"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 9 mars 2025

Dimanche du triomphe de l'Orthodoxie

Restauration de la vénérations des saintes icônes

À l'origine, la commémoration de ce dimanche concernait Moïse, Aaron, Samuel et les prophètes de l'Ancien Testament. À la fin des Matines, le verset nous le rappelle : Moïse, pendant le temps de l'abstinence, reçut la Loi et la proclama au peuple. Élie, en jeûnant, ferma les cieux ; et les trois enfants d'Abraham, en jeûnant, ont vaincu le tyran sans foi ni loi. Ô Christ, par le jeûne, estime-nous dignes d'atteindre la fête de ta résurrection, alors que nous crions à haute voix : Saint Dieu, Saint Fort, Saint immortel, aie pitié de nous.

En l'an 843, le 11 mars était le premier dimanche du Grand Carême et, ce jour-là, la restauration des icônes fut célébrée pour la première fois, comme Triomphe de l'Orthodoxie. Cette célébration se poursuit encore aujourd'hui. Le contexte est celui de la controverse sur les iconoclastes, qui a débuté au début du 8e siècle. 

Comment la question de l'iconoclasme fut elle été soulevée ? Une théorie avancée pour l'expliquer est que l'histoire de l'Empire byzantin fut ponctuée de graves échecs militaires. La montée de l'islam semble avoir été facilitée par des succès militaires. En termes simples, la question était de savoir pourquoi les musulmans semblaient bénis, alors que les Byzantins ne l'étaient pas. L'Islam interdisait les images religieuses ; l'Église chrétienne avait-elle donc irrité Dieu en utilisant des icônes ?  Ainsi, les icônes furent condamnées comme superstitieuses en se basant sur l'Ancien Testament. Nous rappelons volontiers que l'histoire s'est répétée en Occident au cours des XVIe et XVIIe siècles, sous l'impulsion de Calvin, Knox, Cromwell et d'autres.

Saint Germain de Constantinople

Dans la deuxième décennie du VIIIe siècle, le Patriarche Germain de Constantinople dut défendre la vénération des icônes dans les églises contre les critiques de quelques évêques provinciaux. Comme il n'appartient pas aux autorités civiles de déterminer les doctrines et les coutumes de l'Église, le Patriarche fut surpris lorsqu'en 730, l'empereur byzantin Léon III publia un décret en faveur de l'iconoclasme.

Les événements se succédèrent rapidement et Germain fut contraint de quitter ses fonctions et fut remplacé par Anastase, plus conciliant. Lorsque le fils de Léon, Constantin, devint empereur, il encouragea encore plus vigoureusement l'iconoclasme et, en 765, il fit convoquer un « concile » au cours duquel les icônes furent condamnées. Après avoir réussi à intimider les évêques présents, Constantin se servit de l'autorité fallacieuse de son faux concile pour imposer l'iconoclasme par des moyens violents.

Monnaie à l'effigie d'Irène


Après la mort de l'empereur Léon IV en 780, sa veuve, l'impératrice orthodoxe Irène, agissant en tant que régente pour son jeune fils, l'empereur Constantin VI, décida de mettre fin au fléau de l'iconoclasme. Le succès ne fut assuré qu'en 787, lorsque le 7e concile œcuménique, qui se tint à Nicée sous la direction du Patriarche saint Tarase, condamna l'iconoclasme et ordonna la restauration et la vénération des icônes dans toutes les églises. Malheureusement, à la mort d'Irène en 802, les ennemis de l'Église refirent surface. Les hérésies sont des tentatives de saper la vraie foi et sont inspirées par le Malin, qui attend son heure. Une hérésie peut être condamnée par l'Église et être éclipsée pendant un certain temps, mais elle réapparaîtra d'une manière ou d'une autre. En 815, les iconoclastes trouvèrent un nouveau champion en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui lança une nouvelle attaque contre les icônes.

