Staretz Hippolyte
D’octobre
1991 au 17 décembre 2002, l’archimandrite Hippolyte [Halin] avait la charge de
supérieur du Monastère Saint-Nicolas de Ryla. On l’appelait le staretz du Mont
Athos, et l’on venait de toute la Russie au monastère de la petite ville russe
provinciale, pour obtenir des conseils spirituels auprès de lui. Il était le
réconfort et l’aide de tous ceux qu'éprouvaient des afflictions et qui souffraient
de maladies physiques et mentales graves.
Père Hippolyte amena beaucoup de gens à la foi. Pour ceux qui étaient à la recherche de la vie spirituelle, il était un maître sage et patient. Ses enfants spirituels ont rejoint les rangs de la prêtrise et de la vie monastique, renaissance nécessaire après la folie de l'athéisme en Russie.
Père Hippolyte amena beaucoup de gens à la foi. Pour ceux qui étaient à la recherche de la vie spirituelle, il était un maître sage et patient. Ses enfants spirituels ont rejoint les rangs de la prêtrise et de la vie monastique, renaissance nécessaire après la folie de l'athéisme en Russie.
L'higoumène
du Monastère Saint Nicolas de Ryla, l’archimandrite Hippolyte [Halin] est né au
cours de la sainte semaine de Pâques, le Mercredi Lumineux 18 Avril 1928 au village
de Subbotino, dans la région de Koursk, dans une famille de simples paysans -
Ivan Konstantinovich Halin et Evdokia Nikolayevna Halina. Ils eurent 8 enfants:
4 garçons et 4 filles.
Serge, était le nom d’Hippolyte dans le monde, c’était le plus jeune. Tous ses frères furent tués au front, et sur lui, encore enfant, reposèrent les lourds fardeaux du dur travail rural. Depuis l'enfance, Serge était croyant, d'autant plus que dans la famille Halin il y avaient des prêtres et des moines, et son oncle, le prêtre Michel, servait dans l'église du village voisin. Les parents se rappelaient que lorsque Serge était encore jeune, il avait sous son lit une valise avec des livres au contenu spirituel, et il lisait et relisait constamment, surtout la Bible, mais, apparemment, extérieurement, rien ne trahissait sa foi en Dieu.
Serge, était le nom d’Hippolyte dans le monde, c’était le plus jeune. Tous ses frères furent tués au front, et sur lui, encore enfant, reposèrent les lourds fardeaux du dur travail rural. Depuis l'enfance, Serge était croyant, d'autant plus que dans la famille Halin il y avaient des prêtres et des moines, et son oncle, le prêtre Michel, servait dans l'église du village voisin. Les parents se rappelaient que lorsque Serge était encore jeune, il avait sous son lit une valise avec des livres au contenu spirituel, et il lisait et relisait constamment, surtout la Bible, mais, apparemment, extérieurement, rien ne trahissait sa foi en Dieu.
Serge (futur Père Hippolyte) à l'armée
Père Hippolyte se rappelait plus tard: "Parfois,
même dans l'armée, quand tous étaient au lit, caché sous la couverture, je lisais
le "Notre Père…" "En
général, je me plaisais à regarder les prêtres malgré le fait que tout le monde
autour de moi se moquait d'eux, et les jeunes gars chantaient des chansonnettes
à propos du clergé. Je voulais intérieurement devenir prêtre."
Malgré les temps difficiles, Serge put terminer 10 années de lycée, étudier à la faculté par correspondance, puis être diplômé de l’Ecole Normale. Après avoir servi trois ans dans l'armée, il a quelque temps travaillé dans le monde et en 1957, à l'âge de 29 ans, il partit à l’ermitage de Glinsk, comme novice. Ses parents n’y étaient pas opposés, ils l’ont en fait béni, en disant: "Fils, nous avons déjà vécu notre vie, choisis ton chemin comme tu le souhaites." Les frères de Père Hippolyte, morts au front, étaient célibataires, mais les pieux parents n'insistèrent pas pour que leur fils cadet ait une famille et qu’ainsi il perpétue leur nom. Père Hippolyte plaisantait ainsi ensuite: "Personne n’a voulu se marier avec moi, et alors j’ai dû aller au monastère."
