24 octobre / 6 novembre
20ème
dimanche après la Pentecôte
Icône de la Très-Sainte Mère de Dieu "Joie des Affligés" ;
Saint Aréthas, roi, et ses compagnons, martyrs en Ethiopie (523) ; saint
Aréthas (XIIème s.), saint Sisoès (XIIIème s.) et saint Théophile (XIIIème s.),
reclus des Grottes de Kiev ; saint Athanase, patriarche de Constantinople
(vers 1315) ; saints
néo-martyrs de Russie : Laurent, évêque de
Balakhna ; Alexis (Porfiriev), prêtre, et Alexis Neidgardt, ( 1918) ;
Nicolas Nikolski et Jean Smirnov, prêtres (1937), et de Pierre Bogorodski,
prêtre (1938) ; saint Georges,
confesseur (1959).
Lectures : Gal. I, 11–19. Lc. XVI,
19–31 ; Phil. II, 5–11. Lc.
X, 38–42; XI, 27–28.
L’ICÔNE DE LA MÈRE DIEU « JOIE DE TOUS LES AFFLIGÉS »
L’
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icône de la Mère de Dieu « Joie de tous les affligés » s’est
manifestée par des miracles en 1688. La sœur du patriarche Joachim (1674-1690),
Euphémie, vivant à Moscou, souffrait depuis longtemps d’une maladie incurable.
Une fois, le matin, au moment de la prière, elle entendit une voix qui lui
disait : « Euphémie ! Rends-toi à l’église de la Transfiguration
de mon Fils : il y a là une icône nommée « Joie de tous les
affligés ». Que le prêtre célèbre l’office d’intercession avec la
bénédiction de l’eau, et tu recevras la guérison ». Euphémie, apprenant
qu’une telle icône existe effectivement à Moscou en l’église de la
Transfiguration, fit ce que la Mère de Dieu lui avait ordonné et elle fut guérie.
C’était le 24 octobre 1688.
VIE DE SAINT ARÉTHAS[1]
Sous le règne de
l’empereur de Byzance Justin (518-527), le saint roi Élesbaan régnait à Axoum
sur le royaume d’Éthiopie. Le royaume voisin des Homérites, en Arabie Heureuse
(l’ancienne Saba et l’actuel Yemen) était, quant à lui, aux mains d’un homme
cruel et belliqueux, Dhû Nowas, converti au judaïsme sous le nom de Youssouf,
qui ne cessait d’assaillir le royaume chrétien d’Éthiopie. À la suite de
brillantes victoires, Élesbaan était parvenu à le soumettre (518). Toutefois,
après quelque temps, Dhû-Nowas réussit à lever une puissante armée et il
attaqua les villes chrétiennes de son royaume, afin d’en exterminer tous ceux
qui refuseraient de renier le Christ et de piétiner la sainte et vivifiante
Croix. Le roi impie se dirigea ensuite vers la ville de Najran (dans le Yémen
du Nord), cité riche et fortement peuplée, qui était chrétienne depuis le règne
de Constance, fils de saint Constantin le Grand (337-360). À la tête de la cité
et de sa région, siégeait un sage et vénérable vieillard, Aréthas, dont la vertu
était renommée et respectée par tous. Après avoir disposé ses hommes pour le
siège, Dhû-Nowas se mit à provoquer les défenseurs de la ville du bas des
remparts, les menaçant de tous les exécuter, s’ils ne se livraient pas et ne
reniaient pas leur foi. À sa grande déception, il vit que ses menaces n’avaient
pour effet que de renforcer l’ardeur des chrétiens à répandre leur sang pour le
Christ. Il changea alors sa stratégie. À force de flatteries et de promesses
mensongères, il parvint à décider les notables de le laisser pénétrer avec une
petite escorte dans la ville, pour une visite protocolaire, en tant que
souverain de la région. On lui ouvrit donc les portes, plein de confiance en
ses promesses. Dhû-Nowas montra alors une amabilité qui lui était peu coutumière,
et il invita les chefs du peuple et les notables à venir, le lendemain, visiter
son camp. Lorsqu’au matin, on ouvrit les portes pour en laisser sortir les
notables, à la tête desquels se trouvait saint Aréthas, Dhû-Nowas donna l’ordre
de tous les capturer. Profitant de l’émotion et de la confusion qui avaient
gagné les habitants de la cité, ses soldats y pénétrèrent, s’en emparèrent en
un clin d’œil et la pillèrent. Le lendemain, le tyran fit comparaître devant