Saint Théophylacte de Nicomédie

Saint Théophylacte était évêque de Nicomédie au début du 9ème siècle. Lorsque Léon l'Arménien arriva au pouvoir, le Patriarche Nicephore appela Théophylacte à l'aide. L'évêque de Nicomédie était connu pour être un fervent opposant à l'iconoclasme et il conduisit une délégation épiscopale auprès du nouvel empereur afin de le convaincre de son erreur. 

Léon ne fut pas sympathique et il exprima avec colère son souhait de voir les icônes retirées de toutes les églises, de tous les monastères et même de toutes les maisons privées. Une citation de « Orthodox Saints » de George Poulos décrit la scène : « C'est alors que Théophylacte éleva la voix, assommant Léon d'une explosion verbale qui fit blêmir ses oreilles royales, disant que le mal informé Léon, le plus grand hérétique de tous, sentirait un jour la colère de Dieu et que la voie qu'il avait choisie le mènerait à sa destruction ». Le saint fut alors banni pendant trente ans et il n'en reviendra jamais.

Sainte Impératrice Théodora


Les empereurs successifs poursuivirent la persécution initiée par les iconoclastes. Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, fut le pire de tous. Sa campagne s'intensifia après 834. Cependant, la victoire de l'Orthodoxie vint grâce aux actions d'une autre femme. À sa mort, la veuve de Théophile, l'impératrice sainte Théodora (commémorée dans le calendrier ecclésiastique le 11 février), ordonna immédiatement la fin de la persécution. Un nouveau patriarche, Méthode, qui avait déjà souffert pour l'Orthodoxie aux mains des hérétiques, fut installé. La restauration des icônes fut proclamée le premier dimanche du Grand Carême, en 843, dans la grande cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople.

Avant que le clergé n'entre dans le sanctuaire pour revêtir et servir la Divine Liturgie, il récite des prières devant l'iconostase, dont celle-ci, qui est en fait le tropaire du dimanche de l'orthodoxie : 

Nous vénérons Ta très pure Image, Toi qui es bon, en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu. Car Tu as bien voulu, dans Ta chair, monter sur la Croix, afin de délivrer ceux que Tu as créés, de la servitude de l’Ennemi. Aussi, Te rendant grâce, nous Te crions : Sauveur, Tu as tout rempli de joie, en venant sauver le monde.

Saint André de Crête

Pendant le Grand Carême, nous lisons le Grand Canon écrit par saint André, archevêque de Crète. Il nous enseigne le repentir et notre relation avec Dieu en s'appuyant sur la vie de personnages bibliques. Nous lisons également la vie de sainte Marie d'Égypte, qui se détourna de l'égarement de sa jeunesse et passa des années à se repentir dans le désert. Ce récit étonnant fut consigné par saint Sophrone, élu Patriarche de Jérusalem en 634. Il était en quelque sorte un chroniqueur. Né à Damas vers l'an 560, il reçut une éducation de premier ordre, mais mondaine. Mais cela ne lui suffit pas et il se tourna vers la sagesse spirituelle, voyageant dans les monastères et les lieux saints. C'est ainsi qu'il arriva au monastère de Saint-Théodose, près de Bethléem, où il rencontra le moine Jean Moschos.

Ensemble, ils entreprirent un pèlerinage spirituel et consignèrent soigneusement tout ce qu'ils avaient découvert. Les efforts du moine Jean sont consignés dans son livre Le pré spirituel, qui fut traduit en plusieurs langues. 

Saint Sophrone de Jérusalem


Leurs voyages les conduisirent à Rome, où Jean mourut. À sa demande, Sophrone ramena son corps en Terre sainte pour l'enterrer. Sophrone resta ensuite à Jérusalem, où il assista au retour de la Vraie Croix de Perse, portée dans la Ville Sainte par l'empereur Héraclius en personne. 

À cette époque, le vieux patriarche Zacharie mourut et fut remplacé par Modeste, qui mourut également en 634. Sophrone fut élu pour lui succéder en tant que Patriarche et il gouverna le patriarcat de Jérusalem pendant quatre ans, au cours desquels il défendit l'Orthodoxie contre l'hérésie monothélite. Cette hérésie enseigne qu'il n'y a dans le Christ qu'une seule volonté d'agir, sapant ainsi les deux natures du Christ et niant ainsi qu'il est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Sophrone était à la fois chroniqueur et écrivain liturgique. Il est surtout connu pour avoir consigné la vie de Sainte Marie d'Égypte. 

