Skite de sainte Xénia de Saint Petersburg/ Noël 2006
- Père Georges : Et quand avez-vous pris
la décision de revenir en Russie pour toujours ?
- Moniale Cornélia : Tout s’est fait
graduellement. Toutes les moniales et les moines dans notre monastère étaient
des convertis américains, seul l’higoumène était russe. Le père Séraphim (Rose),
dont notre monastère tirait sa tradition, avait commencé une activité
d’édition. C’était ainsi un monastère missionnaire. Il faut rendre leur dû aux
gens : avant eux, il y avait extrêmement peu de livres sur l’Orthodoxie en
langue anglaise. Et ce qui existait, il était difficile de le trouver. Quant à la
langue de ces ouvrages, elle était telle… ce n’était pas du tout de
l’américain. Or, la fraternité de saint Germain d’Alaska commença à éditer des
livres à grande échelle, ainsi que le périodique « Orthodox Word ».
Celui-ci était très important pour moi, lorsque je me suis convertie.
J’attendais chaque numéro. C’était une telle joie, revenir à la maison après le
travail et trouver dans la boîte à lettres le numéro de « Orthodox
Word ». Je me jetais immédiatement sur lui et le lisais de la première à
la dernière page. Or, comme je connaissais la langue russe et que j’avais
encore étudié la philologie anglaise ainsi que le journalisme, on me donna pour
obédience, au monastère, de m’occuper des traductions.
Aussi, je revins en
Californie et nous avons commencé à travailler sur les textes. Mais
naturellement, il y avait encore tout ce que doit faire une moniale, l’office,
les chants et les lectures, la vaisselle, le nettoyage. Et le temps qui restait
était consacré aux traductions.
Même lors de la profession monastique, alors
que, selon la tradition, il faut passer trois jours dans l’église en prière, on
m’a dit : « Excuse-nous, mais il faut rédiger le texte d’un livre que
nous devons achever ». Aussi, pendant ces trois jours, je restai à
l’église et rédigeai le texte. C’était la vie de saint Macaire d’Optino.
Ensuite, on me donna encore une obédience : on m’envoya en Russie pour
acheter des objets et ornements liturgiques, etc. Convertis en dollars, les
prix de ces objets étaient ici très bon marché. Même en prenant en compte les
voyages, il était avantageux de venir ici et d’acheter des croix, et d’autres
objets pour le magasin du monastère des icônes.
En Russie, j’ai rencontré des
gens avec lesquels j’avais fait connaissance lors de mon séjour à Petchory.
L’un d’entre eux était moine du monastère Sretensky. Par son intermédiaire, on
m’a demandé de traduire le livre « Lettres du père Jean (Krestiankine) » :
notre skite féminin l’a édité en Amérique. Ensuite, on m’a encore demandé des
traductions.
Au fur et à mesure, j’ai fini par séjourner plus en Russie qu’en
Amérique, et on m’a alors proposé de travailler au site orthodoxe
Pravoslavie.ru en langue anglaise. J’ai demandé la bénédiction de mon évêque et
de mon supérieur. Ils ont dit : « C’est bien, allez-y ». Et
depuis ce temps-là, je suis ici.
Version française Bernard Le Caro
d'après
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