17/30 mars
4ème dimanche de Carême – de St Jean Climaque
Saint
Alexis, l’homme de Dieu (411). Saint martyr Marin (260). Saint Patrick
d’Irlande (V). Saint Macaire, higoumène de Kaliazine, thaumaturge (1483).
Saints hiéromartyrs Alexandre Polivanov (1919) et Victor Kiranov (1942),
prêtres.
Liturgie
de saint Basile le Grand
Lectures: Hébr.VI,
13-20; Éph. V, 9-19 / Мc. IX, 17-31; Matth. IV, 25 – V, 12
Textes de Saint Jean Climaque
ST JEAN CLIMAQUE
L
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a Sainte Église dédie l’office du quatrième dimanche de Carême à
l’exemple élevé de vie ascétique que représente Saint Jean Climaque, auteur du
livre « L’échelle » (des vertus), dont l’auteur tire son nom (en
grec « climax » signifie « échelle). Selon la Tradition,
Saint Jean naquit vers l’an 570, dans la famille des saints Xénophonte et
Marie, dont la mémoire est fêtée le 26 janvier. A l’âge de seize ans, il entra
au monastère du Sinaï, où, quatre ans après, il fut tonsuré moine. Durant
dix-neuf ans, il se trouva sous la direction d’un ancien nommé Martyrius. Une
fois, ils se rendirent chez l’ancien Jean le Sabbaïte, qui se leva, lava les
pieds de Jean et baisa sa main. Après leur départ, le disciple de Saint Jean le
Sabbaïte demanda à celui-ci pourquoi il avait agi ainsi. L’ancien lui
répondit : « Crois-moi, mon enfant, je ne sais pas qui est ce jeune
homme, mais j’ai reçu l’higoumène du Sinaï et j’ai lavé les pieds de
l’higoumène ». Un autre ancien, du nom de Stratégius prédit que Jean
serait un jour un grand luminaire spirituel. Les paroles des anciens se réalisèrent.
A trente-cinq ans, Saint Jean partit comme ermite dans le désert, au pied du
Mont Sinaï. Il y passa quarante ans, œuvrant avec humilité et douceur dans la
prière. A l’âge de septante-cinq ans, il fut élu higoumène du monastère du
Sinaï. A la demande de Jean, higoumène du monastère de Raïthou, il écrivit la célèbre
« Échelle des vertus », où il décrit les trente degrés de l’ascension
vers la perfection spirituelle. Le but de cette œuvre est de montrer que le
salut exige de l’homme renonciation à soi-même et labeurs ascétiques renforcés.
Les degrés de « L’échelle » constituent la voie de l’homme
vers la perfection, qui, graduellement, et non subitement, peut être atteinte,
et par laquelle il se rapproche du Royaume céleste. Saint Jean fut higoumène
durant quatre années, puis s’isola ensuite à nouveau dans le silence. Il
s’endormit dans le Seigneur en 649.
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́
Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ
пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко
воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
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Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au
larron, Tu as transformé le
pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es
ressuscité, Christ Dieu,
accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire
de St Jean Climaque, ton 1
Пусты́нный жи́тель и въ тѣлecи́ а́нгелъ, и чудотво́рeцъ яви́лся ecи́ богоно́се О́тче на́шъ Iоа́ннe; посто́мъ, бдѣ́ніемъ, моли́твою небе́сная дapoва́нія прiи́мъ, исцѣля́еши неду́жныя, и ду́ши вѣ́рою притека́ющиxъ ти́. Cла́ва да́вшему
тeбѣ́ крѣ́пость; cла́ва вѣнча́вшему тя́; cла́ва дѣ́йствующему тобо́ю всѣ́мъ
исцѣле́нія.
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Habitant du désert et ange dans le
corps, tu fus thaumaturge, ô Jean, notre père théophore ; par le jeûne, les
veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et
les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a
donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi
accomplit pour tous des guérisons.
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Kondakion
de St Jean Climaque, ton 4
Нa выcoтѣ́ Го́сподь воздержа́нія и́стинна тя́ положи́, я́коже звѣзду́ нелécтную, cвѣтовoдя́вшую концы́, наста́вниче Iоа́ннe О́тче на́шъ.
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En vérité, le Seigneur t’a placé
au sommet de la tempérance, comme un astre fixe qui éclaire les confins de
l’univers, ô Jean notre guide et notre père.
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Kondakion du dimanche, 7ème ton
Не ктому́ держа́ва смéртная
воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я
си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются: предста́,
глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
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Désormais l’empire de la mort ne
peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire
sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une
seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles,
allez à la rencontre de la Résurrection ! »
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Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́
páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй
póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ
Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ
coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся
Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
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En Toi
se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le
genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale,
c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui
qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône
plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en
Toi. Gloire à Toi.