Sainte Marie d'Egypte

Dans son introduction, saint Sophrone déclare : « Ne pas garder le secret d'un roi est périlleux et constitue un risque terrible : Ne pas garder le secret d'un roi est périlleux et constitue un risque terrible, mais se taire sur les œuvres de Dieu est une grande perte pour l'âme. Et moi, en écrivant la vie de sainte Marie d'Égypte, j'ai peur de cacher les œuvres de Dieu par le silence. Me souvenant du malheur qui menaça le serviteur qui cacha dans la terre le talent que Dieu lui avait donné (Mt 25, 18-25), je me dois de transmettre le saint récit qui m'est parvenu. Et que personne ne pense que j'ai eu l'audace d'écrire des contrevérités ou de douter de cette grande merveille - que je ne mente jamais sur les choses saintes ! S'il se trouve des personnes qui, après avoir lu ce récit, ne le croient pas, que le Seigneur ait pitié d'elles parce que, reflétant la faiblesse de la nature humaine, elles considèrent comme impossibles ces choses merveilleuses accomplies par des personnes saintes. Je dois maintenant commencer à raconter cette histoire étonnante, qui s'est déroulée dans notre génération. 

Suivons donc l'exemple de saint Sophrone et ne gardons pas ces merveilles pour nous, mais partageons-les avec tout le monde. Il est triste de constater que certaines personnes qui se disent chrétiennes ne connaissent pas ces grands trésors de l'Église. Nous avons tant à apprendre de la vie des saints.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND


samedi 8 mars 2025

 



Un moine planta un olivier et commença à prier :

Dieu, s'il Te plaît, envoie de la pluie sur mon arbre. `

Dieu envoya de la pluie.

L'arbre était sur le point de mourir à cause de la pluie et le moine pria ainsi:

Dieu, s'il Te plaît, envoie le soleil sur mon arbre. `

Dieu arrêta la pluie et envoya le soleil.

L'arbre grandit.

Le moine pria ainsi :

`Dieu, s'il Te plaît, envoie un peu de gel pour renforcer les racines et les branches. `

Dieu envoya du gel et l'arbre mourut.

Le moine fut très contrarié. Il alla voir un autre moine pour lui dire ce qui s'était passé et partager sa détresse.

« Tu vois, j'ai aussi un olivier, lui dit l'autre moine. Mon arbre a bien poussé, mais j'ai prié différemment. J'ai dit à Dieu qui est le Créateur de cet arbre et qui sait mieux ce qui est nécessaire pour lui. J'ai seulement demandé à Dieu de s'en occuper et c'est ce qu'Il fait. `

C'est vrai pour nous aussi. Souvent, nous demandons à Dieu ce dont nous pensons avoir besoin. Mais Dieu sait mieux ce dont nous avons besoin.

Nous Lui demandons de nous faire échapper à certaines maladies ou dangers, mais peut-être que ceux-ci sont utiles pour notre salut.

Ayez une foi absolue dans le Bon Dieu et en Sa sollicitude !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

Père Varerian Krretchetov: De la confession et du péché


Archiprêtre Adrian


 [---]L'importance de la lutte contre un péché n'est pas simplement qu'une personne le nomme, mais que le péché devienne dégoûtant et répugnant pour elle.

 Lorsque nous étions au Mont Athos, un prêtre a demandé à l'un des pères spirituels : « Pourquoi arrive-t-il que nous nous repentions, que nous recevions la Sainte Communion et que nous recommencions ensuite à commettre les mêmes péchés ? 

Le staretz répondit : « C'est simplement parce que la douleur du cœur n'a pas encore pris le dessus sur le péché ».


