"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 1 avril 2022

LA JUSTE SOPHIE, PRINCESSE DE SLOUTSK ( Mémoire le 19 mars/1er avril)



du Couvent Ste Elisabeth de Minsk


La sainte et juste Sophie, princesse de Sloutsk, venait d'une ancienne famille d'Ollkovitch, qui régnait dans la ville de Slutsk depuis 1395. Pendant leur règne, Sloutsk fut construite et fortifiée. Au XVe siècle, elle devint l'une des principales villes du Grand-Duché de Lituanie, dont elle faisait alors partie. La dynastie Olelkovitch a donné au monde de nombreux pieux chrétiens qui sont restés fidèles à l'Église orthodoxe. Le grand-père de sainte Sophie, Youri Yurievitch, connu pour sa foi inébranlable, exhorta ses fils à rester fidèles à l'Orthodoxie. Le père de sainte Sophie, Youri Yurievitch II, accomplit le commandement de son père.

La princesse Sofia naquit le 1er mai (11) 1585 et devint la dernière personne de la famille Olelkovitch. Devenue orpheline dès son enfance, la jeune fille fut élevée par ses parents maternels. Les gardiens de Sophie n'étaient pas motivés par la compassion, mais par un désir égoïste de rembourser leurs dettes envers la famille princière des Radziwill aux dépens de la succession importante de leur nièce, seule héritière directe de la riche famille Sloutsky. Ils décidèrent de faire un mariage entre Sophie et Janusz Radziwill, Prince de Nesvizh.

Le prince Janusz Radziwill et la princesse Sofie

Pour épouser un catholique, il fallait se convertir au catholicisme, mais la princesse de quatorze ans, habituellement obéissante à son oncle, refusa résolument de changer sa foi. Sophie insista également  pour que les enfants de son futur mariage soient baptisés dans l'Église orthodoxe et élevés comme orthodoxes. Sophie fut catégorique sur le fait que ce n'est que dans ces conditions qu'elle accepterait de se marier. Son tuteur dut se tourner vers le Pape pour obtenir une permission. La permission fut accordée et le mariage eut lieu.

La vie difficile de Sophie avec son oncle prit fin, mais sa vie dans le mariage ne fut guère plus facile. Dans toutes ses peines, Sophie ne trouva consolation que dans la prière, tandis que son Église pendant ce temps était opprimée de toutes les manières possibles par les Uniates. Les autorités privèrent les chrétiens orthodoxes de leurs églises et monastères, et leur demandèrent de payer pour chaque office qu'ils souhaitaient célébrer. Les prêtres orthodoxes furent expulsés et progressivement remplacés par des Uniates. Les baptêmes, les mariages et les inhumations n'étaient autorisés qu'avec le consentement d'un prêtre catholique, moyennant des frais fixés par lui. Les orthodoxes étaient enterrés la nuit. Les enfants nés de mariages mixtes étaient considérés comme des membres de l'Église catholique. Il était interdit aux orthodoxes d'occuper des fonctions publiques, de convoquer des réunions ou de solliciter un quelconque favoritisme pour alléger les mesures habituellement prises contre les insurgés.

Attristée par le piétinement de la foi de ses ancêtres, la jeune princesse devint une défense de l'Orthodoxie contre la violence uniate. Elle  transforma sa ville de Sloutsk en bastion de l'Orthodoxie, le seul de toute la région. Elle persuada son époux de demander une lettre au roi polonais, interdisant de forcer la principauté orthodoxe de Sloutsk à entrer dans l'Unionisme. Sophie s'occupait des monastères et des églises, faisant généreusement un don pour leur construction, soutenant le clergé, cousant et brodant personnellement à la main des vêtements liturgiques et des vêtements sacerdotaux et faisant des pèlerinages dans des églises lointaines lors de fêtes.

Cathédrale du diocèse de Sloutsk, à Sloutsk

L'influence de la juste princesse était si grande que même après sa mort, l'époux de Sophie confirma par ses chartes que les églises orthodoxes, bénies par la princesse Sophie de son vivant, devaient préserver la liberté de culte et les règles de l'Église dans l'esprit de l'Église d'Orient, en léguant la même chose à la postérité Les descendants du prince Radziwill respectèrent ces commandements.

La princesse Sophie mourut à l'âge de 26 ans le 19 mars (29), 1612 pendant l'accouchement. En mémoire de la vie pieuse de la princesse et de ses bonnes œuvres, elle fut enterrée dans le monastère de la Sainte Trinité de Sloutsk. Le Seigneur bénit la juste Sophie en manifestant l'incorruptibilité de ses reliques et par des miracles. Les reliques de la sainte princesse reposent maintenant ouvertement dans la cathédrale du Saint-Esprit de la ville de Minsk, près de la chapelle nord en l'honneur de la miraculeuse icône de Minsk de la Mère de Dieu.

Icône de la Mère de Dieu de Minsk

Châsse des reliques de Sainte-Sophie, princesse de Sloutsk

Jours de fête : 1er avril (19 mars calendrier des Pères) et le jour de la fête de la Synaxe des saints biélorusses (3e semaine après la Pentecôte).


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Obitel-minsk.org

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