"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 29 août 2018

Interview de Père Gabriel ( Bunge): L'ORTHODOXIE A-T-ELLE BESOIN D'ORDRES MONASTIQUES ? (4)


La question de la papauté romaine est aussi ancienne et complexe ! Elle remonte aux premiers siècles du christianisme et, fait intéressant, les Grecs n'ont pas compris tout de suite que c'était la raison du schisme. D'une part, l'enseignement typiquement romain sur le rôle de l'évêque dans l'Église universelle se développe lentement et progressivement. D'autre part, les Eglises orientales n'ont pas tout de suite compris les véritables conséquences ecclésiologiques de cette doctrine, qui reste absolument inacceptable pour les orthodoxes. Par exemple, les Grecs ont eu besoin de deux siècles pour comprendre l'impact réel de la réforme grégorienne !

Ces deux questions discutables ont été examinées au cours de discussions bilatérales. Cependant, j'ai peu d'espoir qu'un accord puisse être conclu, parce que la papauté qui couvre aussi avec son autorité "infaillible" la question du Filioque, est devenue au fil des siècles le pilier de l'Église catholique. On ne peut même pas penser à demander de l'enlever ou de le remplacer par d'autres éléments auxiliaires, par exemple, l'ancienne synodalité des Églises orthodoxes. Je pense que le but principal des discussions bilatérales entre l'Église orthodoxe et Rome est d'établir de bonnes relations entre elles et de s'entraider là où cela est possible sur le plan éthique, ce qui se fait souvent.

Cependant, l'antagonisme entre l'Orient et l'Occident sur le plan dogmatique n'est pas le seul obstacle à la restauration de la pleine unité canonique entre eux ! Il y a un autre facteur, moins connu, mais peut-être plus important, qui affecte chaque croyant. Le Pape Benoît XVI a noté un jour que l'Église catholique n'a jamais intégré théologiquement le Septième Concile œcuménique sur les images sacrées. Néanmoins, Rome, qui était à l'époque un sanctuaire pour les créateurs d'icônes, a toujours courageusement protégé la légitimité de vénérer les images sacrées, dont beaucoup sont encore conservées en Italie. Cependant, la véritable théologie de l'icône n'a jamais été développée.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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