2/15 janvier
30ème
dimanche après la Pentecôte,
avant
la Théophanie
Avant-fête de la
Théophanie. Saint Sylvestre, pape de Rome (335) ; saint Théogène, évêque de
Parios (vers 320) ; saint Sylvestre des Grottes de Kiev (XIIème s.) ;
sainte Julienne de Mourom (1604) ; saint néomartyr Georges le Géorgien
(1770) ; saint Séraphim de Sarov, thaumaturge (trépas 1833 et
deuxième invention des reliques en 1991) ; saint martyr Basile (Petrov) (1942).
Saint Seraphim de Sarov
et scènes de sa vie
ST JEAN CHRYSOSTOME SUR LA THÉOPHANIE
M
|
ais
pourquoi n'est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de
son baptême qui est appelé Épiphanie ? Car c'est en ce jour qu'Il fut
baptisé et qu'Il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le
milieu de la nuit, tous vont puiser de l'eau qu'ils mettent en réserve dans
leurs maisons, pour la garder l'année entière, en mémoire de ce qu'à pareil
jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n'a
aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux
et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on
ne la distingue pas de celle qui vient d'être prise à la source. Mais pour
quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que
Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de Sa naissance, mais le
jour de Son baptême, car jusque-là Il était à peu près inconnu. Qu'Il n'ait pas
été généralement connu, et que la plupart ait ignoré qui Il était, c'est ce qui
ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu'un au milieu de
vous que vous ne connaissez pas. (Jean, I, 26.) Et faut-il s'étonner si les
autres ne Le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même L'ignorait jusqu'à
ce jour ? Et je ne Le connaissais pas moi-même, dit-il, mais Celui qui m'a
envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : Celui sur qui vous verrez descendre
et demeurer le Saint-Esprit, est Celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean,
I, 33.)
Tropaire du dimanche, 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во
Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ вѣ́рніи и
поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть претерпѣ́ти,
и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
|
Fidèles,
chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge
pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de
subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !
|
Tropaire de l'avant-fête de la
Théophanie, ton 4
Гото́вися, Завуло́не, и
красу́йся, Нефѳалíме, Iорда́не рѣко́, ста́ни, подими́, взыгра́я, крести́тися
гряду́ща Влады́ку. Весели́ся, Ада́ме съ прама́терiю, не кры́ита себе́, я́коже
въ раи́ пре́жде, и́бо, на́ги ви́дѣвъ вы́, яви́ся, да облече́тъ въ пе́рвую
оде́жду: Христо́съ яви́ся, всю́ тва́рь хотя́ обнови́ти.
|
Prépare-toi, Zabulon ; dispose-toi, Nephtali[1]. Jourdain,
arrête-toi, pour accueillir avec des transports de joie le Seigneur qui vient
se faire baptiser. Réjouis-toi Adam avec notre première mère ; ne vous
cachez plus comme jadis au paradis ; Celui qui vous voyait nus, apparaît
pour vous revêtir de votre robe première. Le Christ est apparu, voulant
renouveler toute la création.
|
Tropaire de saint Séraphim de Sarov, ton 4
Отъ ю́ности Христа́ возлюби́лъ еси́, блаже́нне, и, Тому́ Еди́ному рабо́тати
пла́меннѣ вожделѣ́въ, непреста́нною моли́твою и трудо́мъ въ пусты́ни
подвиза́лся еси́, умиле́ннымъ же се́рдцемъ любо́вь Христо́ву стяжа́въ,
избра́нникъ возлю́бленъ Бо́жія Ма́тере яви́лся еси́. Сего́ ра́ди вопіе́мъ
ти́: спаса́й на́съ моли́твами твои́ми, Серафи́ме, преподо́бне о́тче на́шъ.
|
Dès ta jeunesse, tu as
aimé le Christ, ô Bienheureux, et désirant ardemment ne servir que Lui seul,
dans la prière continuelle et dans les labeurs, tu as vécu en ascète au
désert ; par l’humble componction de ton cœur ayant obtenu l’amour du
Christ, tu es apparu comme l’élu bien-aimé de la Mère de Dieu. C’est pourquoi
nous t’implorons : sauve-nous par tes prières, notre saint Père
Séraphim !
|
Kondakion du dimanche, 5ème
ton
Ko
а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ
я́ко Созда́тель coвоскреcи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ
отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже вси́ зове́мъ :
спаси́ на́съ, Го́споди.
|
Ô mon Sauveur, Tu es
descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant; et avec
Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et
libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te
clamons : Seigneur, sauve-nous!
|
Kondakion de St
Séraphim de Sarov, ton 2
Мíра красоту́ и я́же въ не́мъ тлѣ́нная оста́вивъ, преподо́бне, въ
Саро́вскую оби́тель всели́лся еси́, и та́мо а́нгельски пожи́въ, мно́гимъ
пу́ть бы́лъ еси́ ко спасе́нію, сего́ ра́ди и Христо́съ тебе́, о́тче
Серафи́ме, просла́ви и да́ромъ исцѣле́ній и чуде́съ обогати́. Тѣ́мже вопіе́мъ
ти́: ра́дуйся, Серафи́ме, преподо́бне о́тче на́шъ.
