La question de la papauté romaine
est aussi ancienne et complexe ! Elle remonte aux premiers siècles du
christianisme et, fait intéressant, les Grecs n'ont pas compris tout de suite
que c'était la raison du schisme. D'une part, l'enseignement typiquement romain
sur le rôle de l'évêque dans l'Église universelle se développe lentement et
progressivement. D'autre part, les Eglises orientales n'ont pas tout de suite
compris les véritables conséquences ecclésiologiques de cette doctrine, qui
reste absolument inacceptable pour les orthodoxes. Par exemple, les Grecs ont
eu besoin de deux siècles pour comprendre l'impact réel de la réforme
grégorienne !
Ces deux questions discutables
ont été examinées au cours de discussions bilatérales. Cependant, j'ai peu
d'espoir qu'un accord puisse être conclu, parce que la papauté qui couvre aussi
avec son autorité "infaillible" la question du Filioque, est devenue
au fil des siècles le pilier de l'Église catholique. On ne peut même pas penser
à demander de l'enlever ou de le remplacer par d'autres éléments auxiliaires,
par exemple, l'ancienne synodalité des Églises orthodoxes. Je pense que le but
principal des discussions bilatérales entre l'Église orthodoxe et Rome est
d'établir de bonnes relations entre elles et de s'entraider là où cela est possible
sur le plan éthique, ce qui se fait souvent.
Cependant, l'antagonisme entre
l'Orient et l'Occident sur le plan dogmatique n'est pas le seul obstacle à la
restauration de la pleine unité canonique entre eux ! Il y a un autre facteur,
moins connu, mais peut-être plus important, qui affecte chaque croyant. Le Pape
Benoît XVI a noté un jour que l'Église catholique n'a jamais intégré
théologiquement le Septième Concile œcuménique sur les images sacrées.
Néanmoins, Rome, qui était à l'époque un sanctuaire pour les créateurs
d'icônes, a toujours courageusement protégé la légitimité de vénérer les images
sacrées, dont beaucoup sont encore conservées en Italie. Cependant, la
véritable théologie de l'icône n'a jamais été développée.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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