30 novembre / 13 décembre
28ème dimanche après la
Pentecôte
Saint
André, le premier appelé parmi les apôtres, martyr (62) ; saint Frumence,
évêque d'Ethiopie (vers 380) ; saint Vakhtang Gorgassali, roi de Géorgie
(502) ; saints néo-martyrs de Russie : Jean (Tchestnov), prêtre
(1937).
Lectures : Col. I, 12–18 ; Lc. XIII, 10–17 ; Apôtre : 1 Cor. IV, 9–16. Jn. I, 35–51.
SAINT APÔTRE ANDRÉ LE
PREMIER-APPELÉ[1]
A
|
ndré, le glorieux apôtre du
Christ, était le frère du saint Apôtre Pierre et était originaire de la ville
de Bethsaïde (auj. al-Tell), située sur la rive nord-est du lac de Tibériade. À
la différence de son frère qui était marié, il avait préféré garder la
virginité et habitait dans la maison de Pierre à Capharnaüm. Les deux frères
exerçaient ensemble la profession de pêcheurs et observaient tous les préceptes
de la Loi avec piété. Quand S. Jean le Précurseur parcourut la Judée et les
régions du Jourdain pour répandre son message de pénitence, André accourut vers
lui, abandonna tout ce qui le retenait au monde et devint son disciple. Un
jour, après avoir baptisé Jésus, Jean s’entretenait avec André et un autre
disciple et, leur montrant Jésus
qui passait non loin de là, il leur dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn I,
35). À cette parole du Précurseur, ils suivirent Jésus pour le connaître
davantage. Le Christ se retourna alors vers eux et leur dit : « Que
cherchez-vous ? » Ils répondirent avec respect : « Maître, où demeures-tu ? » —
« Venez et voyez », dit Jésus. Ils se rendirent donc avec lui dans la demeure
où il séjournait comme un étranger et l’interrogèrent tout le reste du jour.
Ils ne concevaient pas encore que celui-ci fût le Sauveur et le Fils de Dieu,
ni même ne voulaient devenir ses disciples, mais ils ressentaient pour lui une
indicible attirance. De cet entretien, André retira la conviction que ce Jésus
était le Messie attendu depuis tant de siècles par son peuple, le Sauveur du
monde. Ne retenant pas sa joie, il se précipita chez son frère Simon et lui
cria : « Nous avons trouvé le Messie ! » (Jn 1, 41), puis il le conduisit
auprès de Jésus. André fut le premier à reconnaître le Christ et à l’annoncer à
celui qui devait devenir le Coryphée du chœur des apôtres, c’est pourquoi il
reçut le surnom de « Premier-appelé » . Par la suite, André suivit le Seigneur
partout où il allait, afin de s’abreuver au fleuve d’eaux vives de ses paroles.
Il était présent lors de la multiplication des pains (Jn 6) et vint intercéder
auprès du Seigneur, pour qu’il nourrisse aussi d’aliment terrestre ces cinq
mille hommes. André était lié d’amitié avec saint Philippe, qui était
originaire comme lui de Béthsaïde. Lorsque certains Hellènes demandèrent à
Philippe à voir Jésus, Philippe alla le rapporter à André, qui jouissait d’une
plus grande familiarité auprès du Maître (Jn 12, 20). Après les trois Apôtres
Pierre, Jacques et Jean, témoins des révélations les plus sublimes sur la
divinité du Seigneur Jésus, venait donc saint André, pour exercer non pas une
autorité, mais une certaine priorité sur les autres disciples. Le
Premier-appelé fut témoin des événements qui accompagnèrent la Passion
salvatrice du Christ et assista avec les autres Apôtres à ses apparitions après
sa Résurrection. Lors de la Pentecôte, il reçut la plénitude de la grâce du
Saint-Esprit et se vit attribuer par le sort l’évangélisation des côtes de la
mer Noire, de la Bithynie, de la Thrace et de la Grèce (Macédoine, Thessalie et
Achaïe). Il se rendit d’abord à Amisos (auj. Samsum) sur le littoral de la mer
Noire et y convertit un grand nombre de juifs, puis guérit par la puissance de