|
Ayant abandonné la beauté du monde et tout ce qui est en lui corruptible,
ô Père saint, tu as été reçu dans le monastère de Sarov ; là, en vivant
à la manière des anges, tu es devenu pour beaucoup un chemin de salut. C’est
pourquoi le Christ t’a glorifié, ô Père saint, et t’a comblé du don de
guérison et des miracles. Aussi te chantons-nous : réjouis-toi, notre
saint Père Séraphim !
|
Kondakion de l'avant-fête de
la Théophanie, ton 4
Во
cтруя́xъ дне́cь Iopда́нcкиxъ бы́въ Го́сподь, Іоа́нну вoпіе́тъ : не yбо́йся
кpecти́ти Mя́, cпacти́ бо пріидóxъ Aда́ма первозда́ннаго.
|
Étant descendu en ce jour dans les flots du Jourdain, le Seigneur crie à
Jean : « Ne crains point de me baptiser, car Je suis venu sauver
Adam, le premier père ».
|
Celui qui veut être sauvé doit toujours avoir
le cœur contrit et disposé au repentir, selon le Psalmiste : “Le sacrifice qui
convient à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur broyé et humilié, Dieu ne le
méprise point” (Ps 50, 17).
Quel est l’état de contrition de l’esprit,
dans laquelle l’homme peut aisément traverser sans danger les pièges habiles du
diable orgueilleux, dont tout l’empressement consiste à troubler l’esprit
humain pour y semer son ivraie, selon les paroles de l’Evangile : “Seigneur,
n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ? D’où vient donc qu’il y ait de
l’ivraie ? Il leur répondit, c’est un ennemi qui l’y a semée” (Mt XIII, 27-28)
?
Lorsque l‘homme s’efforce de garder en lui un
cœur humble et des pensées qui ne soient pas agitées mais paisibles, alors tous
les pièges de l’ennemi sont sans effet; car là où il y a la paix dans les
pensées, là le Seigneur Dieu Lui-même réside — “Le lieu où Il réside, c’est la
paix” (Ps 75, 3).
Le commencement de la repentance procède de
la crainte de Dieu et de l’attention, comme le dit le saint martyr Boniface
(Vie des Saints, 19 décembre) : “La crainte de Dieu est père de l’attention et
l’attention est mère de la paix intérieure. Cette dernière donne naissance à la
conscience qui fait que l’âme contemple sa propre laideur comme dans une eau
pure et limpide. Ainsi naissent les débuts et les racines de la repentance”.
Durant toute notre vie, par nos
transgressions, nous offensons la majesté de Dieu et pour cela nous devrions
toujours nous humilier devant Lui, Le suppliant de nous accorder la rémission
de nos dettes.
Un homme qui a reçu la grâce peut-il se
relever après avoir chu? Il le peut, suivant ce que dit le Psalmiste : “On m’a
poussé et ébranlé pour m’abattre, mais le Seigneur m’a secouru” (Ps 117, 13)
car lorsque Nathan le prophète accusa David de son péché, ce dernier se
repentit et reçut immédiatement le pardon (2 R 12, 13).
On peut citer en exemple l’anachorète qui,
allant chercher de l’eau, tomba dans le péché avec une femme à la source et,
retournant à sa cellule, reconnut sa transgression, puis recommença à mener une
vie ascétique comme auparavant, ne prêtant pas attention aux conseils de
l’ennemi qui lui représentait toute la gravité de son péché et voulait le
détourner de la vie d’ascèse. Le Seigneur révéla l’incident à un certain Père
et lui ordonna de glorifier le frère qui était tombé dans le péché, à cause
d’une telle victoire sur le diable.
Lorsque nous nous repentons sincèrement pour
nos péchés et nous adressons à notre Seigneur Jésus Christ de tout notre cœur,
Il s’en réjouit, institue une fête et y appelle Ses puissances bien-aimées,
leur montrant la drachme qu’Il a retrouvée, c’est-à-dire Son image royale et Sa
ressemblance. Portant sur Ses épaules la brebis égarée, Il l’apporte à Son
Père. Dans la demeure de tous ceux qui se réjouissent, Dieu installe l’âme de
celui qui s’est repenti, en compagnie de ceux qui ne L’ont pas quitté.
Ainsi, ne manquons pas de nous adresser
promptement à notre Maître miséricordieux et ne nous livrons pas à
l’insouciance et au désespoir en raison de nos péchés graves et innombrables.
Le désespoir constitue la joie la plus parfaite du diable. C’est un péché qui «
mène à la mort », comme le dit l’Ecriture (1 Jn, V,16).
Le repentir pour le péché, entre autres, est
constitué par le fait de ne plus le recommencer. De même qu’il y a un remède
pour chaque maladie, il y a un repentir pour chaque péché. Ainsi, approche de
la pénitence sans douter, et elle intercédera pour toi devant Dieu.
[1]
Les tribus de Zabulon et de Nephtali – les fils
de Jacob – se sont installées en Galilée, parmi les païens. C’est là où le Seigneur,
après avoir été baptisé par Jean dans le Jourdain et que celui-ci eût été
livré, se retira et commença à prêcher : « Le peuple de Zabulon et de
Nephtali, de la contrée voisine de la mer, du pays au-delà du Jourdain, et de
la Galilée des païens, ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande
lumière » (Matth. 4,15).
[2] Version française Claude Lopez-Ginisty.
www.orthodoxologie.blogspot.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire