SAINT OYEND
1/14 Janvier
Saint Oyend
(ou Eugende) naquit vers 450 près d'Izernore
(Izarnodurum, dont le nom en langue celtique signifie porte de fer car elle
était entourée de fortifications), et il partit au Ciel dans la paix du Christ
en 510 à Condat, plus tard nommé
saint Oyend, puis Saint-Claude. Il fut un disciple de saint Romain et de saint Lupicin et higoumène
du monastère de Condat
(aujourd'hui Saint-Claude dans le département
français du Jura),
et il est fêté le 1/14 janvier.
Son père, étant
prêtre, initia son fils dès son enfance aux mystères de Dieu, et il sut lui
faire aimer l’Eglise.
A l’âge de 6 ans, Oyend
raconta à son père un rêve, où saint Romain et saint Lupicin (qui, encore vivants
à cette époque, étaient renommés pour leurs exploits spirituels) venaient
l’enlever de sa couche et le placer devant le seuil de sa maison, le visage
tourné vers l’Orient. Puis ils lui dirent, en lui montrant les étoiles, comme
le Seigneur l’avait fait pour Abraham : Ainsi sera ta postérité, et dans la vision, ils vint venir vers lui
les deux saints et une foule de moines, puis le Ciel s’ouvrit et des anges
montaient et descendaient jusques au lieu où Oyend gisait. Ils parlaient
d’abondance, mais il n’entendit que la Parole du Seigneur: JE SUIS LA VOIE, LA VERITE ET LA VIE.
Son père décida alors
qu’il serait éduqué au monastère de Condat. Saint Romain et saint Lupicin le
dirigèrent dans la vie spirituelle, et jusques à l’âge de 60 ans, il ne quitta
guères le monastère. A la mort de saint Romain, son successeur Minase veilla à
l’éducation de ce novice prometteur. S’adonnant à l’ascèse et la prière, il
était un modèle de moine. Minase l’associa à son higouménat, en faisant une
sorte de coadjuteur, mais malgré toutes ses demandes et prières, il ne put jamais
lui faire accepter le sacerdoce, sacerdoce que ce saint père refusait par
humilité.
Selon un de
ses biographes anonyme (mais on pense qu’il doit s’agir de Pragmace), "Il mettait tous ses soins à assigner à
chaque moine les fonctions pour lesquelles il le devinait plus particulièrement
doué par le Saint Esprit. Dès qu'il avait du temps libre, c'est à la lecture
des Saintes Ecritures qu'il vaquait le plus volontiers de jour comme de nuit."
Il eut à nouveau une
vision des deux pères Romain et Lupicin qui lui firent comprendre qu’il allait
remplacer Minase après son natalice, et qu’il aurait des épreuves… En effet
quelques temps après, Minase mourut et Oyend fut élu higoumène en 496. Il continua
à mener une vie austère, portant toujours la même tunique et le cilice
et ne faisant qu'un repas par jour, après son élection à la tête du monastère.
Les épreuves annoncées arrivèrent : une partie des moines, qui lui
reprochaient son austérité et sa discipline, quittèrent le monastère.
Il régularisa la vie
communautaire selon la règle de Tarnade (nom originel de l'abbaye d'Agaune
qui fixa une règle portant son nom avec notamment l'usage de la psalmodie perpétuelle
(laus perenis) dont l’origine était le monastère de saint Marcel l’acémète de
Constantinople, et il sut s'entourer d'érudits afin
d’éduquer tous ceux qui se destinaient à la vie monastique : on y
enseignait l’Ecriture et les Pères, les humanités et les arts dits libéraux (grammaire,
rhétorique, musique), mais il y avait aussi un enseignement professionnel du
travail du bois. La copie des manuscrits, en un temps où l’imprimerie
n’existait pas, était aussi pratiquée avec art et beauté.
Saint Viventiole fut du nombre des enseignants, lui qui
plus tard deviendra évêque de Lyon et sera glorifié par l’Eglise.
Les épreuves
annoncées autrefois survinrent. Le feu s’empara du saint lieu. Après cet
incendie qui fit brûler le monastère jusques au sol, Oyend le fit entièrement
reconstruire. Il remplaça les petites cellules individuelles par un vaste
dortoir où il dormait parmi ses moines, et l'oratoire primitif devint une
église. Il mangeait alors au même réfectoire que ses moines, au milieu d’eux,
partageant la même nourriture.
Il fut connu pour les
miracles qu'il faisait en particulier en pouvant lire l'avenir, mais aussi en
guérissant les malades, en délivrant les possédés, et en soulageant par ses
prières ou sa charité, les misères des chrétiens accourus vers lui. Il ne
faisait aucune acception de personnes, et recevait chaque être comme le Christ
Lui-même. Sa charité était telle, que par moments, il y avait plus de visiteurs
en quête de sa prière, que de moines dans le monastère.
A une époque de
guerres et de conflits, il priait sans cesse pour la paix du monde et la
conversion des princes sans les courtiser.
En l’an de grâce 509,
il eut les premières attaques de la maladie qui devait le conduire au trépas.
Il garda sa règle comme à son habitude, malgré la faiblesse engendrée par son
mal, de ne manger qu’une fois par jour. Sa maladie fut longue de 6 mois au bout
desquels, faisant venir le moine Antidiole, le prêtre Pragmace et les autres moines, il leur annonça son
départ pour la céleste patrie. Il leur dit en pleurant que les saints Romain et
Lupicin étaient déjà venus le chercher, mais que les prières de ses enfants les
moines l’avaient gardé sur la terre des vivants. Il les conjura de cesser d’intercéder
pour lui, et de le laisser trouver la paix du Christ dans le Ciel. Cinq jours
plus tard, il leur sembla qu’il dormait, mais en fait il avait rejoint les
saints pères Romain et Lupicin.
Il fut inhumé à Condat
(actuel Saint-Claude) au monastère qu'il dirigea et auquel il fut donné son nom
jusqu'au XIIIe siècle. Son culte se
répandit à partir du VIIIe siècle. Saint Antidiole fit
construire une église à l’endroit où ses reliques avaient été enterrées, puis
des maisons autour de cette église pour y accueillir les pèlerins nombreux qui
venaient demander son intercession. C’est là l’origine de la ville de Saint
Claude dans le Jura français. Plusieurs églises lui sont encore dédiées et l'on
retrouve son nom dans celui de deux communes : Saint-Oyen
en Savoie et Saint-Oyen dans le Val d'Aoste.
Saint Père Oyend prie
Dieu pour nous !
Claude Lopez-Ginisty
d'après divers es sources hagiographiques
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