"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 11 octobre 2019

Traitement spirituel des addictions



Toute dépendance est une mauvaise habitude, une maladie de l'âme, un trouble du cerveau caractérisé par un engagement compulsif dans des stimuli enrichissants, dans les causes du péché, malgré les conséquences néfastes.

Dieu fait Sa part mais il n'écrase pas notre propre liberté. Nous devons prouver que nous voulons échapper à cette distorsion de nous-mêmes (la dépendance) dans laquelle nous nous sommes lancés.

Les plaisirs du monde qui mènent à la dépendance sont générés par des réactions chimiques. En d'autres termes, lorsque certaines substances chimiques sont augmentées dans notre corps, nous éprouvons du plaisir. L'une des substances les plus recherchées et les plus connues est la dopamine, mais ce n'est pas la seule. En fait, le composant le plus crucial est DeltaFosB, plus communément écrit ΔFosB, qui est une variante tronquée du gène FOSB.

Ce phénomène nous pose de gros problèmes :

1. Les réactions chimiques ne peuvent jamais combler la personne intérieure. Seul l'amour d'une autre personne, spécialement la communion parfaite avec des Personnes parfaites, c'est-à-dire avec la Sainte Trinité. C'est pourquoi il est crucial d'avoir une communication interhumaine dans la vie réelle et pas seulement par des voies technologiques et numériques.

2. Le plaisir n'est pas provoqué par la valeur absolue de ces substances mais par leur variation. Cela signifie que ce qui hier a pu causer un grand plaisir, aujourd'hui en causera un plus petit, et demain quelque chose de plus grand, quelque chose de plus fort sera nécessaire.

3. Le cerveau, dépouillé des substances nécessaires à la création du plaisir, souffre de divers désordres chimiques, entraînant un vide de toute joie ou plaisir. Cela nous amène encore plus fanatiquement vers ce que nous croyons apporter du plaisir : la dépendance.

La solution ici est de nous forcer à réduire la dépendance en limitant totalement l'exposition aux causes du péché, ou au moins à certaines périodes de la journée. Alors nous devons nous tourner vers notre âme et avec beaucoup de courage nous déciderons, "Je maîtriserai et j'éteindrai cette passion, la passion ne me maîtrisera pas"... "Même si je meurs, je ne céderai pas."

 Simultanément, nous devons toujours prier la prière de Jésus, ainsi qu'avec nos propres paroles, demandant l'aide de Dieu. Nous devons toujours nous rappeler deux choses : notre propre mort et le fait que nous sommes éternels. Nous devons nous concentrer sur le Christ et sur l'éternité, et non sur la détresse que provoque en nous l'attrait d'une certaine passion. Puisque la dépendance implique le plaisir mental, nous devons être patients par la douleur de l'absence, jusqu'à ce que nous rétablissions un équilibre.

L'objectif est à long terme, mais nous ne quitterons jamais la bataille avant la victoire finale, même si nous tombons parfois. Nous devons être constants et inébranlables dans cette guerre en demandant constamment de l'aide par la prière, les conseils de personnes bien informées et la confession. 

Nous devons écouter Dieu. Nous devons écouter les gens par l'intermédiaire desquels Dieu parle - cela inclut bien sûr le personnel médical - et prendre les bons médicaments comme un recours temporaire jusqu'à ce que nous puissions nous soumettre à un comportement correct.

Avec le temps, si les pensées essaient de nous pousser à retomber, nous n'écouterons pas. Nous trouverons une autre occupation : la prière, l'étude, le travail et le jeu dans le monde réel. 

Les activités qui génèrent du travail sont les meilleures pour limiter l'attachement au plaisir et les nouvelles dépendances. S'incliner jusques au sol avec des prosternations, aide comme un acte d'humilité, reconnaissant notre faiblesse, demandant l'aide de Dieu avec le corps et l'âme. Persévérer dans ces prières, ces prosternations et autres activités nous aide à sentir que nous avons accompli quelque chose, et finalement nous nous rendons compte que nous ne sommes pas inutiles.

Vivant dans la réalité virtuelle de nos pensées, renforcée par les médias électroniques d'aujourd'hui, nous nous préparons à un monde qui n'existe pas, un monde qui n'est pas naturel, un monde dans lequel les humains n'ont pas leur place. Ce phénomène nous amène à ces conséquences désastreuses : dépression, troubles cérébraux, troubles cognitifs et toute une gamme de maladies névrotiques. Le message du Christ que nous manquons est le suivant:


"Je suis la Vérité"

"Apprenez de moi car je suis doux et humble de coeur"


...et finalement nous réalisons : Je suis mon pire ennemi.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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