020. Si nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de tous, il est également temps pour nous de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour retourner dans les églises et faire le travail pour lequel les chrétiens ont été baptisés.
Ce travail, appelé liturgie, consiste à se rassembler en tant que peuple de Dieu, à prier avec les prières données par Dieu par l'intermédiaire d'auteurs bibliques et liturgiques inspirés, à recevoir Son message par l'intermédiaire des prédicateurs et des enseignants de l'Église, et à partager la Bonne Nouvelle avec le monde en tant que témoins, icônes et ouvriers du bien.
Nous rendons témoignage au Christ et à Sa résurrection avec nos familles, nos paroisses et le monde. C'est ce qui fait de nous l'Église, c'est ce qui fait de nous des chrétiens.
Les paroisses ont fait preuve d'une grande créativité pour trouver et inventer des moyens de faire le travail de l'Église. Les gens se sont rassemblés pour la prière quotidienne dans des sites de discussion sur Internet. Les paroisses ont produit des modules pour animer des discussions en famille. Il existe des études bibliques quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles sur Zoom et d'autres plateformes similaires. Les paroissiens s'appellent, s'encouragent, font des courses et se rendent chez le médecin. Des adolescents ont organisé des lavages de voitures pour collecter des fonds pour les personnes en souffrance à Beyrouth. Des dames ont cuisiné avec des masques et pratiqué la distanciation physique, des paroisses ont organisé des heures de café virtuelles hebdomadaires, en prenant des nouvelles les unes des autres, et la liste pourrait s'allonger encore.
La peur s'est insinuée dans nombre de nos églises pendant cette période d'incertitude liée à la crise de Covid : peur de tomber malade, peur de perdre ses libertés et son autonomie, peur de perdre ses réserves financières et peur de perdre son mode de vie d'avant la crise de Covid.
Cette peur pécheresse - pécheresse parce qu'elle nous sépare de Dieu et les uns des autres - se manifeste souvent par l'activisme politique et la publication de blogs. Dans l'Église, un tel activisme est source de division et compromet notre témoignage chrétien. Ces choses doivent être évitées dans l'Église et par les dirigeants de l'Église. Nous avons un objectif plus important.
L'un des avertissements bibliques les plus fréquents est : "N'ayez pas peur ! Les chrétiens ne doivent pas avoir peur dans notre incertitude, car nous sommes certains de notre Dieu.
Je me joins à notre Métropolite pour encourager chacun à prendre toutes les mesures raisonnables pour rester en sécurité. La définition du raisonnable par chacun d'entre nous est certes difficile, mais nous ne pouvons pas abandonner notre vie à la peur, comme si nous n'avions aucune espérance en Dieu et que nous ne comprenions pas que nous sommes le peuple de la Résurrection. Dans le baptême, nous mourons avec le Christ et nous ressuscitons avec Lui.
Je suis encouragé parce que j'ai une grande confiance dans le clergé, dont j'ai vu les visages fatigués mais optimistes sur mon écran d'ordinateur hier. Ils sont dignes de notre confiance.
Je suis encouragé parce que les gens de nos paroisses ont relevé les défis de cette crise mondiale, et maintiennent nos églises en vie.
Je suis encouragé parce que notre métropolite et nos évêques sont dévoués et ont conservé la vision de Saint Raphaël, du Métropolite Antoine, du métropolite Philippe et de tous les autres évêques qui ont servi en Amérique. Dieu est avec nous. Le ciel est à portée de main. Le Royaume est béni.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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