22 août / 4 septembre
11ème dimanche après la Pentecôte
Après-fête de la Dormition de la Très sainte Mère de Dieu ; saints Agathonice, Zotique, Zénon, Théoprèpe, Akindynos, Sévérien et leurs compagnons, martyrs à Nicomédie (305-311) ; sainte Anthouse de Séleucie (298), saints Charissime et Néophyte, ses serviteurs (270-275), et saint Athanase, évêque de Tarse, martyrs (vers 260) ; sainte Eulalie, vierge, martyre à Barcelone (vers 303) ; saint martyr Symphorien d’Autun (II-III) ; saint Isaac d’Optino (1894) ; saint Hiéromartyr Gorazd, évêque de Bohême (1942) ; saints néo-martyrs de Russie : Macaire, évêque d’Orel, Jean (Boyarchinov) et Alexis (Naoumov), prêtres (1918), Théodore, évêque de Penza, et avec lui Basile (Smirnov) et Gabriel (Arkhangelsky), prêtres (1937) ; Jean, évêque de Veliki Louki, Alexis, archevêque dOmsk, Alexandre (Ratkovsky), Michel (Lioubertsev) et Théodore (Maliarovsky), prêtres, Hilarion (Tsourikov), Jean (Laby) et Hiérothée (Glazkov), moines (1937).
Lectures : 1 Cor. IX, 2–12. Мatth. XVIII, 23–35.
VIE DU SAINT MARTYR AGATHONICE ET DE SES COMPAGNONS
Au temps de la persécution de Maximien, le comte Eutolmios fut envoyé par l’empereur pour soumettre les chrétiens. De Nicomédie, il se rendit dans le Pont, répandant le sang partout où il passait. Cependant, contrairement à ce qu’il escomptait, les gens de bonne volonté, qu’ils fussent soldats ou même brigands, admirant le courage des vrais disciples du Christ, se déclaraient chrétiens, et nombreux étaient ceux qui délaissaient les villes et se retiraient à la campagne pour vivre en petits groupes conformément aux préceptes évangéliques. Eutolmios en fit périr beaucoup par le glaive, et il menaça les plus nobles d’entre eux de les charger de chaînes et de les conduire devant l’empereur. De Néocésarée, il arriva dans la petite ville de Carpè en Bithynie, où on lui livra Zotique, le chrétien le plus en vue. Comme le comte lui demandait pourquoi il enseignait à ses concitoyens à mépriser les sacrifices offerts aux dieux de l’Empire, il répondit qu’il obéissait ainsi à la Parole de Dieu, consignée dans les saintes Écritures. Sommé de sacrifier sous peine de mort, il répliqua : « Le Christ me veut pour sacrifice, afin que son Nom soit glorifié jusqu’aux extrémités de la terre. » Après un jugement sommaire, il fut exécuté avec certains de ses disciples, et des fidèles vinrent ensuite en secret prendre soin de leur sépulture. De retour à Nicomédie, Eutolmios fut accueilli par les ovations des païens et des flatteurs. On lui rapporta cependant que, l’empereur étant parti pour la Thrace, le premier personnage de la ville avait été converti à la doctrine du Christ par le sage Agathonice, fils du préfet Asclépiade et descendant d’une illustre famille romaine, et qu’ils vivaient ensemble dans le village de Kabana. Furieux, le comte envoya des soldats pour les arrêter. Quand la troupe arriva dans leur résidence, saint Agathonice rendit gloire au Christ et promit que, confiant en la puissance de son Nom, il marcherait jusqu’au terme de son témoignage. Devant son courage et le rayonnement de sa confiance en Dieu, les soldats se convertirent, mais, contraints néanmoins de remplir leur mission, ils conduisirent le saint à Nicomédie.