Version française Claude Lopez-GInisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN





vendredi 7 mars 2025

Père Seraphim [Rose]: La règle du Jeûne dans l'Eglise orthodoxe


[Père Séraphim [Rose] de bienheureuse mémoire parle ici du Calendrier de St. Herman of Alaska publié par la St. Herman of Alaska Brotherhood]

En réponse aux nombreuses demandes des lecteurs, la règle du jeûne est donnée pour chaque jour de l'année. Lorsqu'aucune indication de jeûne n'est donnée, et pendant les "semaines sans jeûne", tous les aliments peuvent être consommés (sauf pendant la semaine des Laitages [Tyrophagie], lorsque la viande seule est interdite tous les jours). Là où le "jour de jeûne" est indiqué seul, le jeûne est strict, sans manger viande, œufs, produits laitiers, poisson, vin ou huile. Là où, sous "jour de jeûne", il est indiqué "vin et huile autorisés", le jeûne est détendu pour un jour de fête ou une vigile, pour permettre la consommation de ces aliments. Lorsque "poisson, vin et huile autorisés" sont indiqués, ces trois aliments peuvent être consommés.

La règle du jeûne, qui dépend du cycle de fêtes et de jeûnes de l'Église, est contenue dans le Typicon de l'Église, principalement dans les chapitres 32 et 33, et est répétée aux endroits appropriés des livres de service divin, le Ménée et le Triode. En général, les jours de jeûne pour les chrétiens orthodoxes sont tous les mercredis et vendredis tout au long de l'année (à l'exception des périodes sans jeûne), les quatre périodes de jeûne canoniques du Grand Carême, du Jeûne de la Nativité, du Jeûne des Apôtres et du Jeûne de la Dormition, et quelques jours spéciaux : l'Exaltation de la Croix (14 septembre) et la Décapitation du Précurseur (29 août) - qui, bien qu'il s'agisse de jours de fête, sont également des jours de jeûne (avec du vin et de l'huile autorisés) en raison des événements commémorés.

Il existe des variations locales dans les allocations de vin et d'huile, et parfois de poisson, et donc les indications du calendrier actuel ne peuvent pas être appliquées uniformément partout. En particulier, lors des célébrations de la fête patronale d'une paroisse ou d'un monastère, le poisson est généralement autorisé, et lorsqu'un saint est honoré d'un service avec rang de Doxologie Chantée ou de Polyeleos, le vin et l'huile sont autorisés. 

Dans l'Église russe, les jours de fête des saints russes les plus renommés, tels que St. Serge de Radonège et St. Séraphim de Sarov, et des icônes miraculeuses de la Mère de Dieu telles que les icônes de Kazan et de Vladimir, bien sûr, le vin et l'huile sont autorisés (sauf pendant le Grand Carême), bien que cela ne soit pas mentionné dans le présent calendrier parce que le Typicon laisse cela à la pratique locale, n'indiquant que les jeûnes et les dérogations qui sont d'application générale. 

La signification du Typicon dans ses concessions est simple : plus on œuvre pour la glorification d'un saint ou d'un jour de fête, plus on est autorisé à se consoler par la nourriture. Pour celui qui s'est habitué au jeûne orthodoxe, l'apport d'huile sur la nourriture, ou les aliments frits, ainsi qu'un peu de vin, est en effet une consolation, ainsi qu'une source de force physique. Là où le Typicon lui-même indique deux pratiques variantes (comme pour quelques jours de semaine de Grand Carême), le présent Calendrier suit la pratique préférée du Typicon.

Alors que la plupart des chrétiens orthodoxes sont peut-être au courant de la règle générale du jeûne pour le Grand Carême et le Jeûne de la Dormition (le vin et l'huile ne sont autorisés que les samedis et dimanches, à l'exception de quelques jours de fête et de vigiles), beaucoup ne sont probablement pas familiers avec la règle précise régissant le jeûne moins sévère de la Nativité et du jeûne des Apôtres. Par conséquent, nous citerons cette règle, tirée du chapitre 33 du Typicon :

"Il convient de noter que dans le jeûne des Saints Apôtres et de la Nativité du Christ, le mardi et le jeudi, nous ne mangeons pas de poisson, mais seulement de l'huile et du vin. Le lundi, le mercredi et le vendredi, nous ne mangeons ni huile ni vin... Samedi et dimanche, nous mangeons du poisson. S'il y a mardi ou jeudi un saint qui a une Doxologie, nous mangeons du poisson ; si c'est le lundi, même chose ; mais si c'est le mercredi ou le vendredi, nous n'autorisons que l'huile et le vin. S'il s'agit d'un saint qui a une vigile le mercredi ou le vendredi, ou le saint dont il s'agit est le saint titulaire du temple, nous autorisons l'huile, le vin et le poisson... Mais du 20 au 25 décembre, même si c'est samedi ou dimanche, nous n'autorisons pas le poisson."

