28 novembre / 11 décembre
25ème
dimanche après la Pentecôte
Saint
Étienne le Jeune, moine et abbé du Mont-Saint-Auxence, martyr (766) ; saints Étienne, Basile, Grégoire, Grégoire et
Jean et leurs compagnons, martyrs (VIIIème s.) ; saint Irénarque,
martyr avec sept femmes à Sébaste (303) ; saint Théodore, archevêque de
Rostov, iconographe (1394) ; saints néo-martyrs de Russie : Séraphim
(Tchitchagov), métropolite (1937), Alexis (Veselovsky), Alexis (Smirnov),
Basile (Zavgorodny), prêtres, Raphaël (Tioupine), Vincent (Nikolsky), moines,
et Anisia (Maslanov) (1937), Parascève (Fedorov) (1938), Nicolas (Krylov),
prêtre (1941).
Lectures : Éph. IV, 1–6. Lc. XIII, 10–17. St Étienne: II Tim. I, 8–18. Мatth.
X, 23–31
S
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aint Étienne le Jeune vit
le jour en 715 à Constantinople, de parents pieux et distingués, qui étaient
restés longtemps sans progéniture. En obtenant de Dieu ce garçon, à la suite
d’une apparition de la Toute Sainte Mère de Dieu, ils firent le serment de le
consacrer au service divin. Lorsque vint le moment pour les parents d’Étienne
d’accomplir leur promesse et de consacrer leur fils à Dieu, l’empereur Léon III
l’Isaurien (717-741) commençait à prendre ses premières mesures d’interdiction
du culte des saintes images et de persécution des défenseurs de l’Orthodoxie.
Ils jugèrent donc plus prudent de s’éloigner de la capitale, et de confier leur
fils aux moines du Mont Saint-Auxence, près de Chalcédoine. Le jeune garçon de
seize ans fut reçu avec joie par ces saints hommes et revêtit le jour même le
saint Habit angélique. Il devint le disciple d’un Ancien expérimenté, du nom de
Jean. Étienne montrait une parfaite obéissance et un zèle égal pour les
obédiences les plus astreignantes comme pour la louange de Dieu. Au bout de
quelque temps, son père mourut, et Étienne se rendit à Constantinople pour
régler ses affaires et distribuer ses biens aux pauvres. Jean, son père
spirituel, remit lui aussi peu après son âme à Dieu, et Étienne fut choisi à sa
place comme higoumène par tous les frères réunis. Sous sa direction diligente,
et grâce à sa grande humilité, le petit groupe d’ascètes grandit jusqu’à
atteindre le nombre de vingt frères, suffisant pour former un monastère
cénobitique. Le saint en organisa la vie, puis il se retira au sommet du mont,
pour y vaquer à la prière silencieuse. La cellule qu’il se bâtit là était
dépourvue de toit et exposée à toutes les intempéries, et elle était si exiguë
qu’on pouvait à peine se baisser. Vêtu d’une mince tunique en tout temps,
portant de lourdes chaînes sur le corps, et se contentant d’une nourriture
juste suffisante pour le garder en vie, saint Étienne fit de grand progrès dans
la contemplation et attira à lui, sans le vouloir, de nombreux disciples et
visiteurs, qui répandirent sa renommée dans tout l’Empire. À la mort de Léon
III (741), son fils Constantin V fut couronné empereur. Sitôt son autorité bien
assise, il déclencha une sauvage répression contre ceux qui vénéraient les
saintes images. En 754, le tyran réunit un pseudo concile, composé de plus de
trois cents évêques soumis à son autorité. Il leur fit proclamer officiellement
la suppression du culte des icônes. Fort de cette décision, Constantin V fit
partout détruire les saintes images. Partout, des agents de l’empereur
frappaient, torturaient et emprisonnaient les confesseurs. Ce fut ainsi
l’occasion de mener une persécution systématique contre le monachisme. On
fermait les monastères, et certains se trouvèrent même convertis en casernes,
en bains ou autres édifices publics. On bafouait les moines, les obligeant à
revêtir des effets laïcs et à se marier sous peine de torture. Sans crainte des
représailles, saint Étienne exhortait à la résistance et apparaissait partout
comme le chef du parti orthodoxe. Il fut mis en demeure par les envoyés de
l’empereur de se rendre à Constantinople, pour souscrire aux décisions du
concile hérétique, ce qu’il refusa après avoir courageusement renvoyé les
délégués du souverain. Peu après, il fut arrêté et enfermé dans un monastère de
Constantinople. Confronté aux théologiens de l’empereur en public, il exposa
brillamment la tradition des saints Pères concernant la vénération des saintes
icônes. Comme on le plaçait devant l’alternative : signer les décisions du
concile ou mourir dans les tourments, le saint se moqua de ses accusateurs et
leur démontra que ce concile ne pouvait être légitime, puisque les six premiers
Conciles Œcuméniques avaient été réunis dans des églises ornées elles-mêmes
d’icônes, et que ces décisions étaient manifestement hérétiques et étrangères à
la tradition de l’Église. Il fut alors condamné à l’exil, en 755. Il profita de
cet exil pour se retirer dans une étroite cellule au sommet d’une colonne, où
il entreprit de nouveaux exploits ascétiques. Il obtint ainsi une telle faveur
auprès de Dieu, qu’il accomplissait des miracles éclatants pour ceux qui
venaient vers lui et confessaient la sainte foi orthodoxe, en vénérant l’image
du Christ. Pour mettre fin à sa notoriété, l’empereur fit transférer saint
Étienne à Constantinople, dans la prison du Prétoire. Il y retrouva trois cent
quarante-deux autres moines confesseurs de la foi. Les uns avaient eu le nez
coupé, d’autres les oreilles ou la langue tranchées, d’autres avaient été
honteusement outragés et couverts de purin. Devant ce spectacle, le saint
rendit hommage, en pleurant, à leur foi et à leur endurance. Il redonna courage
aux désespérés, les exhortant à demeurer fermes sur le roc de la vraie foi
jusqu’au terme du combat, et réunit les détenus en un seul corps sous sa
puissante autorité spirituelle. Malgré les difficiles conditions de détention,
Étienne organisa leur vie comme dans un monastère, au rythme de la louange
perpétuelle de Dieu et dans la charité mutuelle. Il convertit même à
l’Orthodoxie certains de ses geôliers, qui avaient écouté avec admiration les
récits des luttes des saints confesseurs. Après onze mois d’emprisonnement,
Étienne reçut la révélation de sa mort prochaine. Il entreprit alors un jeûne
de quarante jours, pendant lesquels il enseignait nuit et jour à ses disciples
la voie du salut. Puis, le dernier jour venu, il ordonna de célébrer une vigile
de toute la nuit pour recevoir de Dieu la force dans son ultime combat.
L’empereur avait fait afficher partout la sentence d’exécution du chef du parti
orthodoxe, afin d’effrayer ceux qui cachaient chez eux des moines ou des
confesseurs de la foi, si bien que, dans une grande confusion, des gens de
rien, excités par les soldats, se précipitèrent au Prétoire. Le saint se
présenta devant eux sans trembler et dit : « Je suis celui que vous cherchez. »
Ils le jetèrent alors à terre et, attachant des cordes aux fers dans lesquels
ses pieds étaient serrés, ils le traînèrent sur la voie publique, en
l’injuriant et le frappant à coups de pieds et au moyen de bâtons. Lorsque le
cortège parvint à l’église de Saint-Théodore, le saint se tourna vers le
sanctuaire comme pour saluer le saint. Un de ces impies, nommé Philomatios,
s’écria alors : « Voyez, il veut finir en martyr ! » Courant vers un poste
d’eau pour les incendies, il en arracha une grande barre de bois, et en frappa
le saint avec une telle violence qu’il lui brisa le crâne, laissant sa cervelle
se répandre sur le sol. Philomatios fut aussitôt saisi de convulsions, et il
resta la proie du démon jusqu’à sa mort. Le cadavre de saint Étienne fut alors
atrocement mutilé, à coups de pierres et de bâtons, par la populace. L’ayant
ensuite traîné par les rues, le sinistre cortège se rendit jusqu’au monastère
où vivait la sœur du saint, dans le but de forcer cette dernière à lapider le
corps de son frère. Mais elle s’était cachée, et ne l’ayant pas trouvée, les
impies jetèrent le corps dans une fosse commune destinée aux païens et aux
condamnés à mort. Puis ils retournèrent auprès de l’empereur pour lui relater
les faits, comme s’il s’agissait d’un acte de bravoure. Ce triste événement eut
lieu le 20 novembre 765, le saint étant âgé de cinquante-trois ans.
Tropaire du dimanche, 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́,
Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши
страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
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Des hauteurs, Tu es
descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin
de nous libérer des passions : ô notre vie et notre résurrection, Seigneur, gloire
à Toi !