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· La pénitence est une restauration
du baptême. La pénitence est un pacte avec Dieu pour une seconde vie. Le
pénitent est un homme qui va acheter l’humilité. La pénitence est une
continuelle défiance des aises du corps. La pénitence est une pensée de
condamnation que l’on porte contre soi-même, et un insouciant souci pour
soi-même. La pénitence est la fille de l’espérance, et le renoncement au
désespoir. Le pénitent est un coupable qui n’a plus à rougir. La pénitence est
la réconciliation avec le Seigneur par la pratique des bonnes œuvres contraires
aux péchés commis. La pénitence est la purification de la conscience. La
pénitence est le support volontaire de toutes les tribulations. Le pénitent est
l’artisan de son propre châtiment. La pénitence est une vigoureuse
mortification du ventre et une blessure de l’âme fortement ressentie.
· Quand tu supplies dans ta prière,
tiens-toi tout tremblant, comme un criminel qui comparaît devant son juge, afin
que ton attitude extérieure aussi bien que tes dispositions intimes puissent
éteindre la colère du juste Juge, car Il ne méprisera pas l’âme qui, telle la
veuve (cf. Lc XVIII, 5), se tient devant Lui accablée de tristesse, et
importune Celui que rien ne peut importuner.
· Sois recueilli, ennemi de
l’ostentation, tout absorbé en ton cœur. Car les démons craignent le
recueillement autant que les voleurs redoutent les chiens.
· La fausse componction engendre
l’orgueil, et la vraie, la consolation.
· Si tu veux soigner quelqu’un qui a
une écharde, ou plutôt si tu prétends le faire, n’emploie pas pour l’extraire
un bâton au lieu d’un bistouri ; tu ne réussirais qu’à l’enfoncer
davantage. Le bistouri, c’est un enseignement paisible et une correction
patiente. « Reprends, corrige, exhorte » (2 Tim. IV,2), dit l’apôtre,
mais il n’a pas dit : « Frappe ! » Et si cela même est
nécessaire, n’en use que rarement, et non de ta propre main.
Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
« C'est ainsi que Dieu a aimé le monde
[Jean, III, 16]. Voyez quels prodiges renferme ce mot : C'est ainsi ! L’évangéliste Jean, faisant comprendre la grandeur de
ce qui va suivre, dit C’est ainsi et
c'est pourquoi l'Écriture commence de cette façon. Donne-nous donc, ô saint
Jean, l'explication de ce mot, c'est ainsi dis-nous l'étendue, la grandeur,
l'excellence d'un pareil bienfait. C'est
ainsi que Dieu a aimé le monde, au
point de nous donner son Fils unique. Chaque mot a une grande
signification… Et C’est ainsi qu’a aimé,
Dieu le monde, ces mots montrent l’excès
de l’amour divin. En effet, elle était grande la distance entre Dieu et le
monde, ou plutôt, elle était immense. Dieu, l'Immortel, Celui qui est sans
commencement, qui a une grandeur infinie, a
aimé des hommes formés de terre et de poussière, chargés d'une multitude de
péchés, qui ne cessaient de contrevenir à Sa Divine volonté, des ingrats »
(St Jean Chrysostome). Le sacrifice du Christ est la manifestation de l’amour
divin : L’amour de Dieu a été manifesté
envers nous en ce que Dieu a envoyé Son Fils unique dans le monde, afin que
nous vivions par Lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons
aimé Dieu, mais en ce qu’Il nous a aimés et a envoyé Son Fils comme victime
expiatoire pour nos péchés (I Jean IV, 9-10).
Le sacrifice du Christ est accompli
Lors de la
Cène mystique, le Christ célèbre de façon sacramentelle Son Sacrifice
sur la Croix. Il offre Son saint Sang et, en L’appelant le sang de la Nouvelle Alliance [ou nouveau Testament], « Il montre
encore qu’Il s’en va mourir, et c’est pour cela qu’Il parle de
«Testament ». Il nous remet en mémoire le précédent Testament [l’Ancien] qui avait été aussi scellé
et consacré avec le sang [cf. Hébr. IX, 18-21] » (St. Jean Chrysostome).
Lors de la dernière Cène, nous voyons le passé (l’Ancien Testament), le présent
(le Nouveau Testament) et le futur (Sa mort imminente), coexistant dans la
personne du Christ. Dans la divine Liturgie de St Jacques, avant la
consécration des saints Dons, le peuple chante avec componction : « Nous annonçons Ta mort, Seigneur, et nous
confessons Ta Résurrection ». La divine Eucharistie est l’expérience
sacramentelle du Sacrifice du Christ. Pendant la célébration, « le Maître
Christ est présent, Sa mort est accomplie, ce redoutable Sacrifice ».
Saint Jean Chrysostome dit : « Respectez cette Table, la Victime qui
est dessus, c’est-à-dire le Christ-immolé pour nous» (St Jean
Chrysostome).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XX,
11-18
Liturgie : Hébr. IX, 11-14 /
Мc. X, 32-45
[1]
« L’Echelle Sainte » de Saint Jean Climaque, traduction du R.P.
Placide Deseille, Bellefontaine 1978
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