Malgré les temps difficiles, Serge put terminer 10 années de lycée, étudier à la faculté par correspondance, puis être diplômé de l’Ecole Normale. Après avoir servi trois ans dans l'armée, il a quelque temps travaillé dans le monde et en 1957, à l'âge de 29 ans, il partit à l’ermitage de Glinsk, comme novice. Ses parents n’y étaient pas opposés, ils l’ont en fait béni, en disant: "Fils, nous avons déjà vécu notre vie, choisis ton chemin comme tu le souhaites." Les frères de Père Hippolyte, morts au front, étaient célibataires, mais les pieux parents n'insistèrent pas pour que leur fils cadet ait une famille et qu’ainsi il perpétue leur nom. Père Hippolyte plaisantait ainsi ensuite: "Personne n’a voulu se marier avec moi, et alors j’ai dû aller au monastère."
Au
désert de Glinsk, Serge devint un enfant spirituel du
célèbre staretz l’archimandrite mégaloschème Andronique (Loukach), dont on
disait que le père était semblable par le caractère. Le staretz Andronique
était surnommé "celui qui prend en charge les âmes humaines." A son
propos, on écrivit que l'humilité et la douceur régnaient sans partage dans son
âme, qu'il était obéissant et plein d'amour. Il semble que ce sont ces qualités
de son staretz, prises comme exemple, que se prit à imiter le novice Serge. Ces
qualités sont alors apparues en particulier pendant le ministère public du
staretz Hippolyte. Dans le livre "L’ermitage de Glinsk et ses Startsy,
" il y a une courte histoire
sur la façon dont Père Andronique, par sa prière, guérit de la pneumonie
lobaire le novice Serge [Halin], futur staretz Hippolyte.
Le moine Hippolyte
Dans
cette communauté, Serge vécut dans la même cellule avec un jeune novice, Ivan
Maslov, qui devint plus tard un staretz et théologien célèbre, l’archimandrite
mégaloschème Ivan [Maslov]. Ivan
Maslov était très malade et très faible et son ami Serge Halin s’occupait de
lui comme un infirmier, lui appliquait des compresses.
Serge
resta à l’ermitage de Glinsk une
année incomplète. En Novembre 1957, il entra au monastère de la Dormition de
Pskov-Petchersky (Petchory), où le métropolite de Pskov Jean [Razumov] le tonsura d'abord comme moine, puis
l’ordonna diacre, et en 1960 - à la prêtrise. Et là, le Seigneur ne laissa pas le
père sans direction spirituelle.
À Petchory, commença pour lui une communion spirituelle étroite avec trois grands startsy, le hiéromoine mégaloschème Syméon (Jelnine), glorifié parmi les saints en 2003, et les derniers startsy de Valaam, qui vivaient à Petchory: le hiéromoine mégaloschème Michel ]Pitkevitch] et le moine mégaloschème Nicolas [Monakhov].
Avec amour et gratitude plus tard, le Père s’est rappelé de ces startsy. Surtout à propos du père Michel, dont il a pendant un certain temps été l’assistant. "Regarde, Serge, ne sois pas un coq, mais une poule !" C’est ainsi que le staretz enseignait l'humilité à son assistant.
D’après les propres paroles du Père Hippolyte, le staretz Michel et lui-même étaient spirituellement très proches et se confessaient l’un à l’autre. Et, de toute évidence, le staretz Hippolyte apprit beaucoup des ascètes de Petchory. "Toute ma vie, je me souviendrai de ce moine humble, calme, et paisible" – disait au sujet du père Hippolyte, le recteur de l’église Saint-Nicolas à Klenniki, dans le centre de Moscou, l’archiprêtre Alexandrе [Koulikov] récemment décédé. Père Alexandre, étant encore très jeune prêtre venait à Petchory, et se rendait à la cellule de Père Hippolyte.
À Petchory, commença pour lui une communion spirituelle étroite avec trois grands startsy, le hiéromoine mégaloschème Syméon (Jelnine), glorifié parmi les saints en 2003, et les derniers startsy de Valaam, qui vivaient à Petchory: le hiéromoine mégaloschème Michel ]Pitkevitch] et le moine mégaloschème Nicolas [Monakhov].
Avec amour et gratitude plus tard, le Père s’est rappelé de ces startsy. Surtout à propos du père Michel, dont il a pendant un certain temps été l’assistant. "Regarde, Serge, ne sois pas un coq, mais une poule !" C’est ainsi que le staretz enseignait l'humilité à son assistant.