Dans ces deux jeûnes, le jeûne pour les laïcs est le même que celui de nombreux monastères orthodoxes, où le lundi tout au long de l'année est gardé comme un jour de jeûne en l'honneur des incorporels, les anges.

Cette règle du jeûne, bien sûr, n'est pas destinée à être une "camisole de force" pour les croyants orthodoxes, ni une source d'orgueil pharisien pour quiconque garde la lettre de la loi de l'Église. C'est plutôt la règle, la norme, avec laquelle chacun doit mesurer sa propre pratique, et vers laquelle on doit toujours s'efforcer, en fonction de sa force et de ses circonstances. 

Chaque fois que, pour la maladie ou toute autre raison, on ne respecte pas la règle, on s'applique à soi-même la médecine spirituelle de l'auto-reproche et on s'efforce d'entrer plus pleinement dans l'esprit et la discipline du jeûne, ce qui est en effet d'un grand avantage spirituel pour ceux qui s'efforcent sincèrement de le suivre.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHODOX CHRISTIAN INFORMATION CENTER



jeudi 6 mars 2025

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Mélitopol: AU DÉBUT DU GRAND CARÊME !

 


Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs.

Je vous félicite pour notre printemps spirituel ! Je veux souhaiter à tous que pendant le Grand Carême, vous puissiez vraiment vous réjouir. Réjouissez-vous que nous ayons transformé et purifié nos âmes, que nous ayons non seulement acquis des vertus, mais aussi appris à les garder. Notre âme est comme une belle maison, qui est encombrée par les déchets des péchés. Il faut nettoyer ces immondices.

À chaque respiration, nous nous rapprochons du Royaume Céleste. Chaque personne se voit attribuer un certain nombre d'étapes dans sa vie, puis vient la transition vers l'éternité. Sur ce chemin, nous rencontrons diverses tentations et obstacles. Le Canon de saint André de Crète nous montre des exemples que tout péché peut être surmonté par la repentance. Il n'y a pas de transgression que Dieu ne puisse nous pardonner. 

Le Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs. Il s'est sacrifié pour que nous puissions entrer au paradis. Souvenons-nous du Bon Larron. Qu'est-ce que le Sauveur lui a répondu lorsqu'il s'est repenti ? En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi en paradis. Par conséquent, nous n'avons pas le droit de désespérer et de perdre espoir dans la miséricorde de Dieu.

Le Canon de saint André de Crète donne le ton pour le chemin de salut du Grand Carême. J'aimerais que les paroles de ce canon résonnent toujours dans nos cœurs, afin que nous nous tournions vers Dieu et vers l'exemple de repentance des personnes qui y sont mentionnées. 

Le Seigneur est toujours avec nous, il n'abandonne jamais aucun d'entre nous. Mais nous devons non seulement parler, mais aussi témoigner activement de notre fidélité à Dieu. Et le témoignage le plus important est notre amour pour le Seigneur et pour chaque personne.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mercredi 5 mars 2025

LE MÉTROPOLITE ONUPHRE BÉNIT UNE RÈGLE SPÉCIALE DE PRIÈRE POUR LE CARÊME

Photo : uoc-news.church

Kiev, le 3 mars 2025     

Comme chaque année, le Primat de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique] a béni les fidèles pour qu'ils adoptent une règle spéciale de prière de Carême pour la croissance spirituelle et pour la paix.

Dans son discours de carême, Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, bénit les fidèles pour "lire un chapitre de la Sainte Écriture et faire sept prosternations avec la prière du Seigneur pour la paix en Ukraine" tous les jours.