lui saint Aréthas et ses trois cent quarante compagnons. Aréthas était si vieux
et tellement affligé par les malheurs qui s’abattaient sur ses concitoyens
qu’on dut le porter jusqu’au lieu du jugement. Avec douceur et sérénité, il
encouragea ses compagnons à parvenir à la perfection par le martyre et à
participer avec allégresse à la Passion du Seigneur, pour avoir part à la
jouissance éternelle de saS. En entendant ses
exhortations, le peuple versait d’abondantes larmes tout en assurant le saint,
d’une voix unanime, que la charité qui les avait unis dans cette vie passagère
resterait indissoluble jusque dans la mort, et que tous étaient prêts à
recevoir avec lui la couronne du martyre. Devant leur inébranlable résolution,
le roi ordonna de les décapiter près du fleuve. Après une dernière prière, les
martyrs échangèrent un saint baiser, comme les prêtres qui se préparent à
célébrer le saint sacrifice. Aréthas eut le premier la tête tranchée. Les
autres martyrs s’oignirent pieusement le front avec son sang, et s’offrirent
avec joie à la mort. Le bruit de ces massacres parvint jusqu’aux oreilles de
l’empereur Justin à Constantinople. Celui-ci écrivit au patriarche
d’Alexandrie, Astérios, le pressant de décider le roi d’Éthiopie Élesbaan à
lancer une expédition de représailles contre le cruel Dhû-Nowas. Astérios
réunit les moines de Nitrie et des autres déserts, qui célébrèrent des vigiles
et jeûnèrent pour la réussite de l’expédition et la libération des chrétiens.
L’armée chrétienne combattit vaillamment et, avec l’aide de Dieu, reconquit
rapidement la ville de Najran et la région d’Himyar (525).
Tropaire du
dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву
мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ
бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre
se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il
a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer,
Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire de l'icône de la Mère de Dieu, ton 4
Къ Богоро́дицѣ прилѣ́жно
ны́нѣ притеце́мъ, грѣ́шніи и смире́нніи, и припаде́мъ, въ покая́ніи зову́ще
изъ глубины́ души́: Влады́чице, помози́, на ны́ милосе́рдовавши, потщи́ся,
погиба́емъ отъ мно́жества прегрѣше́ній, не отврати́ Твоя́ рабы́ тщи́, Тя́ бо
и еди́ну наде́жду и́мамы.
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Auprès de la Mère de Dieu, nous pécheurs,
accourrons humblement et, dans le repentir, devant elle nous prosternant, crions-lui du fond de l’âme : ô Souveraine,
viens à notre aide, hâte-toi, car nous périssons à cause de la multitude de
nos péchés, ne laisse pas sans aide tes serviteurs, car notre unique
espérance repose en toi.
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Kondakion de l'icône de la Mère de Dieu , ton 6
Не и́мамы ины́я по́мощи, не
и́мамы ины́я наде́жды, ра́звѣ Тебе́, Влады́чице, Ты́ на́мъ помози́, на Тебе́
надѣ́емся и Тобо́ю хва́лимся, Твои́ бо есмы́ раби́, да не постыди́мся.
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Nous n'avons pas d'autre
aide, nous n'avons pas d'autre espérance, ô Souveraine, aide-nous, nous
espérons en toi et nous nous glorifions en toi, nous qui sommes tes
serviteurs, que nous ne soyons point confondus.
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Kondakion du
dimanche, 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ
гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ
лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ
непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
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Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau
et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se
réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la
force divine de Ta puissance !
