16/29 décembre
27ème dimanche après la Pentecôte
Dimanche des saints ancêtres du Seigneur
Saint prophète Aggée (500 avant Jésus-Christ) ;
Saint martyr Marin de Rome (IIIème siècle). Bienheureuse impératrice Théophanie
(893-894)
Lectures Col. III, 4-11, Lc. XIV,
16-24
La préparation la plus importante pour la Nativité du Christ
est constituée par les offices des deux derniers dimanches précédant cette
fête, qui sont consacrés à la mémoire des ancêtres du Sauveur selon la chair
et, en général, à tous les justes de l’Ancien Testament qui attendaient la venue
de Celui-ci. L’un de ces dimanches est appelé celui des « ancêtres »
et l’autre, celui des « pères ». En fait, le premier a reçu son
appellation (en grec « Πропатόрων ») parce qu’il précède le second
(« Παтέрων »), mais tous deux célèbrent, sans différence, tous les
justes de l’Ancien Testament.
En ces jours qui nous
rapprochent de la Nativité de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, les saints
Pères, mus par le Saint-Esprit et par leur science pastorale, ont institué de
célébrer la mémoire du Patriarche Abraham, le Père des croyants, et de sa
lignée : les Ancêtres selon la chair de notre Sauveur.
Issu de la terre des
Chaldéens idolâtres, le Patriarche Abraham n’hésita pas un instant à quitter
son pays, sa maison, sa famille et ses biens, à l’appel de Dieu, pour se rendre
vers la terre de Canaan que le Seigneur lui donna en héritage, en lui
promettant une glorieuse postérité et une alliance éternelle. Le fruit de cet
acte de foi fut Isaac, que Dieu lui accorda dans sa vieillesse. Puis d’Isaac
naquit Jacob, et de Jacob furent issus les douze Patriarches, pères des douze
tribus d’Israël. C’est finalement de la tribu de Juda que, conformément aux
Écritures, devait naître le Christ, l’accomplissement des promesses, et la
plénitude de l’Alliance entre Dieu et les hommes.
Par l’intermédiaire des
saints ancêtres et patriarches, notre Seigneur Jésus-Christ est donc, en
quelque manière, Lui aussi le fruit de la foi d’Abraham. C’est pourquoi,
lorsque pour chacun d’entre nous, Dieu fait entendre Sa voix, alors que nous sommes
encore dans la terre étrangère des passions et des vanités de ce monde, il nous
faut, comme Abraham, abandonner sans hésitation ce qui est nôtre et suivre avec
foi l’appel divin jusqu’à la Terre Promise, où nous pourrons à notre tour
donner naissance, de manière spirituelle, au Christ. Car planté en nous par la
foi et le baptême, Il doit croître et grandir en nous par les saintes vertus,
afin de resplendir dans la lumière de la contemplation. Devenus « fils de
Dieu » par le don du Saint-Esprit, nous devons donc voir le Christ se
former en nous, les descendants d’Abraham : Tous en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ Jésus, car
vous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ (...)
Vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais si vous
appartenez au Christ, vous êtes donc descendance d’Abraham, héritiers aux
termes de la promesse (Gal III,
26-29). Devenons donc, à notre tour, « ancêtres » du Christ en
persévérant dans la foi, afin de célébrer Sa Nativité en disant : Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ
qui vit en moi ! (Gal II,
20).
Tropaire du dimanche, ton 2
Егда́
снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́
блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ
воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́
Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque Tu
descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaires
des saints ancêtres du Seigneur, ton 2
Вѣ́рою пра́отцы оправда́лъ еси́, отъ язы́къ тѣ́ми предобручи́вый
це́рковь, xва́лятся въ сла́вѣ cвяті́и, я́ко oтъ cѣ́менe и́xъ écть пло́дъ
благосла́венъ, безъ cѣ́менe ро́ждшая тя. Tѣ́xъ моли́твами Xpисте́ Бо́же,
поми́луй на́съ.
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Par la foi tu as
justifié les Ancêtres, en épousant d’avance par eux l’Église de la gentilité.
Ces saints sont fiers, dans la gloire, car de leur lignée devait naître un
fruit glorieux, celle qui T’a engendré virginalement. Par leurs
supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
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Kondakion
des Ancêtres du Seigneur, ton 6
Рукопи́саннаго о́браза не
поче́тше, но неопи́саннымъ cущество́мъ защити́вшеся треблаже́нніи, въ
по́двизѣ огня́ просла́вистеся ; cpeдѣ́ же пла́мене нестерпи́маго
стоя́ще, Бо́га призва́сте ; ускopи́, o ще́дрый, и потщи́ся я́ко
ми́лостивъ въ по́мощь на́шу, я́ко мо́жеши xoтя́й.
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Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré l’image faite de
main d’homme, mais
fortifiés par l’Essence indescriptible, dans la fournaise de feu vous fûtes
glorifiés, vous trois fois bienheureux. Dans la flamme de feu irrésistible
vous tenant, vous avez invoqué Dieu. Hâte-Toi, ô Miséricordieux, viens vite,
Plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon Ta volonté.
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Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME
Pour tout cela, nous Te rendons grâces
La sainte Anaphore nous
révèle la providence aimante et continuelle de Dieu pour l’homme : C’est Toi qui, du néant, nous as amenés à
l’existence, qui nous as relevés après notre chute et qui n’as cessé de tout
faire jusqu’à ce que Tu nous aies élevés au ciel et nous aies fait don de Ton
royaume à venir. Au début, Dieu a amené l’homme à l’existence (à
« l’être »). Ensuite, par le plan entier de l’économie divine, Il a
restauré celui-ci à l’existence bienheureuse (« le bien-être »).
Enfin, Il lui offre Son Royaume, c’est-à-dire l’existence bienheureuse
éternelle (« le bien-être éternel »).
Se référant à la création
du monde par une interprétation allégorique, saint Maxime le confesseur écrit : « Le sixième
jour est l’accomplissement total des énergies naturelles des actifs qui
pratiquent la vertu. Le septième jour est l’achèvement et le repos des pensées
naturelles des contemplatifs qui reçoivent la connaissance ineffable. Le
huitième jour est le changement d’ordre, qui fait passer dans la déification
ceux qui en sont dignes… Le sixième jour signifie la raison de l’être des
êtres. Le huitième jour manifeste le mystère ineffable du bien-être éternel des
êtres ». « Le huitième et premier, ou plutôt, le jour sans fin, est
la venue de Dieu, manifeste et pleine de lumière… Dieu accordera [alors]
l’existence éternelle et bénie [le bien-être éternel] par la communion avec
Lui-même, car c’est Lui seul qui, littéralement, existe, et existe
éternellement, et existe dans la béatitude ». La communion de l’homme avec
le Créateur est la seule façon d’être éternelle et bienheureuse. C’est la
déification de l’homme et son entrée dans le Royaume céleste.
C’est la sainte Anaphore
qui nous manifeste ce cheminement ascendant de l’amour de Dieu envers Sa création suprême.
***
Mû par Son amour, Dieu a
créé le monde et l’homme « car il fallait que le bien se répandît et se
propageât » (St Grégoire le Théologien). Il a créé l’homme et l’a placé
près de Lui, afin qu’il chantât et louât Sa gloire. Et lorsque l’homme chuta
par le péché, Dieu le releva et l’éleva au ciel.
Le Christ est devenu
homme, et « Il n'a point cessé de tout faire et de tout souffrir, jusqu'à
ce qu'Il eût ramené à Dieu, et rendu ami de Dieu l'homme, qui était son ennemi…
Le Christ, d’une certaine façon, a pris une offrande choisie [les prémices] de
la nature humaine, et l’apporte en don à Dieu le Maître… Et comme dans un champ
couvert d'une riche moisson, on prend quelques épis, on en compose une gerbe
qu'on offre à Dieu, et que par cette légère offrande on attire Sa bénédiction
sur le champ tout entier : de même Jésus-Christ, par la chair unique [dont Il
s'était revêtu], et par les simples prémices de notre nature, a fait bénir
toute notre race… Il a offert au Père les prémices de
notre nature; et le Père a tellement approuvé cette offrande, tant par égard
pour la dignité de Celui qui la présentait, qu'en considération de la pureté de
l'offrande elle-même, qu'Il l'a reçue de Ses propres mains, et l'a placée à Ses
côtés, en lui disant : Siège à ma droite
(Ps. 109, 1.) A quelle créature Dieu a-t-Il dit : Siège à ma droite ? À celle qui avait entendu de Sa bouche ces
paroles : Tu es terre et tu retourneras
en terre (Gen. III, 19.)… Examine dans quel abîme elle était descendue, et
à quel comble de gloire elle est montée. Il est impossible de descendre plus
bas qu'était descendu l'homme, ni de monter plus haut que Jésus-Christ l'a
élevé ! » (St Jean Chrysostome).
LECTURES DU
DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 36-53; Liturgie : Hébr.
XI, 9-10, 17-23, 32-40 ; Matth. I, 1-25
L’OFFICE DE
LA NATIVITÉ DU CHRIST EN VERSION BILINGUE SLAVON-FRANÇAIS EST DISPONIBLE SUR LE
SITE DU DIOCÈSE D’EUROPE OCCIDENTALE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE
HORS-FRONTIÈRES : www.diocesedegeneve.net
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