Athéisme fatigué, âmes épuisées
Affiche soviétique
- Mais si vous étudiez sérieusement une langue, alors c'est inévitable, et il est probablement nécessaire de vous familiariser avec la culture du peuple. Comment connaître la culture chinoise ? Autant que je sache, vous respectez beaucoup la culture de ce peuple. Comment est née cette connaissance ?
- Pour la première fois, j'ai vu beaucoup de chinois en 1998 au marché Izmailovsky à Moscou. Et à Chita auparavant, tous les chantiers de construction avaient de forces des travailleurs chinois. Chita est une région contiguë, la frontière est à 400 km de la ville. De nombreux Russes y allaient faire des emplettes pour le week-end. Un de nos enfants a étudié dans une école chinoise et nous avions l’habitude d’aller acheter des vêtements avec lui [en Chine]. De l'autre côté de la frontière se trouve la ville de Mandchoulie, la moitié de la taille de Chita, le plus grand port terrestre de Chine. Elle s’est développée avec l’argent russe, il n’y avait autrefois qu’une gare et quelques maisons dans la steppe.
En tant que chrétien orthodoxe, en tant que prêtre, je me suis demandé plus d'une fois : comment puis-je parler avec nos voisins, que leur dire. Face à ces personnes, que puis-je leur donner en tant que berger ?
- Que pouvez-vous dire de la religiosité des chinois ?
- Les Chinois ne sont pas des gens très religieux. C'est comme notre peuple soviétique en période de stagnation : l'athéisme, mais quel athéisme... Tellement fatigué, déçu de tout, cynique, mais l'âme cherche quelque chose. C'était probablement comme ça à la fin des années 1980.
Mais comment les « accrocher », qu'est-ce qui est vraiment important pour eux ?
Il existe en fait une tradition mystique chinoise - le taoïsme. Mais dans la pratique, cela se résume à un certain ensemble de notions et de rituels superstitieux avec des « astuces de vie » physiologiques pour « maintenir la jeunesse éternelle ».
Une tradition religieuse plus spirituelle est le bouddhisme. Comme dans le christianisme, il existe plusieurs courants, le bouddhisme chinois diffère donc du bouddhisme thaïlandais, vietnamien, tibétain, bouriate - [il y a] des écoles, des directions et des pratiques complètement différentes.
Quant au mysticisme et à la spiritualité, à la fois bouddhiste et taoïste, ils ne sont absolument pas courants chez les gens. C'est comme si on essayait de se promener dans un cimetière rempli le jour de Pâques, "selon la tradition orthodoxe", par un peuple ivre, pour parler de la prière de Jésus et de l’hésychasme. Cela n’aura aucun effet !
Mais il y a aussi une tradition profonde, spécifiquement chinoise, qui est plus laïque que religieuse : le confucianisme. Un ensemble de commandements moraux en relation avec la hiérarchie et l'obligation dans l'État, dans la famille. La tradition confucéenne entre en contact avec le mysticisme en termes de vénération des ancêtres décédés. Pour les Chinois laïcs, le culte des ancêtres est sacré.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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