- Pourquoi échouons-nous parfois à nous engager dans la bataille nécessaire pour nous corriger, malgré le fait que notre conscience nous accuse?
- Cela peut se produire à cause d'une certaine forme de défaillance spirituelle. Si une personne est prise de panique à cause de certaines tentations qui lui arrivent, elle veut entreprendre la lutte spirituelle, mais n'a ni la disposition nécessaire ni les pouvoirs spirituels de le faire. Dans un tel cas, on doit se mettre intérieurement en ordre à l'aide de la confession. Avec l'aide de la confession, on reçoit la consolation, on soutient ses forces, et par la grâce de Dieu, on trouve une fois de plus la volonté d'engager la lutte spirituelle. Si l'on ne se met pas en ordre de façon appropriée, une autre tentation peut nous assaillir. En conséquence, nous trouvant dans une telle condition de triste oppression, on se décompose encore plus, on est étouffé par des idées, on devient déprimé, et on ne peut pas du tout entreprendre la lutte spirituelle.
En outre, dans la confession, il faut être spécifique. Il ne suffit pas d'énumérer ses péchés durant la confession - par exemple "Je suis envieux, je me suis mis en colère", etc. Afin de recevoir de l'aide, on doit confesser ses défauts spécifiques.
En omettant de faire une confession concrète/spécifique, on se moque du Christ. Si l'on ne confesse pas la vérité à son père spirituel, si on ne lui révèle pas son péché afin que le père spirituel puisse être en mesure de nous aider, on se fait un préjudice grave, comme une personne malade qui fait un grand mal à sa santé en cachant sa maladie à son médecin.
En outre, celui qui a agi injustement envers quelqu'un d'autre, ou qui, par son comportement a blessé quelqu'un, doit d'abord aller vers celui qu'il a offensé et lui demander humblement son pardon, se réconcilier avec lui, et ensuite il doit se confesser à son directeur spirituel afin de recevoir l'absolution. De cette façon, la grâce de Dieu vient à lui. Si on confesse un péché à son père spirituel sans avoir d'abord demandé pardon à celui qu'on a blessé, il sera impossible pour l'âme d'être en paix, car dans un tel cas, le [pécheur] ne s'humilie pas.
- Géronda, si on a commis un péché grave, est-il permis de remettre à plus tard la confession?
- Il faut le faire le plus vite possible. Si on a une plaie ouverte, devrions-nous attendre pendant un mois, et seulement alors la traiter? Non. Dans un tel cas, il ne faut pas attendre un moment où le père spirituel aura plus de temps, ou une meilleure possibilité de nous consacrer plus d'attention. Cela ne prend pas beaucoup de temps pour décrire notre condition au père spirituel. Si la conscience fonctionne correctement, on peut décrire son état en quelques mots. Cependant, s'il y a crise intérieure, on peut dire beaucoup de paroles, et ne pas donner au père spirituel une impression de son état.
- Géronda, si pendant la confession, le pénitent ne ressent pas la douleur qu'il éprouvait en commettant le péché, est-ce que cela signifie qu'il ne se repent pas vraiment?
- Si un certain temps s'est écoulé depuis qu'il a commis le péché, la plaie commence à se fermer, et c'est pourquoi il ne le ressent pas comme une grande douleur. Mais voici, ce que l'on devrait veiller à garder à l'esprit: dans la confession, il ne faut pas chercher à se justifier. Quelqu'un qui, pendant confession se livre à l'auto-justification ne reçoit pas de consolation intérieure, peu importe combien il fait taire sa conscience. Les auto-justifications derrière lesquelles il se cache pendant la confession deviennent un fardeau pesant sur sa conscience.
- Géronda, j'ai lu quelque part que dans la vie future, les démons nous tourmenteront, même pour une mauvaise pensée que nous n'avons pas confessée.
- Eh bien, quand quelqu'un se confesse sans intention de cacher quoi que ce soit, et dit à son père spirituel ce dont il se souvient, le sujet est clos, et les démons n'ont aucun pouvoir sur lui. Toutefois, s'il ne parvient pas à confesser consciemment certains de ses péchés, il sera tourmenté pour ces péchés dans la vie future.
- Géronda, si quelqu'un a confessé les péchés de sa jeunesse, mais y pense à nouveau et est tourmenté par eux, son attitude envers eux est-elle correcte?
- Si, ayant ressenti une grande componction pour les péchés de sa jeunesse, quelqu'un les a confessés, il n'y a aucune raison d'être à la torture à cause d'eux, car à partir du moment où il a confessé ses péchés au cours de sa confession, Dieu l'a pardonné.
Après cela, il n'est pas nécessaire de rouvrir la plaie de ses anciens péchés, en particulier ses péchés de la chair; en faisant cela, il peut se faire du mal.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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