"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 10 février 2013

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


Новомученики и исповедники Российские

28 janvier / 10 février
36ème dimanche après la Pentecôte
Saints martyrs et confesseurs de Russie
Saint Éphrem le Syrien (373) ; saint Pallade, ermite en Syrie (IV) ; saint Isaac le
Syrien, évêque de Ninive (VII) ; saint Théodose de Totma (1568) ; saint Ephrem de
Novotorjok (1053) ; saint Ephrem, évêque de Pereslav (vers 1098)
28 janvier / 10 février 36ème dimanche après la Pentecôte Saints martyrs et confesseurs de Russie Saint Éphrem le Syrien (373) ; saint Pallade, ermite en Syrie (IV) ; saint Isaac le Syrien, évêque de Ninive (VII) ; saint Théodose de Totma (1568) ; saint Ephrem de Novotorjok (1053) ; saint Ephrem, évêque de Pereslav (vers 1098)


Lectures : II Cor. VI, 16-17 – VII, 1 ; Rom. VIII, 28-39 ; Matth. XV, 21-28 ; Lc. XXI, 12-19


 LOUANGES AUX NOUVEAUX HIÉROMARTYRS DE RUSSIE 
Quel tribut en paroles vous offrirons-nous, à vous fidèles témoins du Verbe, vaillants martyrs et pasteurs, que l’on regarde comme des brebis destinées à être immolées (Rom. VIII,36) ? Une bouche éloquente reste muette devant la grandeur de votre haut-fait. Vos plaies, semblables à de nombreuses lèvres ouvertes publient votre patience : votre sang parle mieux que celui d’Abel (Hébr. XII, 24). En vous et par vous, nous offrons le sacrifice d’action de grâce au Seigneur, qui nous fait toujours « triompher dans le Christ Jésus » (Cor. II, 14). A travers la grande épreuve des afflictions, nous débordons de joie à cause de vous (II Cor. 8,2) et nous nous écrions avec le Chrysostome : « Dieu est béni ! En notre siècle également on crû des martyrs, et nous avons été rendus dignes de voir des hommes immolés pour le Christ, des hommes qui ont versé leur saint sang, qui s’épanche sur toute l’Église. Nous avons été rendus dignes de voir des hommes combattant pour la piété, remportant la victoire, la couronne (...) et nous avons maintenant chez nous ces hommes victorieux »... La Sagesse Divine elle-même avait prédit que sur les collines de Kiev, là où jadis la main apostolique avait affermi le signe de la sainte Croix, le successeur des apôtres (le hiéromartyr Vladimir) serait l’un des premiers hiéromartyrs de nos jours. Le baptême de l’Église Russe par le feu et le sang devait commencer là où le peuple russe au début reçut le baptême de l’eau... Encouragés par ces mêmes sentiments, les Anges des Églises de Perm, Tobolsk, Astrakhan, ainsi que d’autres hiérarques et prêtres de Dieu aspirèrent à la couronne du martyre, passant par les épreuves les plus diverses et les plus terribles, subissant les outrages et les coups, les chaînes et les prisons, « ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée (...) Les uns se sont laissé torturer, refusant leur délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection » (cf. Hébr. XI, 37,35).Parmi cette vaillante communauté, nous te voyons, glorieux premier hiérarque de la cité de saint Pierre (le hiéromartyr Benjamin de Petrograd), très-aimé par tes ouailles (...) Alors que tu étais encore jeune, tu embrassais en ton coeur ardent les plaies des premiers martyrs et tu t’affligeais de ne pouvoir participer à leurs glorieux exploits. Le Q Seigneur a vu ton saint zèle et lorsque le temps fut accompli, Il t’envoya cette même épreuve. Glorieux sont vos noms, courageux combattants, que ni le présent, ni l’avenir, ni la hauteur des vaines distinctions, ni la profondeur de l’anéantissement, rien ne put vous séparer de l’amour de Dieu dans le Christ Jésus (cf. Rom. VIII, 38). Métropolite Anastase (Gribanovsky, † 1965)

VIE DE SAINT EPHREM LE SYRIEN1
Saint Ephrem est né à Nisibe (Mésopotamie), vers 306.

