Le métropolite de Kalavryta Ambroise (Église orthodoxe de Grèce) au patriarche œcuménique Bartholomée : « Le Concile de Crète est une voie vers le schisme ».
Le
métropolite Ambroise de Kalavryta de l’Église orthodoxe de Grèce a
envoyé une lettre, datée du 24 avril, au patriarche œcuménique
concernant le Concile de Crète de l’an dernier. Le métropolite commence
sa lettre en mentionnant « sa très profonde tristesse et son
étonnement » lorsqu’il a appris que le patriarche l’avait « déshonoré »
dans une lettre au primat de l’Église de Grèce Mgr Jérôme, appelant
celui-ci à « protéger le corps sacré de la hiérarchie [de l’Église de
Grèce, ndt] contre les voix extrêmes des métropolites de Kalavryta et du
Pirée ». Le hiérarque souligne qu’une telle lettre pourrait être
considérée comme un excès de pouvoir et « une tentative d’exercer une
sorte de primauté d’autorité sur une Église sœur », le Patriarche de
Constantinople ne disposant que « de la primauté d’honneur, non de
dignité et d’autorité ». Le métropolite écrit encore que le résultat du
Concile de Crète qui, selon lui « n’est ni saint, ni grand » est que
l’Église orthodoxe s’est divisée en « scissions multiples, donnant lieu à
des bouleversements dans le troupeau du Christ… Un nouveau schisme se
développe ». Selon le métropolite, il a été particulièrement erroné
d’accorder le titre d’ « Église » à des confessions non-orthodoxes et ce
dans une déclaration officielle. « Nous nous demandons alors s’il
existe beaucoup d’Églises. Pourquoi donc confessons-nous dans le Credo
« l’Église, une, sainte, catholique et apostolique » ? Ne s’agit-il pas
là d’une contradiction ecclésiologique, voire même d’une sérieuse
déviation dogmatique ? » demande-t-il. « Quel est donc le sens et le
contenu théologiques des dialogues promus par vous avec les autres
‘Églises et confessions chrétiennes » ? Pour ce qui nous concerne, nous
n’accepterons jamais une telle déviation ecclésiologique. Nous ne
renoncerons jamais à toi, bien-aimée orthodoxie [citation de Joseph
Bryennios, théologien byzantin du XIVème s., ndt] ». « Autre chose,
Toute-Sainteté, est de communiquer ou encore de collaborer avec les
catholiques-romains et les autres confessions chrétiennes, au sujet de
questions à caractère social, autre chose est de dévier dans des
questions de notre foi immaculée ! » En conclusion, le métropolite
écrit : « J’ai considéré de mon devoir de vous exposer, publiquement,
mes pensées susmentionnées, et je vous demande avec profond respect : 1)
de réexaminer, sans autre ajournement, la décision en question du
Concile de Crète, sans quoi, nous allons tout droit vers un nouveau
schisme au sein de notre orthodoxie, 2) de cesser immédiatement les
persécutions des clercs, moines et fidèles enfants de notre Église qui
expriment des objections [au Concile de Crète ndt]. Le texte entier de
la lettre du métropolite est disponible (en grec) ici.
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