Eutolmios fit comparaître Agathonice en un lieu nommé Lampsos, et lui demanda s’il avait bien persuadé le chef du sénat local de se faire chrétien. Le saint répondit qu’il convient d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Son apologie laissa le magistrat et ses assesseurs muets de stupeur. Comme des gens bien informés rapportaient à Eutolmios que la famille d’Agathonice était venue s’installer de Rome à Nicomédie, conformément à une prédiction divine, le saint ajouta que celui qui renonce à ses terres, à ses richesses et à son renom à cause de l’Évangile, recevra le centuple en cette vie et héritera la vie éternelle (cf. Mt XIX, 29). Le comte le fit fouetter puis le renvoya en prison pour le traduire devant l’empereur avec les autres nobles qu’il avait arrêtés ; quant aux chrétiens d’humble condition, il ordonna de les supprimer par le glaive. Ils furent donc rassemblés en grand nombre sur une hauteur de la ville, où ils priaient sans cesse en attendant d’être consommés dans la foi. Inquiétés par les succès grandissants de la prédication d’Agathonice, les gens influents de la cité pressèrent le magistrat de l’envoyer sans tarder à l’empereur, lui et ses compagnons. Le lendemain, Eutolmios se mit en route avec ses prisonniers, suivis de loin par les fidèles de Nicomédie, qui déploraient la perte de leur nouvel apôtre. Saint Agathonice se tourna alors vers eux et leur dit : « Vous avez avec vous Jésus et les saints qui prient pour vous d’un cœur pur. Convertissez-vous dans la crainte et la vérité tout le reste de votre vie. »
Le tyran exténua ses prisonniers par la faim, la longueur du chemin et les sévices. À l’occasion d’une halte au village de Potamoi, il fit amener devant lui Zénon et deux de ses compagnons, Théoprépios et Akindynos, des officiers qui avaient été convertis par Agathonice, et comme les tortures s’étaient avérées inutiles, il les fit mourir en les étendant sur des catapultes. Quand la troupe arriva à Chalcédoine, des prêtres des idoles amenèrent à Eutolmios un vieillard, Sévérien, qui avait encouragé sainte Euphémie avant son martyre, et qu’ils accusaient d’avoir transformé en école catéchétique le prétoire de Darius, entraînant ainsi à sa suite un nombre grandissant de citoyens. Le comte l’interrogea, et comme il le trouvait fervent à condamner les païens et à annoncer le châtiment divin qui les attendait, il le fit aussitôt exécuter, un peu en dehors de la cité. Les autres saints furent ensuite conduits à Byzance, où ils comparurent au tribunal. Interrogé le premier, Agathonice fut invité à se soumettre aux ordres de l’empereur. Il répliqua que la Parole de Dieu dans le Psaume nous invite à ne pas aller au conseil des impies et à ne pas nous tenir dans la voie des pécheurs, mais à nous perfectionner dans la foi au Christ (cf. Ps I, 1). « S’il est vraiment Dieu et Roi celui que tu confesses, comment a-t-il été mis à mort par les Juifs ? Comment n’a-t-il pas délivré de la mort ceux qui à son exemple s’opposent à nos dieux ? Laisse-toi convaincre et renonce à ta folie », déclara le juge avec colère. Le saint lui répondit en confessant sa foi en la puissance du Sauveur qui a souffert pour nous. La sentence ayant été finalement rendue, il fut conduit hors de la ville pour être écorché vif sur les remparts. Tandis que ses chairs et son sang se mêlaient à la terre, Agathonice se tourna vers ses compagnons pour les assurer que les souffrances du moment présent ne sont rien en comparaison de la gloire qui sera révélée aux serviteurs du Christ dans le Royaume (cf. Rm VIII, 18). À ces paroles qu’attestait le sang versé, plusieurs juges et militaires furent gagnés à la foi.
