"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 23 juillet 2018

Vie de saint Séverin



Icône de tous les saints de la terre d'Helvétie: 
Dominique Aymonier-Lopez
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Vie de notre père parmi les saints Séverin (476-507)
Higoumène du monastère 
Saint Maurice d’Agaune
(Helvétie)

Trois récits parlent de la vie de ce saint père d’Helvétie, celui de Surius, celui des Bollandistes et celui composé par un certain Faustus ( compagnon et disciple du saint) qui est le plus ancien et le plus digne de foi, les autres n’étant que des amplifications de la première relation. 
Saint Séverin naquit en 440 au sein d’une illustre famille de Bourgogne. En ces temps, l’hérésie arienne régnait sur de nombreux territoires, mais le saint eut l’heur de vivre et d’être instruit au sein d’une famille qui pratiquait la foi orthodoxe. 
Par sa naissance, il pouvait prétendre avoir une position élevée dans la société de son temps, mais il préféra renoncer aux illusions du monde et très jeune il se rendit à l’abbaye de Saint Maurice d’Agaune.
A cette époque, le monastère n’était qu’une modeste chapelle appuyée contre la paroi rocheuse, avec à proximité une hôtellerie pour les pèlerins de passage et un cloître pour les moines qui veillaient sur les précieuses reliques des saints de la glorieuse légion thébaine.
Selon Faustus, son disciple et compagnon de trente ans, Séverin était un moine irréprochable, une grande piété l’animait et il était sans cesse en Dieu par son amour et son humilités insignes. Ainsi, en 476, lorsque l’higoumène d’Agaune rejoignit la céleste patrie, Séverin fut naturellement désigné pour lui succéder.
Ce fut un père aimant pour ses moines, une lumière pour les égarés, un baume pour les malades et les malheureux. Tous venaient vers sa prière comme vers la Source de Vie. Dieu, devant sa grande ferveur et son humilité, lui avait accordé le don des miracles. Il les dispensa grandement autour de lui, soulageant les misères des hommes.
Sa réputation grandit et traversa les frontières. Il advint que Clovis, roi des Francs soit atteint d’une fièvre maligne. On craignit pour sa vie. Tous les soins de la médecine des hommes ne purent venir à bout de son mal. Son médecin lui-même lui suggéra alors de faire venir auprès de lui un saint homme dont il avait entendu parler avec grand respect et vénération. Clovis envoya aussitôt un de ses domestiques à Agaune auprès du saint higoumène
Quelques temps auparavant, saint Séverin avait eu la vis d’un ange lui révélant qu’il partirait bientôt pour un pays lointain, qu’il y rendrait son âme à Dieu et y serait enseveli. Décidé à aller vers le roi qui faisait appel à lui et comprenant que la vision lui annonçait sa bienheureuse naissance au Ciel, l’higoumène réunit ses moines, leur fit ses adieux et se mit en route.
Son voyage fut une route parsemée de miracles. A Nevers, il visita la cathédrale de ses prières et demanda à voir l’évêque. Celui-ci étant malade, il alla le trouver et le guérit. Il repartit. Entrant dans la ville de Paris et rencontrant un lépreux, il rencontra un lépreux et lui faisant une onction de sa salive, il le guérit aussitôt. Il guérit encore de nombreux malheureux. Arrivé devant Clovis, il s’agenouilla, pria et puis il ôta son manteau et l’étendit sur le roi qui fut délivré instantanément de sa fièvre !
Le roi reconnaissant lui fit des dons précieux, entre autres celui de libérer des prisonniers de ses prisons. Le saint accomplit encore d’autres merveilles avant que de reprendre sa route vers le terme de son voyage. 
Il sortit de Paris et se dirigea vers Château-Landon, en Gâtinois ( dans l’actuelle Seine-et-Marne). Sur une colline était un oratoire que desservaient deux prêtres, Ursicin et Paschase. Il leur expliqua sa vision, leur annonça son départ prochain pour la céleste patrie et leur recommanda ses compagnons Faustus et Vital. 
Demeuré en Dieu par la prière pendant ses deniers jours sur la terre des vivants, saint Séverin rejoignit le Père en naissant au Ciel le 11 février 507. Une grande lumière se manifesta rayonnante à son envol pour le monde céleste.
Childebert, fils de Clovis fit construire une église sur le tombeau du saint. De nombreux miracles vinrent attester de la faveur de l’higoumène Séverin auprès du Seigneur. Une communauté s’organisa auprès de ses reliques. Saint Faustus , parti annoncer le départ de saint Séverin aux moines d’Agaune ne voulut pas devenir l’higoumène du lieu, il repartit pour vivre auprès du tombeau de son père spirituel
Une église fut construite en sa mémoire à Paris, elle devint la paroisse de Saint Séverin qui existe encore. 
L’église de Château-Landon qui abritait les reliques du saint fut détruite à deux reprises, une fois par les Saxons, puis par les Anglais, mais les reliques furent sauvées. En 1568, les Calvinistes occupèrent le monastère et pillèrent le trésor du monastère. Ils s’emparèrent d’un bras reliquaire, en jetèrent la relique pour conserver l’argent. Le bras du saint abandonné répandit une lumière extraordinaire que virent des paysans des environs. Ils avertirent le prêtre de la paroisse voisine qui vint prendre et mettre en lieu sûr les précieux restes.
La révolution fit disparaître les dernières reliques de saint Séverin en terre de France. 

La fête du saint dont une relique était encore à Saint Maurice du Valais au siècle dernier fut fixée au 11 février, date de son natalice.

TROPAIRE A SAINT SEVERIN Ton 8

Illustre moine et higoumène parfait* Tu fus un exemple de bonté et d’humilité* Pour les moines et les laïcs qui te consultaient* Tu fus aussi le médecin thaumaturge de ceux qui faisaient appel à toi* C’est pourquoi nous te demandons avec ferveur* Supplie pour nous le Seigneur Jésus-Christ* Afin qu’Il nous accorde Sa grande miséricorde et le salut de nos âmes !

Claude Lopez-Ginisty

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