Tout jeune encore, il fut chassé de la maison familiale par son père — qui était prêtre païen — à cause de sa sympathie pour la religion chrétienne. Il fut alors recueilli par le saint évêque Jacques, qui l’instruisit dans l’amour des vertus et l’application constante à la méditation de la parole de Dieu. L’étude de l’Écriture Sainte alluma en lui une flamme qui lui fit mépriser les biens et les soucis de ce monde pour élever son âme vers la jouissance des biens célestes. Sa foi et sa confiance en Dieu, le portèrent à embrasser un admirable mode de vie. Il avait une pureté du corps et de l’âme qui dépassait les limites de la nature humaine en ne laissant pas une seule pensée mauvaise surgir à l’horizon de son esprit. À la fin de sa vie, il reconnaissait n’avoir jamais dit de mal de personne et n’avoir jamais laissé échapper de sa bouche une seule parole inconsidérée. Dépouillé de tout, luttant de jour contre la faim et de nuit contre le sommeil, et revêtant ses actions comme ses paroles de la sainte humilité du Christ, il reçut de Dieu le don de la componction et des larmes continuelles à un degré tel qu’il occupe dans le choeur des saints la place privilégiée de « maître de la componction ». Il pleurait continuellement sur ses péchés ou sur les péchés des autres hommes, et parfois, quand il passait à la méditation des merveilles que Dieu a faites pour nous, ces pleurs se transformaient en larmes de joie. Tel un cercle merveilleux, les gémissements faisaient naître en lui les larmes ; les larmes, la prière ; la prière, la prédication, laquelle était elle-même interrompue par de nouvelles lamentations. En lisant ses admirables discours sur la componction ou ses descriptions si réalistes du Jugement Dernier, même les coeurs les plus endurcis ne peuvent rester insensibles. Pour de nombreuses générations jusqu’à aujourd’hui, la lecture de saint Éphrem a fait couler bien des larmes, ouvrant aux pécheurs la voie du repentir et de la conversion. Quelque temps après son baptême, vers l’âge de vingt ans, Éphrem se retira au désert, fuyant le trouble de la ville pour s’entretenir dans la quiétude avec Dieu et vivre en compagnie des anges. Il passait de lieu en lieu, libre de toute attache, allant là où le conduisait le Saint-Esprit, pour son profit et celui de ses frères. C’est ainsi qu’il se rendit dans la ville d’Édesse. Au bout de quelques années passées dans cette ville, saint Éphrem retourna vivre au désert. Comme il avait entendu vanter les vertus de saint Basile le Grand, Éphrem partit alors pour la Cappadoce. Il arriva à Césarée le jour de la Théophanie, et entra dans l’église au moment même où l’on célébrait la Divine Liturgie. Bien qu’il ne comprît pas le grec, il fut saisi d’admiration en voyant le grand évêque prêcher, car il voyait une colombe blanche posée sur son épaule, qui lui murmurait à l’oreille des paroles 1 Tiré du Synaxaire du P. Macaire de Simonos Petras (version abrégée) inspirées. C’est cette même colombe qui révéla à saint Basile la présence dans la foule de l’humble ascète syrien. Il envoya des acolytes le chercher, s’entretint avec lui quelques instants dans le fond du sanctuaire et, répondant à sa requête, il obtint de Dieu qu’Éphrem se mît soudain à parler grec, comme s’il connaissait cette langue depuis son enfance. Puis il l’ordonna diacre, et le laissa partir vers sa patrie. Apprenant dans son désert les souffrances de ses frères, du fait des guerres entre les Romains et les Perses (de 338 à 387), saint Éphrem retourna alors à Nisibe pour leur venir en aide par ses oeuvres et ses paroles. Lorsqu’il n’était pas occupé à l’enseignement pour confirmer la foi contre les païens et les hérétiques, il se mettait humblement au service de tous, en véritable diacre, imitant le Christ devenu pour nous « serviteur ». C’est ainsi que, par humilité, il refusa toujours l’élévation au sacerdoce. Lorsqu’on assiégea Nisibe, en 338, ce fut grâce à sa prière et à celle de saint Jacques que la cité fut délivrée. Mais, après les guerres successives, elle fut finalement livrée au cruel souverain des Perses, en 363. Refusant de vivre sous la domination païenne, saint Éphrem et beaucoup d’autres chrétiens partirent alors pour Édesse. Il passa là les dix dernières années de sa vie, et continua l’oeuvre amorcée dans l’école exégétique fondée à Nisibe par saint Jacques, en enseignant à l’École d’Édesse. Il rédigea alors la plus grande partie de ses ouvrages admirables, où sa connaissance de Dieu et des saints dogmes revêt la splendide parure d’une langue poétique incomparable. On dit qu’il composa en syriaque plus de trois millions de vers : commentaires de la plupart des livres de l’Écriture sainte, traités contre les hérésies, hymnes sur le Paradis, sur la Virginité, sur la Foi, sur les grands mystères du Sauveur et des fêtes de l’année2. Une grande partie de ces hymnes est entrée dans la composition des livres liturgiques de l’Église de langue syriaque, d’où son surnom de « Lyre du Saint-Esprit » et de « Docteur de l’univers ». Après avoir organisé les secours dans la cité, lors de la famine de 372, saint Éphrem remit son âme à Dieu l’année suivante (373), entouré d’un grand nombre de moines et d’ascètes qui étaient sortis de leurs monastères, de leur désert, de leur grotte, pour assister à ses derniers moments. Il leur laissa un Testament émouvant, plein d’humilité et de componction, dans lequel il demande instamment à tous ceux qui l’aiment de ne pas l’honorer par des funérailles brillantes, mais de déposer son corps dans la fosse réservée aux étrangers, en lui offrant, en guise de fleurs et d’aromates, le soutien de leurs prières. Tropaire du dimanche, 3ème ton Да весел тс небéсна , да ра дуютс земна ; ко сотвор дeр а ву м ею Cвоéю Го с од , о ра cмéртiю cмéрт , éрвене ъ мéртв xъ б ст , зъ рéва а дова зба в на съ одадé м poв вéлiю м лост . Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde. 2. Un certain nombre de ces textes, rédigés en syriaque, sont disponibles en français : Hymnes sur le Paradis, SC 137 ; Hymnes sur le Jeûne (Spiritualité Orientale 69), Abbaye de Bellefontaine 1997 ; Hymnes sur l’Épiphanie (Spiritualité Orientale 70), Abbaye de Bellefontaine 1997. 
Tropaire des Nouveaux Martyrs, ton 4 
O fleurs du pré spirituel de la Russie, qui avez surgi admirablement au temps des amères persécutions, Nouveaux Martyrs et Confesseurs innombrables, vous qui avez souffert la passion : pontifes, souverains et pasteurs, moines et laïcs, hommes, femmes et enfants, vous qui avez apporté au Christ le bon fruit de votre patience, priez-Le comme votre divin Semeur afin qu’Il libère Son peuple des athées et des hommes mauvais, afin que s’affermisse l’Église Russe par votre sang et vos souffrances pour le salut de nos âmes. 
Kondakion des martyrs et confesseurs de Russie, ton 2
 O Nouveaux Martyrs qui avez parcouru le chemin terrestre en confessant le Christ, par vos souffrances vous avez acquis de la hardiesse, priez Celui qui vous a fortifiés, afin qu’à l’heure où l’épreuve viendra sur nous, nous recevions le divin don du courage. Vous êtes un exemple pour ceux qui vénèrent votre exploit, car ni l’affliction, ni le tourment, ni la mort, n’ont pu vous séparer de l’amour de Dieu. 
Kondakion du dimanche, 3ème ton
 Aujourd’hui, ô Miséricordieux, u es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !

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