14/27 octobre
18ème dimanche après la
Pentecôte
Mémoire des saints Pères du VIIème Concile
Œcuménique (787). Saints
martyrs Nazaire, Gervais, Protais et Celse (54-68). Sainte Parascève de Serbie
(XIème s.). Saint Nicolas Sviatocha, prince de Tchernigov, thaumaturge de la
Laure des Grottes de Kiev (1143). aint Sylvain, prêtre à Gaza, (IVème s.)
Lectures : II Cor. IX, 6-11. Lc. VIII, 5-15. Sts Pères: Hébr.
XIII, 7-16. Jn. XVII, 1-13.
MÉMOIRE DES PÈRES DU VIIème CONCILE ŒCUMÉNIQUE[1]
L
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orsque l’impératrice Irène l’Athénienne assuma la régence de son fils,
l’empereur Constantin VI, son premier souci fut de mettre un terme à la persécution
contre les saintes Images, qui avait été déclenchée depuis 726 par Léon III
l’Isaurien (717-741), et s’était poursuivie, de manière encore plus violente,
sous Constantin V Copronyme (741-775). Pour réaliser ce projet, elle fit élever
son conseiller, saint Taraise, sur le trône patriarcal en lui donnant comme
mission de préparer, pour le mois d’août 786, la réunion à Constantinople d’un
grand Concile qui statuerait sur la foi de l’Église en la matière. Mais des
troubles suscités par les iconoclastes les obligèrent à reporter la convocation
du concile à l’année suivante.
Transféré à Nicée, le Septième Concile Œcuménique se réunit dans la
basilique Sainte-Sophie, où s’était déjà tenu le Premier Concile (325), du 24
septembre au 13 octobre 787. Sous la présidence du patriarche saint Taraise, il
rassembla trois cent cinquante évêques orthodoxes, auxquels se joignirent
ensuite dix-sept autres hiérarques, qui abjurèrent l’hérésie iconoclaste. Aux
côtés des représentants du pape de Rome, des patriarches d’Antioche et de
Jérusalem, les moines — qui avaient été farouchement persécutés par les
empereurs iconoclastes — étaient fortement représentés par quelques cent
trente-six d’entre eux.
Après une soigneuse préparation, et après avoir entendu la lecture de
nombreux témoignages patristiques, les Pères du Concile jetèrent l’anathème sur
les hérétiques, qui depuis près de cinquante ans interdisaient aux chrétiens de
vénérer les icônes du Christ et de Ses saints sous prétexte d’idolâtrie. Ils
mirent ainsi fin à la première période de l’iconoclasme, qui devait cependant
reprendre vigueur quelques années plus tard, sous Léon V l’Arménien (813-820),
et n’être définitivement réglée qu’en 843, grâce à l’impératrice Théodora et au
patriarche saint Méthode. Les saints Pères anathématisèrent les patriarches
hérétiques Anastase, Constantin et Nicétas, les métropolites Théodose d’Éphèse,
Jean de Nicomédie et Constantin de Nakoleia et tous leurs partisans. Ils
réfutèrent le prétendu concile œcuménique, réuni dans le palais de Hiéria sur
l’initiative de Constantin V (754), et proclamèrent la mémoire éternelle des
défenseurs de l’Orthodoxie : le patriarche saint Germain, saint Jean Damascène,
saint Georges de Chypre, et tous ceux qui s’étaient offerts à l’exil et à la
torture pour la défense des saintes icônes. Dans la définition qu’ils
proclamèrent lors de la septième et dernière session du Concile, les Pères
déclaraient :
« Nous définissons en toute exactitude et avec le plus grand soin que,
comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, de même les
vénérables et saintes Images, qu’elles soient peintes, représentées par des
mosaïques ou en quelque autre matière appropriée, doivent être placées dans les
églises de Dieu, sur les saints ustensiles et vêtements, sur les murs et les
tableaux, dans les maisons et le long des routes ; aussi bien l’image de notre
Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, que celle de notre Souveraine immaculée
la Mère de Dieu, ou des saints anges ainsi que de tous les saints. En effet,
plus nous contemplerons ces représentations imagées, plus nous serons amenés à
nous souvenir de leurs modèles, à nous porter vers eux et à leur témoigner, en
les baisant, une vénération respectueuse,
sans que cela soit, selon notre foi, une adoration véritable, laquelle ne convient qu’à Dieu seul.
Comme on le fait pour la Croix précieuse et vivifiante, pour les saints
Évangiles et les autres objets sacrés, on offrira de l’encens et des cierges en
leur honneur, selon la pieuse coutume des anciens. Car l’honneur rendu à l’image
remonte jusqu’à son modèle (St Basile) et qui vénère une icône vénère en elle la personne (l’hypostase) qui s’y trouve
représentée. C’est ainsi qu’on gardera l’enseignement de nos saints Pères et la
tradition de l’Église catholique (i.e. universelle) qui a reçu le message de l’Évangile
d’une extrémité du monde à l’autre ».
Ce rétablissement définitif
du culte des saintes Images fait l’objet de la fête de l’Orthodoxie, le premier
dimanche du Carême, qui est en même temps l’occasion de célébrer la foi
orthodoxe en général. Ce
n’était pas seulement le culte des saintes icônes que les saints Pères
défendaient ainsi, mais, en fait, la réalité même de l’Incarnation du Fils de
Dieu : « Je représente Dieu l’Invisible, dit saint Jean Damascène, non pas en
tant qu’invisible, mais dans la mesure où il est devenu visible pour nous par
la participation à la chair et au sang. Je ne vénère pas la matière, mais je
vénère le Créateur de la matière qui pour moi est devenu matière, qui a assumé
la vie dans la matière et qui, par la matière (c’est-à-dire son corps mort et
ressuscité), a opéré mon salut ». En assumant la nature humaine, le Verbe de
Dieu la divinisa sans qu’elle perdît ses caractéristiques propres. C’est
pourquoi, bien que dans son état glorifié elle ne soit plus accessible à nos
sens, cette nature humaine du Seigneur peut cependant être représentée. L’icône
du Christ — dont la fidélité est garantie par la tradition de l’Église —
devient ainsi présence véritable de la Personne divine et humaine de son
modèle, canal de grâce et de sanctification pour ceux qui la vénèrent avec foi.