Dieu ceux qui souffraient de diverses maladies. Après avoir poursuivi sa
mission à Trébizonde et Lazique, il retourna pour Pâques à Jérusalem. De là, il
partit avec S. Jean le Théologien pour Éphèse et évangélisa quelque temps les
régions occidentales de l’Asie Mineure. En remontant vers la Propontide et
prêchant dans les villes de Nicée, Nicomédie, Chalcédoine, Héraclée du Pont et
Amastris, il dut affronter les idolâtres et les sophistes aux raisonnements
trompeurs, mais il confondit les uns et les autres par sa sagesse et par ses
miracles. Parvenu à Sinope, il délivra par sa prière l’Apôtre Matthias de ses
chaînes, mais il fut capturé à son tour par les païens en furie et souffrit de
nombreux tourments : jeté à terre, frappé de toutes parts, il eut même un doigt
arraché à coup de dents. Dans toutes ses épreuves, saint André ne cherchait ni
à fuir ni à se défendre, mais endurait tout avec patience en imitant son
Maître, l’Agneau de Dieu, venu sur terre pour souffrir et ôter les péchés du
monde. Au spectacle de sa constance, de sa longanimité pour ses bourreaux et
devant les nombreux miracles qu’il accomplissait, les habitants de Sinope se
repentirent, lui demandèrent pardon et reçurent le saint baptême.André
poursuivit sa prédication dans les villes de Néocésarée et de Samosate, puis se
rendit une nouvelle fois à Jérusalem pour le concile qui réunit les apôtres au
sujet de la réception des païens dans l’Église (Act 15, 6). Après la fête de
Pâques, il accompagna quelque temps Matthias et Thaddée jusqu’aux confins de la
Mésopotamie, puis partit évangéliser les régions barbares à l’orient de la mer
Noire, au sud de la Russie actuelle. Puis il redescendit vers la Thrace et
illumina les cœurs des habitants de la petite ville de Byzance par sa
prédication. Il y fonda une église dédiée à la Mère de Dieu et y laissa Stachys,
un des soixante-dix Disciples, comme évêque. Par la suite, il poursuivit son
infatigable périple en Thrace, Macédoine et Thessalie, et parvint enfin à la
ville de Patras, dans le Péloponnèse. Le saint Apôtre y convertit la propre
épouse du proconsul romain, Maximilla, en la guérissant d’une maladie
incurable. Il répandit ses bienfaits sur les autres habitants et constitua
rapidement une large communauté de disciples du Christ. Pendant l’absence du
proconsul Égéatus, il convertit aussi son frère et remplaçant, Stratoclès. À
son retour, Égéatus entra dans une grande colère en constatant que le
christianisme avait progressé jusque dans sa propre maison, et il fit arrêter
l’Apôtre. Quelques jours après, la sentence fut prononcée sans jugement, et
saint André fut attaché par des cordes à une croix et non cloué, de manière à prolonger
son supplice. Après avoir retenu ses amis, qui voulaient le délivrer, André
bénit une dernière fois ses fidèles et remit son âme à Dieu au bout de trois
jours. Le nouvel évêque, Stratoclès, après avoir distribué sa fortune aux
pauvres, édifia son évêché sur les lieux mêmes du martyre de l’Apôtre. De
nombreuses années après, le 3 mars 357, les précieuses reliques du saint furent
transférées de Patras à Constantinople et furent déposées avec celles de saint
Luc et de saint Thaddée dans l’église des Saints-Apôtres. Cinq cents ans après,
elles revinrent à Patras, envoyées par l’empereur Basile Ier le Macédonien
(867-886), puis devant la menace de l’invasion turque dans le Péloponnèse,
elles furent offertes au pape de Rome Pie II par le despote de Morée Thomas
Paléologue, en 1460. Le crâne du saint fut finalement restitué à Patras, le 26
septembre 1964, pour la joie et la consolation des fidèles orthodoxes. Selon la
tradition slave, saint André aurait poussé sa mission jusqu’en Russie.