Et en outre, « Pour une compréhension spirituelle plus complète, nous donnons la bénédiction pour lire l'Évangile de St. Jean, les trois épîtres catholiques du saint apôtre Jean le théologien, et l'Apocalypse de St. Jean le théologien. »

Son discours complet de Carême se lit comme suit :

Enfants aimés en Christ de l'Église orthodoxe ukrainienne !

Par la bénédiction de Dieu, nous nous sommes approchés du début du Saint et Grand Carême.

Le Grand Carême est une période spéciale de quarante jours dans la vie de toute l'Église et de chaque personne croyante, qui nous prépare à rencontrer dignement la Fête des fêtes et le Triomphe des triomphes - la Lumineuse Résurrection du Christ. Nous nous engageons sur les chemins des exploits spirituels et des prières ferventes afin, selon le saint Apôtre Paul,  On vous a enseigné à vous débarrasser du vieil homme qui correspond à votre ancienne manière de vivre et se détruit sous l’effet de ses désirs trompeurs, à vous laisser renouveler par l'Esprit dans votre intelligence et à vous revêtir de l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité. (Eph. 4:22, 24).

Dans les jours à venir, nous devrions devenir meilleurs, en nous purifiant de la souillure du péché. C'est pourquoi l'Église du Christ nous inspire et nous renforce sur les chemins de la repentance d'une manière spéciale, par la grandeur et la beauté du culte du carême. 

Le Grand Carême est le moment le plus favorable pour participer au mystère de sauvegarde de la Communion au Corps et au Sang du Christ. Seul le Christ peut nous purifier du fardeau des péchés. Il est la source d'inspiration pour vivre selon les instructions du Saint Évangile et le donneur de force pour gagner une foi sans honte et un amour sans faille.

Pour une quatrième année maintenant, nous nous engageons sur le chemin de la transfiguration de carême de nos âmes dans les circonstances de la guerre. Efforçons-nous pour que ce carême devienne un temps de bonté et de miséricorde pour nous tous, chers frères et sœurs : essuyons les larmes de ceux qui pleurent, réconfortons les affligés et couvrons de notre amour tous ceux qui en ont besoin. Alors le mal qui a recouvert notre mère patrie de nuages de noirceur sera certainement dispersé par le soleil de la justice triomphante de Dieu.

Que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ - le Chef du salut de l'homme - nous accorde à tous de mener le bon combat, d'achever le cours du jeûne, de préserver la foi indivise... d'être montrés comme des conquérants des péchés, et sans condamnation aussi d'atteindre et d'adorer la Sainte Résurrection (Prière derrière l'Ambon à la Liturgie des Dons Présanctifiés).

Chaque jour tout au long de la période du Saint et Grand Carême, nous donnons la bénédiction pour lire un chapitre de la Sainte Écriture et de faire sept prosternations avec la Prière du Seigneur pour la paix en Ukraine. Pour une compréhension spirituelle plus complète, nous vous bénissons pour lire l'Évangile de saint Jean, les trois épîtres catholiques du saint apôtre Jean le théologien et l'Apocalypse  de St. Jean le théologien.


Version française Claude Lopez-Ginisty 

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mardi 4 mars 2025

Père Ted: L'expulsion d'Adam et Eve du Paradis


Aujourd'hui, dans la vie de l'Église, nous nous souvenons de l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis. L'histoire se trouve dans le livre de la Genèse 3 [il y a 1189 chapitres dans la Bible, donc l'histoire spirituelle de l'humanité a à peine commencé]. En créant le cosmos, Dieu contrôle le chaos - très peu de temps passe avant que le désordre n'entre dans la création de Dieu. 

Les humains entrent à peine dans l'image et sont expulsés du Paradis, cette maison que Dieu a créée pour eux et pour nous. Nous ne savons presque rien de ce Paradis car il n'est mentionné que dans quelques versets de la Genèse 2. En raison de notre comportement, nous, les humains, en avons été expulsés et empêchés d'y revenir. 

Le reste de la Bible, 99 %, traite de la vie en dehors du Paradis, de la vie dans ce monde da Chute.