Le second Concile de Nicée est le septième et dernier Concile Œcuménique
reconnu par l’Église Orthodoxe. Toutefois, cela ne signifie pas que d’autres
Conciles Œcuméniques ne puissent se réunir dans l’avenir, mais plutôt qu’en
prenant le septième rang, le synode de Nicée a assumé le symbole de perfection
et d’achèvement que représente ce nombre dans la sainte Écriture (par ex. Gn II, 1-3). Il clôt l’ère
des grandes querelles dogmatiques, qui ont permis à l’Église de préciser, en
des définitions excluant toute ambiguïté, les limites de la sainte Foi
orthodoxe. Désormais, toute hérésie peut et pourra être assimilée à l’une ou
l’autre erreur que l’Église, rassemblée en conciles universels, a
anathématisée, depuis le premier (325) jusqu’au second Concile de Nicée (787).
Tropaire du dimanche, 1er
ton
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и
во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́ тридне́вный,
Cпа́ce, да́руяй мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи,
Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва
Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.
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La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats
gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur,
donnant la vie au monde ; aussi,
les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta
Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique
ami des hommes!
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Tropaires des saints Pères, ton 8
Препросла́вленъ еси́ Xpисте́ Бо́же
на́шъ, свѣти́ла на земли́ Oтцы́ на́ши основа́вый, и тѣ́ми ко и́стиннѣй вѣ́рѣ
вся́ ны́ наста́вивый, Много-благоутро́бне, сла́ва Teбѣ́.
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Infiniment glorifié es-Tu, Christ
notre Dieu, car Tu as établi nos Pères comme des astres sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie
foi. Très miséricordieux, gloire à Toi !
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Kondakion des saints Pères, ton 6
И́же изъ Отца́ возсія́въ Cы́нъ
неизрече́́нно, изъ жены́ роди́ся cyгýбъ естество́мъ, его́же ви́дяще не
отмета́емся зра́ка изображе́нія: но сіе́ благоче́стно начерта́юще, почита́емъ
вѣ́рно, и сего́ ра́ди и́стинную вѣ́ру це́рковь держа́щи, лобыза́етъ ико́ну
вочеловѣ́ченія Христо́во.
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Celui qui du Père a brillé
ineffablement, est né d’une femme, étant double selon la nature. Le voyant,
nous ne nions pas la représentation de la forme, mais la dessinant
pieusement, nous la vénérons fidèlement. Pour cela, l’Église, gardant la
véritable foi, embrasse l’icône de l’incarnation du Christ.
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Kondakion de la
Très sainte Mère de Dieu, ton 6
Предста́тельство христiа́нъ непосты́-дное, хода́тайство
ко Творцу́ непрело́жное, не прéзри грѣ́шныхъ молéнiй гла́сы, но предвари́,
я́ко Блага́я, на по́мощь на́съ, вѣ́рно зову́щихъ Ти́ ускори́ на моли́тву и
потщи́ся на умолéнiе
предста́тель-ствующи при́сно, Богоро́дице, чту́щихъ Тя́.
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Secours des chrétiens qui ne les a jamais
abandonnés, Médiatrice incessante auprès du Créateur, ne méprise pas la
voix des pécheurs suppliants, mais viens à notre secours, nous qui
t’appelons avec foi ; hâte-toi d’exaucer les prières et empresse-toi
d’entendre les supplications, toi qui intercèdes toujours, ô Mère de Dieu,
pour ceux qui t’honorent.
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Hiéromoine
Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le prêtre : Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père,
et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
Le chœur : Et avec ton esprit.
Un don trinitaire
Lors de la Divine Liturgie, nous devenons participants aux
dons de la Sainte Trinité : de la source, qui est l’amour de Dieu le Père,
par la voie et la porte qui est la grâce
du Seigneur Jésus-Christ, la communion du Saint-Esprit vient sur
l’assemblée de l’Église et sur chaque fidèle individuellement. Cette prière
nous « concilie les bienfaits de la sainte Trinité… du Fils, elle nous
souhaite la grâce ; du Père, l’amour ; de l’Esprit-Saint, la communion. Le Fils s’est donné
Lui-même comme Sauveur à nous qui non seulement ne Lui apportions rien, mais
qui avions à son égard des dettes de justice (…) Le Père, Lui, par les
souffrances de Son Fils s’est réconcilié avec le genre humain et a comblé
d’amour ceux qui étaient ses ennemis : voilà pourquoi Ses bienfaits envers
nous sont désignés sous le nom d’amour.
Enfin, Celui qui est « riche en miséricorde » (Éph. II,4), se devait de communiquer Ses propres biens à ceux qui
d’ennemis étaient devenus Ses amis : c’est ce que fait le Saint-Esprit
descendu sur les Apôtres ; c’est pourquoi Sa bonté pour les hommes est
appelée communion » (St Nicolas
Cabasilas).
LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Jn XX, 11-18; Liturgie : II Cor. 11,31-XII,9,
Lc XVI, 19-31.
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