Il n'est pas facile de décrire en quelques mots la vie et les œuvres du grand staretz ascéte Arsène. Il naquit au Pont en 1886. Alors qu'il était encore jeune, il brûlait de zèle sacré. Il décida de quitter son pays et de marcher de la Russie à Constantinople et de là en Terre Sainte, où il servit au Saint-Sépulcre et en d'autres lieux saints pendant près de dix ans.
Dans l'Église de la Sainte Résurrection à Jérusalem, le bienheureux staretz Arsène servit pendant plus de dix ans. Là, ce fut la volonté de Dieu de rencontrer le grand ascète bien connu d'Egine, Jérôme [ Ieronymos], duquel il reçut les enseignements supérieurs de la vie monastique. Son âme, assoiffée et brûlante de sainte adoration, clamait avec David : « En vérité, mon âme attend Dieu, de Lui vient mon salut. Lui seul est mon rocher et mon salut, Il est ma forteresse, je ne serai jamais ébranlé ». Il quitta ensuite les ruses du monde et monta au mont Athos, le Saint Jardin de la Mère de Dieu.
Tout en se soumettant totalement à la direction du Saint-Esprit, il resta d'abord quelques années au Saint Monastère de Stavronikita. Là, il reçut le saint schème de moine et fut renommé Arsène d'Anatolie, qui était le nom qu'il avait reçu pendant sa tonsure à Jérusalem. Le père Arsène profita de l'état indiscipliné du monastère à l'époque et commença à pratiquer lui-même des luttes de plus en plus difficiles. Cependant, il souhaitait davantage de luttes [spirituelles] et il décida de s'enfoncer plus profondément dans les pentes de la Sainte Montagne. Il voulait chercher des ascètes, qui seraient en mesure non seulement d'enseigner, mais aussi de lui montrer la voie de la perfection.
Le Seigneur vit son désir sincère et ne mit pas longtemps à lui révéler ce qu'il voulait le plus. Et ce qu'il voulait, c'était un autre jeune homme, qui cherchait aussi la même chose avec la même ferveur. Ces deux jeunes gens se rencontrèrent pour la première fois au sommet du Mont Athos. Comme l'aimant capture le fer, de même le Saint-Esprit les rassembla. Ils restèrent ensuite ensemble en Esprit en tant que compagnons et ne se séparèrent jamais l'un de l'autre conformément à la promesse qu'ils avaient faite, jusqu'à ce que la mort les sépare.
L'autre jeune homme était le grand ascète renommé du XXe siècle, Joseph l'Hésychaste, qui était alors appelé par son prénom et son nom d'avant, Francis Kottis. Les bienheureux startsy Arsène et Joseph restèrent ensemble pendant 40 ans. Ces deux jeunes gens devinrent comme des abeilles et collectèrent tout ce qu'ils pouvaient trouver d'exception dans le désert de la Montagne Sacrée afin de récolter les fruits les plus doux du Saint-Esprit. Ils rencontrèrent d'abord le célèbre staretz Daniel de Katounakia, Kallinique l'Hésychaste, Gérasime, Ignate et d'autres dans le désert. Finalement, ils rencontrèrent la rose la plus spéciale du désert, le père Daniel l'Hésychaste, qui vivait haut à la grotte de saint Pierre.
Le père Daniel célébrait la Divine Liturgie tous les jours à minuit, ce qui durait 3 à 4 heures. Cela prenait autant de temps parce qu'il ressentait une grande révérence et prenait de petites pauses, tandis que la terre devenait boue à cause de ses larmes constantes. Ce staretz avait de nombreuses vertus, parmi lesquelles le charisme de la sélection. Pendant toute l'année, il ne mangeait de la nourriture non cuite qu'une fois par jour. C'était une pratique, qu'héritèrent les starts y Joseph et Arsène, ainsi que les vigiles nocturnes, qu'ils firent tous les soirs pour le reste de leur vie.
Pendant la vigile de toute la nuit [Agrypnie], le père Arsène s'agenouillait trois mille fois par nuit. Pour le reste de la soirée, il était debout. Aucun d'entre eux ne s'est jamais reposé sur un lit. Cependant, après la fin de la veillée, ils ne se permettraient que de s'asseoir sur un petit banc pour se reposer. Leur nourriture se composait généralement de pain sec, la plupart du temps rassis et moulu. Ils ne mangeaient qu'une fois par jour. Pendant le week-end, ils mangeaient tout ce qui était disponible, sauf la viande et même cela, seulement une fois par jour.
De la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, à la Skite de Saint-Basile
Le père Arsène entreprenait également tout le travail manuel. Au cours de leurs premières années, à la grotte de Saint-Basile, le père Arsène montait et descendait la montagne, ce qui signifiait 1 à 2 heures de montée raide, transportant des fournitures non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour tous les autres ascètes. Il portait également sur ses épaules des pierres et d'autres matériaux de construction pour réparer et conserver les clôtures et les huttes en pierre.
En ce qui concerne leurs vêtements, les deux ascètes étaient habillés de couvertures, à la fois en hiver ou en été, et étaient sans chaussures, de sorte qu'ils étaient souvent considérés comme « fous ». Ils n'étaient pas fous dans le sens commun du mot, mais « fols » en Christ.
La chapelle de Saint Jean-Baptiste, dans la grotte de Sainte Anne
En 1938, ces deux grands ascètes ayant vécu pendant vingt ans dans la Skite de Saint Basile, décidèrent de descendre à la Petite Sainte Anne avec leur petite fraternité, qui avait déjà été assemblée. Ils y restèrent jusqu'en 1953. Ensuite, ils descendirent encore plus bas vers New Skiti. Le grand ascètee Joseph était déjà allé au paradis en 1959.
Saint Jean-Baptiste était le saint patron de père Arsène. À cet endroit, le père Arsène est une fin bénie à sa vie et remit son âme entre les mains de Saint Jean-Baptiste, les 2/15 septembre 1983. Que sa mémoire vive à jamais!
Et que nous ayons ses prières!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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