"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 16 avril 2025

Adorer des idoles et honorer des icônes

 

 

Parfois, il y a un moine ou un autre dans la Sainte Montagne [de l'Athos]  qui, à première vue, semble être fou. Il est atypique, plaisante, fait des grimaces, mais bientôt vous découvrez si vous le saluez qu'il peut vous faire réfléchir quand il vous raconte des choses de votre vie.

C'est ce qui m'est arrivé lors d'un de mes pèlerinages là-bas. Un magnifique après-midi, j'étais dans l'une des cellules de l'ermitage de Lacu avec de nombreux moines parmi lesquels un d'entre eux était spécial.

Quand je l'ai rencontré, la première impression fut très forte. Tout d'abord, ce qui m'a choqué, c'était sa rare humilité. Il embrassait les mains de toutes les personnes, quel que soit leur âge ou leur statut social. Peu importe que vous étiez un moine ou un simple pèlerin à la Sainte Montagne. En pensant qu'il était fou. Cependant, celui qui le connaissait, savait qu'il n'était pas fou dans la signification que nous donnons au mot, mais fol-en-Christ dans le vrai sens de celui-ci.

Ce père ne joue que le rôle du fou dans la société, sa méthode est de se protéger des éloges et de la vanité. Quand je suis arrivé à la cellule, j'ai vu qu'il a pris ma main de force, ses incliné et a pressé ses lèvres dessus dans un baiser non feint.

J'ai été choqué et perplexe de voir ce geste, mais j'ai compris qu'il était causé par sa profonde humilité devant toute la création. Je ne méritais certainement pas une telle considération. J'ai donc répondu que c'était moi qui étais censé lui embrasser la main et je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle il changeait les rôles. Il a souri sans me répondre. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il avait un problème. Mais j'ai vite compris que c'était moi qui avais des problèmes.

Étant assis autour de la table pour prendre une collation, les sujets de conversation sont venus naturellement. À ce moment-là, le moine a commencé à faire de petites blagues qui nous ont tous fait sourire. Et c'est ce qu'il voulait... nous faire sourire. Il m'a regardé pendant que je me demandais s'il suivait un traitement. À ce moment-là, il a souri et m'a dit ce que je pensais de lui, qu'il était fou.

Puis il m'a surpris en parlant de ma vie personnelle et professionnelle, de choses connues que par moi et que je n'avais jamais partagées avec les autres. Les autres moines m'ont regardé en souriant faiblement. Toutes les personnes présentes le connaissaient, sauf moi. Comme je l'ai découvert plus tard, je n'étais pas la première personne à qui il avait raconté ce que la personne avait fait dans sa vie ou ce qu'il était censé faire pour l'améliorer.

Puis j'ai appris à connaître en effet ce beau père qui errait en pèlerinage d'un endroit à l'autre dans le pays et dans la Montagne Sainte sans robes monacales, mais respectant les vœux monastiques et en corrigeant les gens par des paroles simples, mais avec une grande signification et une grande importance.

J'étais curieux de savoir de sa bouche quelle opinion il avait sur le culte des saintes icônes. N'était-ce pas une sorte d'adoration des idoles qui est interdite par l'enseignement orthodoxe ? La question fit tomber son masque. Son visage devint sérieux avec un regard si profond que j'avais rarement vu. Il était devenu un porte-parole de Dieu.

«  Nous considérons avec circonspection ce qu'un homme fait dans l'église lorsqu'il honore une icône en faisant le signe de croix devant elle et nous ne pensons pas pouvoir dire qu'il vénère une image peinte.. Mais l'icône à travers les siècles fut donatrice de myrrhon, elle pleura et répandit du sang, parla ou changea sa position initiale. Il y a des dizaines d'exemples ou peut-être des centaines comme vous l'avez découvert. 

Les miracles d'une icône ne peuvent pas être faits par une image peinte. C'est pourquoi il ne peut y avoir aucune marque d'équivalence entre une icône et une image peinte. Adorer une image peinte rappelle le fait d'adorer les idoles. Si vous adorez les idoles, vous ne faites rien d'autre que de les mettre au-dessus de Dieu. C'est ce qu'on appelle un abandon. La Sainte Trinité, la Mère de Dieu ou les saints ne sont pas des idoles. Lorsque nous honorons une icône, nous n'honorons pas une image peinte, mais la personne représentée par l'icône. Bien que nous fassions le signe de la croix devant l'icône, en fait, nous adorons en esprit et en vérité la personne qui est peinte par le créateur d'icônes. Maintenant, vous comprenez pourquoi honorer les icônes n'est pas la même chose que d'adorer une image peinte comme le croient les sectaires ? Leur confusion est énorme et ils ne font aucun effort pour comprendre les choses telles qu'elles sont... Le père termina son discours en secouant la tête avec regret.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

mardi 15 avril 2025

Papa Nicolas Planas: Le rejet de la superficialité

Saint Nicolas [Planas]

 Le père Nicolas [Planas] savait admonester, éclairer et guider les âmes sans avoir besoin de sermons. Il le faisait plutôt par sa propre vie et sa présence. 

Un jour, l'épouse d'un marchand réputé d'Athènes tomba malade. Cette femme avait une cousine fortunée, Elena Vlahu, venue d'Égypte pour lui rendre visite. Au cours de leur conversation, Elena suggéra à la malade de lui envoyer le Père Nicolas : « Faisons venir le père Nicolas ici et disons une prière pour ta santé ! ». 