Dans le calendrier de l'Église, nous nous souvenons chaque année de Genèse 3 et de l'infâme expulsion du Paradis alors que nous nous préparons à entrer dans le Grand Carême dans ce monde de l'automne, le seul monde que nous connaissons vraiment. 

L'histoire d'Adam et Eve est l'histoire de chacun de nous, elle nous raconte comment nous sommes arrivés là où nous sommes dans l'histoire. 

Si nous souhaitons que ce monde soit meilleur, plus parfait, plus facile, avec moins de souffrance et de chagrin, alors nous avons faim de ce Paradis avec lequel nous avons peu d'expérience. C'est une terre mythique lointaine à laquelle nous pouvons aspirer - si nous y pensons jamais. Le père Alexandre Schmemann écrit :


Quelle est la signification de cette histoire, reçue comme une fable d'enfant ? Cela signifie que le fruit de cet arbre, contrairement à tous les autres, n'a pas été donné en cadeau à l'homme. Il n'a pas eu la bénédiction de Dieu. 

Cela signifie que si l'homme mangeait le fruit, il ne le mangeait pas pour avoir la vie avec Dieu, comme un moyen de le transformer en vie, mais plutôt comme un but en soi, et ainsi, l'ayant consommé, l'homme s'est soumis à la nourriture. Il souhaitait avoir la vie non pas de Dieu ou pour Dieu, mais plutôt pour lui-même.



L'homme a mangé le fruit interdit, pensant que cela lui donnerait la vie. Mais la vie elle-même en dehors et sans Dieu est simplement  communion avec la mort. 

Ce n'est pas un hasard si ce que nous mangeons doit déjà être mort pour devenir notre vie. 

Nous mangeons pour vivre, mais puisque nous mangeons quelque chose qui est déjà privé de vie, la nourriture elle-même nous conduit inévitablement à la mort. Et dans la mort, il n'y a ni ne peut y avoir de vie. (Ô MORT, OÙ EST TON AIGUILLON, pp 73, 75)



Nous nous souvenons de l'histoire d'Adam et Eve et de leur chute et de leur expulsion du Paradis pour nous mettre face à face avec l'Ennemi final de Dieu - la Mort. 

Nous vivons dans un monde où la mort est endémique et quotidienne. Un monde dans lequel nous nous nourrissons même d'êtres morts pour rester en vie ! 

Le Grand Carême nous dit de regarder directement dans les yeux de la Mort, ou peut-être sa bouche béante qui attend de nous avaler. C'est notre véritable ennemi. Mais ce n'est pas notre Seigneur et Maître. 

Car la mort a été écrasée par le Christ notre Seigneur et Donateur de vie. Nous commençons le carême pour nous rappeler le véritable objectif - pas les pâtes mais la Pâques. Ce que nous avons perdu n'est pas l'agneau et le jambon, mais le Paradis. 

Le Grand Carême nous rappelle de chercher l'éternel pour vaincre l'infernal. Comme le note saint Jean Chrysostome, Dieu utilise la mort pour nous donner la vie éternelle :





Mais Dieu dans Son Amour n'a pas manqué de considérer l'humanité. Il a montré au Diable à quel point ses tentatives étaient insensées ; Il a montré à l'homme le grand soin qu'il a manifesté à cet égard, car par la mort, Il a donné à l'homme la vie éternelle. 

Le Diable a chassé l'homme du Paradis ; Dieu l'a conduit au Ciel. Le profit est supérieur à la perte. (INSTRUCTIONS DE BAPTÊME, version anglaise pp 45-46)





Nous commençons notre pèlerinage annuel pour nous rappeler que nous ne sommes pas au Paradis, mais que nous séjournons plutôt dans un pays étranger pour trouver notre chemin vers la vie éternelle et le Royaume éternel de Dieu. 

Nous nous rappelons que la nourriture que nous avons appris à aimer et à désirer dans ce monde de la Chute appartient au monde de la mort. 

Nous devons créer en nous-mêmes une faim pour le Pain du Ciel. Comme le dit saint Jean Chrysostome : « Le Diable a chassé l'homme du Paradis ; Dieu l'a conduit au Ciel. » 

Suivons l'exemple de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 3 mars 2025

St Jean de Cronstadt: SUR LE JEÛNE CORPOREL

St. Jean de Cronstadt

On nous dit : Ce n'est pas grave de manger des aliments non carémiques pendant le carême. 

Ce n'est pas grave si vous portez de beaux vêtements coûteux, si vous allez au théâtre, à des fêtes, à des bals masqués, si vous utilisez de la belle porcelaine coûteuse, des meubles, des carrosses coûteux et des chevaux fringants, si vous amassez et thésaurisez des choses, etc. 

Mais qu'est-ce qui détourne notre cœur de Dieu, de la source de vie ?

A cause de quoi perdons-nous la vie éternelle ? N'est-ce pas à cause de la gourmandise, des vêtements coûteux comme ceux de l'homme riche de l'Évangile, n'est-ce pas à cause des théâtres et des mascarades ?

Qu'est-ce qui nous rend insensibles aux pauvres et même à nos proches ? N'est-ce pas notre passion pour les sucreries, pour la satisfaction du ventre en général, pour les vêtements, pour la vaisselle coûteuse, les meubles, les carrosses, pour l'argent et d'autres choses ? 

Est-il possible de servir Dieu et Mammon, d'être ami du monde et ami de Dieu, de servir le Christ et Bélial ? C'est impossible.

Pourquoi Adam et Eve ont-ils perdu le paradis, pourquoi sont-ils tombés dans le péché et la mort ? 

N'est-ce pas à cause d'un seul mal ? Examinons attentivement pourquoi nous ne nous soucions pas du salut de notre âme, qui a coûté un tel prix au Fils de Dieu. 

Pourquoi accumulons-nous péché sur péché, tombons-nous sans cesse dans l'opposition à Dieu, dans une vie de vanité ?  

N'est-ce pas à cause d'une passion pour les choses terrestres et surtout pour les plaisirs terrestres ? Qu'est-ce qui fait que nos cœurs deviennent grossiers ? Pourquoi devenons-nous chair et non esprit, en pervertissant notre nature morale ? N'est-ce pas à cause de la passion pour la nourriture, la boisson et les autres conforts terrestres ? 

Comment après cela peut-on dire qu'il n'est pas important de manger des aliments non carémiques pendant le carême ? Le fait de parler ainsi est en réalité de l'orgueil, des pensées vaines, de la désobéissance, du refus de se soumettre à Dieu et de la séparation d'avec Lui.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PARISH LIFE

St. John the Baptist Cathedral

Wahington DC

USA

March 2025


Note: Les jeûnes sont généralement levés pour les malades, les femmes enceintes et les religieux hospitalisés. Les chrétiens orthodoxes ne devraient pas jeûner au détriment de leur santé, car le jeûne est un moyen, et non pas un but en soi.

Le Métropolite Arsène détenu illégalement dans une cellule de prison glacée sans chauffage





La confrérie de la Laure de la Sainte Dormition de Sviatohirsk a demandé des prières pour le Métropolite Arsène, qui reste dans un centre de détention provisoire à Dnipro, selon un message publié sur le site Web du monastère et rapporté par le Département de l'information et de l'éducation de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique].


Les rapports indiquent que la cellule métropolitaine manque de chauffage, ce qui pourrait mettre en danger sa santé en raison de maladies chroniques exacerbées par les conditions de détention.


Les responsables du tribunal ont rejeté les multiples demandes de l'équipe juridique du Métropolite Arsène pour modifier ses modalités de détention. Le tribunal a également rejeté les requêtes de défense visant à diffuser publiquement les procédures, ce qui, selon les avocats, permettrait une plus grande transparence concernant l'objectivité de l'affaire contre l'higoumène de la Laure de Sviatohirsk.


Les nouvelles concernant les conditions déplorables du Métropolite Arsène ont été publiées pour la première fois par l'Eglise ukrainienne canonique.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Save the UOC [Ukrainian Orthodox Church]
(Sauvez l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique)