Sainte Sophie, dans le monde grande-duchesse Solomonia Sabourova, fut la première épouse du grand-duc Vasily Ioannovich de Moscou (1505-1533). Il la choisit comme épouse parmi cinq cents des plus belles jeunes filles. Mais le mariage s'avéra être sans enfant, ce dont le couple grand-ducal fut très triste. Après 20 ans de mariage, malgré les exhortations du clergé, le Grand-Duc décida alors d'épouser la princesse lituanienne Elena Glinskaya en secondes noces.
Le Métropolite Varlaam, qui dénonça l'illégalité du divorce, fut exclu du trône métropolitain - pour la première fois dans l'histoire russe - et emprisonné dans un monastère, et le moine Maxime le Grec, qui défendit la princesse Solomonia, fut banni et également emprisonné.
Tous les Patriarches œcuméniques condamnèrent l'acte du Grand-Duc, et le patriarche Marc de Jérusalem prédit la naissance d'un bébé du second mariage, qui étonnera le monde par sa cruauté (Ce sera Ivan le Terrible!).
Le 25 novembre 1525, la grande-duchesse Salomonia fut tonsurée de force dans le monachisme avec le nom de Sophie dans le monastère de le Nativité de Moscou. Après la tonsure, elle fut envoyée en garde à vue au monastère de Souzdal-Pokrovsky, qui devint plus tard un lieu d'emprisonnement pour les moniales royales involontaires. La grande-duchesse ne s'accommoda pas immédiatement de sa nouvelle position, elle pleura longtemps. Mais, obéissant à la volonté de Dieu, Sophie trouva réconfort et paix dans une prière fervente.
La moniale Sophia, ayant appris la futilité des biens terrestres éphémères, convoitait de tout son cœur le Royaume de Dieu et sa vérité (Mt.6:33). Alors que les iniquités se multipliaient dans le monde, elle dans sa solitude était ornée de vertus et s'élevait progressivement à la perfection spirituelle. Le prince Kourbsky, dans sa lettre à Ivan le Terrible (1533-1584), appela la princesse-moniale "la Vénérable Martyre".
Sainte-Sophie mourut en 1542 et fut enterrée dans le monastère de Souzdal-Pokrovsky. La chronique dit à ce sujet : "Ayant vécu dans la fidélité et la volonté de Dieu, elle s'en est allée." Déjà les descendants les plus proches honoraient en prière la moniale Sophie. Dans les saints manuscrits, elle est appelée " la sainte princesse vertueuse Sophia la moniale, qui était au monastère de Pokrovsky, une thaumaturge". Sous le Tzar Theodore Ioannovich (1584-1598), fils du Terrible, elle était déjà honorée comme une sainte. La reine Irina Feodorovna envoya une "couverture en velours avec l'image du Sauveur et des saints" en cadeau pour sa tombe.
Le Patriarche Joseph (1642-1652) écrivit à l'archevêque de Souzdal Serapion au sujet des prières et des offices commémoratifs sur la tombe de la moniale Sophie. Plus tard, au XIXe siècle, l'archevêque Serapion de Souzdal et Tarus composa l'office dédié à sainte Sophie.
Dans la description de la ville de Souzdal, le cléerc Ananias rendit compte des guérisons miraculeuses à la tombe de la moniale Sophie. Ainsi, en 1598, la princesse Anna Nechteva, qui souffrait de cécité depuis six ans, recouvra la vue à sa tombe. En 1609, lors de l'invasion des Polonais en Russie, la moniale Sophie sauva Souzdal de la ruine. Elle apparut sous une forme terrible au chef du détachement militaire polonais Lisovsky. Sa main fut paralysée par la peur, et il jura de laisser en paix la ville et le monastère. De nombreux autres miracles furent accomplis par les prières de la moniale Sophie.
Sainte moniale Sophie, prie Dieu pour nous!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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