En Russie
- Père Georges : Et maintenant, vous
êtes responsable de la version anglaise du site
« Pravoslavie.ru » ?
- Moniale Cornélia : Oui, nous nous
efforçons de traduire aussi, entre autres, le programme « Ma voie vers
Dieu ». Ces émissions sont très populaires chez nous, et cela intéresse
beaucoup de gens. C’est ainsi qu’un émigré, vivant au Canada, a demandé de lui
donner la possibilité de traduire quelque chose pour notre site. De toute
évidence, il est originaire d’Asie centrale, parce que son nom est Talib, alors
que son nom de baptême est Paul. Nous demandons à tous de prier pour lui. Il
traduit ces programmes, et bien. Nous voulons donner aux gens la possibilité de
lire plus en langue anglaise sur la foi orthodoxe. Internet est un phénomène
très important. Chaque personne, dans n’importe quel point du globe, si elle a
internet, peut visiter notre site. Et étant donné que l’anglais est maintenant
une langue si répandue, une langue commune à tous à l’instar du grec dans le
monde antique, notre site peut être lu par de nombreuses personnes.
- Père Georges : Non seulement en
Amérique, mais aussi dans les autres pays.
- Moniales Cornélia : Oui, par exemple,
il y a aux Indes beaucoup d’anglophones. Et nous avons mis en ligne des articles
des Indiens orthodoxes. Et également des Pakistanais.
- Père Georges : De votre point de vue,
est-ce que l’Orthodoxie est mieux connue en Amérique ? Cette situation
a-t-elle changé, ou l’Orthodoxie est-elle inconnue pour beaucoup de personnes ?
- Moniale Cornélia : Je pense que pour
beaucoup, elle n’est pas encore connue, mais malgré tout la barrière, peu à
peu, se détruit, parce qu’aux États-Unis, des groupes entiers ont commencé à se
convertir à l’Orthodoxie.
Il y a un groupe énorme d’évangélistes qui se sont
convertis à l’Orthodoxie. Il n’est pas rare que des paroisses entières se
convertissent, si un pasteur quelconque, qui recherche réellement le Christ, Le
trouve dans la foi orthodoxe.
C’est ainsi que de très nombreux Américains sont
devenus orthodoxes, alors qu’ils n’ont aucunes racines grecques, orientales ou
slaves. À une certaine époque, l’Orthodoxie en Amérique était un phénomène
purement ethnique, répandu chez les émigrés des peuples orthodoxes, mais
maintenant la situation a changé. Cela ne signifie pas que le facteur ethnique
n’a pas de place et qu’il n’est pas important pour les Américains.
Si l’homme
est porteur de l’Orthodoxie, on le regarde avec attention : comment il
vit, ce qu’il fait. S’il a été élevé dans l’Orthodoxie, si pour lui, celle-ci
est une façon de vivre naturelle et non quelque chose d’imaginaire et de forcé,
son exemple est très important. Et là, un rôle immense, au moins pour moi, est
celui de l’Église orthodoxe russe hors-frontières, étant donné qu’elle a encore
des personnes qui ont été élevées dans un milieu orthodoxe traditionnel, qui
ont connu des saints.
Il y a des prêtres dont de nombreux ancêtres étaient
également prêtres, et cela est aussi très important. Il suffit simplement de
voir comme ils vivent. Naturellement, le rôle des Grecs orthodoxes est
important, ils sont excessivement nombreux en Amérique. Mais ils se sont
retrouvés dans ce pays pour d’autres raisons, ils ont fui la pauvreté en vue
d’une vie meilleure. Aussi, ils sont passés par une période au cours de
laquelle ils ne voulaient pas se distinguer des autres Américains.
- Père Georges : Probablement, aussi que maintenant, un nombre significatif de Grecs américains ne sont pas attachés à
l’Orthodoxie ?
- Moniale Cornélia : Ce qui est
important pour eux avant tout, c’est d’être grecs. L’Orthodoxie est souvent
pour eux une part de leur identité ethnique. Mais il arrive fréquemment aussi
que les Grecs, passent, pour ainsi dire, par un moment de conversion et deviennent des gens très
croyants. Et lorsque cela se produit, naturellement, c’est un exemple très
élevé, qui nous aide tous. Mais, malheureusement, cela ne concerne pas tous
ceux qui ont été élevés dans l’Orthodoxie grecque.
Il y a des paroisses
grecques, dans lesquelles la moitié des fidèles ne sont pas grecs. Par exemple,
à Dallas, il y a une immense cathédrale grecque. La moitié de la paroisse est
constituée par des Américains, des Texans. Et ce sont des gens particuliers.
Des pionniers, des cowboys… C’est la « ceinture biblique* », comme
l’appellent les États du Sud, où il y a beaucoup de chrétiens
et où le christianisme constitue une partie importante de la vie.
Là-bas, si
une personne ne fréquente aucune église, on le regarde de travers. Il y a là
des gens très croyants, à leur façon : des baptistes, des membres de
l’Église épiscopalienne. Et lorsque toutes les innovations possibles ont
pénétré dans ces communautés, telles que, par exemple, le sacerdoce féminin,
ils ont quitté leur dénomination et ont commencé à chercher quelque chose de
plus traditionnel. Très nombreux sont ceux qui parmi eux ont trouvé leur place
dans l’Église orthodoxe.
Père Georges : Que Dieu fasse que
d’autres personnes aussi, qui vivent dans les pays non orthodoxes puissent
trouver leur place dans l’Orthodoxie. Merci, beaucoup, Révérende Mère, pour
votre récit. Je vous souhaite l’aide de Dieu dans vos labeurs.
Version française Bernard Le Caro
d'après
* Bible Belt!
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