"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 19 décembre 2019

Le Métropolite Ukrainien Luc, s'adresse à l'archevêque Chrysostome de Chypre

Photo: spzh.news
Métropolite Luc

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Dans une récente interview, Mgr Chrysostomos, archevêque de Chypre, a critiqué sévèrement la personne et les actions du Patriarche Cyrille de Moscou dans le contexte de la crise ukrainienne actuelle.

Selon lui, le primat russe est un homme égoïste qui aspire à être le Premier parmi ses pairs dans l'Église orthodoxe, mais qui conduit l'Église vers le schisme en ne commémorant pas les patriarches Bartholomée, Théodore et Jérôme dans les offices divins parce qu'ils sont entrés en communion eucharistique avec les schismatiques ukrainiens.

Le primat chypriote a également pris à partie trois de ses propres métropolites pour avoir organisé une conférence monastique avec l'Eglise russe et pour avoir exprimé leurs propres opinions sur les actions du Patriarcat de Constantinople.

Les trois hiérarques, le Métropolite Athanase de Limassol, le Métropolite Isaïe de Tamassos et le Métropolite Nicéphore de Kykkos, ont répondu à l’archevêque Chrysostomos dans une déclaration commune

Ayant pris connaissance des déclarations de l’archevêque Chrysostome, le métropolite Luc de Zaporojié de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique s'est également adressé au primat chypriote dans une déclaration publiée sur sa chaîne Telegram


La déclaration est écrite dans le style caractéristique de Luc :parler droit et direct. Bien que les opinions qu'il exprime soient souvent plus strictes que les positions officielles des Églises ukrainienne ou russe, en tant que hiérarque dirigeant de l'Église orthodoxe, le Métropolite Luc jouit de la liberté d'avoir et d'exprimer ses propres opinions.

Sa déclaration en entier est ce qui suit :

Mgr Chrysostome II, archevêque de Chypre, comme nous l'avons appris par les nouvelles, a critiqué les actions du Patriarche Cyrille ainsi que les hiérarques qui soutiennent l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne (canonique). Ses arguments sont simples. Les Patriarches qui ont reconnu l'église ukrainienne schismatique ne sont pas des hérétiques et la communion eucharistique n'aurait pas dû être rompue avec eux. Par conséquent, la rupture de l'unité eucharistique avec eux est le péché de schisme, commis par l’Eglise orthodoxe russe !

Nous allons répondre à ces accusations dans l'ordre. D'abord, les « patriarches » et leur Synode qui ont reconnu l'église ukrainienne schismatique sont des hérétiques qui sont allés à l'encontre des dogmes de l'Église, en particulier contre le neuvième article du Credo de Nicée. Ils ont prévu la possibilité de l'existence d'un "clergé" qui n'a peut-être même pas la succession apostolique de l'ordination. La nécessité de cette succession n'a jamais été mise en doute dans l'Église orthodoxe jusqu'à ce que le Patriarche de Constantinople introduise cette hérésie dans sa nouvelle théologie hérétique. De plus, nous accusons le Patriarche Bartholomée de plusieurs autres transgressions non moins graves, à savoir les hérésies d'ethnophylétisme et de papisme.

L'archevêque de Chypre accuse le patriarche cyrille de vouloir être le premier, sans remarquer que ce n'est pas le patriarche de Moscou, mais de Constantinople qui revendique le rôle de pape pan-orthodoxe.

Deuxièmement, fallait-il rompre la communion eucharistique avec les hérétiques ?

C'était nécessaire !

Imaginez que vous êtes assis à table avec un groupe de personnes et que vous versez du vin d'un pichet qui est au milieu de la table. L'un de ceux qui sont présents ouvertement, sans se cacher, prend du poison et le verse dans la cruche. La fête continue et tout le monde est invité à boire ce vin empoisonné. Que devrait faire un homme prudent pour rester en vie ? Il doit refuser sans ambiguïté de boire le vin empoisonné.

La cessation de la communion eucharistique avec les hérétiques n'est pas un caprice de l'Eglise orthodoxe russe, mais une mesure de conservation de soi. Nous savons que selon les canons de l'Église, tout hiérarque qui sert avec un hérétique et communie avec lui, devient lui-même hérétique et s'exclut de la communion de l'Église.

Par conséquent, nous, au moins l'Église ukrainienne dans l'unité priante avec l'Église russe, devons clairement indiquer les points de départ hérétiques dans les actions de l'évêque d'Istanbul. L'hérésie introduite par lui dans l'Église s'étend à tous ceux qui sont d'accord avec elle. Il n'y a pas d'autres options.

L'idée de l'archevêque de Chypre sur la neutralité possible de son Église est aussi insensée que l'idée que vous pouvez rester indéfiniment sous l'eau sans respirer tout en restant en vie. Pour vous sauver la vie, vous devez remonter, ou vous noyer et mourir. Rester assis pendant des jours ou des mois sous l'eau sans respirer ne fonctionnera pas.

Les arguments avancés par l'archevêque de Chypre dans son interview évoquent deux raisons possibles pour une telle position. Soit, par ignorance, il ne comprend pas ce qui se passe dans le monde orthodoxe et ne se rend pas compte de la gravité des erreurs commises par Constantinople, soit il est malhonnête, essayant de plaire à Dieu et au Diable. Nous pensons que la deuxième hypothèse est plus probable.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après



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