La fille de la malade accordait de l'importance à l'apparence extérieure et au bon goût. Cependant, le père Nicolas, du fait qu'il servait quotidiennement les liturgies au milieu de la fumée des cierges, dans des églises situées en dehors de la ville, où il y avait beaucoup de poussière, et qu'il était taché par l'huile des cierges, ne pouvait naturellement pas toujours garder ses vêtements propres. Bien sûr, il était propre, mais pas comme le souhaitait la jeune femme.  

La fille dit alors à sa tante « Ma chère tante, faisons venir un prêtre plus prestigieux, quelqu'un des grandes églises, pas ce prêtre couvert de poussière... » 

La nuit suivante, dans un rêve, la jeune fille vit le Père Nicolas vêtu d'une robe dorée. Il lui dit : « Est-ce que tu m'aimes maintenant, ma fille ? » La jeune fille, effrayée, se réveilla et appela en hâte sa tante, la priant de faire venir le Père Nicolas le plus tôt possible. La tante appela une de ses parentes, Catina, et lui dit : « Va vite dire au Père Nicolas, de ma part, de venir nous voir dès qu'il aura terminé la liturgie. » 

Remplie d'émotion et d'étonnement, la jeune fille partagea toute l'expérience avec nous, les chanteurs. Ensuite, elle prit le Père Nicolas et le conduisit auprès de la malade. Alors qu'ils montaient les escaliers, la fille de la malade descendit pour le saluer avec une profonde révérence. 

À ce moment-là, alors qu'elle se penchait pour lui baiser la main, il lui dit : « M'as-tu aimé, ma fille, tel que tu m'as vu ? » 

Une grande émotion et un grand étonnement l'envahirent. Elle ne s'attendait pas à une telle réprimande pour sa superficialité. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

Extrait de Saint Nicolas Planas, 

protecteur des couples mariés - 

Editions Evangelismos.

cité par 

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 14 avril 2025

Père Haralambos Papadopoulos : N'ayez pas peur de l'enfer en vous, Dieu y est avec vous !

Père Haralambos Papadopoulos 


Rien en nous - une passion, un péché, une faiblesse, une transgression - ne peut empêcher Dieu d'entrer dans notre vie, de se révéler à nous. Parce qu'il n'y a rien qui puisse arrêter les soins aimants de Dieu, qui puisse retarder Sa présence. Il sera là au milieu de ces problèmes ! Il sera là dans votre obscurité, dans vos erreurs, afin de pouvoir vous sauver, afin de pouvoir vous guérir, afin de pouvoir vous réveiller, afin que vous puissiez grandir.


Il sera là au milieu des choses ! Il sera là dans votre maladie, votre blessure, votre séparation, votre divorce, votre licenciement de votre travail. Dieu fera Son travail à travers toutes ces choses ! Par votre traumatisme, par votre blessure, par la blessure saignante de votre existence !


Dieu aime et préfère travailler avec des personnes qui n'ont pas d'aide. Parce que Dieu et Sa grâce, pour trouver du repos dans une personne, doivent trouver un endroit approprié, un cœur brisé. Comment la lumière peut-elle pénétrer à travers un mur opaque ? Lorsque votre cœur est fait de pierre, plein de lui-même, rugueux, impossible à travailler - comment la lumière l'atteindra-t-elle ? 


Comment la lumière y pénétrera-t-elle ? Saint Païssios de la Sainte Montagne avait l'habitude de dire : « Savez-vous à quoi ressemble le mal, la haine dans le cœur de l'homme ? C'est comme un matériau isolant. Tout comme nous isolons une terrasse, une maison, de sorte que rien ne puisse y entrer, c'est la même chose avec le cœur qui est isolé par le mal et la haine, de sorte que la Grâce ne peut pas y pénétrer. » 


La Grâce ne peut pas y entrer. Pour que la Grâce puisse entrer dans le cœur de l'homme, elle a besoin d'espace créé par l'écrasement du cœur, d'un cœur qui est « brisé et contrit ».


Et donc, n'ayez pas peur de tomber ! N'ayez pas peur de la douleur ! N'ayez pas peur d'être penché, de devoir vous agenouiller ! N'ayez pas peur des moments difficiles ! N'ayez pas peur des longues nuits ! N'ayez pas peur de tomber dans votre enfer ! N'ayez pas peur de votre enfer ! N'ayez pas peur de vos passions, de vos péchés ! Ne soyez pas trop excité, ne vous stressez pas, ne cessez pas de vous battre ! Dans tout cela, il y a Christ Lui-même ! Dieu est au milieu de ces choses ! Il travaille sur votre salut là, dans votre enfer ! Dans vos moments difficiles ; dans vos moments de solitude !


Souvenez-vous de la Croix ! Souvenez-vous du vent froid de la solitude au Golgotha ! Rappelez-vous que tous les saints ont vécu des nuits difficiles, des nuits sans aube. Nous nous inclinons devant leurs auréoles, nous vénérons leur gloire dans l'Église, mais derrière ces auréoles, il y a la solitude, il y a la sueur du sourcil, il y a l'effort, il y a une vie dure. 