D’après les propres paroles du Père Hippolyte, le staretz Michel et lui-même étaient spirituellement très proches et se confessaient l’un à l’autre. Et, de toute évidence, le staretz Hippolyte apprit beaucoup des ascètes de Petchory. "Toute ma vie, je me souviendrai de ce moine humble, calme, et paisible" – disait au sujet du père Hippolyte, le recteur de l’église Saint-Nicolas à Klenniki, dans le centre de Moscou, l’archiprêtre Alexandrе [Koulikov] récemment décédé. Père Alexandre, étant encore très jeune prêtre venait à Petchory, et se rendait à la cellule de Père Hippolyte.
Père Hippolyte à Petchory
En
1966, du monastère de Pskov-Petchersky, Père Hippolyte fut envoyé au Mont Athos
au monastère russe de Saint-Panteleimon, où. à cette époque la vie monastique perdait de sa vivacité, et
il n’y restait qu’une dizaine de moines. Il fut parmi les cinq premiers
moines d'Union Soviétique qui y furent envoyés après que le gouvernement
soviétique athée ait permis à l'Eglise orthodoxe russe d’envoyer des moines au
Mont Athos.
L’archimandrite mégaloschème Elie, qui arriva à la Sainte Montagne dix ans après l'arrivée du père Hippolyte, a déclaré: "Ce sont les cinq moines qui ont sauvé la situation, parce qu’il restait peu de Russes, et le monastère pouvait être donné aux Grecs. " Mais d'abord, on réagit à leur présence avec suspicion, voire avec hostilité, [...]. "
L’archimandrite mégaloschème Elie, qui arriva à la Sainte Montagne dix ans après l'arrivée du père Hippolyte, a déclaré: "Ce sont les cinq moines qui ont sauvé la situation, parce qu’il restait peu de Russes, et le monastère pouvait être donné aux Grecs. " Mais d'abord, on réagit à leur présence avec suspicion, voire avec hostilité, [...]. "
Père Hippolyte au Mont Athos
Mais
ces cinq pères et ceux qui après eux vinrent d'URSS, de toute évidence,
gagnèrent la confiance des moines de l’Athos par leur vie et leurs labeurs au
monastère de Saint-Panteleimon.
Père Hippolyte vécut 18 ans sur le mont Athos, exerçant l’obédience de trésorier et d’économe tout comme le saint staretz Silouane, dans la cellule duquel on suppose qu’il a vécu. Il était très difficile pour lui de s’occuper de l’intendance, car à l'époque soviétique, les autorités interdisaient d'aider le monastère. Et selon les souvenirs de l’archimandrite Abel [Makedonov], qui dirigea pendant quatre ans le monastère de Saint Panteleimon sur le Mont Athos, on apprend que parfois, assis avec le Père Hippolyte, ils étaient affligés et se demandaient comment nourrir le lendemain les moines, comment faire les réparations nécessaires, comment survivre. Mais par la grâce de Dieu, le monastère existait, on priait, les problèmes étaient résolus tranquillement.
Hormis sa charge d’économe, le Père Hippolyte reçut la tâche d’être le représentant du monastère à la Sainte Communauté [Gouvernement athonite] du Mont Athos. Le moine Macaire, père spirituel actuel du monastère de Saint-Panteleimon sur le Mont Athos a dit qu'il avait rencontré des Grecs de la Sainte Communauté qui se souviennent encore de Père d'Hippolyte comme d’un moine très humble et très diligent. L’archimandrite mégaloschème Elie, se souvenant de la période athonite de sa vie, a parlé du père Hippolyte comme d’un frère affectueux en Christ, bienheureux, bon, et d’une grande force de prière.
Père Hippolyte vécut 18 ans sur le mont Athos, exerçant l’obédience de trésorier et d’économe tout comme le saint staretz Silouane, dans la cellule duquel on suppose qu’il a vécu. Il était très difficile pour lui de s’occuper de l’intendance, car à l'époque soviétique, les autorités interdisaient d'aider le monastère. Et selon les souvenirs de l’archimandrite Abel [Makedonov], qui dirigea pendant quatre ans le monastère de Saint Panteleimon sur le Mont Athos, on apprend que parfois, assis avec le Père Hippolyte, ils étaient affligés et se demandaient comment nourrir le lendemain les moines, comment faire les réparations nécessaires, comment survivre. Mais par la grâce de Dieu, le monastère existait, on priait, les problèmes étaient résolus tranquillement.
Hormis sa charge d’économe, le Père Hippolyte reçut la tâche d’être le représentant du monastère à la Sainte Communauté [Gouvernement athonite] du Mont Athos. Le moine Macaire, père spirituel actuel du monastère de Saint-Panteleimon sur le Mont Athos a dit qu'il avait rencontré des Grecs de la Sainte Communauté qui se souviennent encore de Père d'Hippolyte comme d’un moine très humble et très diligent. L’archimandrite mégaloschème Elie, se souvenant de la période athonite de sa vie, a parlé du père Hippolyte comme d’un frère affectueux en Christ, bienheureux, bon, et d’une grande force de prière.
En
1984, le père fut très malade et il alla se faire soigner en Russie. Et, il y resta.
Pendant un temps, il servit dans les églises rurales du diocèse de Koursk, avec
puis la bénédiction de l'archevêque Juvénal [Tarasov], il dirigea les moines du
monastère renaissant de Saint-Nicolas de Ryla.
Sur les épaules du moine affaibli et déjà âgé, c’était un lourd fardeau avec la restauration et le relèvement de l'ancien monastère, la cohésion et l'éducation de la fraternité, l'organisation de l'activité économique, la nourriture de nombreux pèlerins. Père Hippolyte priait continuellement pour les frères qui lui étaient confiés, pour les pèlerins, et pour tous ceux qui avaient recours à son aide. Il créa sur la terre de Ryla plusieurs skites, où s’installèrent de petites communautés monastiques. La skite féminine de Bolchegneuchevo obtint finalement le statut de monastère dédié à la Mère de Dieu "de Kazan". Avec son aide, en Ossétie du Nord, s’ouvrit le monastère masculin alanien de la Sainte Dormition.
Sur les épaules du moine affaibli et déjà âgé, c’était un lourd fardeau avec la restauration et le relèvement de l'ancien monastère, la cohésion et l'éducation de la fraternité, l'organisation de l'activité économique, la nourriture de nombreux pèlerins. Père Hippolyte priait continuellement pour les frères qui lui étaient confiés, pour les pèlerins, et pour tous ceux qui avaient recours à son aide. Il créa sur la terre de Ryla plusieurs skites, où s’installèrent de petites communautés monastiques. La skite féminine de Bolchegneuchevo obtint finalement le statut de monastère dédié à la Mère de Dieu "de Kazan". Avec son aide, en Ossétie du Nord, s’ouvrit le monastère masculin alanien de la Sainte Dormition.
Staretz Hippolyte au milieu de ses moines.
L’ascèse
de prière, les lourds travaux de restauration du monastère minèrent la santé de
Père Hippolyte. Dans les dernières années de sa vie, il fut gravement malade, le 17 décembre 2002, le Seigneur rappela
à Lui Son fidèle guerrier et ouvrier dans le domaine spirituel.
Tombe de Père Hippolyte
Les
funérailles eurent lieu le jour de
la fête de saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie, saint auquel Père Hippolyte
s'adressait constamment en prières. Il bénissait aussi ses enfants spirituels pour
qu’ils prient le saint dans toutes les circonstances, les afflictions et les
peines.
Beaucoup
de gens vinrent vers le prêtre pour son dernier voyage terrestre. Il fut enterré
près du
sanctuaire de l’église restaurée de Saint Nicolas – église
principale du monastère. Sur la tombe de Père Hippolyte, il y a une croix de
bronze sur un piédestal de granit, une veilleuse y brûle perpétuellement, et on
y dépose toujours des fleurs fraîches. Les orthodoxes n’oublient pas leur
maître et Père aimant, et sur sa tombe prient constamment des pèlerins qui viennent
de différentes villes de Russie, d'Ukraine, et de l'étranger proche et lointain.
Monument à la gloire du staretz Hippolyte
vraisemblablement inspiré de cette photo
où l'on voit le staretz nourrir un écureuil!
Sur
le territoire du parc du palais "Marino" s’élève
un monument consacré à l’archimandrite Hippolyte, œuvre de l’artiste du peuple
de Russie, le sculpteur V.M. Klykov. Mais le monument principal
au Père Hippolyte a été érigé par la gratitude et l’amour du peuple.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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