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Tropaire de saint Étienne
le Jeune, ton 4
По́стнически предподвиза́вся на горѣ́, у́мная
враго́въ ополче́нія всеору́жіемъ Креста́ погуби́лъ еси́, всеблаже́нне, па́ки
же ко страда́льчеству му́жески вооружи́лся еси́, уби́въ Копрони́ма мече́мъ вѣ́ры,
и обои́хъ ра́ди вѣнча́лся еси́ отъ Бо́га, преподобному́чениче Стефа́не
приснопа́мятне.
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Entraîné à l’ascèse dans la
montagne, tu as défait par l’armure de la Croix, ô Bienheureux, les attaques
intérieures des adversaires. Plein de courage, tu t’es présenté à la lutte,
abattant le Copronyme par l’épée de la foi. Pour ton ascèse, comme pour ta
lutte, Dieu t’a couronné, glorieux Étienne, moine et martyr.
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Kondakion de saint Étienne le Jeune, ton 3
Изъ непло́дна,
преподо́бне, ко́рене возрасте́ вѣ́твь первострада́льцу тезоимени́те,
мона́ховъ наста́вникъ вели́къ, о́тче, яви́лся еси́ и, я́рости не убоя́вся
царя́, не хотя́ща Христо́въ чествова́ти о́бразъ, сего́ ра́ди сконча́вся,
му́ченическій вѣне́цъ прія́лъ еси́, Стефа́не.
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D’une racine stérile a crû une
branche, toi le saint qui portas le nom du premier martyr, tu fus un guide
éminent des moines, ô Père, ne craignant point la fureur de l’empereur qui ne
voulait pas honorer l’icône ; c’est pour elle que tu mourus, ô Étienne, recevant la couronne du
martyre.
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Autre kondakion de saint Étienne le Jeune, ton 8
Тро́ицы рачи́теля и боже́ственнаго Стефа́на
восхва́лимъ вѣ́рно пѣ́сньми, празднолю́бцы, отъ се́рдца, я́ко почествова́вша
начерта́ніе кра́сное Влады́ки и Ма́тере Его́, и согла́сно ны́нѣ отъ любве́ возопіи́мъ
ему́, ра́дующеся: ра́дуйся, о́тче присносла́вне.
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Amis de la fête, louons
fidèlement et de tout cœur, par des chants, le contemplateur de la Trinité,
le divin Étienne, car il honora la belle image du Maître et de Sa Mère, et
crions-lui maintenant par amour, dans l’allégresse : réjouis-toi, Père
éternellement glorieux !
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Kondakion du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ
гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ
вo Tвое́мъ воскре-се́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ
воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
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Ressuscité du tombeau, Tu as
relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et
les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô
Très-miséricordieux !
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Moi, chargé
de liens pour le Seigneur »… De même, l’apôtre écrit à Philémon : « Comme
moi, le vieux Paul, qui de plus suis maintenant prisonnier de
Jésus-Christ »... C'est que rien n'est beau comme les chaînes portées pour
Jésus-Christ, les chaînes qui ont étreint des mains si saintes. Être enchaîné
pour Jésus-Christ, c'est plus glorieux que d'être apôtre, que d'être docteur,
que d'être évangéliste. Qui aime Jésus-Christ, me comprend. Oui, il sait le
prix des chaînes, celui qui brûle, qui est fou de l'amour du Seigneur, et il
aimerait mieux être enchaîné pour Jésus-Christ que d'habiter les cieux… La
prison de l'apôtre l'emportait en magnificence sur la demeure impériale; que
dis-je? Sur le ciel lui-même : car elle possédait en ce moment le prisonnier de
Jésus-Christ. Et, si vous aimez Jésus-Christ, vous comprenez cette dignité,
vous comprenez cette vertu, cette grâce accordée à la nature humaine de porter
des chaînes pour Jésus-Christ… Quand on n'aurait d'ailleurs aucune rémunération
à attendre, n'est-ce pas une récompense suffisante et très-grande, de souffrir
beaucoup pour Celui qu'on aime? Ils me comprennent sans
effort, ceux dont le cœur est plein d'une affection profonde, sinon pour
Dieu, au moins pour la créature. Ne leur est-il pas plus doux de s'immoler pour
l'objet aimé que d'en recevoir les hommages? Que d'autres nous regardent comme
ridicules, quand nous disons que c'est une gloire d'être outragé, une joie d'être
couvert d'opprobre; ceux qui soupirent après Jésus-Christ regardent cela comme
très heureux.
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