"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 13 septembre 2019

Sur le Blog de Maxime: La « Rue Daru » touche à sa fin par Père Andrew Phillips


"Lors de la réunion de son Assemblée Générale, qui s’est tenue à Paris samedi dernier, dans une église catholique – ce qui est typique pour elle –, les délégués des paroisses et des communautés du petit archidiocèse de la rue Daru ont voté à 58% pour revenir à l’Église Orthodoxe Russe et à 42% contre. Il semble donc par conséquent que chacune des communautés, dont la plupart sont minuscules, rejoindra l’Église orthodoxe de son choix, à condition bien sûr qu'une quelconque Église locale le souhaite. (La plupart des Églises locales ne veulent pas engager un clergé sans formation ni des individus qui ont la réputation d'être des fauteurs de troubles, qui n'ont même pas leurs propres temples et qui malgré tout se croient au centre de l'univers – bien qu'ils soient en réalité un groupe minuscule de marginaux !)

Les Moldaves qui ont pris le contrôle de plusieurs paroisses à Paris jusque-là pratiquement vides, y compris l'église de la rue Daru même, vont naturellement revenir à l'Église Orthodoxe Russe, de même que ceux qui se considèrent toujours comme appartenant entièrement à la tradition russe, à l'instar des trois premiers hiérarques de la rue Daru, dont le dernier est décédé en 1981. Ceux qui sont en Belgique peuvent implorer l’Église Roumaine de les prendre, bien que l’Église roumaine répugne plutôt à le faire. Certains, en Angleterre, regardent avec espoir du côté d’Antioche, mais de la même façon, il n’est pas certain qu’elle les voudra. D'autres sont déjà partis pour l'Église Bulgare (en Scandinavie) ou pour l'Église Hors de Russie (en Italie). Certaines communautés seront simplement absorbées par les diocèses grecs modernistes locaux et donc disparaîtront.

L'archevêque français malade, Jean, 77 ans, le tout dernier évêque du groupe anti-monastique et anti-épiscopal de la rue Daru, était si contrarié lors de la réunion de ne pas avoir obtenu la majorité des deux tiers dont il avait besoin pour prendre le groupe dans son ensemble pour un retour global dans l'Église Orthodoxe Russe, qu'il a menacé de se retirer. C’est la fin ignominieuse d’un groupe formé par des aristocrates rebelles et des intellectuels protestantisants, qui, laïcisés à l'extrême, ont toujours été enclins à l’individualisme, à des rébellions « à la Française », des disputes, des dissensions, des calomnies et des menaces. À Paris il y a quarante ans on parlait à leur sujet d’un « panier de crabes ». En effet, l’ancien archevêque Job, un Ukrainien schismatique, ne pouvait se rendre à l’église de la rue Daru que protégé contre toute attaque physique par cinq gardes du corps de forte carrure qui s'y tenaient plantés pendant les offices et escortaient les protestataires dehors.

Pendant ce temps, à l'Église grecque à Paris hier, des schismatiques ukrainiens concélébraient avec le métropolite grec Emmanuel de douteuse réputation. On dit que le plan grec est de reprendre l'église historique de la rue Daru et de la remettre aux schismatiques. Tout le débat de la rue Daru a été caractérisé par les fantasmes de prêtres qui ne savent pas célébrer les offices et de laïcs sans église mais très politisés qui n'ont aucune idée de ce qu'est l'Église, comment elle fonctionne et de ce qu’il faut pour faire un évêque – trois autres évêques. Maintenant, il semble que les paroisses et les communautés de la rue Daru qui ne veulent pas rester dans le Patriarcat de Constantinople schismatique seront réintégrées dans l'Église Orthodoxe Russe individuellement, et non en tant que groupe. Quant à savoir si une autre Église Locale voudra des autres, ce n'est pas évident.

Il y a plus de douze ans, la majeure partie de l'émigration russe, l'Église Hors de Russie et son synode des évêques, représentant environ 80% de l'émigration, est revenue dans l'Église orthodoxe russe. Ils avaient compris que l'Église en Russie était alors totalement libre de l'État russe. Il est clair que le fragment émigré de la rue Daru, qui s'était séparé de l'Église hors de Russie sous la pression politique des années 1920, aurait dû faire de même. Toute cette agonie a duré trop longtemps. Ce fragment a refusé d’y revenir et son archevêque Gabriel, un converti de la veille, s’est montré comme un russophobe acharné, ordonnant de manière non canonique des hommes à la prêtrise sans les avoir préalablement formés et recevant toutes sortes de dissidents et d’étranges individus venus d’ailleurs. Et voilà le résultat."

(version française par Maxime le minime)

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