28 octobre / 10 novembre
20ème dimanche après la
Pentecôte
Sainte
Parascève, martyre (III). Saint Térence et son épouse sainte Néonille, martyrs
avec leurs enfants saints Sarbèle, Photos, Théodule, Hiérax, Nitas, Vilos et
sainte Eunicée (249-250 ; saint Etienne le Sabbaïte, moine (794) ; saint
Cyriaque, patriarche de Jérusalem, martyr (363) ; saint Nestor l'analphabète
des Grottes de Kiev (XIV°) ; saint Arsène, archevêque de Serbie (1266) ;saint
Job, abbé de Potchaev (1651) ; saint Dimitri, métropolite de Rostov (1709) ; saint hiéromartyr Michel (Lektorsky,
1921) ; saint Arsène de Cappadoce (1924).
Lectures : Gal. I, 11-19. Lc. VIII,
26-39. Sts.: Hébr. VII, 26 - VIII, 2. Jn. X, 9-16
VIE DE ST JOB DE POTCHAÏEV
S
|
aint
Job, dans le monde Jean Jelezo, naquit dans une famille pieuse de Pokutcha, en
Galicie, vers 1550. Ayant manifesté de l’ardeur pour les œuvres de la piété dès
sa plus tendre enfance, il quitta le domicile familial à l’âge de neuf ans, et
entra au monastère de la Transfiguration à Ugornitsky dans les Carpathes. Le
jeune garçon faisait preuve d’une grande humilité et d’un total renoncement à
sa volonté propre, aussi reçut-il la tonsure monastique dès l’âge de douze ans.
Tout le temps libre dont il disposait était consacré à la prière et à la
lecture d’ouvrages utiles à l’âme. L’austérité de son ascèse et sa ferveur pour
la prière furent bientôt réputées dans tout l’Ouest de la Russie. Quelques
années plus tard, le défenseur de l’Orthodoxie, Constantin Constantinovitch,
prince d’Ostrog, désirant fonder un monastère dédié à l’Exaltation de la Sainte
Croix à Duben, en vue de protéger le peuple contre le prosélytisme des jésuites
et des Polonais, fit appel à Job, qui venait d’être ordonné prêtre pour assurer
l’higouménat. Le saint resta vingt-deux ans à la tête de cette communauté, où
les moines vivaient dans toute sa rigueur la tradition ascétique orthodoxe.
Mais, brûlant du désir de mener la vie d’un simple moine, il s’enfuit un jour
secrètement et entra à la laure peu connue de Potchaev, dans le diocèse de
Volynie. Là encore, ses vertus ne purent rester cachées, et les moines lui
demandèrent bientôt d’accepter la charge d’higoumène. Ayant accepté malgré son
désir de demeurer dans l’hésychia, il
instaura un régime de vie cénobitique, fit construire une église de pierre et
éleva le monastère à une grande prospérité matérielle et spirituelle. Il prit
aussi une part active à la lutte contre l’uniatisme, en manifestant que la
plénitude de la sainteté se trouve au sein de l’Église Orthodoxe. Vers la fin
de sa vie, après avoir reçu le Grand Habit angélique sous le nom de Jean, il
nomma son successeur et alla mener, avec la plus grande austérité, la vie de
reclus dans une grotte souterraine totalement obscure. Il s’endormit dans le
Seigneur le 28 octobre 1651, âgé de presque cent ans. Huit ans plus tard, en
1659, ses reliques furent trouvées intactes, et elles n’ont cessé d’accomplir
depuis quantité de guérisons miraculeuses.
VIE DE SAINT
ARSÈNE DE CAPPADOCE[1]
Saint Arsène naquit vers
1840 dans la Cappadoce chrétienne, patrie des Pères de l’Église, qui, malgré
l’oppression turque, gardait au début de ce siècle une surprenante vitalité
chrétienne. Devenu moine à l’issue de ses études, il fut envoyé comme prêtre
dans son village natal, Pharassa, pour y instruire les enfants abandonnés.