Il n'y a pas de don sans de grandes tentations et de grandes vicissitudes. Et donc, ne soyez pas terrifié lorsque vous sentez que vous êtes déchiré à l'intérieur, ne soyez pas terrifié par votre blessure !


Ne soyez pas terrifié par tout cela ! Ne vous découragez pas par la maladie de votre enfant ! Ne vous découragez pas si votre enfant a un besoin particulier ! Dieu le prendra, il le transformera, il le traitera, il le changera ! 


Lorsque mon premier fils est tombé gravement malade quand il était enfant, un prêtre m'a dit à l'époque : « ne faites pas l'erreur de vous lamenter pour votre enfant ! ne faites pas l'erreur de compatir pour lui ou de le considérer comme un enfant malade ! Ne lui montrez pas que vous avez pitié de lui ! Cet enfant, qui a souffert sans faute du ventre de sa mère, sera plein de dons de Dieu ! Dieu lui donnera grâce, Il le rendra plein de Grâce ! » Et c'est ainsi que c'était et comment c'est, vraiment !


Mais nous devons apprendre à attendre ! Nous devons apprendre la patience ! Nous n'avons pas besoin de craindre la nuit pour que l'aube puisse venir ! Nous devons comprendre que la nuit est un processus, une partie de l'avenir du matin ! 


La difficulté que vous traversez n'est qu'une étape que vous devez traverser. Ce n'est pas une malédiction ! Cela ne veut pas dire que Dieu vous a abandonné ! C'est une bénédiction de Dieu ! Peut-être que vous ne serez pas en mesure de comprendre cela à ce moment-là, peut-être que votre esprit ne l'acceptera pas, peut-être que votre cœur se rebellera ! C'est humain ! Mais Dieu est là au milieu de la tempête, et Il prépare le lendemain, ensoleillé, avec un ciel clair, plein de lumière !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Sayings of Romanian Elders


dimanche 13 avril 2025

DIMANCHE DES RAMEAUX

 Que la devise de votre vie soit : Donne tout ce qui est en ce monde pour le Christ, mais ne renonce pas au Christ pour quoi que ce soit en ce monde.

(extrait de « Le Mystère du thaumaturge d'Ostrog »)

*


Le peuple qui saluait le Seigneur à son entrée à Jérusalem, désireux de lui témoigner respect et honneur, utilisait ce qui était facilement disponible, les branches et les feuilles des palmiers de la région. Le dimanche des Rameaux, cela se traduit liturgiquement dans les pays du Nord où les palmiers ne poussent pas. Le saule était souvent utilisé à la place, en grande partie parce qu'au début du printemps, c'est l'un des premiers arbres à verdir, à s'épanouir dans une nouvelle vie alors que de nombreux arbres à feuilles caduques sont encore dans leur sommeil hivernal dépourvu de feuilles. Dans certains endroits, le buis (boxus sempervirens) ou d'autres arbres à feuilles persistantes étaient utilisés. Plus récemment, la coutume de plier les feuilles de palmier en forme de croix s'est imposée. Ces symboles sont bénis à l'église le dimanche des Rameaux et distribués aux fidèles, qui les ramènent chez eux et les conservent avec respect dans le coin des icônes.



Ce week-end spécial et unique, avec le samedi de Lazare et le dimanche des Rameaux, est le lien entre le Grand Carême et la Semaine Sainte. Les offices ont le caractère d'un récit historique, mais ils sont plus que de simples commémorations d'événements d'un passé lointain. Liturgiquement, nous « revivons » ces événements. Cela est souligné par l'utilisation fréquente du mot « aujourd'hui ». Par exemple, le samedi de Lazare, nous chantons : « Aujourd'hui, Béthanie proclame à l'avance la résurrection du Christ ». Marthe et Marie se sont toutes deux lamentées sur la mort de Lazare. Toutes deux ont dit : « Seigneur, si Tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Elles savaient que le Seigneur avait guéri beaucoup de malades et de mourants, et qu'Il avait ressuscité la fille de Jaïre. Même le fils de la veuve de Naïn était mort depuis peu car, en ce temps-là, on enterrait les défunts sans délai, contrairement aux coutumes funéraires actuelles. Lazare était mort depuis quatre jours et il était évident que la décomposition avait déjà commencé à avancer. Pourtant, le Seigneur démontre que ce miracle dépassera tous les miracles précédents, car il s'agit d'une prophétie, non pas en paroles, mais en actes. Le Christ prépare le peuple à ce qui se passera dans une semaine. 

Résurrection de Lazare


Plus tôt dans le Grand Carême, nous avons trouvé l'utilisation grammaticale de la première personne dans les canons mentionnant le fils prodigue, le bon samaritain et l'homme riche (et Lazare). Ainsi, nous ne sommes pas simplement des observateurs et des spectateurs, mais des participants. Nous trouvons également d'autres références historiques dans les textes liturgiques, telles que « Aujourd'hui, la Grâce de l'Esprit Saint nous a rassemblés ». Cela rappelle la coutume des moines palestiniens de l'Antiquité, qui quittaient leur monastère pour passer le Grand Carême dans la solitude du désert. Ils se réunissaient à nouveau pour le dimanche des Rameaux afin de commémorer les événements de la Passion du Christ et de célébrer Sa Résurrection le dimanche suivant. Nous rappelons que cette coutume de passer le Grand Carême seul dans le désert fut le moyen par lequel Abba Zossime rencontra Sainte Marie d'Égypte.

