"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 19 mai 2021

PETR MALKOV: LA PÂQUE CHRÉTIENNE ET SON LIEN AVEC LES ÉVÉNEMENTS DE L'HISTOIRE SACRÉE DE L'ANCIEN TESTAMENT

Photo: pravlife.org

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L'origine de la célébration la plus importante de l'ère du Nouveau Testament est la fête de la Pâque chrétienne, dont les interprètes orthodoxes reconnaissent qu'elle a eu un précurseur directement lié à une autre fête, la Pâque de l'Ancien Testament ou, comme on l'appelle en hébreu, "Pessah".

La Pessah de l'Ancien Testament est une fête qui a été établie pour commémorer l'Exode - la libération du peuple juif de sa captivité en Égypte, où il était asservi, opprimé et devait entreprendre les travaux physiques les plus pénibles.

Le mot "Pessah" en hébreu signifie "passage", d'où son nom anglais de "Passover". La signification apparemment étrange de ce mot commence à prendre sens lorsque nous nous tournons vers le livre de l'Exode (Ex 1-14). Moïse, prophète de l'Ancien Testament et homme juste, vécut en Égypte pendant de nombreuses années jusqu'au jour où il reçut de Dieu l'ordre de faire sortir son peuple de captivité. Il demanda donc au pharaon égyptien la permission de procéder à cet "exode" des Juifs. Le pharaon refusa de les laisser partir, et le Seigneur lui-même envoya dix "plaies" sur l'Égypte. Ces grandes calamités étaient destinées à faire "voir la lumière" au souverain et à le forcer à laisser partir le peuple juif. La dernière des plaies fut la destruction de tous les premiers-nés (fils aînés) d'Égypte.

Une nuit, un ange traversa l'Égypte et frappa tous les premiers-nés, hommes et bêtes (Ex. 12:12). Il ne passa que sur les maisons (Ex. 12:27) (d'où le concept de "Pâque") sur les portes desquelles le peuple juif, selon les instructions de Dieu, avait marqué un signe spécial. Le Seigneur a ordonné aux Juifs de choisir un agneau mâle d'un an pour chaque famille, de l'abattre, de le faire rôtir, puis de le manger avec du pain sans levain et des herbes amères, sans en briser les os. Ils devaient oindre du sang de "l'agneau" les deux poteaux latéraux et le montant supérieur de la porte de leurs maisons.

Après la mort des premiers-nés des Égyptiens, le pharaon fut contraint de libérer le peuple juif de l'esclavage. Bien que, plus tard, il regretta cette décision et commença à les poursuivre. Mais l'armée du pharaon périt dans les profondeurs de la mer Rouge : Les eaux de la mer se sont écartées et n'ont laissé passer que Moïse et son peuple, puis se sont refermées et ont englouti les Égyptiens (Ex 14).

Pendant de nombreux siècles, les Juifs ont commémoré le jour appelé "Pâque" comme le jour de la libération de l'esclavage. Chaque année, le même jour, le 14 Aviv ou Nisan, les familles juives devaient préparer un agneau sacrifié afin de le manger avec du pain sans levain, des herbes amères, une salade de fruits sucrée et du vin. Ce jour-là, des psaumes et des prières spéciales d'action de grâce devaient être lus et le membre le plus âgé de la famille devait raconter aux plus jeunes l'exode des Juifs d'Égypte. La même tradition fut accomplie par le Christ, avec Ses disciples les apôtres ; la célèbre Cène était un repas pascal de l'Ancien Testament, mais le Sauveur la compléta en y instaurant le sacrement de l'Eucharistie.

Selon la tradition juive, la célébration de la Pâque durait sept jours.

Les interprètes du Nouveau Testament comprennent les caractéristiques les plus importantes de cette célébration de l'Ancien Testament comme étant les signes des événements futurs qui furent accomplis par l'Incarnation du Christ. Ainsi, l'agneau de la Pâque, par le sang duquel les premiers-nés juifs étaient délivrés de la mort, symbolise le Christ Lui-même, l'Agneau de Dieu, Qui ôte les péchés du monde. Tous ceux qui croient en Lui sont pareillement délivrés de la mort éternelle par le sang de ce nouvel agneau, le Fils de Dieu. De même qu'il n'était pas permis de briser les os de l'agneau hébreu de la Pâque, de même les jambes du Sauveur ne furent pas brisées par les soldats romains car Il mourut avant qu'ils ne puissent le faire (en brisant les jambes du crucifié sur la croix, il était possible de hâter sa mort ; voir Jean 19, 31-37).

Enfin, le pain et le vin de la Pâque symbolisent le pain et le vin eucharistiques. La Pâque juive elle-même, dans son ensemble, est devenue l'annonce de la Pâque du Nouveau Testament - en tant que délivrance du monde entier de l'esclavage du péché et de la mort. 

De la même manière que la mort est passée sur les habitations juives en Égypte et que les Juifs eux-mêmes reçurent la liberté tant attendue, la résurrection du Christ (la Pâque du Nouveau Testament) libéra les gens de l'esclavage du mal, car la mort éternelle nous évita et fut vaincue par la Vie éternelle - le Christ Lui-même.

Jésus est mort sur la Croix le jour même où les Juifs tuaient traditionnellement leur agneau pascal, et Il est ressuscité alors que le premier et le jour plus important de la célébration de la Pâque était déjà passé : c'est pourquoi la Pâque chrétienne, selon la décision des Conciles de l'Église, ne doit pas coïncider avec le jour de la Pâque, mais elle est reportée au premier dimanche après la pleine lune du printemps.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravoslavieru

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