"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 3 juin 2021

PROTOPRESBYTRE THEMISTOKLIS MOURTZANOS: Pourquoi sommes-nous agités ?

 Why Are We Agitated?



« Le début de la quiétude consiste à repousser les coups des démons, car ils vous troublent au plus profond de votre cœur. La fin de la quiétude n'est pas de craindre le trouble, mais d'y être indifférent » (Saint Jean Climaque).

L'agitation est un phénomène courant dans notre vie. Les personnes sereines sont souvent considérées comme insensibles, détachées et tournées vers l'intérieur. Les personnes qui deviennent agitées, cependant, sont réputées avoir des émotions. Ce sont des gens qui vivent et luttent, même si leur agitation entraîne ses propres difficultés. Mais il est une question évidente : qu'est-ce qui nous agite ?

Dans la tradition ascétique de notre foi, le trouble est causé par nos pensées. Celles-ci découlent de l'attitude des autres envers nous, du doute et de l'inquiétude sur l'avenir, des peurs et des phobies, du désir de ce que nous pensons être nôtre et que nous n'avons pas trouvé, des inquiétudes que nous éprouvons, ainsi que du fait que nous sommes incapables de trouver la joie et le sens de la vie. 

Le Diable trouve des moyens de nous agiter. Il nous rappelle ce que nous n'avons pas ou ce que nous aimerions réaliser et que nous ne pouvons pas faire. Il nous fait copnsidérer notre monde et nous en inquiéter. Il nous donne envie d'avoir comme critères, nous-mêmes et nos opinions personnelles. Il veut que nous ne dépendions pas de ceux qui nous aiment, en particulier de l'Église, mais que nous voyions plutôt les choses à partir de ce que notre esprit nous montre. En conséquence, nous ne trouvons pas de paix.

Nos pensées nous font agir de manière préjudiciable. Nous construisons des scénarios dans notre esprit. Nous voulons que notre temps soit rempli et ne pouvons nous imaginer traverser la vie dans la tranquille assurance de Dieu et de Sa volonté. 

Le calme de la prière et la considération des autres, sont une manière de demander pardon. Quand notre ego est la clé, comment nous sentons-nous, que croyons-nous, comment pouvons-nous écouter les autres ? Comment pouvons-nous dire ce qu'ils disent et ce qu'ils aimeraient nous dire ? Comment l'amour peut-il opérer ? De toutes les choses que nous voyons et entendons, quelles caractéristiques sont vraies et lesquelles nous piègent dans des jeux sans fin de rancune, de peur et, en fin de compte, d'agitation ? 

Pourquoi devrions-nous être toujours sur la défensive, traitant les autres comme nos ennemis ? Même s'ils ressentent cela, cela ne vaudrait-il pas la peine d'avoir un sourire, un mot gentil, une approche calme, une question sur ce qu'il y a chez vous qui les trouble, exprimée patiemment ? Une question à notre confesseur ? Une grande quantité de prière comme antidote aux troubles ?

La vie d'aujourd'hui est remplie de tumulte. 

Ceux qui crient le plus, qui sonnent le plus fort l'alarme, qui trouvent le plus d'indignation dans chaque situation se sentent très satisfaits, car, apparemment, ils ne sont pas dupes, ni ne se soumettent aux intérêts qui gouvernent le monde. 

Les personnes vraiment spirituelles, cependant, se confient au Christ, qui fut abandonné à la méchanceté du monde mais le vaincquit avec amour et par Sa résurrection. 

Les personnes vraiment spirituelles exercent un jugement, mais ne condamnent pas. Elles restent détachées du tumulte car elles savent que le dernier mot appartient à Dieu. 

Ells font confiance à l'Église, malgré les erreurs et les insuffisances des personnes qui s'y trouvent, en sachant que l'obéissance sauve. Et elles luttent spirituellement pour qu'au cœur de leurs relations avec les autres se trouve la Vérité qui apporte la paix au cœur, car 'nous appartenons au Seigneur' [Rom. 14, 8].

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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