Tropaire - Ton 1 

Affirmant la résurrection universelle, avant ta Passion, ô Christ Dieu,/ Tu réveilles Lazare des morts.// Et nous, comme des adolescents, portant l’insigne de la victoire,/ nous t’acclamons, ô Vainqueur de la mort:// « Hosanna dans les lieux très hauts !/ Béni, est Celui qui vient au Nom du Seigneur ! 

+

Le passage de l'Évangile du dimanche des Rameaux pour la liturgie est Jean 12 : 1 - 18. La première moitié de cette lecture concerne Lazare, ressuscité des morts par le Christ. Mercredi dernier, les prières et les hymnes des offices mentionnaient la mort de Lazare. Samedi (samedi de Lazare), nous avons commémoré la résurrection de Lazare. L'icône qui illustre cette résurrection montre clairement les vêtements funéraires de l'époque. Les iconographes conservent ce détail important, ce qui montre que d'autres allégations relatives au linceul, qui font l'objet d'une grande publicité, ne peuvent pas être prises au sérieux.   

La résurrection de Lazare n'est qu'un exemple parmi d'autres de la manière dont les services du Carême et de la Semaine sainte sont liés entre eux. La résurrection de Lazare est le dernier miracle du Christ, mais le sujet du retour d'un mort avait déjà été mentionné par le Christ, par exemple dans la parabole de l'homme riche et du mendiant, qui s'appelait aussi Lazare. Dans ce cas, bien que la demande ait été faite, elle fut été refusée. En effet, à cette occasion, le Christ expliqua que le fait que quelqu'un ressuscite d'entre les morts ne convaincrait pas ceux qui ne veulent pas croire. Il s'agit également d'une prophétie concernant ce qui se passera après Sa propre résurrection. Toutes ces références à la résurrection avaient pour but de préparer le peuple à ce qui allait suivre Sa propre crucifixion.

Tremblant sur ton ordre, l'enfer rendit Lazare, mort depuis quatre jours. Car c'est Toi, ô Christ, qui es la résurrection et la vie ; c'est sur Toi qu'est fondée l'Église, et elle crie à haute voix : Hosanna, béni es-tu, Toi qui viens. (extrait de l'ode 3 du Canon de Mattins)

La résurrection de Lazare a amené de nombreuses personnes à croire au Christ, au grand dam et au ressentiment des Pharisiens, qui complotaient contre eux deux.  

Lazare s'est assis à table avec le Christ et Ses disciples, témoignant qu'il était bien vivant. En effet, il vécut encore trente ans, mais pour échapper à la persécution des Juifs, il alla vivre sur l'île de Chypre. 

Marie oignit les pieds du Christ. Le mot Christ signifie « Oint ». Lorsque le Christ s'est incarné, Sa nature divine a mystiquement « oint » notre nature humaine. Lors du baptême, après la triple immersion dans l'eau, le nouveau chrétien est oint d'huile (chrême) qui est le symbole de son union au Christ-Oint. 

Marie oint les pieds du Seigneur


À ce moment-là, dans la maison de Lazare, de Marie et Marthe, Judas Iscariote a montré son vrai caractère en critiquant le « gaspillage » du précieux onguent. Parmi les gens, il y avait une certaine confusion dans leurs pensées, car beaucoup d'entre eux espéraient que le Messie libérerait leur pays de l'occupation romaine. En fait, on avait déjà demandé au Christ s'il était venu restaurer le royaume d'Israël. Ainsi, lorsque le Seigneur fit son entrée solennelle à Jérusalem, il n'était pas monté sur un char ou un beau cheval, mais sur sur une bête de peu d'estime, un ânon.

Pourquoi a-t-il fait cela ? Plus tard dans la semaine, le Christ donna sa réponse lorsqu'il dit à Ponce Pilate que Son royaume « [n'était] pas de ce monde ». Ainsi, le Christ n'a pas utilisé, ou n'a pas eu besoin, de l'apparat du monde pour démontrer Sa royauté. 

Entrée du Seigneur à Jérusalem


Pourtant, le peuple cria Hosanna et l'honora avec des branches de palmier. Dans son commentaire de l'Évangile, le bienheureux Théophylacte explique que les palmes étaient utilisées pour honorer les vainqueurs dans les compétitions sportives, de la même manière que les couronnes de laurier. Dans son commentaire, il explique également que les apôtres furent assez lents à comprendre la signification de toutes ces choses, bien que tout ait été annoncé par les prophètes. 

La lecture de l'Évangile d'aujourd'hui se termine en nous disant que tout est devenu clair pour les apôtres après l'Ascension du Christ et, ensuite, à la Pentecôte avec la descente de l'Esprit Saint. 

Ainsi, comme vous le voyez, les aspects et les thèmes de la foi sont à la fois liés et expliqués dans les différentes fêtes et commémorations de l'Église tout au long de l'année. Avant Ta passion volontaire, Christ notre Dieu, Tu avais donné à tous les hommes l'assurance de la résurrection générale ; en effet, à Béthanie, Tu ressuscitas par Ta toute-puissance Lazare, mort depuis quatre jours, et en tant que dispensateur de la lumière, ô Sauveur, Tu rendis la vue aux aveugles. Avec Tes disciples, tu entras dans la ville sainte, assis sur le petit de l'âne comme sur un chérubin, et Tu accomplis ainsi la prédication des prophètes. Les enfants des Hébreux, portant des palmes et des rameaux, allèrent à Ta rencontre. C'est pourquoi nous aussi, portant des palmes et des rameaux d'olivier, nous crions vers Toi en signe d'action de grâces : Hosanna au plus haut des cieux, béni est celui qui vient au Nom du Seigneur. (extrait de la stichère des Matines)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND


Sagesse des Pères Saints


 

"Les combats spirituels 

doivent être marqués 

du sceau 

de l'amour honnête 

et de l'humilité. 


Seul celui qui porte ce sceau 

ne remarque pas 

les difficultés de cette vie, 

ni la méchanceté de Satan, 

ni l'animosité de ses sbires".


~ Saint Amphilochios (Makris), 

Precious Vessels of the Holy Spirit

[Vases précieux de l'Esprit Saint]

samedi 12 avril 2025

Une prière qui fonctionne!

 

Saint Prophète Jérémie
*

Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance.

Vous m'invoquerez, et vous partirez; vous me prierez, et je vous exaucerai.

Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur.

Je me laisserai trouver par vous, dit l'Éternel, et je ramènerai vos captifs; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai chassés, dit l'Éternel, et je vous ramènerai dans le lieu d'où je vous ai fait aller en captivité.

[Jérémie 29:11-14]

Dieu a des plans pour nous donner un avenir avec espoir. C'est une très bonne nouvelle. Il nous demande seulement de Le chercher et de Le chercher de tout notre cœur. C'est exactement ce que nous devons faire pendant le carême ! 

J'ai récemment entendu une citation qui, je pense, mérite notre considération : 

Quand tu travailles, tu travailles.

Quand tu pries, Dieu travaille.

(Hudson Taylor) 

***

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Fraternized

vendredi 11 avril 2025

Un beau message du Patriarche Pavle de bienheureuse mémoire

Saint Patriarche Pavle de Serbie

Lettre de l’Église orthodoxe serbe à ses enfants spirituels à l’occasion de la Nativité 2006

« Pavle, par la grâce de Dieu, archevêque de Pec, métropolite de Belgrade et de Karlovci, patriarche serbe, avec tous les hiérarques de l’Église orthodoxe serbe, aux clergés, moines et tous les fils et filles de notre Sainte Église bénédiction, grâce et paix de Dieu le Père, et notre Seigneur Jésus-Christ et de l’Esprit Saint avec joyeuse salutation.

                                    LA PAIX DU SEIGNEUR - LE CHRIST EST NÉ !

« .....Assurément, il est grand, le mystère de la piété. Il a été manifesté dans la chair par l’Esprit, contemplé par les anges, proclamé par les païens, cru dans le monde, exalté dans la gloire » (1 Timothée 3,16)

Ces paroles de l’Apôtre Paul dépeignent parfaitement toute la beauté de la joie de Noël  dans laquelle nous sommes, mes très chers enfants spirituels des véritables participants dans le grand mystère de la descente de Dieu sur terre dans Sa Nativité et de l’assomption de l’homme au Ciel, de sa place à la droite du Père. Ceci est l’essence de la filiation de chaque homme qui le désire d’une foi forte. Le Fils de Dieu est venu nous appeler dans l’immortalité du Royaume de Dieu, et nous faire rentrer dans la réalité de la vie éternelle, en étant Lui-même, notre Dieu, toujours « le Chemin, la Vérité et la Vie »(Jean 14,5). 

L’évènement de la naissance du Christ de la Vierge Marie contient toutes les espérances et attentes de la race humaine depuis des siècles qui la précèdent ainsi que la foi de tous les siècles jusqu’à ce jour et cela sera à travers des siècles à venir et jusqu’à l’éternité. Ceci est »l’accomplissement du temps » (Gal.4, 4), car Dieu et l’homme sont unis dans la Nature du Christ Sauveur. Dieu naît comme homme, sans cesser d’être Dieu, afin que l’homme devienne « dieu par la grâce », sans cesser d’être homme.

En nous réjouissant d'une joie éternelle et indescriptible de ces grands dons de l’amour de Dieu, interrogeons-nous, nous les chrétiens qui sommes appelés et envoyés dans le monde pour être « le sel de la terre et la lumière du monde » (Math.5, 13-14), est ce que nous sommes, et à quel niveau sommes-nous vraiment responsables de la liberté que le Seigneur nous a donnée ? Il n’est pas bon de chercher des excuses à nos propres fautes chez les autres, car le jugement n’est point le chemin de la foi. Très souvent, c’est justement un obstacle sur le chemin de la vie et un grand fardeau pour celui qui procède de cette manière-là. Ainsi, nous nous adressons à vous, fils et filles de notre de l’Église du Christ « Ce n’est pas que nous régentions votre foi, mais nous coopérons à votre joie, car, pour la foi vous tenez bon »(2 Cor.1, 24). Nous vous implorons à genoux : montrez sans hypocrisie un vrai amour les uns pour les autres et envers tout le monde entier « Faisons le bien sans défaillance »(Gal 6, 9). Efforçons-nous pour accomplir l’enseignement des saints pères « Tout chrétien doit être un tel homme qui ne fera jamais honte à Dieu »Et nous pourrons le faire, noble peuple de Dieu si nous faisons un effort pour réussir dans les bonnes actions de la sainte foi.

De nos jours, nombreux sont les égoïstes qui pensent qu’ils peuvent faire tout, tous seuls.
Le monde est plein de faux « grands » hommes et peuples et chacun d’eux pense qu’il peut changer l’image du monde. Et nous, nous devrons avoir la foi du juste Joseph, la simplicité  et l’hospitalité des bergers de Bethléem, la sagesse des Rois Mages qui, conduits par l’Étoile, sont venus apporter les dons au Christ sans craindre Hérode. Ayons la foi des Prophètes et des Justes de l’Ancien Testament et soyons avec les Apôtres persévérants dans le témoignage de ce Grand Mystère, tout en sachant que à part le Christ  « .. il n’y a sous le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut »(Actes 4, 12)

Cette connaissance de la foi ne doit pas nous entraver dans notre amour envers les autres. Au contraire, elle nous mène en avant, et ouvre notre coeur pour chaque homme, sans tenir compte de qui il est, comment il prie Dieu, et s’il Le prie car « Dieu ne montre pas de préférences, mais dans chaque nation, quiconque Le craint et pratique la justice trouve l’accueil auprès de Lui » (Actes 10,35) . Notre foi en Christ Sauveur du monde et de l’homme nous rend prêts et aptes à servir pour le bien  et  le salut du monde. Le Fils de Dieu, pour nous et notre salut s’est fait Homme, et notre serviteur. Ainsi, chacun de nous est appelé à oeuvrer pour le bien du monde et pour le salut de tous et de tout. La vie serait, oh combien, différente et meilleure, si nous les chrétiens avions saisi le sens que les « grands » doivent servir « les petits ». La vie serait plus belle et le monde meilleur. Et cela est tout à fait possible, mais pour cela il faudrait que chacun gagne la bataille sur soi-même, qu'il dépasse son propre égoïsme, abandonne son propre intérêt, se sacrifie soi-même avec générosité.

Nous avons commis des iniquités - cessons de les commettre, et le Seigneur nous pardonnera. La plus grande faute est l’avortement, car nous ne voulons pas avouer que le péché de tuer un enfant est motivé par l’égoïsme des indignes parents. C’est le meurtre le plus odieux, le refus de la bénédiction de Seigneur et le refus de droit de vie à un nouvel être.
Car, l’enfant à naître n’est pas un embryon sans nom, foetus ; c’est un homme - l’âme qui vit. Parents, nous vous implorons, ne faites plus cela, ne fermez pas la porte de vos coeurs et de vos maisons pour cette bénédiction de la vie. Ne vous privez pas de la bénédiction de Seigneur.

Nous savons que les défenseurs autoproclamés du peuple élèveront la voix disant que l’Église dénie les droits de l’homme et la liberté, mais il faut qu’ils sachent que nous conseillons avec amour, sans dédain. Et que le Seigneur leur pardonne le péché, qu’Il les rappelle dans la communauté de l’amour. Nous nous réjouirons s’ils répondent à cet appel. De nombreux peuples tiennent compte de leur existence en tant que peuple et de leur salut éternel, et le peuple serbe a malheureusement tué ses enfants à naître, plus que nos ennemis dans toutes les guerres comprises. Nous voulons souligner que dans notre Patrie, le nombre des morts dépasse de 25 000  le nombre de nouveaux  nés. Nous espérons que ces chiffres inciteront à une réflexion profonde et au changement de la situation.

Nous devrions être persévérants dans les bonnes actions, dans le pardon et la prière et tout  endurer jusqu’au bout, car « on nous insulte, nous bénissons; on nous persécute, nous endurons; on nous calomnie, nous consolons »( 1 Cor 4,12-13) tout en sachant que « la victoire qui a vaincu le monde,c’est notre foi »(1 Jean 5,4). Les Serbes orthodoxes de Kosovo et Métochie connaissent et ressentent cela, comme beaucoup d’autres persécutés et chassés de leurs foyers. Ils portent sur leur corps les blessures du Christ  et emportent la victoire sur ceux qui les persécutent. Mais nombreux sont ceux qui préoccupés par leurs propres personnes et leurs propres peurs ne peuvent pas comprendre. Tandis qu’eux, à l’instar des premiers martyrs et confesseurs, emportent la victoire sur ceux qui pensent qu’ils peuvent atteindre leur but en écrasant les autres. Nous croyons profondément que le temps viendra où les agresseurs auront honte. Nous prions pour nos ennemis, afin qu’ils comprennent que les mauvaises actions ne peuvent être profitables pour personne. Ils doivent se rendre compte qu’après la défaite et les humiliations qu’ils infligent aux autres, ils seront défaits eux-mêmes par le désespoir. Nous prions, également pour eux, afin qu’ils puissent vaincre leurs propres personnes et deviennent les participants de cette paix que le Christ apporte à tous.

Nos chers enfants spirituels notre sainte Église serbe a survécu tout au long de l’histoire les Golgotha et les crucifixions avec la joie des bergers de Bethléem, la sagesse des Rois Mages et elle vivra pour toujours dans l’unité conciliaire avec les Églises orthodoxes locales qui forment Une Sainte Église. Elle réunit de manière conciliaire tout le peuple serbe sur tous les continents et dans tous les États tout en restant ouverte pour tous les hommes de bonne volonté. Elle réunissait tous ses fidèles enfants à travers les siècles, à travers les chemins étroits, en bâtissant des ponts d’amour et de paix parmi les hommes et les peuples.

