Amphiloque d’Iconium, « Homélies (1-5) ». Introduction, traduction, notes et index par Michel Bonnet, avec la collaboration de Sever Voicu, Éditions du Cerf, Paris, 2012, « Sources chrétiennes » n° 552, 375 p. ; « Homélies (6-10) – Fragments – Lettres ». Traduction, notes et index par Michel Bonnet, avec la collaboration de Sever Voicu, Éditions du Cerf, Paris, 2012, « Sources chrétiennes » n° 553, 389 p.
Amphiloque d’Iconium est aujourd’hui peu connu et parfois déprécié ; il est en tout cas peu étudié puisque, depuis la célèbre monographie que lui a consacrée, au début du siècle dernier K. Holl (Amphilochius von Ikonium in seinem Verhältnis zu den grossen Kappadoziern, Tübingen, 1904), il n’a fait l’objet d’aucune étude d’ensemble. Il a pourtant joui à son époque d’une assez grande notoriété. Cousin de saint Grégoire de Nazianze, il était l’ami de saint Basile de Césarée et de saint Grégoire de Nysse, et a partagé leurs combats pour l’orthodoxie de la foi. Le grand historien H. I. Marrou le qualifiait « d’astre mineur de la constellation cappadocienne », mais saint Jérôme le plaçait au même rang que Basile et Grégoire, et ceux qui le sortent aujourd’hui de l’oubli l’appellent volontiers « le quatrième Cappadocien ».
De ses œuvres il ne subsiste aujourd’hui que des homélies, quelques traités et des fragments connus par des citations d’auteurs postérieurs.
Amphiloque d’Iconium est aujourd’hui peu connu et parfois déprécié ; il est en tout cas peu étudié puisque, depuis la célèbre monographie que lui a consacrée, au début du siècle dernier K. Holl (Amphilochius von Ikonium in seinem Verhältnis zu den grossen Kappadoziern, Tübingen, 1904), il n’a fait l’objet d’aucune étude d’ensemble. Il a pourtant joui à son époque d’une assez grande notoriété. Cousin de saint Grégoire de Nazianze, il était l’ami de saint Basile de Césarée et de saint Grégoire de Nysse, et a partagé leurs combats pour l’orthodoxie de la foi. Le grand historien H. I. Marrou le qualifiait « d’astre mineur de la constellation cappadocienne », mais saint Jérôme le plaçait au même rang que Basile et Grégoire, et ceux qui le sortent aujourd’hui de l’oubli l’appellent volontiers « le quatrième Cappadocien ».
De ses œuvres il ne subsiste aujourd’hui que des homélies, quelques traités et des fragments connus par des citations d’auteurs postérieurs.
Saint Amphiloque (que nous connaissons surtout à travers les lettres que lui adressa saint Basile) est né dans les années 340/345 à Diocésarée, où son père exerçait la profession de rhéteur. Formé à domicile par des précepteurs, il poursuivit ses études à Antioche auprès du célèbre rhéteur Libanios qui avait été le condisciple de son père. Ses études terminées, il exerça durant six ans la profession d’avocat à Constantinople, avant de se retirer comme ermine à Oziala, une bourgade de Cappadoce où sa famille possédait un domaine. Il devint en 374, contre son gré et par la volonté et les interventions de saint Basile, évêque d’Iconium, ville importante de Pisidie et étape sur la route de Constantinople à Antioche. Il exerça, dans son diocèse, ses fonctions épiscopales d’une manière exemplaire. Élevé ensuite, en raison de l’importance prise par sa ville, au rang de métropolite, il traita un certain nombre de questions ecclésiatiques délicates (l’affaire Sévéros, le cas de Makédonios, les problèmes suscités par l’Église des Isauriens…) et remplit quelques missions hors de sa juridiction. Il déploya une activité importante, sur les traces de saint Basile, pour réfuter les hérésies et défendre la foi de Nicée. Le concile de Constantinople (381) a été marqué par sa participation. Il est probablement l’auteur d’un traité connu mais acéphale intitulé Contre les hérétiques, et il déploya son activité contre le mouvement messalien, qui propageait certaines déviations dans le domaine de la spiritualité.
Ces deux volumes présentent dix homélies d’Amphiloque qui ont été conservées. Elles ont été prononcées à l’occasion de fêtes marquantes du cycle liturgique (la Nativité, la Présentation au temple, la résurrection de Lazare, le Samedi Saint, Pâques), ou pour commenter des épisodes évangéliques (Zachée, la femme pécheresse) ou diverses paroles du Christ (« Père, s’il est possible que cette coupe s’éloigne de moi », « Le Fils ne peut rien faire de lui-même », « Le Père qui m’a envoyé est plus grand que moi »).
Des fragments d’homélies, rassemblés dans le second volume, commentent d’autres paroles (« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui entend ma parole… », « Je monte vers mon Père… », « Pourquoi dis-tu que je suis bon… », « Moi je vis par le Père… », « Car je n’ai pas parlé de mon propre chef… »). Le second volume présente en outre trois épîtres : l’« Épître à Pancharios », la « Lettre synodale » et la douteuse « Lettre à Seleucos ». Beaucoup de ces textes sont destinés à réfuter l’hérésie arienne sous les divers formes qu’elle a prises à l’époque.
Ces différentes œuvres révèlent, chacune à sa mesure, le talent oratoire d’Amphiloque autant que son ancrage dans la tradition théologique et spirituelle léguée par son maître saint Basile et ses autres amis cappadociens.
Le premier volume bénéficie d’une introduction générale très fouillée de 170 pages, qui présente remarquablement l’auteur et son œuvre, dans le contexte ecclésiastique et dogmatique de leur époque. Face aux doutes dont beaucoup d’homélies ont fait l’objet quant à leur authenticité, Sever Voicu présente ensuite très brièvement, en faveur de l’attribution à Amphiloque, l’argument interne de la cohérence globale de la pensée et du style et l’argument externe des testimonia et citations de tous bords.
Chaque homélie, fragment ou épître est précédé d’une présentation, où les questions de la forme, du contenu et, au besoin, de l’authenticité, sont abordées de la manière qui convient.
Jean-Claude Larchet
Des fragments d’homélies, rassemblés dans le second volume, commentent d’autres paroles (« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui entend ma parole… », « Je monte vers mon Père… », « Pourquoi dis-tu que je suis bon… », « Moi je vis par le Père… », « Car je n’ai pas parlé de mon propre chef… »). Le second volume présente en outre trois épîtres : l’« Épître à Pancharios », la « Lettre synodale » et la douteuse « Lettre à Seleucos ». Beaucoup de ces textes sont destinés à réfuter l’hérésie arienne sous les divers formes qu’elle a prises à l’époque.
Ces différentes œuvres révèlent, chacune à sa mesure, le talent oratoire d’Amphiloque autant que son ancrage dans la tradition théologique et spirituelle léguée par son maître saint Basile et ses autres amis cappadociens.
Le premier volume bénéficie d’une introduction générale très fouillée de 170 pages, qui présente remarquablement l’auteur et son œuvre, dans le contexte ecclésiastique et dogmatique de leur époque. Face aux doutes dont beaucoup d’homélies ont fait l’objet quant à leur authenticité, Sever Voicu présente ensuite très brièvement, en faveur de l’attribution à Amphiloque, l’argument interne de la cohérence globale de la pensée et du style et l’argument externe des testimonia et citations de tous bords.
Chaque homélie, fragment ou épître est précédé d’une présentation, où les questions de la forme, du contenu et, au besoin, de l’authenticité, sont abordées de la manière qui convient.
Jean-Claude Larchet
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