Jean-Claude Larchet, Malades
des nouveaux médias, Éditions du Cerf, 2016, 329 p.
Jean-Claude Larchet vient de publier aux éditions du Cerf un
nouveau livre, grand public mais néanmoins très documenté, sur les pathologies
diverses engendréees par les nouveaux médias qui envahissent notre société. Il
propose, après les avoir décrites, quelques moyens pour en guérir ou s’en
protéger. Nous donnons la présenation de l’éditeur et un extrait de l’avant-propos
de l’auteur.
Présentation de
l’éditeur:
« Qu’en est-il de la richesse et du sens de nos
existences dans une société avide de vitesse, de proximité, d’immédiateté,
d’information tous azimuts et de performance en tous genres ? Quel diagnostic
posé sur le corps et l’esprit de l’homo
connecticus ? Quelles inquiétantes pathologies gangrènent sa nature même ?
Et comment lutter contre cette lente et insidieuse dislocation ?
Smartphone, réseaux sociaux, objets connectés, TV numérique,
Internet, jeux vidéo, les médias sont aujourd’hui tout aussi omniprésents
qu’envahissants. Et leurs effets négatifs, dans la vie professionnelle,
sociale, familiale, flagrants : entre appauvrissement et illusion, nuisance et
vide, destruction et épuisement, l’humanité se désincarne, l’espace et le temps
disparaissent dans cette virtualité toute-puissante.
Jean-Claude Larchet poursuit dans ce nouvel essai très
documenté sa série d’études sur les différents types de maladies et les
thérapeutiques adaptées.
Une réflexion critique et salutaire à propos de nos systèmes
de communication. Une incitation à nous protéger et à retrouver notre identité
psychique et spirituelle. »
Extrait de
l’avant-propos de l’auteur:
« Nul
aujourd’hui ne conteste l’apport positif des nouveaux médias en matière de
communication, d’information, d’accès à la culture sous ses multiples formes,
et bientôt nul ne sera en mesure de s’en passer, tant la société les intègre
dans le mode de fonctionnement de ses diverses structures sociales, administratives,
commerciales, éducatives et même religieuses.
On dit couramment
que leur invention a provoqué dans notre société une révolution comparable à
celle de l’électricité et des nouveaux moyens de locomotion.
Il y a cependant une
grande différence entre les nouveaux médias et les autres inventions qui ont
profondément changé la vie de l’homme moderne.
Aucune autre
technique n’a engagé notre activité journalière sur d’aussi longues durées,
n’a autant sollicité notre attention et notre intervention de manière aussi
constante, n’a autant transformé nos conditions et notre mode de travail, n’a
autant envahi notre vie privée, familiale et personnelle, n’a autant pénétré à
l’intérieur de notre vie psychique.
Aucune autre
technique n’a autant transformé nos rapports à l’espace et au temps, notre
façon de voir le monde, nos relations avec les autres, la représentation que
nous avons de nous-même, la nature et le rythme de nos activités de travail et
de loisir, la forme de notre communication, et la nature, la structure et la
forme de notre de notre vie psychique et intellectuelle.
Et aucune autre
technique, par l’influence exercée sur toutes ces façons d’être qui sont la
trame de notre existence, n’a eu autant d’impact sur notre vie spirituelle.
De nombreux livres
et articles ont vanté les avantages et les bienfaits de ces nouveaux médias, et
le but de cet essai n’est pas d’apporter un éloge supplémentaire, qui serait
redondant et superflu, mais, ce qui est plus rare et actuellement plus utile,
d’inviter à une réflexion critique sur l’usage de ces nouveaux moyens de
communication qui sont devenus envahissants et se révèlent avoir de nombreux
effets négatifs dont leurs utilisateurs, tout en constatant une part sur
eux-mêmes, leurs enfants ou leurs proches, ne sont pas toujours pleinement
conscients.
Bien que face aux
dérives actuelles et aux perspectives sombres de l’avenir un changement de
société nous paraisse souhaitable, notre but, dans l’urgence, est d’abord
pragmatique : il s’agit, à partir d’une meilleure conscience des dérives
auxquelles les nouveaux médias peuvent donner lieu et de leurs effets
pathologiques réels et possibles, d’apprendre à en maîtriser et à en limiter
l’utilisation là où elle produit des effets indésirables.
C’est dans ce but
que cet essai, avant de proposer à la fin quelques pistes thérapeutiques et
prophylactiques, s’attachera surtout à établir le diagnostic et le pronostic des
pathologies que les nouveaux médias ont engendrées dans les différentes sphères
de l’existence sociale – politique, économique, culturelle – et
surtout personnelle – corporelle, psychique, intellectuelle, et spirituelle –,
qui portent de graves atteintes à la vie des personnes, et vont jusqu’à
modifier de manière inquiétante la nature même de l’homme.
C’est dans cette
prise de conscience de la gravité de la maladie qui affecte notre civilisation
que pourra s’organiser une résistance, dans cette résistance de la part des
utilisateurs que pourra s’amorcer une décroissance de la part des producteurs,
et dans cette décroissance que pourra s’envisager un changement de société qui
saura redonner à la communication la dimension authentiquement humaine et
spirituelle qu’elle a perdue. »
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