Nous connaissons bien nos chutes, schismes et divisions. Nous implorons le Seigneur que cela cesse pour toujours et nous vous supplions que vous soyez un dans le Seigneur, afin que nous puissions montrer à tous une foi pure, une sainte unité, et toute la beauté de la foi en Dieu et de la foi en l’homme de Dieu. Cela se produira quand nous cesserons de nous diviser entre nous pour diverses déraisons. Tachons de nous réconcilier dans la joie de Noël et nous retrouver autour de la crèche de l’Enfant Dieu en dépassant toutes nos déraisonnables divisions 

Bien sûr, il est nécessaire de réfléchir et de confronter les diverses opinions, de discuter, mais cela ne doit pas être la raison de nous haïr ou de haïr quelqu’un d’autre. La règle doit être appliquée: « Que celui qui désire être le premier soit le serviteur de tous ». Le Christ par sa vie a montré tout cela, et nous les chrétiens nous avons le saint devoir de démontrer cela avec notre manière de vivre. Le jour d’aujourd’hui est un jour propice pour nous interroger nous-mêmes : qu’avons-nous fait dans ce domaine, pour nous corriger et  nous corriger les uns les autres, afin que notre joie soit complète  et durable.

Chacun de nous doit voir en la personne de l’autre, le visage de Dieu, le visage de son frère, son frère pour l’éternité. Ainsi, le coeur de chaque homme sera en vérité la grotte de Bethléem dans laquelle le Christ naît en permanence. Et plus il y aura de ces coeurs-là, meilleure sera notre vie et meilleurs nous serons.

LA PAIX DU SEIGNEUR - LE CHRIST EST NÉ 

Fait au Patriarcat de Serbie à Belgrade Noël 2006 (Calendrier julien)
Vos intercesseurs auprès de l’Enfant Dieu le Christ -Patriarche Pavle et tous les hiérarques »


SOURCE




 

jeudi 10 avril 2025

Mère Siluana: Comment se repentir?

Mère Siluana

Extrait du livre:365 Mornings with Mother Siluana

 Le Seigneur nous dit que sans repentance, nous ne pouvons pas entrer dans Son Royaume, qui est « en nous », dans nos cœurs. Comment se repentir ? Comment comprendre le repentir ?

Essaie, âme bien-aimée, d'entrer en toi-même, dans ce lieu où tu sens ton cœur « desséché », et de rester là en silence. 

Ne te précipite  pas vers des questions, des justifications, des accusations, des faux-semblants ou des promesses, mais reste silencieux et regarde et écoutez ce cœur desséché. 

Observez-le, écoute son silence et sa sécheresse, et rappelez-toi que le Seigneur t'observe et te perçoit là, dans cette partie cachée de toi-même.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Sayings of the Romanian Elders

mercredi 9 avril 2025

DES REPRÉSENTANTS ORTHODOXES CONDAMNENT L'"EXAMEN" BLASPHÉMATOIRE DES RELIQUES DES GROTTES DE KIEV

 

Photo : spzh.eu

Kiev, 8 avril 2025     

Des voix de protestation s'élèvent de tout le monde chrétien orthodoxe alors que les chefs religieux et les communautés monastiques condamnent la récente décision du gouvernement ukrainien de mener des examens scientifiques sur les reliques sacrées des saints dans les grottes de la Laure de Kiev.

Les examens controversés, menés par une commission qui comprenait des anatomistes, des biologistes et même un vétérinaire, mais pas de représentants de l'Église, ont suscité des accusations de blasphème et des comparaisons avec la persécution de l'Église à l'époque soviétique. Alors que les autorités ukrainiennes prétendent évaluer la « valeur historique et scientifique » de ces reliques vénérées, les dirigeants orthodoxes, en plus de ceux de l'Église ukrainienne [canonique] elle-même (voir ici et ici), appellent à une intervention immédiate pour protéger ce qu'ils considèrent comme des vaisseaux de grâce divine et des témoins de la résurrection.

Église bulgare

Le 4 avril, Son Éminence le métropolite Gabriel de Lovech a dirigé une conférence sacerdotale du doyenné le  de Troie. Diverses questions ont été discutées et le clergé a adopté une lettre de soutien à l'Église ukrainienne persécutée, rapporte l'Église orthodoxe bulgare.

En ce qui concerne les reliques des grottes de Kiev, le clergé, dirigé par Métropolite Gabriel, qui est un fervent défenseur de l'orthodoxie canonique en Ukraine, inclut une prière à Dieu et aux saints des grottes de ne pas permettre la profanation de leurs reliques et que leurs reliques soient rendues à l'Église canonique sous l'omophorion de Sa Béatitude le Métropolite Onuphrede Kiev et de toute l'Ukraine.

Le clergé a également exprimé sa sympathie pour l'attaque brutale et la saisie de la cathédrale de l'archange Michel à Tcherkassy qui ont eu lieu en octobre et a appelé à punir les auteurs et à la remise de l'Eglise au diocèse de l'Eglise canonique.

Mont Athos

Les moines des cellules athonites ont condamné les examens entrepris par divers scientifiques, les comparant aux persécutions de l'ère soviétique.

« Cessez ce blasphème » s'exclament les moines. Ils expliquent la vénération des reliques dans l'Église orthodoxe, dont la commission de l'État semble ne rien savoir :

Nous rappelons que l'Église orthodoxe considère les saintes reliques comme des vaisseaux de grâce divine, et selon la théologie patristique orthodoxe, nous leur accordons une vénération respectueuse. Saint Grégoire Palamas (archevêque de Thessalonique) précise que tout comme la divinité du Christ n'a pas abandonné son corps humain pendant son enterrement et sa résurrection de trois jours, la grâce du Saint-Esprit n'abandonne pas les corps des saints après leur mort biologique, c'est pourquoi, en tant qu'orthodoxes, nous embrassons respectueusement les saintes reliques pour recevoir la grâce du Saint-Esprit qui y demeure. L'existence des saintes reliques confirme l'espoir de la Résurrection et de la vie éternelle, la vérité de l'Évangile et l'expérience expérientielle de la déification.

Tout chrétien orthodoxe fidèle appellerait les examens "un pur blasphème de la part des autorités ukrainiennes, non seulement contre les frères orthodoxes de l'Église orthodoxe canonique", assurent les moines.

Ils attendent avec impatience le jugement des Églises locales, et tout d'abord du Patriarcat de Constantinople. « Il n'est plus possible de prétendre que rien de tragique ne se passe dans l'Église orthodoxe ukrainienne et ses lieux saints. »

Les moines appellent également la Sainte Epistasie - l'organe directeur du Mont Athos - à répondre à ce qui se passe avec les reliques des grottes de Kiev.

Les pères Athonites terminent par une prière aux saints des grottes de Kiev et une question : « Comment, et surtout pourquoi, déterminer la valeur scientifique des saintes reliques ? Peut-être que ces mesures sont prises pour voir comment les chrétiens orthodoxes du monde entier réagiront à un blasphème conscient supplémentaire ? »

Église de Grèce

De l'intérieur de l'Église de Grèce, le P. Anastasios Gotsopoulos, qui s'est continuellement levé pour défendre l'UOC [Eglise canonique du Métropolite Onuphre] persécutée, a envoyé une lettre au patriarche Bartholomée et à d'autres primats et hiérarques, les appelant à s'exprimer contre ce qui se passe avec les reliques des grottes de Kiev.

« Avec des sentiments de colère et d'indignation sacrées, les chrétiens orthodoxes du monde entier sont témoins de la profanation des saintes reliques, des dizaines de reliques saintes incorrompues, de la Laure de Kiev par le régime Zelensky », commence-t-il.

Les membres de la commission « profanent les saints » par leurs recherches, prévient-il.

Le Patriarche Bartholomée et les autres primats qui ont reconnu l'OCU schismatique devraient avertir Zelensky de ce qui se passe lorsque vous tombez entre les mains du Dieu vivant (Hébr. 10:31), écrit-il.

« Nous lançons un appel des plus fervents à votre épiscopat et nous vous demandons et vous supplions : Élevez une voix de dénonciation et de protestation afin que la profanation des saints de notre Église orthodoxe puisse cesser », plaide-t-il, déplorant leur silence sur les abus de l'église orthodoxe ukrainienne [schismatique].

« Ce silence pan-orthodoxe a enhardi les barbares de Kiev, et ils procèdent maintenant au viol et à l'abus même de l'Église triomphante du premier-né, et des saints qui sont écrits au Ciel (Hébr. 12:23).

Le silence dans cette affaire équivaut au consentement, prévient le prêtre grec.

EGLISE RUSSE HORS FRONTIERES

Dans une interview avec la branche américaine de l'Union des journalistes orthodoxes, l'archimandrite Roman (Krassovsky), chef de l'Église orthodoxe russe Hors Frontières de la mission ecclésiastique russe à Jérusalem, a accusé les autorités ukrainiennes d'"essayer de mettre un visage scientifique sur la défiguration des choses saintes orthodoxes et du peuple orthodoxe".

« Vous avez des crânes myrrhoblytes là-bas - comment expliquez-vous [scientifiquement] cela ? » a demandé Père Roman  rhétoriquement. Ce que le ministère ukrainien de la Culture fait aujourd'hui n'est pas différent des « programmes de recherche » du régime soviétique du XXe siècle, qui ont saisi et détruit des reliques sous couvert d'une « enquête scientifique », a-t-il ajouté.

« C'est le Diable, qui fait sortir ses armées complètes contre l'Église, de la même manière qu'ils l'ont fait au 20e siècle », a-t-il déclaré, « et nous, en tant que chrétiens orthodoxes, semblons avoir très peu appris de notre passé, et nous continuons simplement à suivre les voies de ce monde, en oubliant la seule chose nécessaire. »

Patriarcat de Jérusalem

Et le samedi 5 avril, après la liturgie des salutations de la Mère de Dieu, l'higoumène des grottes de la Laure de Kiev, son éminence le Métropolite Pavel de Vyshgorod, qui est toujours en résidence surveillée loin de son monastère, a eu une conversation vidéo avec le Patriarche de Jérusalem.

Sa Béatitude le Patriarche Théophile a transmis sa bénédiction et exprimé son soutien au Métropolite Pavel et la confrérie de la Laure.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN