2/15 mai
3ème
dimanche de Pâques
Saintes myrophores Madeleine,
Marie de Cléopas, Salomée, Jeanne, Marthe, Marie, Suzanne et les autres. Saints
Joseph d’Arimathie et Nicodème.
Saint
Athanase le Grand, archevêque d'Alexandrie (373). Transfert des reliques des
saints princes Boris et Gleb, au baptême Romain et David (1072 et 1115). Saint
Athanase, patriarche de Constantinople, thaumaturge de Loubensk (1654). Saints martyrs
saint Exupère, son épouse sainte Zoé et leurs fils saints Cyriaque et Théodule,
martyrs en Pamphilie (IIème s.). Saint Boris roi bulgare, égal aux apôtres,
apôtre de la Bulgarie, au baptême Michel (907).
Lectures : Actes VI, 1 – 7 / Mc. XV, 43 – XVI, 8
LE DIMANCHE DES FEMMES MYROPHORES
C
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e dimanche, la Sainte Église commémore l’apparition du
Seigneur aux saintes femmes myrophores. Ce fut la première apparition du Seigneur
après Sa Résurrection du Tombeau, raison pour laquelle elle est fêtée, comme
preuve incontestable de cet événement, peu après Pâques. Au nombre des femmes
myrophores, l’Évangile énumère : Marie de Magdala (mémoire le 22 juillet),
Marie, femme de Clopas et mère de Jacques (23 mai), Salomé (3 août), Jeanne (27
juin), Marthe et Marie, sœurs de Lazare (4 juin, 18 mars), Suzanne (cf. Luc
VIII,3, n’est pas mentionnée dans les ménologes), et encore «plusieurs
autres, qui assistaient (Jésus) de leurs biens » (Luc VIII,3).
Dans l’exemple des saintes femmes myrophores, l’Église présente un remède
spirituel pour tous les chrétiens éprouvés par des afflictions, submergés par
l’abattement. De la même façon que, se trouvant dans une profonde affliction à
la vue de leur Sauveur crucifié et enseveli, les saintes femmes ont trouvé consolation dans ce Tombeau,
où étaient cachés tout leur bonheur et toute leur vie, chaque âme chrétienne
doit chercher consolation de ses afflictions et de sa tristesse auprès de la
Tombe et de la Croix du Sauveur. Hormis les saintes femmes myrophores, l’Église
commémore aussi St Joseph d’Arimathie et Nicodème, le disciple secret du
Sauveur. Selon l’explication du synaxaire, les saintes femmes myrophores
« étaient les premières et véridiques témoins de la Résurrection,
Joseph et Nicodème témoignant à leur tour de l’ensevelissement, ces deux
événement constituant nos dogmes les plus importants et les plus significatifs ».
Le tropaire de ce dimanche (« Le noble Joseph... »), emprunté
à l’office du Grand Samedi, avec son affliction et seulement un pressentiment
de la fête de Pâques, est complété, dans l’office de ce jour, par la mention de
la Résurrection, qui a eu lieu («Mais Tu es ressuscité...).
Tropaire de Pâques, ton
5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est
ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont
dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
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Tropaire
du dimanche du 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque Tu descendis dans la mort,
Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité.
Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les
Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre
Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire de la fête, ton
2
Благообра́зный
Iо́сифъ, съ Дре́ва снемъ Пречи́стое Тѣ́ло Твое́, плащани́цею чи́стою обви́въ, и благоуха́ньми, во гро́бѣ но́вѣ, закры́въ,
положи́, но тридне́венъ
воскре́слъ еси́, Го́споди,
подая́й мíрови ве́лiю ми́лость.
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Le
noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton Corps immaculé, L’enveloppa d’un
linceul blanc avec des aromates et Le coucha avec soin dans un tombeau
neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au
monde Grande Miséricorde.
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Kondakion des femmes myrophores, ton 2
Ра́доватися миpoно́сицaмъ повелѣ́лъ ecи́, пла́чъ прaма́тepe Éвы утоли́лъ ecи́ воскрecéнieмъ Твои́мъ Xpисте́ Бо́же, Aпо́столомъ же Tвои́мъ пропoвѣ́дати повелѣ́лъ ecи́ : Cпácъ воскрéce отъ гpóба.
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Tu as dis aux myrophores :
« Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu,
Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu
as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du Tombeau.
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Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гpóбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый: páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
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Bien que Tu sois descendu,
ô Immortel, dans le Tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer
et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as
annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui
accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
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Au lieu de « il est digne en
vérité » (ton 1):
HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR SAINTE MARIE MADELEINE
Le premier jour de la semaine», c'est-à-dire le dimanche, « au premier point du jour et dès le matin, Marie Madeleine vint au sépulcre, et elle vit que la pierre avait été ôtée du sépulcre ». (Chap. XX, 1.) Jésus-Christ était ressuscité, et la pierre et les sceaux étaient là exposés aux yeux du public. Et comme il fallait que les autres aussi fussent persuadés de la Résurrection, le sépulcre fut ouvert, et par là on reconnut ce qui venait d'arriver. La vue de ce sépulcre ainsi ouvert toucha Marie, qui aimait si ardemment son Maître : le jour du sabbat étant passé, elle n'eut point de repos qu'elle n'eût été au sépulcre, et elle y vint au point du jour, pour recevoir quelque consolation du lieu : et l'ayant vu, et la pierre renversée, elle n'entra point, elle ne regarda point dedans, mais brûlant d'amour, elle courut vers les disciples, parce qu'elle avait un très grand désir d'apprendre au plus tôt ce qu'était devenu le corps. Sa course et ses paroles le marquaient et le déclaraient hautement. « On a enlevé mon Maître, et je ne sais où on L'a mis ». Ne voyez-vous pas que Marie n'avait point encore une claire connaissance de la Résurrection, et qu'elle pensait qu'on, avait transporté le corps de son Maître? N'entendez-vous pas aussi avec quelle ingénuité elle raconte aux disciples ce qu'elle vient de voir ? Mais l’évangéliste n'a pas manqué de lui donner toutes les louanges qu'elle méritait, et n'a pas cru se déshonorer en faisant connaître que c'était d'elle, qui avait été de nuit au sépulcre, qu'ils avaient appris les premières nouvelles de la Résurrection : ainsi se montre et éclate en tout son amour pour la vérité. Marie étant donc venue et ayant rapporté ces choses, les disciples courent aussitôt au sépulcre, et ils voient les linceuls qui y étaient, comme une marque et un témoignage de la Résurrection (3, 4, 5, 6). Si l'on eût emporté le Corps, on ne L'aurait pas dépouillé; auparavant; et si on L'avait dérobé, on ne se serait pas donné le soin ni la peine d'ôter le linceul, de le plier et de le mettre en un endroit, mais on L'aurait emporté comme Il était. C'est pourquoi l'évangéliste montre tant d'empressement et de soin de marquer que le Corps avait été enseveli avec beaucoup de myrrhe, substance qui colle et attache le linge au corps comme le plomb, qu'afin qu'ayant appris que les linceuls étaient pliés en un lieu, vous n'écoutiez pas ceux qui disent qu'on avait enlevé le Corps par fraude (…) Or, ces linges ainsi séparés, pliés et mis en un lieu à part, prouvent visiblement que celui qui les avait rangés de cette manière n'était ni pressé ni troublé, mais qu'il était tranquille et attentif à ce qu'il faisait.
Vous l'avez entendu, mes frères : le Seigneur est ressuscité nu; gardez-vous donc de ces folles dépenses qu'on fait aux enterrements. À quoi sert une vaine et folle dépense, dommageable aux parents du mort, sans être d'aucun avantage au mort lui-même (…) Lors donc que quelqu'un est près de mourir, que son plus proche parent prenne soin de ses funérailles; qu'il conseille au mourant de laisser quelque chose aux pauvres (…), qu'il l'engage à constituer Jésus-Christ son héritier. Si les rois, en instituant des héritiers, créent à leur famille une forte garantie ; celui qui laisse Jésus-Christ héritier avec ses enfants, quelle bienveillance n'attire-t-il pas, et sur lui-même, et sur toute sa famille ? Telles sont les belles funérailles : voilà celles qui sont profitables et aux vivants et aux morts. Si nous avons de pareilles funérailles, nous sortirons du tombeau, au jour de la Résurrection, tout brillants et couverts de gloire.
VIE de saint boris-michel, tsar de bulgarie[1]
Né
et élevé dans le paganisme, le prince Boris fut instruit dans la foi chrétienne
grâce à l’influence de sa sœur et d’un de ses oncles, Enrabot (Boïan), qui
souffrit le martyre lors de la persécution déclenchée par son prédécesseur
Malomir. Lorsqu’il prit le pouvoir (852), le prince se tourna d’abord vers les
missionnaires latins, à l’occasion d’une alliance militaire avec les Francs
contre le roi de Moravie. Mais, prenant conscience de la prééminence religieuse
et culturelle de Byzance, il demanda à l’empereur Michel III à recevoir le
baptême, lui et tout son peuple. Il fut baptisé de manière très solennelle, en
864, à Pliska, sa capitale, par un évêque venu spécialement de Byzance, et
reçut le nom de son parrain, l’empereur Michel. À sa suite, une grande partie
du peuple, boïars et gens de toutes les classes, se convertirent en masse. Le
patriarche de Constantinople, saint Photios, adressa au tsar une lettre
précisant les devoirs du souverain chrétien, et envoya ensuite des
missionnaires en Bulgarie. Boris s’efforça d’organiser sa jeune Église selon le
modèle de l’Église byzantine, mais il nourrissait l’espoir d’obtenir son
autonomie. Ne trouvant pas Constantinople favorable, il se tourna vers le pape
de Rome, qui envoya en Bulgarie des missionnaires chargés d’y répandre les
particularités liturgiques de l’Église latine et sa conception erronée sur la
procession du Saint-Esprit. Le tsar, réalisant rapidement le danger
d’allégeance, non seulement ecclésiastique mais aussi politique à l’Occident,
chassa de son royaume les missionnaires latins. En mars 870, un concile plaça
l’Église de Bulgarie en dépendance de Constantinople, et un archevêque, venu de
Byzance, assisté de dix évêques, fut installé à Preslav, afin de diriger la
jeune Église. Par la suite, le patriarche Ignace envoya des clercs en Bulgarie
pour encadrer le clergé local ; et, à partir de 885, les cinq disciples des
saints Cyrille et Méthode : Clément, Nahum, Angélaire, Gorazd et Sabas, appelés
les « Cinq d’Ochrid », se chargèrent de la mission, prêchant la foi dans la
langue slave et ils baptisèrent progressivement le reste du peuple, de telle
sorte que bientôt, grâce au soutien du tsar, la terre de Bulgarie fut couverte
d’églises où l’on chantait en langue slave la louange de Dieu.
En
888, le tsar renonça au trône et se retira dans un monastère. Mais quand son
fils Vladimir (888-893) entreprit de détruire l’œuvre de son père en encourageant
la restauration du paganisme, Michel quitta la bure pour revêtir l’habit
militaire. Il chassa Vladimir du trône et y installa son fils cadet Syméon.
Puis, ayant rétabli l’ordre, il reprit l’habit monastique et passa le reste de
ses jours dans l’ascèse, le silence et la prière. Il s’endormit en paix le 2
mai 907.
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