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Je vous déclare donc, mes
frères, que l'Évangile que je vous ai prêché n'a rien de l'homme ; parce que je
ne l'ai point reçu ni appris d'aucun homme, mais par la révélation de
Jésus-Christ». Voyez quelle insistance il met à prouver qu'il est le disciple
du Christ, que nul homme ne lui a servi d'intermédiaire, mais que Jésus en
personne a daigné lui révéler la science tout entière. Et à ceux qui ne croient
pas, quelle preuve pourrais-tu donner que c'est Dieu qui t'a révélé par
lui-même, et sans intermédiaire, tous ces mystères ineffables? — Ma vie passée,
répond-il : car sans l'intervention, sans la révélation divine, je ne me serais
pas converti si promptement. En effet, quand on instruit des hommes d'une
opinion contraire et qui ont toute l'ardeur, tout le feu de la conviction, il
faut beaucoup de temps et d'habileté pour les persuader. Or, lui qui s'est
transformé si subitement, qui est devenu tout à coup parfaitement sage à
l'instant même où sa folie était à son comble, n'est-il pas évident qu'il doit
à la vue et aux enseignements de Dieu Lui-même d'avoir pu si vite et si
pleinement venir à résipiscence? Voilà pourquoi il se trouve forcé de raconter
sa première vie, et pourquoi il les prend à témoin de ce qui s'est passé. Que
le Fils unique de Dieu ait daigné m'appeler Lui-même du haut des cieux, vous,
vous n'en savez rien ; et comment le pourriez-vous savoir, puisque vous n'y
étiez pas? Mais que j'aie été un persécuteur, vous le savez fort bien, et vous
n'êtes pas sans avoir entendu parler de la violence que je montrais alors,
quoiqu'il y ait loin de la Palestine à la Galatie. Et ceci prouve encore
combien elle était grande et intolérable pour tous, puisque le bruit en a été
porté si loin. Aussi dit-il encore : « Car vous avez entendu dire de quelle
manière j'ai vécu autrefois dans le judaïsme : avec quel excès de fureur je
persécutais l'Église de Dieu et la ravageais ». Vous voyez comme il ne craint
pas de tout rapporter et sans ménager ses expressions. Il ne se contentait pas
de persécuter, il persécutait avec une violence excessive, et non-seulement il
persécutait, mais encore il ravageait, c'est-à-dire, il tâchait d'éteindre, de
renverser, de détruire, d'effacer l'Église : voilà ce que fait un homme qui
ravage. — « Je me signalais dans le judaïsme au-dessus de plusieurs de ma
nation et de mon âge, et j'avais un zèle démesuré pour les traditions de mes
pères ». Pour qu'on ne croie pas que c'était la colère qui le faisait agir
ainsi, il montre que toute sa conduite était inspirée par le zèle et que, s'il
n'avait pas la connaissance, il n'était persécuteur ni par amour de la vaine
gloire, ni par désir de vengeance, mais « qu'il avait un zèle démesuré pour les
traditions de ses pères ». Voici le sens de ses paroles : Si j'ai combattu
l'Église, je l'ai fait non comme un homme ordinaire, mais par un zèle divin, ce
zèle portait à faux, mais ce n'en était pas moins du zèle. Et aujourd'hui que
je cours pour l'Évangile et que je connais la vérité, je
n'agirais comme je le fais que par vanité? Si à l'époque de mes erreurs une
telle passion n'avait pas de prise sur moi, si mon zèle pour Dieu m'entraînait
seul à ces excès, combien plus, maintenant que je connais la vérité, ne
mériterais-je pas d'être à l'abri de ce soupçon? Dès que j'ai eu embrassé les
dogmes de l'Église, je me suis immédiatement dépouillé de
tout ce qui pouvait m'attacher au judaïsme, et j'ai montré dès lors encore plus
de zèle qu'autrefois, ce qui est la preuve que ma conversion a été sincère et
que j'étais plein de zèle pour Dieu. Si cela n'était pas, à quel autre motif,
dites-moi, pourrait-on attribuer un tel changement, à quoi attribuer la
résolution que j'ai prise alors de quitter les honneurs pour l'injure,
l'impunité pour le danger, la sécurité pour la misère? Non, je n'eus pas
d'autre mobile que l'amour de la vérité. « Mais lorsqu'il a plu à Dieu, qui m'a
choisi particulièrement dès le ventre de ma mère, et qui m'a appelé par Sa
grâce, de révéler Son Fils en moi, afin que je le prêchasse parmi les nations,
je l'ai fait aussitôt, sans prendre conseil de la chair et du sang». Voyez
pourquoi il s'attache à prouver que même au temps de son erreur la Providence
exerçait sur lui Son action mystérieuse. (…) C'était Dieu qui faisait tout, qui
réglait tout avec une singulière prévoyance. « Et qui m'a appelé par Sa grâce
». Dieu l'a appelé à cause de ses mérites, selon ce qu'il dit à Ananie : « Cet
homme est un instrument que j'ai choisi pour porter mon nom devant les gentils
et devant les rois ». C'est-à-dire, il est capable de me servir et de faire de
grandes choses. Telle est la raison que Dieu donne du choix qu’Il a fait de
lui; mais lui-même, en toute circonstance, rapporte tout à la grâce et à
l'ineffable bonté de Dieu, et il s'exprime en ces termes : « Mais j'ai reçu
miséricorde, afin que je fusse le premier en qui Jésus-Christ fit éclater Son extrême
patience, et que j'en devinsse comme a un modèle et un exemple à ceux qui
croiront en Lui pour acquérir la vie éternelle». (I Tim. I, 16.) Avez-vous
remarqué son extrême humilité? J'ai reçu miséricorde, dit-il, pour que nul ne
désespère, en voyant que le plus méchant des hommes a été l'objet de la
clémence divine.
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