Après son pèlerinage à pied en Terre Sainte, pèlerinage qu’il renouvelait tous
les dix ans, il reçut le surnom de Hadjiéfendis (« maître-pèlerin »).
Humble prêtre de Dieu, il fut pendant toute sa vie le père et l’âme de la population.
Non content de leur enseigner les rudiments de la culture hellénique, bannie
par les autorités turques, il donnait aux Grecs opprimés un exemple vivant de
la grandeur et de la dignité chrétienne. Plus que toute parole ou tout
enseignement, il était lui-même présence de Dieu, source abondante de grâce et
de guérisons miraculeuses, non seulement pour le peuple grec, mais aussi pour
les Turcs. Ne se souciant jamais de connaître l’origine ou la religion des
personnes qui se présentaient à lui avec confiance, il cherchait avant tout la
prière qui était appropriée à chaque cas. S’il ne la trouvait pas dans l’Euchologe, il prenait un psaume, lisait
un passage de l’Évangile ou se contentait même de poser sur la tête du malade
l’Évangéliaire. Les miracles du Père Arsène étaient devenus si naturels qu’il
n’y avait pas d’autre médecin à Pharassa. Il était pour tous le médecin des
âmes et des corps. Ceux qui ne pouvaient se déplacer lui envoyaient des
vêtements. Saint Arsène lisait alors la prière adéquate ou l’écrivait sur un
morceau de tissu, et la guérison était assurée. Parfois la guérison ne venait
que progressivement, pour le profit de ceux qui avaient besoin de s’humilier et
de prendre peu à peu conscience du secours de Dieu. Le Père Arsène refusait
tous les cadeaux qu’on lui proposait en remerciement de ses bienfaits, en
disant : « Notre foi ne se vend pas ! » Et il dissimulait
habilement ses vertus, au moyen d’excentricités ou d’accès simulés de colère, afin
d’éviter l’estime des hommes et de préserver ainsi sa tranquillité. Quand on
admirait son pouvoir de thaumaturge, il répondait sévèrement : « Eh
bien ! pensez-vous que je sois un saint ? Mais je ne suis qu’un
pécheur pire que vous ! Ne voyez-vous pas que je me mets en colère ?
C’est le Christ qui accomplit sous vos yeux les miracles. Moi je n’ai qu’à
lever les mains et à Le prier. » De fait, quand il élevait les mains vers
Dieu en geste d’intercession, c’était comme si son âme se brisait. On avait
l’impression qu’il saisissait le Christ par les pieds et ne le laissait que
lorsque sa demande avait été exaucée. Saint Arsène vivait dans une étroite
cellule au sol en terre battue, en jeûnant, veillant et priant continuellement.
Deux jours par semaine, et souvent davantage, il fermait sa porte pour se
livrer à la pure contemplation, revêtu d’un sac et prosterné sur la cendre. Et
ces jours-là, ceux qui venaient demander son secours, trouvant la porte close,
prenaient un peu de poussière sur le seuil et se trouvaient sûrement guéris.
Sévère envers lui-même, le Père Arsène était tout amour et compassion envers
ses ouailles, en particulier à l’égard de ceux qui venaient confesser leurs
péchés. Plus que par des « pénitences » ou des réprimandes, il
guérissait les pécheurs par la charité. Il allait souvent, pieds nus, célébrer
des vigiles dans les chapelles isolées. Il n’utilisait pas de monture, pour
imiter le Christ qui allait toujours à pied, et aussi par égard pour les
animaux. À plusieurs reprises des saints apparurent pour l’assister pendant la
Divine Liturgie, et des fidèles purent admirer son visage alors transfiguré par
la lumière divine. Doué du charisme de clairvoyance, le Père Arsène prédit bien
à l’avance l’expulsion des Grecs d’Asie Mineure, et il organisa le départ des
habitants de Pharassa. Lorsque l’ordre d’expulsion arriva, le 14 août 1924, le
vieillard se mit à la tête de son troupeau, tel un autre Moïse, pour un exode
de trois cents kilomètres à pied, au milieu des Turcs menaçants. Toujours uni à
Dieu, il n’en cessait pas pour autant de répandre la miséricorde divine
indistinctement sur les chrétiens et les musulmans. Conformément à ce qu’il
avait annoncé à ses fidèles, il ne vécut que quarante jours après leur arrivée
sur la terre grecque. Comme il était alité à l’hôpital, un de ses proches
voulut écraser un pou qu’il avait décelé sur son corps. Mais le Père Arsène
s’écria : « Non, ne le tue pas le pauvre ! Laisse-le manger lui
aussi un peu de chair ! N’y en aurait-il donc seulement que pour les vers ? »
Puis, se tournant vers ses visiteurs, il leur dit : « L’âme !
l’âme ! soignez-la davantage que la chair qui, elle, ira à la terre et
sera mangée par les vers ! » Ce fut son dernier sermon et son
testament. Deux jours plus tard, le 10 novembre 1924, il remit en paix son âme
à Dieu, avec la confiance du fidèle serviteur. Il était âgé de
quatre-vingt-trois ans. Depuis 1970, saint Arsène n’a cessé de témoigner de la
familiarité qu’il a acquise auprès de Dieu par quantité d’apparitions et de
miracles advenus auprès de ses précieuses reliques, qui sont déposées au
couvent de Sourôti, proche de Thessalonique. Son culte a été reconnu par le
Patriarcat Œcuménique en 1986.
Tropaire du dimanche, du 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются
земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́шцею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю
cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и
подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car
le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort
! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a
rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire
de St Job de Potchaïev, ton 4
Многострада́льнаго пра́отца
долготерпѣ́ніе стяжа́въ, Крести́телеву воздержа́нію уподобля́яся,
боже́ственныя же ре́вности обою́ пріобща́яся, тѣ́хъ имена́ досто́йно прія́ти
сподо́бился еси́, и и́стинныя вѣ́ры бы́лъ еси́ проповѣ́дникъ безбоя́зненъ;
тѣ́мже мона́ховъ мно́жества ко Христу́ приве́лъ еси́, и вся́ лю́ди въ Правосла́віи
утверди́лъ еси́, Іове преподо́бне о́тче на́шъ, моли́ спасти́ся душа́мъ
на́шимъ.
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Ayant atteint la longanimité de l’ancêtre
[Job] très-éprouvé, et imité la tempérance du Baptiste, émule de leur zèle
divin, tu as été digne de prendre leurs noms, et tu fus le prédicateur
intrépide de la foi véritable ; aussi tu as amené la multitude des
moines au Christ, et tu as affermi tous les hommes dans l’Orthodoxie, Job
notre père vénérable, prie pour sauver nos âmes.
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Kondakion
de St Job de Potchaïev, ton 4
Яви́лся еси́ и́стинныя вѣ́ры сто́лпъ,
ева́нгельскихъ же за́повѣдей ревни́тель, горды́ни обличе́ніе, смире́ннымъ же
предста́тель и науче́ніе: тѣ́мже и ублажа́ющимъ тя́ грѣхо́въ отпуще́ніе
испроси́ и оби́тель твою́ невреди́му сохрани́, Іове о́тче на́шъ, многострада́льному
подо́бный.
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Tu fus une colonne de la foi véritable,
un zélateur des commandements évangéliques, le pourfendeur de l’orgueil, et
le maître et le défenseur des humbles ; aussi demande pour ceux qui
t’exaltent la rémission des péchés, et de préserver ton monastère, Job notre
père, semblable à celui qui fut très éprouvé.
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Kondakion
du dimanche, du 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ гро́ба,
Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ лику́етъ и
ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ непреста́нно
Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
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LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Jn XXI, 1-14; Liturgie : Gal. II,
16-20 ; Lc VIII, 41-56
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