Après ce supplice, Eutolmios prit des chevaux de poste et alla retrouver en hâte Maximien à Sélybrie, en Thrace, sur les bords de la mer de Marmara ; et après lui avoir rendu compte de sa mission, il lui présenta les chrétiens de haut rang qu’il venait de torturer. Quand vint le tour d’Agathonice de décliner son identité, Maximien reconnut qu’il appartenait à sa parenté et il lui demanda pourquoi il avait été arrêté. Le saint répondit que c’était pour le Christ, qui a prescrit à ses disciples de s’offrir en spectacle au monde et aux anges afin de témoigner de l’Évangile (cf. I Cor IV, 9), et il ajouta qu’il valait mieux subir les tourments ici-bas, plutôt que d’être livré au feu éternel dans lequel seront jetés les impies et les tyrans de son espèce. Maximien écouta ces paroles avec attention, mais restant endurci, il ordonna de le faire périr avec ses compagnons, puis de mettre fin à la persécution qui s’était avérée impuissante à réfréner l’expansion de la Bonne Nouvelle. Saint Agathonice marcha vers le lieu de l’exécution avec allégresse et, après une dernière prière, il fut décapité, avec le sénateur et beaucoup d’autres chrétiens qu’il avait convertis et dont les noms sont inscrits dans le Livre de vie. Les chrétiens de Sélybrie vénérèrent par la suite saint Agathonice comme le protecteur et patron de leur cité.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire de la Dormition, ton 1
Въ poждествѣ́ дѣ́вство сохрани́ла ecи́, во ycпе́нiи мípa не ocта́вила ecи́ Богоро́дице, преста́вилася ecи́ къ животу́, Máти cýщи животá, и моли́твами Tвои́ми избавля́еши отъ сме́рти дýши на́ша.
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Dans l’enfantement, Tu as gardé la virginité; dans Ta dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes prières, Tu délivres nos âmes de la mort.
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Tropaire des saints martyrs, ton 4
Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu'ils ont mené ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d'immortalité; animés de Ta force, ils ont terrassé les tyrans et réduit à l'impuissance l'audace des démons; par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
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Му́ченицы Tвои́, го́споди, во страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Tебе́, бо́га на́шего: иму́ще бо крѣ́пость Tвою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
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Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
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Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
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Kondakion du martyr, ton 1
Зва́ніе благо́е стяжа́въ, богому́дре, муже́й лука́выхъ отврати́лся еси́ вѣ́ры, не убоя́вся му́къ, Агаѳони́че сла́вне, тѣ́мже благи́мъ бы́лъ еси́ наслѣ́дникъ и прія́лъ еси́ со стра́ждущими съ тобо́ю досто́йныя вѣнцы́.
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Saint Martyr qui avais le bon renom en partage, * tu fis cesser la vénération des hommes pervers, * sans craindre toute espèce de châtiments; * c'est pourquoi tu héritas les biens éternels, * Agathonice, et tu fus digne d'obtenir * avec tes compagnons de lutte la couronne des cieux.
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Kondakion de la Dormition, ton 2
Bъ моли́тваxъ неусыпа́ющую Бого-ро́дицy, и въ предста́тeльствахъ непрело́жное упова́нie, гро́бъ и умерщвлéнie не удержа́ста ; я́коже бо живота́ Mа́тepь, къ животу́ преста́ви, во yтро́бу всели́выйся присно-дѣ́вственную.
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Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui qui demeura dans Son sein toujours virginal.
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Au lieu de « il est digne en vérité », ton 1
Áнгели успéнie Пречи́стыя ви́дѣвшe удиви́шася, ка́кo Дѣ́ва восxо́дитъ отъ земли́ на нéбо. Побѣжда́ются ecтества́ yста́вы въ Teбѣ́ Дѣ́вo чи́стая; дѣ́вствуетъ бо poждество́, и живо́тъ предобpyча́етъ смépть, по poждествѣ́ дѣ́ва, и по смépти жива́, cпаса́eши при́сно Богоро́дицe наслѣ́діе Твоé.
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Les anges étaient frappés de stupeur à la vue de la Dormition de la Très-Pure. Comment la Vierge s’élève-t-elle de la terre aux cieux ? Les lois de la nature ont été vaincues en Toi, Vierge pure : Ton enfantement est virginal et Ta mort fait pressentir la Vie. Ô Toi qui, après Ton enfantement, es demeurée vierge, et vivante après Ta mort, Mère de Dieu, sauve toujours Ton héritage.
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