Métropolite Luc
Dans
une récente interview, Mgr Chrysostomos, archevêque de Chypre, a critiqué
sévèrement la personne et les actions du Patriarche Cyrille de Moscou dans le
contexte de la crise ukrainienne actuelle.
Selon
lui, le primat russe est un homme égoïste qui aspire à être le Premier parmi
ses pairs dans l'Église orthodoxe, mais qui conduit l'Église vers le schisme en
ne commémorant pas les patriarches Bartholomée, Théodore et Jérôme dans les offices
divins parce qu'ils sont entrés en communion eucharistique avec les
schismatiques ukrainiens.
Le
primat chypriote a également pris à partie trois de ses propres métropolites
pour avoir organisé une conférence monastique avec l'Eglise russe et pour avoir
exprimé leurs propres opinions sur les actions du Patriarcat de Constantinople.
Les trois hiérarques, le Métropolite
Athanase de Limassol, le Métropolite Isaïe de Tamassos et le Métropolite Nicéphore
de Kykkos, ont répondu à l’archevêque Chrysostomos dans une déclaration
commune.
Ayant pris connaissance des
déclarations de l’archevêque Chrysostome, le métropolite Luc de Zaporojié de
l'Église orthodoxe ukrainienne canonique s'est également adressé au primat
chypriote dans une déclaration publiée sur sa chaîne Telegram.
La
déclaration est écrite dans le style caractéristique de Luc :parler droit
et direct. Bien que les opinions qu'il exprime soient souvent plus strictes que
les positions officielles des Églises ukrainienne ou russe, en tant que hiérarque
dirigeant de l'Église orthodoxe, le Métropolite Luc jouit de la liberté d'avoir
et d'exprimer ses propres opinions.
Sa
déclaration en entier est ce qui suit :
Mgr
Chrysostome II, archevêque de Chypre, comme nous l'avons appris par les
nouvelles, a critiqué les actions du Patriarche Cyrille ainsi que les hiérarques
qui soutiennent l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne (canonique). Ses arguments sont
simples. Les Patriarches qui ont reconnu l'église ukrainienne schismatique ne
sont pas des hérétiques et la communion eucharistique n'aurait pas dû être
rompue avec eux. Par conséquent, la rupture de l'unité eucharistique avec eux
est le péché de schisme, commis par l’Eglise orthodoxe russe !
Nous
allons répondre à ces accusations dans l'ordre. D'abord, les « patriarches »
et leur Synode qui ont reconnu l'église ukrainienne schismatique sont des
hérétiques qui sont allés à l'encontre des dogmes de l'Église, en particulier
contre le neuvième article du Credo de Nicée. Ils ont prévu la possibilité de
l'existence d'un "clergé" qui n'a peut-être même pas la succession
apostolique de l'ordination. La nécessité de cette succession n'a jamais été
mise en doute dans l'Église orthodoxe jusqu'à ce que le Patriarche de
Constantinople introduise cette hérésie dans sa nouvelle théologie hérétique.
De plus, nous accusons le Patriarche Bartholomée de plusieurs autres
transgressions non moins graves, à savoir les hérésies d'ethnophylétisme et de
papisme.
L'archevêque
de Chypre accuse le patriarche cyrille de vouloir être le premier, sans
remarquer que ce n'est pas le patriarche de Moscou, mais de Constantinople qui
revendique le rôle de pape pan-orthodoxe.
Deuxièmement,
fallait-il rompre la communion eucharistique avec les hérétiques ?
C'était
nécessaire !
Imaginez
que vous êtes assis à table avec un groupe de personnes et que vous versez du
vin d'un pichet qui est au milieu de la table. L'un de ceux qui sont présents
ouvertement, sans se cacher, prend du poison et le verse dans la cruche. La
fête continue et tout le monde est invité à boire ce vin empoisonné. Que
devrait faire un homme prudent pour rester en vie ? Il doit refuser sans
ambiguïté de boire le vin empoisonné.
La
cessation de la communion eucharistique avec les hérétiques n'est pas un
caprice de l'Eglise orthodoxe russe, mais une mesure de conservation de soi.
Nous savons que selon les canons de l'Église, tout hiérarque qui sert avec un
hérétique et communie avec lui, devient lui-même hérétique et s'exclut de la
communion de l'Église.
Par
conséquent, nous, au moins l'Église ukrainienne dans l'unité priante avec
l'Église russe, devons clairement indiquer les points de départ hérétiques dans
les actions de l'évêque d'Istanbul. L'hérésie introduite par lui dans l'Église
s'étend à tous ceux qui sont d'accord avec elle. Il n'y a pas d'autres options.
L'idée
de l'archevêque de Chypre sur la neutralité possible de son Église est aussi
insensée que l'idée que vous pouvez rester indéfiniment sous l'eau sans
respirer tout en restant en vie. Pour vous sauver la vie, vous devez remonter,
ou vous noyer et mourir. Rester assis pendant des jours ou des mois sous l'eau
sans respirer ne fonctionnera pas.
Les
arguments avancés par l'archevêque de Chypre dans son interview évoquent deux
raisons possibles pour une telle position. Soit, par ignorance, il ne comprend
pas ce qui se passe dans le monde orthodoxe et ne se rend pas compte de la
gravité des erreurs commises par Constantinople, soit il est malhonnête,
essayant de plaire à Dieu et au Diable. Nous pensons que la deuxième hypothèse
est plus probable.
Version
française Claude Lopez-Ginisty
D’après
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire