"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 7 janvier 2023

Nativité de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ

 





Le Christ est né ! Glorifiez-Le !

Le jour de Noël, les textes liturgiques nous parlent non seulement de la naissance du Christ mais aussi de l'adoration des bergers et de l'arrivée des Mages avec leurs cadeaux symboliques. La lecture de l'Évangile lors de la liturgie est Matthieu 2, 1-12 et nous parle de la venue des Mages.

Le commentaire de Théophylacte entre dans un détail historique considérable. Saint Matthieu écrit, aux jours du roi Hérode et ceci est significatif car il ne faut pas le confondre avec Hérode le tétrarque. Le roi Hérode n'était pas d'origine juive. La lignée des souverains et des rois de Judée avait disparu. Pourquoi les Mages sont-ils venus ? Le facteur d'influence est que, bien qu'ils soient issus d'une culture païenne, leur cœur était enflammé par le désir de la vraie foi. C'est un reproche à Hérode et à ses semblables, qui n'avaient pas un tel désir. Nous voyons le contraste dans le fait que les Mages, qui semblaient être les adorateurs les plus improbables du Seigneur, ont parcouru une grande distance pour L'adorer, alors que les Juifs, qui auraient dû être les premiers fidèles, firent en fait le contraire et, par la suite, ils Le persécutèrent.

Les Mages ont peut-être été inspirés par les paroles du devin Balaam : "Une étoile se lèvera de Jacob". Ils étaient désireux de comprendre le mystère et ils voyagèrent pour chercher le Seigneur, qui dirigea leurs pas. Rappelez-vous, quel que soit leur statut dans le monde, les Mages étaient des astrologues et ils ont dit : "Nous avons vu son étoile". Le Seigneur a donc utilisé ce qui leur était familier pour qu'ils n'ignorent pas Son message. Nous notons également que l'étoile brillait même en plein jour et cessait de bouger lorsque les Mages se reposaient. Ce n'était pas une étoile ordinaire, mais le moyen par lequel les instructions de Dieu furent transmises aux Mages. Nous ne pouvons qu'imaginer l'impact de leur pèlerinage et le message passionné qu'ils auraient prêché à leur retour dans leur propre peuple.

En ce qui concerne Hérode, nous lisons qu'il était troublé. Il avait beau avoir acquis un statut et un pouvoir terrestres, il souffrait manifestement d'un grave sentiment d'insécurité. Il était indigne de sa position et n'était pas populaire. Pourquoi Jérusalem était-elle troublée ? Il y avait des intérêts particuliers et le Malin sait exactement comment utiliser les peurs, les insécurités et les jalousies des détenteurs égoïstes et impies de fonctions mondaines. On demanda aux prêtres et aux scribes où le Christ devait naître. Hérode montra son ignorance, mais il reçut la réponse correcte, qui se trouvait dans le prophète Michée (Michée 5:2). Par cela, Dieu montra la profondeur de leur impiété. Cette classe d'érudits connaissait la réponse mais ils se condamnèrent eux-mêmes car, contrairement aux Mages, ils n'ouvrirent pas leur cœur au Seigneur. Ce sont ces personnes, et leurs successeurs, qui cherchèrent ensuite à crucifier le Seigneur.     

Bethléem était un petit lieu qui ne jouissait pas d'un statut prestigieux. Maintenant, elle est honorée comme le lieu de naissance du Christ, car c'est de toi que sortira un Prince. Le Christ n'est pas resté à Bethléem, mais il est sorti de Bethléem. Nous voyons ensuite la peur d'Hérode qui interroge secrètement les Mages. Il ne se sentait pas en sécurité dans sa position et n'était pas sûr de la réaction des Juifs à la nouvelle qu'il avait un rival potentiel. Comme tous les usurpateurs et les tyrans, il ne faisait confiance à personne. Hérode chercha à savoir quand l'étoile était apparue. Saint Matthieu ne nous donne pas de réponse à cette question mais, compte tenu de la lenteur des voyages à cette époque, il semble évident que les Mages n'arrivèrent pas quelques jours après la naissance du Christ. 

Hérode était dans la tourmente et la fureur, mais les mages ne s'en sont pas forcément rendu compte car il leur a menti en disant : "Quand vous l'aurez trouvé, rapportez-moi des nouvelles, afin que je vienne aussi l'adorer". Nous remarquons ici que l'étoile n'était pas visible pendant que les mages étaient à Jérusalem, mais qu'elle est réapparue pour les guider une fois qu'ils entamèrent la dernière étape de leur voyage. Cela nous rappelle une fois de plus qu'il ne s'agissait pas d'une étoile ordinaire mais d'une lumière divine spécifiquement destinée à guider les Mages sur ordre de Dieu. Lorsqu'ils atteignirent leur destination, l'étoile se figea et les mages se réjouirent. Lorsqu'ils entrèrent dans la maison, ils virent le jeune Enfant avec Marie, sa mère. Nous voyons ainsi que le temps avait passé car, au moment de la naissance, Bethléem était surpeuplée et Marie et Joseph se réfugièrent dans une grotte utilisée pour les animaux. Il est clair que les gens, qui remplissaient Bethléem à cette époque, étaient rentrés chez eux. Pourtant, la pauvreté de la situation est évidente et les Mages, éclairés par la grâce de Dieu, ne se laissèrent pas tromper par les apparences. Ils s'humilièrent devant le Dieu incarné. 

Les Mages offrirent de l'or comme à un roi et de l'encens comme à un prêtre. La myrrhe est en soi une prophétie, une préfiguration de la mort et de l'ensevelissement du Christ. Les Mages furent guidés par la foi et, à Jérusalem, ils apprirent la prophétie de Michée, ce qui leur permit de trouver et d'adorer le Seigneur, Qui récompensa leur piété en leur déconseillant de retourner auprès d'Hérode. Cela leur sauva la vie et leur permit de répandre la connaissance du vrai Dieu dans leurs propres pays. Ni l'Évangile, ni le commentaire n'abordent la question de leur nombre. Il y eut trois cadeaux et on suppose qu'il y eut trois Mages. La tradition les désigne comme Melchior, Gaspar et Balthasar.  

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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