Tropaire du
dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву
мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ
бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre
se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il
a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de
l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire du
saint Apôtre André, ton 4
Я́́ко апо́столовъ первозва́нный и верхо́внаго су́щiй бра́тъ,
Влады́цѣ всѣхъ, Андре́е, моли́ся, ми́ръ вселе́нней дарова́ти и душа́мъ
на́шимъ ве́лiю ми́лость.
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Premier-appelé
parmi les apôtres et frère du Coryphée, prie le Maître de tous d’accorder la
paix à l’univers et à nos âmes la grande miséricorde.
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Kondakion du
saint Apôtre André, ton 2
Му́жества тезоимени́таго бого-глаго́льника и Це́ркве возслѣ́дователя
верхо́внаго, Петро́ва сро́дника восхва́лимъ, зане́ я́коже дре́вле сему́ и
ны́нѣ на́мъ воззва́: прiиди́те, обрѣто́хомъ Жела́емаго.
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L'éponyme de la vaillance, le premier appelé, le héraut
de Dieu, qui suivit le Coryphée de l’Église, le frère de Pierre, acclamons-le, car il nous répète ce que jadis il
dit à celui-ci: venez, nous avons trouvé Celui que nous souhaitons.
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Kondakion du
dimanche, 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ
гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ
лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ
непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
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Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du
tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte,
Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de
chanter la force divine de Ta puissance !
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
Contemplez
le miracle… Après avoir fait descendre les anges sur la terre, il a élevé
l'homme jusqu'à eux. La terre est devenue le ciel, du moment où le ciel s'est
ouvert pour recevoir la terre. De là, cette action de grâces «Gloire à Dieu,
dans le ciel, et paix, sur la terre, bienveillance parmi les hommes ! » (Luc,
II, 14) Voici, dit l'Évangéliste, voici venir des hommes en paix avec Dieu.
Qu'est-ce que cette paix? La réconciliation. Le ciel n'est plus une muraille
placée entre Dieu et l'homme. Autrefois c'était par le nombre des nations que
l'on comptait les anges (Deut. XXXII, 8). Aujourd'hui, ce n'est plus par le
nombre des nations, c'est par le nombre des fidèles qu'on les compte. Voulez-vous
en avoir la preuve? Écoutez cette parole du Christ : « Gardez-vous de mépriser
aucun de ces petits enfants. Leurs anges voient face à face mon Père qui est
dans les cieux». (Matth.XVIII, 10.) Tout fidèle en effet a son ange gardien, et
dans les premiers temps tout homme vertueux avait aussi le sien, comme dit Job
: « L'ange qui me soutient et qui me soulage, depuis ma jeunesse». (Gen.
XLVIII, 16.) Si donc nous avons des anges gardiens, conduisons-nous sagement,
comme si nous avions auprès de nous des surveillants; car nous avons aussi près
de nous le démon. Voilà pourquoi nous prions en invoquant l'ange de paix; car
c'est toujours la paix que nous demandons. Rien en effet n'est comparable à ce
bien. C'est la paix que nous demandons dans nos églises, dans nos prières, dans
nos salutations, et le prêtre nous souhaite ce bien jusqu'à deux ou trois fois,
en nous disant: «La paix soit avec vous ! » Pourquoi? Parce que la paix est la
mère de tous les biens, la matière et la source de toutes les joies… Et le
prêtre ne se contente pas de dire: « Que la paix soit avec vous ! » Il dit : «
Paix à tous!» Car si nous sommes en paix avec l'un et en
guerre avec l'autre, quel fruit retirerons-nous d'un pareil état de choses?
Dans le corps humain, si certains organes sont tranquilles et d'autres
troublés, la santé est impossible; elle résulte du bon ordre, de la bonne
harmonie, du calme qui règne dans l'organisme entier : si tout n'est pas
tranquille, si tout n'est point à sa place, il y aura un bouleversement
général. Il en est de même de notre âme: si nos pensées sont tumultueuses, elle
ne peut pas être en paix. C'est une si bonne chose que la paix ! Ceux qui la
font naître, ceux qui la cimentent, portent le nom d'enfants de Dieu et ils le
méritent. (Matth. V, 45.)
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